28/06/2008
Je suis tombée sur un os.
Adopter un chien, c'est le meilleur moyen de :draguer, se faire beaucoup d'amis et quelques ennemis. Tel pourrait être le messages de rencontres à Manhattan de Cathleen Schine.
Un livre avec des chiens, rien ne pouvait plus me tenter, moi qui pleure comme un veau dès qu'on fait du mal à un chien dans un film ou téléfilm, même si je l'ai déjà vu plusieurs fois...
Las! les interventions de l'auteur (un peu comme une voix of au cinéma, média pour lequel l'auteur a déjà travaillé plusieurs fois) sont lourdingues, le rythme est mollasson, le chien malade n'en finit pas de mourir et on a envie de rappeler à sa maîtresse que l'euthanasie peut être un acte de charité tant pour l'animal que pour le lecteur.
Les péripéties sont prévisibles ,voire peu crédibles, les personnages peu intéressants (l'un d'eux , une femme âgée de 40 ans semble en avoir dix de plus tant on nous rabâche que c'est une vieille fille).
L'auteure elle même semble en avoir assez de son roman puisqu'elle se débarrasse rapidement de l'épilogue. Bref, un ratage complet. seuls les chiens tirent leur épingle du jeu puisqu'on les laisse dormir dans les lits de leurs maîtres !
Pour ceux qui aiment les histoires d'amour et de chiens , je recommanderais plutôt un très beau livre (adapté au cinéma avec le très beau William Hurt ) et qui vient d'être réédité :
L'avis d'Amanda que je remercie pour le prêt .
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27/06/2008
"Elles sont assises côte à côte au bord d'un gouffre."
Vanessa Herman, écrivaine un peu sur la touche, professeur de littérature créative à l'université, divorcée continuant à régenter la vie de son ex- époux, n'arrive pas à faire face à la dépression de son fils unique de 20 ans, Justin.
Elle fait donc appel à son ancienne femme de ménage et nounou, Mary Trendo qui, pendant huit ans , a travaillé pour elle.
Celle-ci , repartie vivre dans son pays d'origine, l'Ouganda, possède aussi un projet tournant autour de son fils unique, Jamie et c'est en partie pour cela qu'elle accepte cette proposition .Mais les choses ne vont pas se dérouler comme le croyait Vanessa car son ancienne employée de maison a bien changé...
Maggie Gee scrute avec jubilation les nouveaux rapports de forces qui se mettent en place. En alternance,le lecteur entend la voix de Mary, (qui ne veut plus qu'on l'appelle Ma bonne), voix de l'Afrique, voix d'un continent où "Nous sommes morts depuis longtemps, alors soyons heureux!". Mary, une femme qui avait étudié à l'université et qui était devenue femme de ménage par nécessité, une femme solide et qui sait faire face aux coups du destin. De l'autre, l'intello bobo, moins consciente de ses privilèges, parfois hystérique et qui prétend tout contrôler, mais peut-on contrôler les sentiments, peut-on contrôler la vie ?
Avec un humour caustique, l'auteure brosse deux magnifiques portraits de femmes, chacune avec ses qualités et ses défauts, et le lecteur se régale des mal-entendus et des manières différentes d'envisager les mêmes événements, de la lutte pour le pouvoir, subtile et passionnante, pleine de rebondissements.Un vrai coup de coeur pour une écriture à la fois grave et pleine de peps !
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25/06/2008
"J'ai l'habitude de penser que ma journée commence vraiment quand les cours se terminent."
Si vous voulez savoir à quoi servent les parents pour un gamin de 12 ans, précipitez-vous sur la page 60 de Comment éduquer ses parents, Louis, le héros vous le révèlera, mais asseyez-vous auparavant pour tenir le choc ! En tout cas "La dernière chose que l'on souhaite, c'est d'avoir des parents qui s'occupent de vous 24H/24 comme les miens."En effet ,il n'a pas de chance, Louis, ses parents, sous la mauvaise influence de leurs nouveaux voisins se montrent de plus en plus exigeants sur ses résultats scolaires et s'efforcent de lui concocter un emploi du temps de ministre alors que tout ce que la gamin voulait c'était d'exploiter ses talents de comique.
Heureusement, sa copine Maddy va le tirer d'affaire en lui montrant comment entraîner ses parents à le laisser tranquille mais les résultats risquent de dépasser ses espérances...
Rédigé sous forme d'un journal intime, ce roman destiné aux enfants à partir de 10 ans sera vivement conseillé aux parents qui mettent trop la pression sur leurs rejetons que ce soit à l'école ou au sport...La description du match de foot où "En fait, de mon point de vue, les tacles ressemblaient plus à des homicides volontaires." et où les parents s'en prennent violemment à l'arbitre sent le vécu...
Petit bémol cependant : Pete Johnson dans ce roman paru avant celui-ci utilise les mêmes "ficelles" (journal intime, copine salvatrice) et c'est un peu dommage. Un message qui passe pourtant avec humour. Comme le dit Catherine Dolto, il ne faut pas réduire les enfants à leur bulletin de notes...
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19/06/2008
Bienvenue à Cedar Hole !
Soit deux garçons que tout semble opposer et qui vivent aux Etats-Unis, dans une petite ville dont le grand événement annuel est le concours de tondeuses à gazon. C'est dire si leur existence est palpitante.
D'un côté, Francis, seul garçon d'une tribu de neuf amazones féroces qui sont paraît-il ses soeurs mais que l'affection ne semble pas étouffer. De l'autre, Robert, l'élève modèle dont la principale activité est d'adorer la ville de Cedar Hole. Le destin va s'amuser à mélanger les cartes , pour le plus grand plaisir du lecteur.
J'ai d'abord été agacée par l'attitude de Robert, assez typique de ce que l'on peut voir dans certains films américains. Heureusement des personnages nettement plus pittoresques viennent rapidement lui voler la vedette !
Stephanie Doyon dans Les tondeuses à gazon s'amuse avec les clichés américains (le self made man, entre autres) pour mieux les battre en brèche et a le chic pour brosser des portraits à la fois chaleureux et drôles.
Si vous voulez savoir comment on peut torturer une bibliothécaire par bureau interposé, lisez ce livre !
L'avis de Cuné.
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17/06/2008
"Elle sait ce qui vaut mieux pour moi."
Le postulat de départ, une mère lit le journal intime de sa fille pour tenter d'établir un semblant de communication avec elle, avait de quoi me hérisser. Mais la toute jeune Giulia Carcasi dans Je suis en bois se joue des clichés et traite avec subtilité cette histoire de secret familial que la mère, Giulia, va révéler par lettres à sa fille, Mia.
"Et je m'efforce de les deviner, ces pensées, pour la récupérer, pour la rattraper au lasso et la ramener à moi, mais c'est compliqué;
Compliqué comme de soigner une douleur dont on ignore l'emplacement"
La mère remonte le cours de ses souvenirs et ,en contrepoint de la vie
familiale, nous livre la relation toute en délicatesse qu'elle a
établi avec Soeur Sofia , relation qui lui permet de relativiser tout ce que lui impose sa famille.
Une écriture à la fois forte et poétique, "Je suis une Petite Sirène, je ne suis bien ni sur terre ni dans l'eau, je ne marche pas comme un homme et ne nage pas comme une daurade." qui vous transporte. Une très belle transmission de mère à fille.
Cuné est une magicienne : elle a posté simultanément un billet magnifique et le livre en question qui est arrivé tout droit dans ma BAL ! Comment avait-elle deviné que je tournais autour de ce roman sans oser me décider ?
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12/06/2008
"Un livre est l'élément vital et précieux d'un esprit supérieur..."
En 1959, Florence Green, veuve sans histoire, décide d'acheter The Old House, vieille bâtisse à l'abandon depuis plusieurs années, pour créer une librairie, la première de Hardborough, petite ville anglaise assoupie.
Cette décision va mettre en branle toute une série de manoeuvres dissuasives pour contrecarrer cette décision.
L'affaire Lolita , provoquée par la mise en vitrine du roman de Nabokov, ne sera qu'un épisode de cette lutte sourde entre Florence Green et Mrs Gamart qui a jeté son dévolu surThe Old House.
Le roman de Penelope Fitzgerald nous montre avec précision et un charme très british la faculté d'exclusion d'une petite communauté , pas pire qu'une autre.Qui y chercherait un roman sur la création d'une librairie ou sur le scandale créé par le roman de Nabokov ne pourrait qu'être déçu.
L'humour britannique rend cette lecture très plaisante.
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05/06/2008
De l'influence des livres...
Août 1939. Les cinq neveux et nièce de Richard et Helena se retrouvent en Cornouailles dans une sorte d'Eden symbolisée par La pelouse de camomille dui donne son titre au roman de Mary Wesley.
Quand la guerre éclate, bien sûr elle bouleverse tout et comme le dit Helena bien des années plus tard:
"-Voilà une chose que je dois à la guerre.
- Quoi?
-Les livres, plein de livres. On ne trouvait pas de serviettes hygiéniques, mais des livres, ça oui. Des gens comme moi se sont mis à lire: nos esprits se sont assouplis, en même temps que nos moeurs se relâchaient."
Et en effet des personnalités riches et complexes vont se révéler, des ménages à trois vont se former dans une indifférence quasi générale..Chacun des personnages fait preuve d'une franchise à la fois désarçonnante et jubilatoire ; ainsi Helena parlant de son mari doté d'une jambe artificielle: "Son handicap, c'était d'être un vrai casse-pieds."
A propos d'une de ses nièces qui ne se cache pas d'avoir fait un mariage d'intérêt , elle remarque:"Elle est imprévisible. Je lui connais des moments d'altruisme."
Mary Wesley manie avec brio cet humour britannique teinté d'une
cruauté réjouissante pour le lecteur. Elle a le chic pour nous
présenter avec aplomb des comportement qu' ordinairement la morale
réprouve comme étant tout à fait normaux et nous acceptons sa vision des faits sans broncher, le sourire aux lèvres, tant son talent est grand... Un régal !!!
Les Editions Héloïse d'Ormesson ont l'excellente idée de rééditer aujourd'hui ce roman de Mary Wesley, l'occasion de (re) découvrir l'oeuvre de cette grande écrivaine anglaise.
Ps: désolée pour les caractères gras que je ne parviens pas à faire disparaître !
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03/06/2008
"Let the Nothern Lights Erase your Name" (titre original)
Un coup de gueule pour commencer: la platitude du titre français , Soleil de minuit (!)comparé au poème de la poétesse sami Marry Ailoniedia Somby qui a inspiré un sujet et un titre à Vendela Vida.
Certes, il est question de lumière et d'obscurité dans ce roman, celles propres au cercle polaire vers lequel Clarissa se met en route pour faire la lumière justement sur sa naissance car, à la mort de son père, elle découvre que celui-ci lui a juste donné son nom avant de l'élever avec affection et de suppléer à la disparition de sa mère, partie sans explications depuis quatorze ans.Le pire étant peut être que son amoureux connaissait la vérité et ne lui avait rien révélé...
C'est donc seule que Clarissa va tenter de reconstruire le passé, se confrontant à un monde où on laisse tourner les moteurs des voitures pendant qu'on fait ses courses, où on dort dans un hôtel où tout est en glace y compris les verres que l'on ramasse dans un seau quand ils commencent à fondre...
Des rebondissements, de l'humour par petites touches,de l'émotion, la narratrice a une manière bien particulière d'affronter la réalité : "Les portefeuilles d'hommes me rendent triste. Ils sont trop épais ou trop plats, trop vieux ou trop neufs. Il y a toujours un truc qui cloche."Un roman à chérir .
Embarquez-vite pour le cercle polaire !
Merci à Clarabel
et à Cuné de m'avoir donné envie de faire le voyage !
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
02/06/2008
"Un bon livre a bien plus d'effet sur toi que n'importe quel antibiotique."
Dans Cherche auteur désespérément,les membres de l'agence littéraire, parlant des livres en devenir se réfèrent sans cesse à des best-sellers. Adoptons donc cette attitude et disons que le roman de Debra Ginsberg s'apparente évidemment au Diable s'habille en Prada, par le portrait sans complaisance du monde de l'édition et par le personnage de Lucy, manipulatrice de haute volée, mais aussi par son aspect "Love story " gentillet à "Vous avez un message", le film avec Meg Ryan. S'y ajoute néanmoins une intrigue prenante qui fait que j'ai lu ce livre d'une traite mais avec des réticences quant au style. (Avancer tout en freinant n'est pas facile ! :))
Même s'il s'agit d'une citation d'un livre reçu par l'héroïne, Angel, , je hurle de rire en lisant ceci : "Elle agrippa son immense virilité et la conduisit en elle, par le corridor humide et brûlant." ! La narratrice chargée de juger le texte en question ne bronche même pas et on sent que l'auteure s'est sans cesse bridée pour ne pas écrire de la même façon. J'ai retrouvé (entre autres) dans sa prose un "évanescent" digne des romans de Delly (ancêtre de Barbara Cartland et consorts) du plus bel effet !
Ce roman avait tout pour être un cran au-dessus de la littérature pour poulettes , personnages bien croqués, récit bien agencé, dommage qu'il patauge dans l'eau de rose.
L'avis de Cuné.
Celui de Clarabel
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29/05/2008
"Tu n'as qu'à surveiller tes fréquentations."
Un squelette lesté d'un émetteur radio portant des inscriptions cyrilliques remonte à la surface d'un lac islandais et c'est tout un pan d'un passé , pas si lointain , qui refait surface: celui de la guerre froide, de ses espions et de ses illusions...
Pour donner une identité à ce squelette et surtout pour retrouver celui qu'une femme a attendu en vain devant une crèmerie, Erlendur devra faire preuve d'obstination, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
En alternance, une autre quête, celle d'un ancien étudiant Islandais, parti étudier en Allemagne de l'est et qui s'est trouvé confronté à l'univers de "La vie des autres"...
J'ai mis du temps à entrer dans ce nouvel opus d'Arnaldur Indridason mais finalement je me suis régalée avec cette superbe histoire d'amour sur fond de Stasi et de surveillance généralisée. En filigrane, la relation du commissaire avec sa fille est éclairée sous un jour nouveau par l'apparition d'un nouveau témoin du passé d'Erlendur.
En toile de fond,dans l'homme du lac, l'Islande à a fois déprimante et lumineuse, farouchement défendue par Erlendur, pays où la poésie semble partout présente, fût ce par la présence d'un recueil lu et relu sur la table d'un vieux paysan acariâtre...
L'avis de Clarabel
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