30/01/2008
Stages de préparation en tous genres...
Olivia Kidney a encore déménagé, et cette fois elle se retrouve dans
une maison des plus bizarres puiqu'on y circule en barque et qu'on y
croise des personnages qui ne s'y présentent qu'à la nuit tombée....
Olivia
fera aussi la connaissance d'une petite fille qui refuse de devenir une
péronnelle comme le voudrait l'école où sa mère l'a inscrite
exprès, tandis que la soeur de la rebelle se montre trop empressée de
venir dans la maison de l'au-delà...
Olivia Kidney et l'étrange maison de l'au-delà
poursuit son approche de la mort d'une façon toujours aussi poétique et
fantastique mais cette fois l'aspect très américain de
l'entreprise "j'apprends à mourir avec un coach" m'a profondément
gênée.
Ellen Potter fustige la comédie des apparences auxquels
certains se croient obligés de se soumettre mais dans le même temps sa
manière d'apprivoiser la mort, même si elle est originale, renoue avec
cette veine des manuel à la Dale Carnegie.Je me demande ce qu'en
pensent les ados qui lisent ce livre...
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8)
28/01/2008
les dieux sont tombés sur la terre
Aphrodite qui sussure des obscénités au téléphone rose, Artémis qui
promène des chiens, Dyonisos qui tient une boîte de nuit et Apollon qui
tente de percer à la télé avec ses dons de divination, oui les
dieux de l'Olympe sont tombés bien bas et subsistent tant bien que mal
à Londres. Le roman de Marie Phillips , Les dieux ne valent pas mieux
commencent comme une comédie mais très vite tourne à l'aigre, comme si
on passait d'un soap à Dynasty, les dieux grecs n'ayant rien de petits
anges et pratiquant l'inceste, les viols et les coups bas avec une
jubilation sans pareille.L'irruption dans leur maison de la tendre et
douce Alice, la bien nommée qui ne descendra pas dans un
terrier de lapin mais au royaume d'Hadès, va perturber encore plus
cette famille en déroute et entraînera peut être même la disparition du
soleil...
Ceux qui, se fiant au slogan de la couverture "Désorde
libertin version Olympe" espèrent trouver ici un livre qu'on lit
d'une seule main, en seront pour leurs frais car si le vocabulaire est
parfois cru, "Euh, Apollon, disait la voix du réalisateur dans son
oreillette. Tu es bouche bée, ça fait dix secondes que tu n'as rien
dégoisé et, si j'en crois la caméra n°2, tu as la trique des grands
jours. On fait une pause? ", le sexe entre
Apollon et sa tante Aphrodite est devenu une mécanique vaguement
ennuyeuse car, comme le dit Woody Allen : "L'éternité, c'est long.
Surtout vers la fin". Ce temps sans fin dont souffrent les Dieux donne
une dimension tragique au roman, à laquelle j'ai plus été
sensible qu'à la dimension humoristique dont j'ai relevé finalement peu
d'exemple : ""L'idée qu'on avait pu laisser un aussi bel édifice
se délabrer à ce point était à la fois scandaleuse et troublante.
Il avait ressenti un peu la même chose quelques jours plus tôt,
en tombant sur une photo récente de Brigitte Bardot." ('Et pan
dans les dents des français ! :))
Ce romn fourmille de bonnes
idées, la présence muette d'Arès, dieu de la guerre, qui sucite
aussitôt une dispute entre des amoureux qui ne sont pas encore
déclaré leur flamme, la description vraiment intéressante des
Enfers, mais souffre néanmoins de quelques longueurs. Un roman agréable
mais qui ne satisfait pas totalement, peut être parce que j'aime trop
la mythologie ...
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
23/01/2008
Pour les sorcières (et celles qui s'ignorent)
"Toutes sortes de préoccupations influencent la vie des sorcières, vois-tu; des choses invisibles à nos yeux, des maladies mystérieuses qui les terrassent, alors que nous y sommes indifférents, des causes de conflit qui dépassent notre compréhension, des joies et des peines liées à la floraison de minuscules plantes dans la toundra..."
Philip Pullman Les Royaumes du Nord, à la croisée des mondes I (Folio, page 300)
Juste une citation de ce livre dont tout le monde a déjà dit le plus
grand bien, ce que je confirme, puisqu'il m'a sortie d'une panne de
lecture...
Le livre est évidemment beaucoup plus riche que le film mais ne lui ôte rien de ses qualités.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22)
17/01/2008
Un immeuble bizarre
En lisant la 4ème de couv' d'Olivia Kidney,le lecteur
croit mettre le nez dans une histoire à la fois légère et pleine
d'humour.
En effet, Olivia est dotée d'un père tendre et
aimant, mais totalement maladroit ce qui le rend
inapte à conserver longtemps son poste de gardien
d'immeuble, contraignant sa fille à être l'éternelle nouvelle
élève...Par principe, la pré-adolescente est décidée à trouver
désagréables les habitants de cet immeuble qui vont s'avérer plus que
bizarres...
Flirtant avec le fantastique,(les lézards parlent,
Olivia est la seule à entendre parler certaines personnes...), ce roman
traite avec délicatesse et poésie de la perte et du deuil. Plein de
surprises, que je m'en voudrais de vous dévoiler, le premier roman
publié en France de l'américaine Ellen Potter est un vrai coup de
coeur !
A partir de 10/12 ans.
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9)
08/01/2008
Une grenade-puzzle
Le récit, donné comme fortement autobiographique, commence sur un
ton d'humour grinçant : l'évocation façon
puzzle de la famille du narrateur avec des personnages
pittoresques: "Oncle Helmut était farci d'éclat de grenad
qui sortaient de son corps à intervalles réguliers,et à l'occasion de
chaque rencontre,il me faisait cadeau d'un nouveau morceau et
d'un nouvel épisode" (de ses histoires de guerre), et des
notations caustiques :"...et elles tombaient dans le bras l'une de
l'autre en se haïssant par dessus tout".
Mais
au fur et à mesure, le roman devient plus sombre et poignant : cet
enfant, né en 1960 dans une petite ville danoise, pourrait avoir une
vie tout à fait ordinaire si sa mère n'était pas allemande. Et
bien que la guerre soit finie depuis longtemps, la vindicte des
villageois ne cessera pas contre cette femme et sa famille.
Hildegard n'a pas eu une vie facile,que ce soit avant ou pendant la
guerre mais toujours elle a su faire preuve de courage , d'opiniâtreté
et de débrouillardise.
Son fils, en butte aux tracasseries permanentes,
à l'hostilité de ses camarades, aux injures, d'où le titre, Cochon d'Allemand,
fait face lui aussi sans se plaindre. On a le coeur serré en lisant des
phrases telles que : "Le seul cadeau que je souhaitais pour mon
anniversaire, c'était de ne pas avoir d'anniversaire."
Il
faut savoir accepter l'apect fragmentaire du récit et son absence de
linéarité (on passe du passé d'un personnage à un autre, d'une époque à
une autre sans transition) , mieux se perdre pour mieux se trouver,
épouser les mouvements des souvenirs qui affluent comme les morceaux de
grenade de l'oncle Helmut et ainsi échapper-un peu- à la moirceur
de l'histoire.Le style est dense et acéré.
Intrigué
autant par le titre que par la couverture, Ferdinand , 8 ans, m'a
demandé de quoi parlait ce livre. Je lui ai résumé l'histoire et lui ai
lu le passage cauchemardesque de l'anniversaire. Il a
réfléchi un instant et m' a demandé : "Et il s'est vengé ?
".
Knud Romer a fait mieux que ça : il a écrit ce livre.
Un vrai coup de coeur pour commencer l'année !
L'avis d'in cold blog
de Cathe
de Fashion
ça y est,j'ai trouvé le billet de Chiffonnette !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25)
03/01/2008
Fantasia chez les ploucs ou comment lutter contre le blues
"C'est une chose d'être recruté sur un poste parce que vous êtes un
tantinet demeuré, mais c'est une autre paire de manches que de
conserver sa réputation."Ainsi s'exprime Théo , l'adjoint du shériff de
Melancholy Grove qui se mêle un peu trop d'un suicide qui vient rompre
la monotonie de la vie de cette station balnéaire...
A
partir de là, les événements s'enchaînent à une allure folle, aussi
folle que les habitants de cette tranquille bourgade qui semblent pris
d'une frénésie lubrique,influencés par un lézard gigantesque qui vient
de se réveiller d'un sommeil de plusieurs milliers d'années...
On
croit d'abord entrer dans un récit digne des films de série Z,
mais, larguant toute volonté de rationnalisation, on se
laisse rapidement embarquer dans cette épopée mêlant intrigues
policières,histoires sentimentales, le tout assaisonné d'un humour
déjanté et parfois caustique : "Au pays des Terres inconnues,y a belle
lurette qu'on vous aurait expédiées au royaume de la connerie, c'est
moi qui vous le dit!"... Les plus fous ne sont pas forcément ceux
que l'on croît et les personnage , plus frappadingues les uns que les
autres sont follement ...attachants.L'auteur tire à boulets rouges sur
les biens-pensants, les fanatiques religieux de tout poils et passe à
la moulinette les psys et leurs traitements.
On se demande comment
l'auteur va se tirer du pétrin dans lequel il s'est lui même
fourré mais avec une virtusoité remarquable Christopher
Moore s'en donne à coeur joie et retombe sur ses pattes. Il
arrive même à nous faire verser une petite larme sur le sort du Lézard lubrique de Melancholy Cove , un lézard qui n'engendre certainement pas la mélancolie !
"Le résultat ressemblait à un puzzle imaginé par Salvator Dali." et on en redemande !
Merci à celles qui m'ont donné envie de découvrir ce roman mais en ces temps de fêtes,je ne retrouve plus les billets ! N'hésitez pas à vous signaler !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
24/12/2007
Lectures hivernales #1
Une
semaine comme je les aime : sans contraintes, sans rendez-vous, avec
plein de temps libre et d'espace où s'étirer , plein de temps libre pour se retrouver, retrouver ses amis...et lire bien sûr !
Alors,
pour rester dans l'esprit du temps, un petit livre sans chichis,
pétillant comme le champagne, acidulé juste ce qu'il faut : Six filles dans le vent où Laura Cunningham brosse le portrait de six amies réunies pour fêter les vingt ans de leur rencontre...
Certaines
ont réussi ,socialement parlant, d'autres moins, mais se retrouvant
bloquées par la tempête de neige,toutes vont devoir affronter une
soirée plus longue que prévu , soirée qui va vite dégénérer, rancoeurs et
révélations s'invitant sans manières...
La fin n'est évidemment pas
aussi caustique qu'elle aurait pu l'être mais ce roman permet de passer
un bon moment.Un cran au dessus de la production de la chick litt.
Bon réveillon à tous !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17)
20/12/2007
Le palais de la mémoire
Va et vient entre passé et présent, Les madones de Léningrad
de Debra Dean, aborde à la fois le thème de la mémoire, celle de Marina
qui est en train de se diluer,et celui du passé de nos parents
que nous ne connaîtrons jamais totalement.
Comment
faire coïncider l'image de cette femme âgée,qui se rend au mariage de
celle qu'elle n'identifie même plus comme étant sa petite fille
et celle de la belle jeune fille qui, employée au Musée de
l'Hermitage durant le siège de Léningrad, vit dans les caves d'un musée
dont toutes les salles sont vides mais qu'elle repeuple en exerçant sa
mémoire ?
Marina qui a miraculeusement pu retrouver celui qu'elle
aimait dans une Europe dévastée , maintenant qu'elle vit depuis de
nombreuses années aux Etats-Unis a toujours refusé de
parler du passé. Son mari, lui aussi, s'est abstenu de la
questionner sur la naissance de ce fils dont Marina a toujours
dit que le père était un dieu ...
La beauté de l'art, l'humanité de
gestes simples mais qui prennent toute leur valeur quand on meurt
lentement de froid et de faim, transcendent l'érosion des sentiments
qui apparaît quand la mort est tellement présente qu'on n'y prête
quasiment plus attention...
Opposition
entre la Marina d'hier capable de faire visiter à un groupe de
jeunes militaires un musée vide en leur donnant à imaginer avec talent
les oeuvres mises à l'abri et celles qui , des années plus
tard parle d'elle en ces termes "Je deviens comme le musée.
Tout fuit. C'est horrible" car en effet, "Plus pénible que
la perte des mots, il y a cette façon qu'a le
temps de se contracter, de se fracturer et de la larguer dans des
endroits inattendus."
Opposition
entre tous ces détails de la vie quotidienne, quand pouvoir aller
au sauna devient un petit miracle "C'est comme traverser un nuage et
entrer dans le ciel" et l'espoir suscité par une vie
à venir dans un monde où règne la destruction.
Une
écriture chatoyante pour évoquer les tableaux disparus et célébrer la
beauté d'un monde toujours renouvelée : "Chaque jour le
monde est refait à neuf, sacré , et elle l'absorbe, dans toute
son intensité brute, comme un petit enfant. Elle sent
quelque chose s'épanouir dans sa poitrine-joie ou chagrin, en
définitive, ils sont inséparables. Le monde est d'une si
grande beauté, en dépit de toutes ses horreurs,
qu'elle sera désolée de le quitter".
Emprunté un peu par
hasard à la médiathèque, en dépit de ses descriptions de tableaux
parfois longuettes,un roman attachant et tout en subtilité qui
nous épargne les clichés des hsitoires de familles à l'américaine.
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
14/12/2007
"Lis,apprends, révise, va aux textes.savoir, c'est contrôler"
Toute sa vie, la romancière Joan Didion a ,de son propre aveu,
"développé une technique pour tenir à distance toutes mes
pensées, toutes mes croyances, en les recouvrant d'un vernis de plus en
plus impénétrable". La mort soudaine de son mari va tout
remettre en question et Joan Didion va mettre une année complèteà
remettre en question "toutes les convictions que j'avais
jamais pu avoir sur la mort, sur la maladie,sur la probabilité et
le hasard, sur les bonheurs et les revers du sort, sur le couple,
les enfants, la mémoire, sur la douleur du deuil, sur la façon dont les
gens se font et en se font pas à l'idée que la vie a
une fin, sur la précarité de la santé mentale,sur la vie
même."
L'année de la pensée magique est donc le récit sans
fard de cette recherche sur elle même, de sa manière de refuser la mort
de son mari puis de l'apprivoiser petit à petit grâce à l'écriture et à
la lecture,car elle cherche sans cesse à comprendre dans les plus
petits détails les raisons de cette mort subite.
Elle prend
conscience de la différence entre la douleur et le deuil :
"La douleur était passive. La douleur survenait. Le deuil,
l'acte de faire face à la douleur, demandait de
l'attention."
Elle devient moins dure vis à vis des réactions
des autres face à la mort : "Je me souviens de mon dédain, de ma
sévérité envers sa façon de " s'apitoyer" de "geindre" de "s'appesantir" (...)Le temps est l'école où nous apprenons".
J'ai
beaucoup aimé l'écriture de Joan Didion (je vais évidemment lire
ses romans) et sa ténacité à vouloir faire face, à vouloir mettre des
mots sur ses sentiments et ses croyances les plus irrationnelles.
Un texte magnifique qui vient d'obtenir le prix Médicis essai 2007.
L'avis plus nuancé de Clarabel.
Celui de Cathe
05:09 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
12/12/2007
"Le premier qui dit la vérité ..."
Les réunions de familles, surtout quand i est question
d'héritge ou de cadeaux, peuvent rapidement tourner au règlement de
compte... le petit Ralph en fera la "cruelle" expérience en passant
la journée de Noël enfermé dans sa chambre.
Il est
vrai qu'il n'a pas de chance car il cumule : sa grand-mère a tout
d'une peste, sa grand tante a toujours une fragilité quelconque
l'empêchant, bien malgré elle d'aider Tansy( la mère de Ralph)
qui a fort à faire car c'est sur elle seule que repose
l'organisation de ce Noël familial.
"-La tradition ? pouffa maman.
Les combats entre ours et chiens aussi, c'était la tradition. Et
puis autrefois, la tradition voulait qu'on se moque des fous Et
que les hommes ne mettent jamais les pieds dans la cuisine.
ce qui
la ramena à la réalité. Elle prit oncle Tristan par la manche pour
qu'il vienne décoller le scotch de la porte du four, arroser la
dinde et vérifier que les pommes de terre ne brûlaient pas
".
Vous l'aurez compris, Anne Fine, dans Au secours c'est Noël se livre à un joyeux jeu de massacre des traditions.
Chacun
se plaira à reconnaître quelqu'un de sa connaissance dans cette famille
bigarrée et sympathique : le grand-père bricoleur qui casse plus
qu'il ne répare, les neveux, Attila juniors qui détruisent
tout sur leur passage sous les yeux indifférents de leurs
parents...Alors forcément avec de tels individus , quand quelqu'un a la
"bonen " idée de jouer à l'équivalent du jeu de la vérité, la
mèche est allumée...
Anne Fine vous aura prévenu : "Vous attendez Noël avec impatience? Méfiez-vous !"
a
glisser dans les souliers à partir de 9 ans pour engendrer les sourires
et détendre l'atmosphère :"Chez nous, c'est quand même plus calme ! ".
PS: pour ceux qui manqueraient d'idées, en prim deux listes de cadeaux de Noël sont offertes par Ralph ...
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)