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13/10/2008

"Rien ne change jamais ici, n'est-ce pas ? "

Rien ne change ? Que nenni ! Et Willie Upton, rentrée rechercher du réconfort auprès de sa mère, l'ancienen hippie,  Vivienne, va vite l'apprendre à ses  dépens.51B43494F6L._SL500_AA240_.jpg
Tout commence  par l'apparition soudaine du cadavre d'un monstre,  sorte de Nessie local, apparition qui  va subtilement déséquilibrer le bel ordonnancement de cette ville américaine tranquille,  placée  sous l'égide  de ses fondateurs, les  Templeton. Les Templeton auxquels Willie  est apparentée par sa mère mais  aussi par son père comme  elle l'apprend soudainement.
Pour découvrir l'identité de songéniteur, la  narratrice se lance alors dans une recherche historique qui montrera que les Monstres de Templeton ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
Le monstre  ici n'est qu'un symbole et ceux qui s'attendraient à un récit fantastique  en seraient pour leurs frais. Non, il est davantage question de cette quête d'identité dans laquelle s'engage la narratrice, personnage haut en couleurs, dotée d'une amie tout aussi attachante. Remarquons au passage que les personnages frôlent à chaque fois le cliché et l'évitent subtilement. Lauren Groff éprouve visiblement  de la sympathie pour  chacun d'entre eux,  sans pour autant tomber dans la mièvrerie (un  échange de correspondance féminine se révèle particulièrement vénéneux et savoureux tout à la fois). Elle  entremêle  avec dextérité les liens passé/présent ,  même si  ,comme Cuné,* je  me suis parfois perdue dans cette généalogie complexe (mais  le  plaisir de lecture  était toujours là, que  ce soit pour les périodes  contemporaines ou plus anciennes).  Fertile en rebondissements, agrémenté de photos vieillottes,  ce premier roman vous embarque et on le lâche plus , regrettant à la  fin de devoir quitter ce monde si féroce et charmant à la  fois. Une réussite !

* Merci pour l'envoi !

10/10/2008

"Le dallage en pierre était froid et couleur de l'inconfort."

Invité pour les  18 ans de la soeur de son camarade de fac, le narrateur va découvrir à Egypt Farm une famille  qui lui semble hors-normes et tout à fait fascinante
A l'occasion d'une crise conjugale, Michael a l'occasion de retourner avec son jeune fils chez ses gens si exceptionnels.  Hélas, la réalité va se  révéler sous un tout autre angle que dans  ses souvenirs...
Pendant les deux cents premières pages de ce roman de Rachel  Cusk (dont j'avais beaucoup aimé Arlington Park), j'ai été fascinée par les  phrases, sembalbles à  des vrilles  qui s'élancent et s'enroulent plusieurs fois pour bien assurer leur prise. les métaphores, nombreuses,  sont riches et originales mais  le récit me paraissait bien anémique. C'est seulement aux deux tiers du livre que l'action est enfin lancée, que la  tension accumulée se libère et explose.51PTbmpucML._SL500_AA240_.jpg
Les perversions emberlificotées des uns et des autres, le comportement à la limite de l'hystérie de certains personnages font que le lecteur se tient prudemment  à distance, fronce les sourcils et se demande constamment où  l'auteure veut en venir.
Quand le calme revient enfin, on ne peut que constater : tout ça pour ça ? !

l'avis de Clarabel.

08/10/2008

Attention chat férocement drôle !

Tuffy le chat féroce n’a pas du tout la même conception de l’art que la mère d’Ellie et entend bien exprimer son point de vue, par tous les moyens possibles…
Pas question cependant d’obéir à qui voudrait le manipuler, même s’ils partagent les mêmes objectifs…
Tuffy , après avoir été accusé d’assassinat, après avoir fait son grand retour, nous revient une nouvelle fois, pour notre plus grand plaisir, pour se venger et laver son honneur !

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Roi de la mauvaise foi, on l’adore ce Tuffy !

Les illustrations de  Véronique  Deiss, sont pleines d'imagination et d'humour, jamais redondantes et contribuent au plaisIr de la lecture du texte d'Anne Fine.

à partir de 6 ans.

 

03/10/2008

Quelque chose en eux d'Elisabeth

"Peut être les livres  possèdent-ils un instinct  de  préservation secret qui les  guide jusqu'au lecteur idéal.  Comme il serait délicieux que ce soit  le cas." Ainsi s'exprime  Juliet , romancière en mal d'inspiration , que le destin va mener sur les traces du Cercle  littéraire des amateurs de patates et par la  même occasion sur cellles de son inspiratrice, Elisabeth.30523330_p.jpg
Nous sommes en Grande-Bretagne, dans l'immédiat après guerre . Le pays panse ses paies et Juliet, qui a su remonter le moral de ses concitoyens grâce à ses chroniques pleines d'humour va découvrir quelle  était la vie de la petite ïle de Guernesey durant l'occupation allemande.
Les lettres qu'elle échange, tant avec son éditeur qu'avec les  difffrents membres, fort pittoresques,  de ce cercle littéraire sont tantôt graves, tantôt émouvantes mais surtout pleines de vivacité.  Ce roman épistolaire  arrive très rapidement à nous faire oublier l'aspect répétitif qu'ont trop souvent les romans empruntant cette forme.
Les personnages sont croqués  avec saveur , l'histoire est fertile en rebondissemnt, on y trouve cette excentricité si délicieusement anglaise  qui fait valser les théières dans les airs ou fabriquer des brouets de sorcière, le  tout avec  avec un flegme imperturbable. Concentrer l'action  dans ce microcosme insulaire confère densité et profondeur à  ce qui  n'aurait pu être qu'une bluette.
Seul regret:  que  Mary Anna  Shaffer  (qui a reçu l'aided'Annie  Barrows) n'ait pas vu le succès que son livre ne saurait manquer d'obtenir. On espère cependnat que son éditeur ait pu lui écrire ce ci : "Très chère, je  ne peux te  promettre ni l'opulence , ni la prospérité, ni même du beurre, mais tu sais que tu es l'auteur le plus cher au coeur de Stephens & Stark."

Un livre  pétillant à découvrir de toute urgence !

Clarabel a allumé la mèche , Joëlle a  repris le flambeau,fashion entretient la flamme.

 

30/09/2008

Au bord de l'océan arctique

Imaginez que vous soyez en train de tenter désespérément de faire un enfant, probablement  la dernière chance pour votre couple... Imaginez que vous receviez une lettre vous informant que vous êtes  l'heureux papa de jumeaux adolescents, souvenirs, dont vous n'avez pas de  traces, d'un séjour dans le Grand Nord Canadien.41r+CbJhEzL._SL500_AA240_.jpg
Voilà la bombe qui explose dans la vie de Dafydd, chirurgien bien sous tous rapports, et qui va tout remettre en cause.  Pour éclaircir  ce  qui va s'avérer être un plan d'un machavélisme achevé, il va devoir retourner sur les  traces de son passé :"Bienvenue à Moose Creek ! Une fois d e plus, il  était relégué chez les losers après les nouvelles  erreurs commises dans le monde  civilisé."
Kitty Sewell avec Fleur de  Glace nous entraîne  dans un suspense haletant et nous peint également, sans clichés, le monde des ces loosers du bout du monde, plongés dans un monde où s'endormir dans le froid peut paraître plus doux que  de supporter une vie aussi rude.
Si vous aimez les grands  espaces, les personnages plus vrais que nature et que vous avez envie de visiter le Grand Nord canadien sans avoir trop froid, ce livre  est pour vous! Un bon moment de lecture.

l'avis de Clarabel

29/09/2008

"Le succès, c'est comme la vie, cruel et merveilleux."

Merrete Pryds Helle transpose l'histoire de Roméo et Juliette de nos jours au Danemark, sous fond de racisme. Roméo est ici un jeune chauffeur de  taxi iranien, et Juliette termine sa thèse  de médecine légale mais se révèle surtout être la fille d'un extrémiste de droite à l'orée d'une carrière politique.519SGRKIC7L._SL500_AA240_.jpg
Juliette partage beaucoup de points communs avec les héroïnes de la chick litt mais éprouve néanmoins un certain désenchantement qui la rend plus mélancolique que beaucoup  de ses consoeurs en célibat. Le personnage de Roméo est lui aussi fort attachant et ce que l'on devine de son passé lui donne de la densité.
Oh Roméo
aurait pu être une excellente idée si l'auteure n'avait montré autant de raideur dans son traitement du drame.  En effet, d'emblée, la  présentation systématique des  personnages à la  façon d'une  pièce de théâtre m'a paru à la fois lourde et inutile. Il faut savoir de temps en temps faire confiance aux cellules grises du lecteur . En outre, nous montrer les deux pères de famille agir exactement de la mêm  manière au même moment , dans le but de souligner les rares points communs qu'ils peuvent avoir m'a paru fort artificiel. Le style, du fait de la traduction ? , m'a semblé souvent empesé. Bref, j'ai pesté contre cette déception !

 

Merci à  Clarabel pour le prêt .

25/09/2008

"Aller chez François et voir les gens mourir."

Après La nuit interdite et Peur ,avec  Agônia, Thierry Serfaty explore une autre facette des émotions humaines. On retrouve dans cet opus le couple de policiers rencontrés  dans les précédents volumes ainsi que le centre destiné à lutter contre les phobies .Mais c'est surtout le personnage de  Léa qui est ici approfondi car la  fillette va se trouver au coeur de l'action.51g6useP8lL._SL500_AA240_.jpg
J'ai retrouvé sans déplaisir l'atmosphère inquiétante des précédents romans de  Serfaty mais cette fois je suis un peu restée sur ma faim, ayant trouvé l'action trop répétitive.  En outre, j'ai eu la même réaction qu'à la vision de certains films d'horreur quand un personnge agit exactement comme il ne le faudrait pas, de manière tout à fait illogique, suscitant ainsi  envie de lui crier dessus... Baisse de régime donc.  La série s'essoufflerait-elle ?

Merci à Lily pour l'envoi.

L'avis de Laure

 

17/09/2008

"Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né."

Surtout ne pas lire la  quatrième de couverture du roman  de Leena Lander, Vienne la  tempête: il s'en  dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui  en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.41Wd0rmcWSL._SL500_AA240_.jpg
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui  remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement  palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les  histoires  cruelles  et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de  noirs appâts, de fils d'amorce peut être  reliés à des explosifs, ont  jeté sur moi des  hommes  noirs  avec des  voitures noires et des coffres  noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent  aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une  certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations  de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.

Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques  années La maison des papillons noirs (pas  de billet)

12/09/2008

"Parfois on peut faire pour les autres ce qu'on ne peut pas faire pour soi même."

Le schéma est somme toute classique:  un homme riche qui  s'est volontairement coupé  du monde et des autres connaît un jour la fameuse crise du milieu de vie .Celle-ci se manifeste intérieurement  par une douleur  physique d'une extrême intensité,  douleur bien sûr inexplicable,  et  extérieurement par une dépression de terrain , tout aussi inexpliquée qui se creuse devant sa luxueuse  villa de Los  Angeles.Ces deux 9782742777662.gifévénements vont le contraindre à sortir de chez lui dans tous les sens du terme et à rencontrer des  gens très disparates, un vendeur  de doughnuts ,une  femme  au foyer désespérée, une  star d'hollywood...mais aussi à renouer avec son fils pour qui il est devenu un étranger.
J'ai plongé avec enthousiasme dans ce livre, cet homme convaincu qu'une  hygiène de vie irréprochable  le  préservera le plus longtemps de "ça",  c'est à dire de la mort et qui redécouvre  avec une jubilation teintée de culpabilité les plaisirs d'une vie ordinaire. Cependant, dans une deuxième  temps, à la moitié du livre, quand il se transforme en bon samaritain d'une manière un peu excessive et systématique, distribuant son argent pour faire le bonheur de  ceux qui sont devenus ses proches, j'ai trouvé que le "rêve américain"  avait un goût un peu artificiel.
De beaux portraits néanmoins , une histoire fluide  qui explore les différents moyens de se retrouver (stages à la mode entre autres). Ce livre ne vous sauvera pas la vie mais vous procurera néanmoins un bon moment  de lecture.

Ce livre va vous  sauver la vie. E.A Homes.

06/09/2008

Dix mille bombes

"Les bombes pleuvaient. Les  guerriers se battaient, nos ordures  s'entassaient au coin  des rues. Chats et chiens , gavés, grossissaient de jour en jour.  Les  riches en partance pour la France lâchaient leurs bêtes dans la jungle urbaine : toutous orphelins,  bichons   de luxe dressés à être propres, bassets portant prénoms français et noeud papillon rouge, caniches frisés  au pedigree impeccable, cabots chinois ou génétiquement modifoés, clébards incestueux agglutinés en bandes qui couraient les rues par dizaines, unis  sous le  commandement d'un bâtard  charismatique à  trois pattes. La meute de chiens la plus chère du monde  errait dans Beyrouth, courait sur la terre, hurlait à la lune  énorme et dévorait des montagne  de déchets à tous les coins de rue." Le décor est planté : Beyrouth durant la guerre du Liban, début des années  80, une ville d 'apocalypse où on tire en l'air pour se frayer un  passage dans les rues ou se faire  une place à la station-service.
Dans cette ville en ruines mais toujours palpitante de vie  deux amis, comme deux frères: Bassam qui rêve de partir à l'étranger et Georges qui lui se  sent attiré par la milice chrétienne et sa violence.51dkHTEzcdL._SL500_AA240_.jpg
Une  fraude  dans un casino  aux mains  de ce groupe armé va précipiter les événements et décider du destin des deux garçons...
Rawi Hage, avec De Niro's game, titre  faisant allusion au jeu de la roulette russe dans Voyage au bout  de l'enfer nous livre  un premier roman saisissant. Une  plongée dans un monde où régne la violence , violence dans laquelle certains se vautrent mais que le narrateur, Bassam,   utilise avec un certain détachement, outil nécessaire pour sauver sa peau. Bassam ne pose  pas des mots sur ses sentiments juste des actes. Il ne joue pas  au héros, il veut juste s'en  sortir et ,quand la situation devient insupportable  , il se raccroche aux mots et à des visions oniriques et poétiques,  de longs  flots inspirés qui  charrient  la  boue et les étoiles. Cette opposition donne  encore plus de force  à des scènes  qui sans quoi pourraient  être insoutenables, comme la séance de torture qu'il subit. Le récit  quant à lui est très structuré et culmine dans une séance d'explication finale qui éclaire d'un jour nouveau tout le roman.  Un style inspiré  et puissant qui m'a  fait apprécier ce qui n'est pas d'ordinaire ma tasse de thé.

Merci à Violaine  de Chez les filles et aux éditions Denoël pour cette découverte.Chezlesfilles[3].jpg