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02/08/2006

Exercice périlleux...

PERDULundi après-midi, j'ai acheté trois livres (de poche, mon banquier sera content de l'apprendre). Je vous ai déjà parlé du premier hier, au risque de passer pour une malpolie.
Le second est d'un genre très différent et d'aucuns pourraient croire qu'après avoir déversé ma bile hier, je tente de me racheter. Que nenni. Quand j'ai aimé, je le dis mais quand j'ai éprouvé une déception, je tâche toujours de vous glisser en douce les références d'un autre titre...Ainsi votre cabas ne reste pas vide.
Un seul titre donc aujourd'hui pour un roman que j'ai dévoré d'une traite. Sauf le dernier chapitre que j'ai volontairement lu après avoir fait une coupure et le repas du soir accessoirement (hé oui, je ne fais pas que lire...).
Tout dans ce livre aurait pourtant dû me déplaire : un thème qui broie le coeur de tout parent, des personnages pas reluisants (la mère se décrit ainsi : "Cindy pensait qu'elle était une plouc, une ivrogne,  une cul-terreux" ) , malmenés par la vie , une région hostile, définie comme l'antithèse de Los Angeles...
Le Bourdon assuré au mois d'août, sortez les violons et la boîte de mouchoirs en papier pour affronter la litanie de clichés. Hé bien, pas du tout.
La disparition d'un enfant agit comme un catalyseur sur chacun des personnages et va leur donner l'occasion de revenir sur leurs propres pertes, les choix qu'ils ont faits et qui ont fait basculer leur vie sans qu'il s'en rendent immédiatement compte.
Leslie Schwartz ne juge pas à l'emporte-pièce, elle éprouve et nous fait éprouver de la compassion pour ses personnages . Ils pourraient tous être des stéréotypes (le prêtre, la propriétaire du bar-restaurant, les lesbiennes apicultrices...), mais chacun d'eux nous devient proche car il nous est montré avec ses contradictions , ses échecs, ses bonheurs tout simples. Aucun d'entre eux n'est parfait ni dans le mal , ni dans le bien. Ils essaient tous de se débrouiller le moins mal possible, comme nous tous.
Perdu dans les bois  est donc un beau moment de lecture .

31/07/2006

Conservons nos listes de courses !

Qui n' a jamais trouvé dans son chariot de supermarché, une liste de courses plus ou moins constellée de fautes d'orthographe, parfois banale, parfois inquiétante:      
                                                                            -Anniversaire de B.
                                                                                   -oeufs
                                                                                  -farine
                                                                                  -chocolat
                                                                                  -mort-aux-rats
                                                                                  - chrysanthèmes
Pour peu qu'un collectionneur de listes de courses (si, si ça existe), tombe dessus, vous êtes mal.
Pour peu qu'un écrivain en mal d'inspiration passe par là, vous êtes mal aussi car la liste est très à la mode en ce moment en littérature et il se fera un plaisir de glisser votre billet de commissions(un fragment du réel) dans son prochain ouvrage.
manhattanIl n'est que de voir Meg Cabot qui, dans Embrouilles à Manhattan, nous gratifie de telles listes (très chics, bien sûr), de recettes de cuisine, voire carrément d'addition de restaurant en fac similé. C'est rigolo, ça fait son petit effet mais ça sent surtout le cabotinage (je sais, c'est facile vu le nom de l'auteur), tous ces gens qui ne vivent que par les étiquettes (de marques bien sûr) qu'ils portent ou achètent, ça devient lassant.
Presque aussi décevant, le texte d'Anna Gavalda, que Laure  m'a si gentiment envoyé.Dans cette nouvelle inédite "Ma douce France", elle commence par énumérer toute une liste de clichés fleurant bon la France stéréotypée, rurale et franchouillarde. Pour mieux la pulvériser ensuite. Mouais. Au moins j'aurai appris qu'il existe un magazine "Sabots", "le magazine des ânes, chevaux de traits et autres animaux du terroir".
Plus intéressant (mais je vous préviens, plus difficile à se procurer), le fascicule de Sarah d'Hayer et Domique Gilliot (Editions RitaGada): Inventaires à bascule, pour mémoire.
A travers 46 listes très diverses et pleines d'humour ( qui existaient avant le projet) se dessinent deux personnalités attachantes et originales, ne serait ce que pour cette notation appartenant à la liste 6 intitulée Prix(pour comparatif ultérieur) : un pantalon Emmaüs Dunkerque: 1 euro 50. Toutes les fashion victims  peuvent aller se rhabiller.
C'est un livre qui donne envie de dresser des listes, je vous aurai prévenues !

28/07/2006

Couleurs douces amères

9782213623085Il fait (un peu) plus frais, le niveau culturel de ce blog peut donc remonter un  peu.
Hier, je me promenais sur Fneu.com et j'ai vu que Couleurs de Clare Morrall allait sortir en édition de poche (avec la même couverture, je précise) en septembre. Double bonne nouvelle: pour les porte-monnaie, et pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore lu.
Kitty a perdu un bébé (mort-né) et, petit à petit, elle sombre, sous le poids  non seulement de cette tragédie mais surtout des lourds secrets familiaux. Comment pourrait-elle s'en sortir alors qu'autour d'elle tout le monde lui ment, pour son bien , prétendent-ils.
C'est une histoire poignante mais sans trémolos ni violons pour vous signaler là où vous devez laisser tomber une t'ite larme. L'auteur nous fait découvrir peu à peu le monde si particulier de son héroïne, elle manipule doucement le lecteur (le genre de manipulation pas perverse du tout) pour nous amener à comprendre les émotions que Kitty traduit en couleurs et vit avec une intensité extrême.
Une histoire lumineuse.

13/07/2006

Chaussure à son pied / quatre soeurs

chaussure1Hermione (il va falloir que j'apprenne vite à intégrer les adresses des blogeuses dont je parle, (comment qu'on fait ?) ) aime les livres avec une romance sans qu'on ait à se triturer les neurones. Pas de problème, j'ai ça en magasin. J'ai même trouvé un thème commun à ces bouquins: les soeurs (quand on n'en a pas , forcément, on s'y intéresse...).Commençons par un roman de Jennifer Weiner,Chaussure à son pied qui vient de sortir en format poche avec une couverture à laquelle je décerne sans hésiter le prix de la couverture la plus moche, la plus sexiste et la plus trompeuse du mois. Faute de photo (toujours le même problème) je vous décris l'horreur: une trentenaire vêtue d'un jean brodé, d'un petit haut à impression panthère (chaussures assorties) est nochalamment assise sur...une  boîte géante (taille rottweiller) destinée au transport des animaux;dans la cage , un homme, dubitatif. on le serait à moins.  A voir cette couverture, on a l'impression que les trentenaires sont vraiment prêtes à tout pour capturer un homme ! Certes, il ya des histoires d'amour dans ce livre, mais la principale unit ces deux soeurs que tout oppose. Un grand classique mais qui fonctionne toujours, voir le roman de Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles, dont les héroïnes sont un peu plus âgées mais qui est tout aussi agréable à lire, en plus comme il est gros, on peut le déguster un peu à la fois, un vrai bonheur de lecture !

quatresoeurs

Une dernière série: celle des 4 soeurs de Malika Ferdjoukh, (chaque titre porte le prénom d'une des soeurs). En principe, c'est destiné aux ados mais l'alarme ne s'est pas déclenchée à la médiathèque quand je les ai empruntés et la frontière est de plus en plus floue entre les auteurs pour adultes et ados, alors. Là aussi, je me suis régalée car il ya une véritable atmosphère et les portraits des héroînes sont très réussis et attachants.
N'hésitez pas à me suggérer des livres pour l'été !

10/07/2006

Sucré, salé, poivré...

marywesleyAinsi  s'appelle l'un des trois romans de Mary Wesley que je relis chaque été. Les deux autres sont Une expérience enrichissante et Souffler n'est pas jouer. Peut être aurez-vous un peu de mal à les trouver (vive internet! (et les bibliothèques)) mais ils en valent vraiment la peine. Dans la série des anglaises impertinentes et totalement politiquement incorrectes, Mary Wesmey est la reine. Oser écrire sur le suicide, la mort d'un compagnon et d'un enfant, ou d'une femme qui fait commerce de ses charmes et de ses talents de cuisinière, le tout avec humour et malice n'est pas à la portée de tout le monde. D'autant que l'auteur a le don de croquer ses personnages et de nous les rendre attachants. Un vrai bonheur de lecture !

08/07/2006

Le tyran domestique

tyranJe hais la Famille
Elle me donne des crampes d'écriture !

Dorothy Parker

S'il y a une écrivaine à qui la famille ne donne pas de crampes d'écriture, c'est bien Anne Fine. Que ce soit dans ses livres destinés à la jeunesse (Madame Doubtfire c'est elle) ou aux adultes, elle en brosse un portrait féroce et réjouissant. Dans un jardin anglais , on voyait une mère de famille qui détruisait allègrement les massifs de fleurs et les illusions  de ses enfants, dans Le tyran domestique c'est le personnage de la marâtre qui est revisité. Ici, tous les stéréotypes semblent inversés, le compagnon est un être falot qui courbe le dos, ne voulant fâcher ni son ex-femme ni la nouvelle, qui s'aveugle sur le comportement de ses enfants...Quant à la marâtre qui se coltine les ennuis de tout le monde, elle a bien du mérite mais peu de récompenses à son goût.
Chacun en prend pour son grade et l'auteur mène son récit tambour battant. Savourez bien l'analyse des photos du mariage auquel les parents n'ont pas été invités...
Faudra-t-il que les auteurs français se fassent naturaliser anglosaxons pour aboutir à une tel sommet dans la méchanceté pleine d'humour ?