21/02/2007
Le livre doudou
Après avoir vaillamment résisté il ya quelques années au livre
en forme de sac (et dieu sait si j'aime les livres et les sacs
!), j'ai craqué pour le livre doudou alias Qui a tué Glenn? de Léonie Swann.
Pourquoi
une telle appellation ? Tout simplement parce qu'un très mignon
mouton en peluche se trouve sur la couverture et qu'il gambade au bas
de chacune des pages du roman, ce qui permet de le voir bouger si on le
feuillette.
Serais-je retombée en enfance? peut être car si ce
roman est vendu comme étant le premier livre policier mettant en scène
des moutons, l'intrigue est digne du "Club des cinq " ou du "Clan
des sept",mais à la limite on se moque de savoir qui a tué le
berger si original de ces ovins.
Même si le style est parfois
maladroit, on sent une véritable affection de l'auteure pour ses
personnages à quatre pattes et elle réussit ma foi assez bien son
pari de nous montrer la réalité à travers les yeux des moutons. De bout
en bout, en effet, ce sont eux qui vont mener l'enquête et découvrir
la vérité.
Dans un genre moins bucolique, Jean-Bernard Pouy nous avait montré le début de Larchmutz 5632
à travers les yeux d'une vache , mais avait dû rapidement passer la
main à d'autres narrateurs davantage susceptibles de faire avancer
l'action.
Une douce régression que le roman allemand de Leoni Swann (et une bonne opération marketing? )
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17)
16/02/2007
Une perle parmi les cochons
Soit Max, encore jeune mais n'ayant jamais profité de la vie,
raffiné et souffant de TOC relatifs à l'ordre et la propreté.
Soit
Emma, exploitante agricole célibataire , dans une contrée reculée
d'Allemagne où les femmes ont pour seul objectif de régenter la vie de leurs époux pour le
plus grand bonheur de ceux-ci.
Tout les oppose et évidemment quand Max va être propulsé dans la porcherie des Amis d'Emma,
on s'attend à entendre les violons, "Pretty woman", nous voici !
Que nenni ! Car nous sommes ici dans un mélange de "Soupe aux
choux" par le côté farce paysanne qui ne fait pas dans la
dentelle mais dans la boue et le lisier, de "Love Story" où les
médecins déballent sans le moindre embarras tous les ennuis intestinaux
que vont avoir leur malade en phase terminale, sans oublier les
descriptions dignes d'un film gore de l'abattage des porcs (amis
végétariens passez votre chemin !).
Ou ça passe ou ça casse!
Et pourtant ce roman de Claudia Schreiber se révèle beaucoup plus
subtil et attachant que tout ce que je viens d'écrire le
donnerait à penser. On y trouve des trésors de délicatesse à côté
de descriptions jubilatoires (vous y trouverez entr'autre une manière
bien particulière d'utiliser une vieille mobylette, je ne vous dis
que cela ! ). La fin m'a paru un peu trop "conte de fée'
mais j'ai eu le sourire tout au long de la lecture de ce
roman que j'ai dévoré d'une traite et qui vient de sortir en
poche !
Ce roman ne révolutionnera pas la littérature mais il vous fera passer d'excellents moments,foi de Cathulu!
06:56 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
02/02/2007
Tout pour me déplaire (et pourtant ...)
(Normalement, en lisant le titre, Cuné doit avoir les cheveux qui se dressent sur la tête ...)
Pour commencer, le titre : Le petit Bâtard,
aux relents Guy Des Carsiens (du nom d'un auteur de roman
populaire, heureusement tombé dans l'oubli...), ensuite la photo de
couverture, peu lisible et peu engageante , mais heureusement, bravant
tout ceci, la
recommandation de Cuné, qui vaut tous les viatiques.
Dans
ce roman, l'auteur a réussi à rassembler tou ce qui me hérisse: une
histoire d'hommes , récit d'iniation de surcroît, d'où la violence
n'est pas absente , mais , miraculeusement, William Kowalski, esquive avec grâce tous les clichés et est parvenu à m'émouvoir comme rarement.
Le
jeune Billy , bien qu'élevé uniquement par un grand-père confit dans le
whisky, nourri une grande partie de sa vie de saucisses grillées (!),
devient peu à peu une jeune homme attachant et sensible , bien que
taraudé parfois par une violence héritée de son lignage.
Les
personnages secondaires sont tous très bien dessinés et j'ai
particulèrement aimé la famille d'origine allemande qui accueillera un
moment Billy.On aimerait vraiment rencontrer de telles personnes.
Kowalski
traite également avec délicatesse de graves problèmes que chacun feint
parfois de ne pas voir et je me suis surprise à ralentir mon rythme de
lecture pour savourer ce bon gros roman , un bon gros roman comme je
les aime ! (Là, Cuné a retrouvé le sourire!)
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (23)
01/02/2007
Le royaume des mots
Chacun de nous a une histoire, voilà ce qu'affirme Vida Winter,
écrivaine prolifique qui entretient avec la vérité des relations
complexes...Pourtant, à la fin de sa vie, elle se choisit une
biographe, Margaret Lea, afin de ne plus esquiver Le treizième conte, récit qui donne son titre au roman et qui est la clé de toute sa vie.
A
partir de là, nous sommes emportés dans un monde qui ressemble à
celui des soeurs Brontë, un univers plein de livres et de bibliothèques
auxquels se raccrocher , plein de péripéties amenées sans tambour ni
trompettes, un monde dans lequel nous nous glissons avec délices comme
dans un bain bien chaud...
Dans ce roman dense mais pas touffu, il
est aussi beaucoup question de passage entre deux univers, celui de la
fiction et de la réalité, de la vie et de la mort...
La biographe,
en délivrant la romancière de son secret, s'allègera elle aussi du
poids du passé . Quant au lecteur , il sera réconforté car Diane Setterfield ,qui
a sans doute beaucoup lu, prend soin de lui donner des nouvelles de
tous les personnages, y compris du chat Shadow, ce dont nous la
remercions.
389 pages à savourer . Un pur bonheur !
Toute ma gratitude à Cuné pour cette découverte
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (28)
08/01/2007
Allumer le feu ...
Au cours d'une promande en famille le 1er janvier, le narrateur,
rédacteur scientifique, décide d'abord de se lever de bonne heure,
d'allumer le feu dans la cheminée et de noter aujour le jour les
résultats de cette "expérience".
33 allumettes dans la
pochette, 33 textes courts et précis, au cours desquels le narrateur se
dévoile à travers de menus détails et apprend à savourer de petits
instants de vie.
Cela pourrait être fastidieux mais cette contrainte ,qui tient à la fois du zen et de l'Oulipo, se révèle passionnante.
Rien à voir avec Delerm et sa Première gorgée de bière , qui pouvait paraître bien séduisante mais se révélait à l'analyse bien creuse...
Nicholson Baker et sa Boîte d'allumettes valent vraiment le détour; en plus,ce livre coûte à peine plus cher qu'un paquet de cigarettes !
07:24 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13)
03/01/2007
L'Australie n'existe pas.(navet 2006 !)
Tous les livres me tombant des mains , je résolus de me lancer dans
une périlleuse entreprise : voir si la collection "Harlequin" dans
laquelle je n'avais pas mis les yeux depuis trois décennies au
moins avait évolué. Je jetais mon dévolu sur un roman se déroulant en
Australie, me disant qu'au moins je glanerai quelques informations sur
la vie quotidienne des Bridget Jones locales.
La
collection "Red dressink " est destinée , je cite aux "citadines
branchées" mais aucune alarme ne s'étant déclenchée pour signaler mon
inadéquation au coeur de cible, j'ai acheté ceci :
Bilan: L'Australie est un pays où l'on peut se faire masser le cou
et la tête avant d'aller à la plage(bonne nouvelle mais ça fait un peu
loin pour en profiter). On peut s'arrêter sur l'autoroute et mettre pied
à terre sur la chaussée sans être pour autant suicidaire.
Les
australiennes se nourrissent essentiellement de pistaches et de
biscuits au chocolat. Elles boivent des litres de thé et
des crèmes de menthe qui les grisent et leur dégagent les sinus
(truc à retenir? ne me remerciez pas).Les mots
"régimes et "calories" ne font pas partie de leur vocabulaire ( ce qui
est une bonne nouvelle, vous en conviendrez).
Elles 'ennuient en ressassant leurs problèmes de couples et/ou de boulot et nous aussi par la même occasion.
La
seule scène un peu osée a lieu au milieu du roman (200 pages à se fader
avant d'y arriver).J'ai connu des pubs pour yaourts plus
sensuelles. Il est vrai que le futur ex-mari de l'héroïne , le dénommé
Jean-Luc (!) n'est pas Français comme le répètent à l'envie les copines
de l'héroïne, il est Suisse. Ce qui change tout, vous l'avouerez.
Le
sul personnage intéressant est le chien que l'héroïne essaie lâchement
d'assassiner en le gavant de biscuits au chocolat, ce qui est
évidemment néfaste pour la bestiole mais elle résiste, contrairement à
la lectrice qui va se décrocher la mâchoire...
Bref, dans ce livre,
lres personnages n'ont aucune épaisseur psychologique, ils ne
s'inscrivent pas dans le réel , on se moque comme d'une guigne de leurs
soucis, l'Australie n'existe pas, ce qui est un comble, quant au
style...quel style ? A fuir !
08:10 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
21/12/2006
Alma, la tant aimée ...
Malgré la critique de Cuné, je n'ai pas réussi à entrer dans La maison Tudaure de Caroline Sers, pas le bon état d'esprit sans doute...
Me restait alors Histoire de l'amour
de Nicole Krauss. J'y allais un peu à reculons, le titre ne
m'engageant guère même si je me souvenais avoir lu la critique de
Clarabel. L'Amour thème rebattu certes mais revisité ici avec brio.
Je
me suis surprise à m'attacher sans exception à tous les personnages,
que ce soit ce vieillard qui possède les clés d'une bonne partie
de la ville mais pas celle de sa propre existence .. Cette Alma de 15
ans bientôt, orpheline de père, dont la mère pour oublier sa tristesse
, se lance dans la traduction d'un livre qui est au coeur de l'histoire
de chacun des personnages...Il est aussi beaucoup questions d'écrivains
et de filiation, d'amours perdues et sublimées, de pertes et
d'abandons...
Ne comptez pas sur moi pour vous éclairer davantage,je vous laisse découvrir les tours et détours de ce roman.
Nicole Krauss écrit limpidement et maîtrise totalement une intrigue
subtile mais pas artificielle car souvent la vie est plus romanesque
que les romans , fussent-ils d'amour.
La critique de Clarabel
06:25 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
19/12/2006
Nous n'y échapperons pas (3)
Un grand classique: la lettre au père Noêl. La mienne sera courte:
Cher Père Noël,
Mon
aspirateur venant , après moult fumerolles et borborygmes divers, de
rendre l'âme, si l'Homme décide de m'offrir un remplaçant de
compétition comme cadeau de Noël, il se retrouvera aux urgences et moi
dans la rubrique faits-divers d'hiver.
Voilà qui est dit.Pour le reste, je n'ai pas d'idées, alors je prendrai ce que vous voudrez bien m'apporter. Merci d'avance
Cathulu
PS: je vais me replonger dans Le cadeau qui est sorti en poche et dans lequel il y a une véritable compétition
entre deux hommes: à celui qui fera le cadeau le plus cher, le
plus impressionnant à l'autre. Ici le cadeau n'est pas une manière de
montrer son affection mais bien un moyen d'écraser l'autre dans un
potlatch* sans merci. La satire sociale est féroce , les yuppies en
prennent pour leur grade mais autant j'ai été réjouie par la première
partie du roman, autant la seconde m'a déçue, je l'ai trouvée par trop
invraisemblable . A vous de voir donc.
*don ou destruction à caractère sacré, constituant un défi de faire un don équivalent pour le donataire.
C'était la minute culturelle de 2006. Il était temps !
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
16/12/2006
La mère toujours recommencée...
A l'occasion de son quarantième anniversaire, Will se voit offrir
des séances de psychanalyse par sa meilleure amie et un séjour en
Cornouailles par sa soeur.
Mine de rien, ces deux femmes viennent
d'offrir à celui qui se considère comme un gay épanoui l'occasion de
remonter le temps et de souvenir de vacances passées dans le même
endroit , quand il était enfant.
Le passé et le présent vont
s'entrecroiser de manière subtile et symbolique car, tandis que Will
remonte le temps, exhumant des souvenirs soigneusement refoulés, sa
mère, atteinte par la maladie d'Alzheimer sombre peu à peu...
Patrick
Gale, avec beacoup de sensibilité et de maestria dans la construction
de son roman, évoque les fêlures d'une famille qui se veut ordinaire,
même si, à son insu, le héros a facilité l'évasion d'un prisonnier...
Chronique d'un été , un bon gros roman à lire au coin du feu pour se souvenir que l'été existe ...
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)
11/12/2006
Bienvenue à San Francisco !
Après toute une série de "beaux mais poignants" , un peu de légèreté était bienvenu ...C'est pas le pied
de Milena Moser, qui vient de sortir en poche, avec une couverture
attrayante me faisait de l'oeil. Allez hop, à la caisse !
Le
début est percutant: Stella, une femme morte depuis sept ans
prend la parole et nous informe qu'elle a tout préparé avant son
départ dans l'au-delà, à savoir une remplaçante auprès de son
mari et de son fils : la baby-sitter Lily. Cette sernière qui a épousé
son patron un an après le décès de Stella ne se sent pas à sa place en
Suisse, pays où la morte elle même traînait un mal être qui a eu raison
d'elle. Une occasion unique se présente et toute la petite famille ,
fantôme compris s'embarque pour Los Angeles en espérant trouver une
nouvelle vie. Là , ils vont rencontrer des gens plus farfelus les uns
que les autre et le choc culturel est décrit de manière savoureuse par
les deux héroïnes et par l'enfant de Stella, Léo. Petit à petit, le
lecteur se rend compte que chaque personnage a sa propre vie secrète
qu'il cache soigneusement aux autres, ce qui nous vaudra toute
une série de rebondissement dans le dernier tiers du livre. Une
intrigue vaguement policière vient pimenter le tout , mais sa
résolution est quelque peu bâclée.C'est un livre plaisant qui m'a fait
passer un bon moment, même si parfois le rythme est parfois irrégulier.
Ps: ce livre a une suite dont j'ai déjà parlé: Yoga meurtres et Cie.
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12)