Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2018

Songe à la douceur...en poche

"C'est frêle,
ces jeunes personnes tellement éblouies par le jour
          qu'elles ne se sont pas apprêtées pour la nuit."

Un roman en vers libres qui dépoussière et revisite Eugène Onéguine avec une couverture rose bonbon pleine de fioritures ? Ce n'était pas gagné d'avance en ce qui me concerne, même si je n'avais jamais lu le roman de Pouchkine ni vu l'opéra de Tchaïkovski.clémentine beauvais
Et pourtant , une fois commencé, je n'ai pas pu lâcher ce roman destiné aux jeunes adultes (mais pas que).
L'histoire ? Une jeune femme, Tatiana, à l'aube d'entrer dans la vie adulte, rencontre fortuitement Eugène, celui dont elle était tombée amoureuse quand elle avait quatorze ans ans et lui trois de plus. Dix ans plus tard, Eugène est-il toujours aussi désenchanté et cynique ? Les amours adolescentes avortées peuvent-elles renaître de leurs cendres ?
On craint le pire et c'est le meilleur que l'on découvre tant Clémentine Beauvais se penche avec empathie que ses héros, les décrivant sans mièvrerie mais avec une acuité non dénuée de poésie. La sensualité est-elle aussi présente, sans tomber pour autant dans l'impudeur et la tragédie qui touche un des personnages est évoquée avec délicatesse.
Un exercice d'équilibre improbable parfaitement réussi dont la forme renforce le plaisir: intertextualité (des vers célèbres s'insèrent au fil du texte) des calligrammes et des interventions de l'auteure viennent encore ajouter au plaisir de lecture. On sort de là avec des étoiles dans les yeux, ravi que la fin évite les clichés du genre. Un grand bonheur de lecture dont on aurait tort de se priver.

Et zou sur l'étagère des indispensables !

Paru initialement dans une collection pour ados.

16/06/2018

#LeCoupleIdéal(enfin) #NetGalleyFrance

Clara peine à tenir à flots sa petite librairie de quartier à Paris. Elle s'efforce pourtant de garder le moral entre ses ami (e) s et sa clientèle fidèle.
Ferraillant sur Twitter avec un auteur à succès dont les derniers romans perdent en qualité, la jeune femme ne se doute pas qu'elle va bientôt rencontrer cet homme guère habitué à ce qu'on lui refuse quoi que ce soit, en l'occurrence des conseils éditoriaux .angéla morelli
Évidemment, l'amour va s'en mêler, pour le plus grand plaisir des lecteurs qui dévorent d'une traite cette romance pleine de fraîcheur, d'allant et...de conseils de lecture pour le moins originaux (une liste de titres par exemple contenant le mot "cimetière"!).
Un roman pétillant qui ravira les amoureux des livres, ceux de Paris ainsi que les fans d’Angéla Morelli !
Un grand plaisir de lecture à s'offrir en poche.angéla morelli

L'avis enthousiaste de Cuné.

14/06/2018

Hors-service...en poche

"Complètement libre ,en fait, complètement libérée de toute responsabilité."

Paradoxalement, c'est quand elle se retrouve accidentellement enfermée un vendredi soir dans le local à photocopieur de du collège où elle enseigne que Eva-Lena se sent soudain totalement libre. Libre de réfléchir à sa vie calibrée, où tout est bien organisé, où règnent la perfection et l'exigence , mais à quel prix ? solja krapu
Son mari traîne des pieds pour rentrer à la maison et ses enfants se rebellent chacun à sa manière, sa fille lui reprochant de s'occuper davantage de ses élèves que de ses enfants. Le bilan n'est pas fameux et Eva-Lena,  petit à petit va se livrer à un passage en revue des événements qui ont précédé son enfermement et jeter un œil neuf sur sa vie trop bien agencée. Un portrait qui parlera aux femmes de quarante ans dont le quotidien est trop souvent tristouille car si l'intendance roule, les sentiments, eux, commencent à rouiller. Un roman sensible et juste.

10/06/2018

Les cosmonautes ne font que passer...en poche

Je vais jouer les trouble-fêtes dans le concert de louanges qui a accompagné ce premier roman écrit par une jeune bulgare, mais le "Tu" a sans cesse corné à mes oreilles et j'ai cherché en vain l'humour.elitza gueorguieva

09/06/2018

Les filles au lion...en poche

Odelle, originaire des Caraïbes,vit depuis quelques années à Londres, où elle poursuit son rêve de devenir écrivains tout en vendant des chaussures. Le destin va lui donner l'opportunité de travailler comme dactylo dans une galerie d'art pour une femme au tempérament affirmé, Marjorie Quick.
La jeuen fille fait aussi la connaissance de Lawrie Scott, jeune homme charmant en mal d'argent, qui possède un tableau atypique représentant Les filles au lion.jessie burton
Odelle va mener l'enquête et établir un lien entre Marjorie, le tableau et un peintre Andalou des années trente.
Alternant les chapitres se déroulant dans deux périodes historiques, le roman de Jessie Burton fait la part belle au romanesque, multipliant les coups de théâtre .
Si j'ai apprécié la description des sixties londoniennes (l'auteure n'oublie pas de montrer leur racisme décomplexé), j'ai moins été convaincue par certains personnages de la partie pré guerre d'Espagne, trop caricaturaux à mon goût. En outre, je n'arrive pas à comprendre le choix que fait l'une d'entre elle ,mais bon peut être que je réagis avec une mentalité trop contemporaine.

 

08/06/2018

Quand sort la recluse...en poche

"D'aucuns disaient que l'on ne pouvait pas toujours savoir si le commissaire était en veille ou en sommeil, parfois même en marchant, et qu'il errait aux limites des ces deux mondes."

Nous avions laissé le commissaire Adamsberg dans les brumes islandaises. Forcé de renter à Paris par un crime qu'il résout en deux coups de cuillers à pot et quelques gravillons, Adamsberg découvre bientôt une série de décès d'hommes âgés à la suite d'une morsure d'araignée, la recluse. Or, les morsures de cette arachnide ne sont pas mortelles ,mais produisent d'ordinaire une nécrose des tissus humains. Alors que les forums s'enflamment sur internet, le commissaire faussement lunaire, subodore plutôt une série de crimes. Se mettant à dos son adjoint  le cultivé Danglard, Adamsberg poursuit néanmoins ses investigations, forcément en dehors de toute procédure légale.fred vargas
Quel plaisir de dévorer ce nouveau roman de Fred Vargas ! Jouant sur la polysémie du mot recluse, elle nous balade de Paris à Lourdes en passant par Nîmes et sa région, collectant au passage quelques boules à neige, deux cuillers et des araignées en pagaille ! On y croise aussi une brigade qui se mobilise pour nourrir une famille de merles, le chat qui ne ferait pas sept mètres pour réclamer sa nourriture, autant de présences animales chaleureuses et pleines de vie.
Il serait dommage d'en dévoiler plus sur l'intrigue qui ne semble jamais suivre de ligne droite mais parvient toujours à "retomber sur ses pattes" . Elle vaut surtout par l'écriture et l'attention qu'Adamsberg prête aux mots, les collectant soigneusement dans son carnet, avant de laisser agir ses "protopensées". On imagine très bien ce qu'un romancier "classique" aurait fait de cette histoire de vengeance par delà le temps, lui ôtant tout charme et toute poésie. Laissez-vous piéger par Fred Vargas  , c'est un pur bonheur !

07/06/2018

Dans la forêt ...en poche

"Avant j'étais Nell, et la forêt n'était qu'arbres et fleurs et buissons. maintenant , la forêt, ce sont des toyons, des manzanitas, des arbres à suif, des érables à grandes feuilles, des paviers de Californie, ses baies, des groseilles à maquereaux, des groseilliers en fleurs, des rhododendrons, des asarets, des roses à fruits nus, des chardons rouges, et je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d'elle."

 

Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans sont sur le point de quitter le domicile familial au cœur de la forêt pour que l'une s'inscrive à Harvard et l'autre vive son rêve de danse.Las, la civilisation bascule, l'essence, l'électricité disparaissent, après la mère, c'est le père qui meurt à son tour. Les deux jeunes filles, à l'écart de la ville vont donc devoir, seules, survivre en autarcie au sein d'un univers sylvicole qu'elles ne connaissent que de manière superficielle.jean hegland
Emprunt de sensualité, le roman de Jean Hegland ne dépeint pas ses héroïnes dans une volonté de domination de la nature, voire de reconquête de la civilisation à toutes forces. D'abord dans le déni, puis dans l'abattement, elles se raccrochent chacune à leur passion, l'étude, la danse, et il leur faudra un long temps pour se réapproprier la forêt, inconnue et menaçante.
On sent même de la part de la narratrice, Nell (porte-parole de l'autrice ?), l'idée d'une certaine acceptation d'un état de faits dont il faut s'accommoder de la manière la moins mauvaise, car cette disparition d'une civilisation n'est pas une nouveauté dans l'Histoire. à nous d'éviter de commettre de telles erreurs, un message que les deux sœurs semblent nous adresser .

Un roman puissant et sensuel.

Dans la forêt, jean Hegland, traduit de l’américain par Josette Chicheportiche,

12/05/2018

La vie étoilée d'Ethan Forsythe...en poche

"Mais les secrets sont semblables à des cicatrices: ils s'estompent et deviennent moins rugueux, cependant, quoi que vous fassiez pour les camoufler, ils ne disparaissent jamais complètement. Les lésions persistent. Sa cicatrice était toujours là, les secrets également.

Ethan, féru d'étoiles et de physique, bien qu'il n'ait que douze ans, vit seul avec sa mère à Sydney. Il ignore tout de son père, mais une enveloppe va le mettre sur sa piste car ce dernier est revenu en ville.
Avec délicatesse et tendresse, Antonia Hayes nous dépeint le portrait d'un préadolescent doté d’une intelligence et d'une imagination hors-normes ,mais qui a frôlé le pire dans sa toute petite enfance. Un drame auquel son père ne semble pas étranger. Saura-t-il lui pardonner ?antonia hayes
Antonia Hayes, malgré quelques longueurs , compréhensibles car c'est son premier roman, traite d'un thème qui concerne des milliers d’enfants dans le monde, en l'intégrant à un roman d'apprentissage plein de sensibilité. Un petit bonhomme qu'on n’oubliera pas de sitôt, surtout quand il se lance dans des expériences farfelues mais dangereuses !

11/05/2018

Rebelles, un peu...en poche

Regardez cette salade croquante qui n'a  même pas eu le temps de grandir. C'est un bébé, votre salade. exactement comme un petit veau.Tout pareil. Oui, j'y vais. Mais vous pouvez me donner des ronds pour rentrer ? "

Ils veulent une chose et son contraire, grandir mais garder un pied dans l'enfance. Garçons ou filles prennent ici la parole nous nous parler de leurs amis, leurs émois, leurs révoltes, leur corps, leur tendresse cachée pour ces parents qu'ils aiment autant qu'ils les agacent.claire castillon
Versaillais, il se réinvente Trappiste (de Trappes), dotée de parents artistes, elle se veut rigoriste.Ils s'opposent, se cherchent, et si certains arborent tatouages et piercings ou rêvent juste de se faire percer les oreilles, ils restent néanmoins bien fragiles.
C'est souvent drôle, tendre et cruel. Des textes acidulés dont on sort le sourire aux lèvres.

10/05/2018

Fendre l'armure...en poche

"Grâce à lui, qui avait été abandonné et qui m'avait attendu sagement la première nuit, qui avait pas douté une seule minute que j'allais revenir le chercher et qui maintenant comptait sur moi pour son bien être, j'ai été mieux. Je ne dis pas heureux, je dis mieux."

Leur armure, ils l'ont forgée consciemment ou pas, qu'ils soient "fantassin du capitalisme",employée d'animalerie, chauffeur routier ou  expert en bâtiment. Pour échapper à un deuil, à un amour sans espoir ou à un destin inscrit d'emblée dans l'origine sociale ou dans un corps avantageux.
Par la grâce d'une rencontre improbable, le plus souvent éphémère, mais marquante, ils vont pouvoir Fendre l'armure, laisser libre cours aux émotions qu'ils avaient soigneusement cadenassées, ôter le caparaçon que leur éducation ou leur volonté leur a légué et dont ils ne remarquent même plus le poids, restant imperturbable dans les situations les plus éprouvantes.index.jpg
Ce sont deux femmes qui échangent dans un petit appartement, lovées dans un canapé aux allures de contes de fées réconfortant, deux voisins partageant la même passion pour les chaussures, un père qui sait interpréter  avec beaucoup d'humanité la "grosse bêtise" de son fils , pour ne citer que ceux qui mo'nt le plus touchée.
Alors oui, d'aucuns diront que Gavalda n'est pas une grande styliste, même si ici l'oralité qu'on lui a tant reprochée apparaît nettement moins et de manière plus juste, mais sa tendresse, son attention à d'infimes détails, sa malice dans la chute de la dernière nouvelle, sous forme de clin d’œil au lecteur, et surtout l'émotion qu'elle fait naître chez lui, fait qu'à son tour celui-ci ne peut que Fendre l'armure .