Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/06/2008

"Un livre est l'élément vital et précieux d'un esprit supérieur..."

En 1959, Florence Green, veuve sans histoire, décide d'acheter The Old House, vieille bâtisse à l'abandon depuis plusieurs années, pour créer une librairie, la première de Hardborough, petite ville anglaise assoupie.51oz1uPucFL
Cette décision va mettre en branle  toute une série  de manoeuvres dissuasives pour contrecarrer cette décision.
L'affaire Lolita ,  provoquée par la mise en vitrine du roman de Nabokov, ne  sera qu'un épisode de cette lutte sourde entre Florence Green et Mrs Gamart qui a jeté son dévolu surThe Old  House.
Le roman  de Penelope  Fitzgerald nous montre avec précision et un charme très british la  faculté d'exclusion d'une petite communauté , pas pire qu'une autre.Qui y chercherait un roman sur la création d'une librairie ou sur  le scandale créé par le roman de Nabokov ne pourrait qu'être déçu.
L'humour britannique rend cette lecture très plaisante.

05/06/2008

De l'influence des livres...

Août 1939. Les cinq neveux et nièce de Richard et Helena se retrouvent en Cornouailles dans une sorte d'Eden symbolisée par La pelouse  de camomille dui donne son titre  au roman de Mary Wesley.9782350870823
Quand  la guerre éclate, bien sûr elle bouleverse tout et comme le dit Helena bien des années plus tard:
"-Voilà une chose que je dois à la guerre.
- Quoi?
-Les livres, plein  de livres. On ne trouvait pas de serviettes hygiéniques, mais des livres, ça oui. Des gens comme moi se sont mis à lire: nos esprits se sont assouplis, en même temps que nos moeurs se relâchaient."
Et en effet des personnalités riches et complexes vont se révéler,  des ménages à trois vont se former dans une indifférence quasi générale..Chacun des personnages fait preuve d'une franchise à la fois désarçonnante et jubilatoire ; ainsi  Helena parlant de son mari doté d'une jambe artificielle: "Son handicap, c'était d'être un vrai  casse-pieds."
A propos d'une de ses nièces qui ne se cache pas d'avoir  fait un mariage d'intérêt , elle remarque:"Elle est imprévisible. Je lui connais  des moments d'altruisme."

Mary Wesley manie avec brio cet humour  britannique teinté d'une cruauté réjouissante pour le lecteur. Elle a le chic pour nous présenter avec aplomb des comportement qu' ordinairement la morale réprouve comme étant tout à fait normaux et nous acceptons sa vision des faits sans  broncher, le sourire  aux lèvres, tant son talent  est grand... Un régal !!!

Les  Editions Héloïse d'Ormesson ont l'excellente idée  de rééditer aujourd'hui ce roman  de Mary Wesley, l'occasion de (re) découvrir l'oeuvre de cette grande écrivaine anglaise.

Ps: désolée pour les caractères gras que  je ne parviens pas à  faire disparaître !


03/06/2008

"Let the Nothern Lights Erase your Name" (titre original)

Un coup de gueule pour commencer: la platitude du titre français , Soleil de minuit (!)comparé au poème de  la poétesse sami  Marry Ailoniedia Somby qui  a inspiré un sujet et un titre à Vendela Vida.41wf2aHMCLL
Certes, il est question de lumière et d'obscurité dans ce roman, celles propres au cercle polaire vers lequel Clarissa  se met en route pour faire la lumière justement sur sa naissance car, à la mort de son père, elle découvre que celui-ci lui  a juste donné son nom avant de l'élever avec affection et de suppléer à la disparition de sa mère, partie sans explications depuis quatorze ans.Le  pire étant peut être  que  son amoureux connaissait la vérité et ne lui avait rien révélé...
C'est donc seule que Clarissa  va tenter de reconstruire le passé, se confrontant à  un monde où on laisse tourner les moteurs des  voitures pendant qu'on fait ses  courses, où on dort dans un hôtel  où tout est en glace y compris les verres que l'on ramasse dans un seau quand ils commencent à fondre...
Des rebondissements, de l'humour par petites touches,de l'émotion, la narratrice a une manière bien particulière d'affronter la réalité  : "Les portefeuilles d'hommes  me  rendent triste.  Ils sont trop épais ou trop plats, trop vieux ou trop neufs. Il y a toujours un truc qui cloche."Un roman à chérir .
Embarquez-vite pour le cercle polaire !

Merci à Clarabel

et à  Cuné de m'avoir  donné  envie de faire le voyage !

02/06/2008

"Un bon livre a bien plus d'effet sur toi que n'importe quel antibiotique."

Dans Cherche auteur désespérément,les membres de  l'agence littéraire, parlant des livres en devenir se51ybk1c5DwL réfèrent sans cesse à  des best-sellers. Adoptons  donc cette attitude et disons que le roman  de Debra Ginsberg  s'apparente évidemment au Diable s'habille en Prada, par le portrait sans complaisance du monde   de l'édition et par le personnage de Lucy, manipulatrice de haute volée, mais aussi par son aspect "Love story " gentillet à "Vous avez un message", le film avec Meg Ryan. S'y ajoute néanmoins une intrigue prenante qui  fait que j'ai lu ce livre d'une traite mais avec des réticences quant au style. (Avancer tout en freinant n'est pas facile ! :))
Même s'il s'agit d'une citation d'un livre reçu par l'héroïne, Angel, , je  hurle de rire en lisant ceci : "Elle agrippa son immense virilité et la conduisit en elle, par le corridor humide et brûlant." ! La narratrice chargée de  juger le  texte en question ne  bronche même pas et on sent que l'auteure s'est sans cesse bridée pour ne pas écrire de  la même façon. J'ai retrouvé  (entre autres) dans sa prose un "évanescent" digne des romans de Delly (ancêtre de Barbara Cartland  et consorts) du plus bel effet !
Ce roman avait tout pour être un cran au-dessus de la littérature pour poulettes  , personnages bien croqués, récit bien agencé, dommage qu'il patauge dans l'eau de rose.

L'avis de Cuné.

Celui  de Clarabel

29/05/2008

"Tu n'as qu'à surveiller tes fréquentations."

Un squelette lesté d'un émetteur radio portant des inscriptions cyrilliques remonte à la surface d'un lac islandais  et c'est tout un pan d'un passé , pas si lointain , qui refait surface: celui de la guerre froide, de ses  espions et de ses illusions...41AAJocjbHL
Pour donner une  identité à ce squelette et surtout pour  retrouver celui qu'une femme a attendu en vain devant une crèmerie, Erlendur devra  faire preuve d'obstination, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
En alternance, une  autre quête, celle d'un ancien étudiant Islandais, parti étudier en Allemagne de l'est et qui  s'est trouvé confronté à l'univers de "La vie des autres"...
J'ai mis du temps à entrer dans ce nouvel opus d'Arnaldur Indridason  mais finalement je me suis régalée avec cette superbe histoire d'amour sur fond de Stasi et de surveillance généralisée. En filigrane, la relation du commissaire avec sa fille est éclairée  sous un jour nouveau par l'apparition  d'un nouveau témoin du passé  d'Erlendur.
En toile de fond,dans l'homme du lac,  l'Islande à a fois déprimante et lumineuse, farouchement défendue par Erlendur, pays où la poésie semble partout présente, fût ce par la présence d'un recueil lu et relu sur la table d'un vieux paysan acariâtre...

L'avis de  Clarabel

19/05/2008

"Si tu ne sais pas reconnaître ce que tu as, tu ne mérites pas d el'avoir."

Soit un groupe de femmes (et d'enfants)plutôt disparate mais  qui "structuré par le  hasard, avait résisté et s'était révélé trop solide  pour être facilement démantelé. C'était un arrangement à la va-comme je te pousse,, une  espèce d'improvisation libre et folle qui  s'était métamorphosé en un réseau d'attachements qui conférait à chacune, de manière indéterminable, des valeurs sûres et un sentiment d'appartenance."419INWardBL
Soit un homme séduisant et riche, Adam, le bien nommé, qui va agir en catalyseur et va inciter chaque membre  du groupe à réenvisager sa vie sous un autre angle...
Les vendredis d'Eleanor  est un livre chaleureux  qui  peint le quotidien de femmes ayant fait des choix différents
et qui, chahutées par la vie, trouvent réconfort  et amitié  dans  ces réunions du vendredi soir. Joanna trollope a le chic pour nous rendre familiers les univers de chacun de ses personnages  de l'executive woman à la fan  de house music , se penchant sur  chacun d'eux avec une curiosité bienveillante. Elle analyse avec finesse et lucidité les recoins des âmes et quand le roman se termine nous n'avons qu'une envie: retrouver Eleanor, Paula Lindsay et tous les autres...

Un peu déçue par le Cuné , la vile tentatrice !

Ps: la photo de couverture m'a rappelé ceci !

15/05/2008

Séance de rattrapage

Grâce à Solenn, j'ai appris la sortie en poche aujourd'hui d'un roman que j'ai relu plusieurs fois ponctuellement pour le plaisir de retrouver les personnages...

Pas de coups de théâtres fracassants, tout est feutré dans Jours de juin de Julia Glass. Ce roman se divise en trois étés qui vont bouleverser la vie d'une famille écossaise.Des décès vont entraîner des réajustements entre les personnages, réajustement des places de chacun au sein de la famille et aussi de la vision , forcément parcellaire et myope, que chacun a des autres.
Ce très beau texte aurait aussi pu reprendre le titre de Sylvie Doizelet Chercher sa demeure car chacun dans le roman de julia Glass peine à trouver le pays (Ecosse, Grèce, Etats-Unis, France) qui lui donnera la sérénité.
Si vous aimez l'atmosphère des vielles demeures écossaises, les chiens de berger, la musique et les livres,vous trouverez votre bonheur dans ce livre qui n'est ni triste ni mélancolique. On y trouve même des pointes d'humour quasiment anglais .
Julia Glass est américaine mais elle mériterait presque qu'on lui accorde l'étiquette de romancière anglaise, c'est dire si j'ai aimé...

14/05/2008

"on dirait que l'hôpital psychiatrique est le lieu de toutes les émotions."

Anna , 8 ans, Paula (la narratrice dont on apprendra le prénom fort tard...),6. Une chute dans l'escalier.Anna qui a voulu protéger sa quasi jumelle devient aphasique:"Anna a perdu l'équilibre et notre famille a basculé dans l'escalier".dyn006_original_180_344_jpeg_58330_cd02a7b9ca62ae40ad2253bdc5140c60
A l'adolescence, la situation s'inverse:  pour protéger sa soeur, Paula va  endosser son identité et aller passer un court séjour en hôpital psychiatrique."J'essayais de rentrer dans la langue d'Anna, de penser comme elle[...]Je voulais  tout essayer, regarder par ses yeux, entrer vraiment dans son monde."
Quête de l'identité, réajustement des places dans une famille où  la cadette a l'impression que toute l'attention  est tournée ver sa soeur, difficulté à admettre que l'enfant, même handicapée  a grandi et n'a plus besoin de ses parents, Eva Kavian traite ses thèmes avec une langue rare et qui sonne juste. Pas de pitié malséante, elle se glisse avec aisance et humour dans la peau d'une ado qui doit faire face à l'euthanasie d'un grand-père mais est aussi dévorée par l'envie de sa première sortie en boîte...
Eva kavian nous propose également une vision décapante de l' H P , de ses soignants parfois débordés et de la solidarité qui peut s'établir entre malades. Un livre lumineux.

Une auteure belge francophone dont j'avais déjà lu deux romans mais qui à chaque fois sait renouveler son écriture pour mieux  nous surprendre.

L'avis de Laure

12/05/2008

Bridget mène l''enquête

Une couverture attrayante, une 4 ème de couv' où j'ai pêché "enquêtrice au foyer façon Desperate Housewife", une allusion à "Millénium" (en termes de chiffres  de vente, il est vrai), et j'étais cuite : La princesse des Glaces était pour moi.41Zqh0Ctc5L
"Princesse des glaces", Alex l'est à plus d'un titre : par sa beauté et sa froideur soudaine et parce qu'on la retrouve suicidée dans une baignoire d'eau gelée...
Son amie d'enfance , Erica,la découvre et va être  chargée par la famille de rédiger un texte à la mémoire de la défunte,  bon prétexte pour mener l'enquête sur le passé d'Alex.
Camilla Lackberg tresse avec habileté trois intrigues: la policière, de facture classique mais riche en rebondissements ,même si Erica fait souvent fi des règles en vigueur dans la police ; la sentimentale avec une  héroïne clairement donnée comme écho de Briget Jones:la trentaine bien entamée, célibataire, des kilos en trop...et un amoureux d'enfance qui a eu la bonne idée de devenir policier; une intrigue familiale enfin car Erica vient de perdre ses parents et refuse de vendre la maison familiale, contre la volonté de sa soeur,manipulée par un  mari pas si bien sous tous rapports que cela (il est même carrément ignoble). Le tout traité avec pertinence, alternant émotion et humour.
La traduction est parfois lourde, on  se demande si les deux traducteurs ont travaillé en harmonie, mais l'ensemble se lit avec plaisir. Une fois encore les auteurs nordiques se montrent moins frileux (je sais c'est facile!) que leurs confrères français et ne rechignent pas à évoquer des thèmes tels que la violence conjugale dans les milieux apparemment sans histoires.
J'avais deviné rapidement quel avait été le problème d'Erica mais l'auteure a su injecter une dose de noirceur supplémentaire et traiter ce thème ,devenu hélas courant,avec sensibilité .
Nous sommes loin de la réussite de  Millénium mais il ne  faut pas bouder son plaisir.

En prime,  un conseil précieux pour ne pas  attraper de cystite quand on doit s'asseoir quelque part par temps froid : glisser ses gants sous ses fesses.  On ne sait pas ce qu'on doit faire pour les doigts gelés par contre...Avoir deux paires de gants ?

08/05/2008

Recyclage ?

Delirium Tremens  inaugure la série de Ken Bruen consacrée à JackTaylor, irlandais spécialisé dans la recherche9782070320912 de personnes  ou de choses  disparues, car pas question de parler de détective privé en Irlande...
J'y ai trouvé beaucoup de points communs avec le roman évoqué précédemment :  une intrigue nonchalante avec ici des ellipses encore plus grandes car le héros se retrouve dans le coma plusieurs jours et l'énigme est résolue presque sans lui. une même tendance  à l'autodestruction, de l'humour bien sûr, "Fragile? Cet arnaqueur? Il  serait capable  de construire un nid dans ton oreille et de te faire payer le loyer !" mais j'ai franchement été déçue quand j'ai retrouvé la même histoire concernant la mort d'un père , celui du héros dans Hackman  Blues, celui de l'associée de Jack dans ce roman...Sans compter d'autres troublantes similitudes (attention si un simili détective irlandais vous offre des chaussettes roses ou rouges, votre vie est en danger...).
Ici va donc s'achever ma  découverte de cet auteur.  Dommage !