21/12/2006
Alma, la tant aimée ...
Malgré la critique de Cuné, je n'ai pas réussi à entrer dans La maison Tudaure de Caroline Sers, pas le bon état d'esprit sans doute...
Me restait alors Histoire de l'amour
de Nicole Krauss. J'y allais un peu à reculons, le titre ne
m'engageant guère même si je me souvenais avoir lu la critique de
Clarabel. L'Amour thème rebattu certes mais revisité ici avec brio.
Je
me suis surprise à m'attacher sans exception à tous les personnages,
que ce soit ce vieillard qui possède les clés d'une bonne partie
de la ville mais pas celle de sa propre existence .. Cette Alma de 15
ans bientôt, orpheline de père, dont la mère pour oublier sa tristesse
, se lance dans la traduction d'un livre qui est au coeur de l'histoire
de chacun des personnages...Il est aussi beaucoup questions d'écrivains
et de filiation, d'amours perdues et sublimées, de pertes et
d'abandons...
Ne comptez pas sur moi pour vous éclairer davantage,je vous laisse découvrir les tours et détours de ce roman.
Nicole Krauss écrit limpidement et maîtrise totalement une intrigue
subtile mais pas artificielle car souvent la vie est plus romanesque
que les romans , fussent-ils d'amour.
La critique de Clarabel
06:25 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
19/12/2006
Nous n'y échapperons pas (3)
Un grand classique: la lettre au père Noêl. La mienne sera courte:
Cher Père Noël,
Mon
aspirateur venant , après moult fumerolles et borborygmes divers, de
rendre l'âme, si l'Homme décide de m'offrir un remplaçant de
compétition comme cadeau de Noël, il se retrouvera aux urgences et moi
dans la rubrique faits-divers d'hiver.
Voilà qui est dit.Pour le reste, je n'ai pas d'idées, alors je prendrai ce que vous voudrez bien m'apporter. Merci d'avance
Cathulu
PS: je vais me replonger dans Le cadeau qui est sorti en poche et dans lequel il y a une véritable compétition
entre deux hommes: à celui qui fera le cadeau le plus cher, le
plus impressionnant à l'autre. Ici le cadeau n'est pas une manière de
montrer son affection mais bien un moyen d'écraser l'autre dans un
potlatch* sans merci. La satire sociale est féroce , les yuppies en
prennent pour leur grade mais autant j'ai été réjouie par la première
partie du roman, autant la seconde m'a déçue, je l'ai trouvée par trop
invraisemblable . A vous de voir donc.
*don ou destruction à caractère sacré, constituant un défi de faire un don équivalent pour le donataire.
C'était la minute culturelle de 2006. Il était temps !
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
16/12/2006
La mère toujours recommencée...
A l'occasion de son quarantième anniversaire, Will se voit offrir
des séances de psychanalyse par sa meilleure amie et un séjour en
Cornouailles par sa soeur.
Mine de rien, ces deux femmes viennent
d'offrir à celui qui se considère comme un gay épanoui l'occasion de
remonter le temps et de souvenir de vacances passées dans le même
endroit , quand il était enfant.
Le passé et le présent vont
s'entrecroiser de manière subtile et symbolique car, tandis que Will
remonte le temps, exhumant des souvenirs soigneusement refoulés, sa
mère, atteinte par la maladie d'Alzheimer sombre peu à peu...
Patrick
Gale, avec beacoup de sensibilité et de maestria dans la construction
de son roman, évoque les fêlures d'une famille qui se veut ordinaire,
même si, à son insu, le héros a facilité l'évasion d'un prisonnier...
Chronique d'un été , un bon gros roman à lire au coin du feu pour se souvenir que l'été existe ...
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)
11/12/2006
Bienvenue à San Francisco !
Après toute une série de "beaux mais poignants" , un peu de légèreté était bienvenu ...C'est pas le pied
de Milena Moser, qui vient de sortir en poche, avec une couverture
attrayante me faisait de l'oeil. Allez hop, à la caisse !
Le
début est percutant: Stella, une femme morte depuis sept ans
prend la parole et nous informe qu'elle a tout préparé avant son
départ dans l'au-delà, à savoir une remplaçante auprès de son
mari et de son fils : la baby-sitter Lily. Cette sernière qui a épousé
son patron un an après le décès de Stella ne se sent pas à sa place en
Suisse, pays où la morte elle même traînait un mal être qui a eu raison
d'elle. Une occasion unique se présente et toute la petite famille ,
fantôme compris s'embarque pour Los Angeles en espérant trouver une
nouvelle vie. Là , ils vont rencontrer des gens plus farfelus les uns
que les autre et le choc culturel est décrit de manière savoureuse par
les deux héroïnes et par l'enfant de Stella, Léo. Petit à petit, le
lecteur se rend compte que chaque personnage a sa propre vie secrète
qu'il cache soigneusement aux autres, ce qui nous vaudra toute
une série de rebondissement dans le dernier tiers du livre. Une
intrigue vaguement policière vient pimenter le tout , mais sa
résolution est quelque peu bâclée.C'est un livre plaisant qui m'a fait
passer un bon moment, même si parfois le rythme est parfois irrégulier.
Ps: ce livre a une suite dont j'ai déjà parlé: Yoga meurtres et Cie.
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12)
07/12/2006
Canicule suédoise
Le vent, la pluie, je m'en moque, je lis un polar suédois qui se
déroule pendant un été caniculaire, ce qui engourdit un peu les
enquêteurs mais pas le lecteur, heureusement !
Je voudrais que cela ne finisse jamais
est le 4ème roman policer du suédois Ake Edwardson mais le premier qui
tombe dans ma boîte à lettres et sous mes yeux. C'est un coup monté
pour que je me précipite sur les précédents ! Bien joué 10/18 !
Pourtant
l'enquête n'est pas vraiment originale (des viols et un meurtre non
élucidé par le passé et que le commissaire Eric Winter va rattacher à
une série de meurtres contemporains) mais le style est très
particulier. Pas de descriptions complaisantes, beaucoup d'ellipses
dans la progression de l'enquête, ce qui ne nuit pourtant pas à la
compréhension et des dialogues allant à l'essentiel sans précisions
inutiles. Enfin surtout des personnages (le
commissaire et son second) qui évoluent de manière intéressante au fil
du temps.Le contraste entre cette Suède bien policée et les âmes
boueuses de certains habitants de Göteborg est très efficace.
Suspense supplémentaire : le commissaire prendra-t-il effectivement son
congé parental d'un an pour élever sa fille ?
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
03/12/2006
Surprise
Dans ma boîte à lettres, une grosse enveloppe rebondie . Je l'ouvre
avec fébrilité: 4 romans policiers tout juste sortis , aucune
explication, seule mention sur l'enveloppe: un concours de livres
auquel je ne me souviens pas d'avoir participé ...
Pas grave, je ne regrette pas de m'être inscrite à la news letter de 10/18 !
Voici les 4 ouvrages en question : Meurtre à la villa Torrini de Magdalen Nabb, Le club des philosophes amateurs de'Alexander Mc Call Smith, Le temple des muses de John Maddox Roberts et enfin de Ake Edwardson, Je voudrais que cela ne finisse jamais .Moi non plus !
C'est bien la première fois que je gagne des livres en n'ayant pas le souvenir d'avoir participé à quoi que ce soit !
PS: je viens de voir ceci sur le blodg de Jo... elle
06:08 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
30/11/2006
Plus efficace que les petites annonces...le cimetière
Envie de vous remonter le moral en ces temps de dépression saisonnière ? Alors précipitez-vous sur Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti , roman traduit du suédois qui vous redonnera la pèche !
Ce
roman ,à première vue ,pourrait être considéré comme l'équivalent
nordique de cette littérature anglosaxonne destinée aux trentenaires
célibataires.
En
effet, Désirée, jeune bibliothécaire vient de
perdre son mari et au cimetière , elle croise un jeune agriculteur
célibataire lui aussi , Benny.Sortez vos mouchoirs, mais ce sera pour
essuyer des larmes de rire tant ce choc des cultures entre l'intello et
le paysan pas si bête que ça va faire des étincelles. Un thème
pas si fréquent en ces temps de politiquement correct. L'auteure
égratigne au passage les idées toutes faites sur les agriculteurs et
s'en prend aussi gentiment aux intellos imbus d'eux-mêmes.
Les deux héros ont beaucoup d'humour et d'esprit et les remarques drôles fusent. Le
ciel s'assombrit néanmoins quand ils se forcent à admettre le fossé qui
les sépare, aucun des deux ne semblant vouloir renoncer à ce qui fait
sa vie...
J'ai
beaucoup aimé l'alternance des points de vue (un même événement raconté
par l'un puis l'autre protagoniste), qui ,sans être systématique ,est
très drôle ainsi que la tendresse qui se dégagent de certaines
pages.
Au passage, nous apprenons la composition du repas
de Noêl traditionnel suédois, ce qui peut toujours être utile en ce
moment.
Beaucoup de bloggueuses ont aimé ce livre et m'ont donné
envie de le lire, j'en cite quelques-unes , que les autres n'hésitent
pas à se signaler : cuné,
Clarabel
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
26/11/2006
Deuxième chance
Ce n'est pas souvent que l'adaptation d'un roman au cinéma ou à la
télévision me donne envie de lire ou de relire l'oeuvre de départ.
Jusqu'à présent seul le film de beneix "37 °2 le matin " m'avait donné
envie de découvrir le roman de Djian car je ne comprenais pas le flegme
du personnage masculin face à la folie de Betty.
Ici, c'est la télévision et son très beau téléfilm Des fleurs pour Algernon qui m'a donné envie de me recoltiner avec le livre de Daniel Keyes.
On
me l'avait conseillé , j'avais eu du mal à le trouver et une fois en
main, j'avais abandonné car l'orthographe et le style narratif qui
s'adaptent au niveau d'intelligence du personnage m'avaient découragé.
Lire pour le plaisir des textes qui ressemblent par trop à ce que je
suis payée pour lire no, thanks ! :)
Merci donc au réalisateur David
Delrieux et à l'acteur Julien Boisselier d'avoir montré avec sensiblité
et humanisme cette histoire d'un simple d'esprit qu'une expérimentation
scientifique va rendre intelligent. Tellement intelligent qu'il se
rendra compte le premier des risques inhérents à cette transformation
...
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
25/11/2006
Une imagination débordante !
Dans une vie antérieure Jasper Fforde a travaillé dans l'industrie
cinématographique et cela se sent car sa connaissance des rouages de
l'écriture de fictions est bien rôdée.
Dans Le puits des histoires perdues,
on pourra juste regretter que son sens de l'intrigue, qui peine un peu
à démarrer, ait été sumergé par son imagination. J'avais constamment le
sourire aux lèvres en lisant même si je trouvais quand même que le fil
narratif était un peu détendu...
Beaucoup d'humour donc, sans cesse
de nouvelles inventions dans ce monde de la Fiction où son héroïne
Thursday Next s'est réfugiée pour mener à bien sa grossesse,
accompagnée par sa fidèle Dodo qui ,de son côté, couve un oeuf.
Au passage, nous croiserons, entre autres les personnages des Hauts de Hurlevent, en pleine séance de gestion de la colère , et peut être même pourrons -nous mettre un visage sur Godot...
Le
Mal est toujours présent et cette fois il prend la forme d'une
invention devant laquelle chaque lecteur ne peut que frémir et qui peut
être envisagée comme l'écho de certaines inventions qui, jusqu'à
présent n'ont pas abouti.
Les inconditionnels de Fforde ne seront
pas vraiment déçus, quant aux autres peut être devraient-ils attendre
la sortie en poche...
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)
21/11/2006
Du passé faisons table rase...
Quand un roman est hérissé de bouts de papier signalant un passage à citer ou recopier, c'est bon signe. Eh bien, Nos plus beaux souvenirs
de Stewart O' Nan, certes un pavé de 667 pages en édition de poche, en
est tout alourdi de ces rogatons de papier. Cuné en avait écrit le plus
grand bien ici et je la remercie car j'ai savouré chacune de ces pages.
Mais
quel est le secret de Stewart O' Nan ? Comment fait-il pour entrer dans
les pensées et l'âme de chacun des membres de cette famille qui vient
après le décès du patriarche passer une dernière semaine dans le
cottage qui sera ensuite vendu ?
Que l'on soit ado ou pré-ado,
adulte nanti de frères et soeurs ou enfant unique, femme veuve ou
célibataire âgée, chacun se retrouvera dans les différents personnages
et les relations à la fois tendres et cruelles qui les unissent.
Les enfants ne se décident pas vraiment à grandir même s'ils sont
devenus à leur tour parents, mais ils apprendront à faire l'économie du
passé pour mieux aller vers l'avenir. Chacun s'efforce de préserver son
espace de liberté, le chien Rufus (je l'adore !), n'ayant certainement
jamais eu autant de succès, le promener devant une occasion de fuir
quand la tension est trop grande. En une semaine, sans grands
sentiments à l'américaine comme certains films ou téléfilms nous y
avaient habitués (berk !), sans véritables éclats de voix, tout est
feutré mais encore plus cruel, la famille va devoir se réajuster
et avancer.
Je sens que je vais lire d'autres livres de cet auteur d'autant que Cuné m'a de nouveau alléchée !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)