19/11/2007
Un drôle de p'tit bonhomme
Herman a 10 ans.Herman est entouré d'une famille
aimante, un père grutier qui lui fait croire qu'il peut voir
l'Amérique,une mère affectueuse qui lui tricote des bonnets de
laine, un grand-père malicieux qui ne quitte plus son lit mais écoute
attentivement et conseille son petit-fils. Herman vit dans un monde où
l'imaginaire et la poésie sont très présents mais la réalité va
le frapper de plein fouet car ce p'tit bonhomme va perdre tous
ses cheveux.
Etre chauve à 10 ans et devoir affronter les regards
des autres voilà qui n'est pas facile. Les rapports s'en trouvent
faussés et souvent le gamin réagit avec agressivité ou prend de la
distance parlant de lui en utilisant le pronom "on" ce qui crée
des dissonances dans le texte.
Dans
un premier temps,histoire personnelle oblige, je suis restée en retrait
par rapport à ce roman de Lars Saabye Christensen, dont j'avais adoré Le demi-frère.
Puis le texte a infusé en moi et je me retrouve la gorge serrée en
train d'écrire sur ce texte sans sensiblerie qui montre aussi des
parents désorientés par rapport à la souffrance psychique de leur
fils et je me dis que je me suis bien faite avoir une nouvelle
fois par cet auteur !
En prime, vous saurez tout sur les différents
estomacs de la vache, sujet que j'avais appris il y a bien
longtemps et qu'Herman révise pour l'école.
Pour voir la photo de l'auteur c'est chez Gachucha
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
07/11/2007
Qui vit avec nous ?
Le premier roman de Jodi Compton, La 37 ème heure, met en
scène un personnage appelé à devenirrécurrent, la détective Sarah
Pribek, inspectrice à la brigade des personnes disparues à
Minneapolis.
Cette
fois, la personne ayant disparu étant son mari et collègue
Shiloh,la voici passée de l'autre côté de la barrière, à même de
ressentir les affres et les angoisses des proches des disparus.
Sur
un thème classique : vous ne connaissez pas vraiment celui que vous
avez épousé, l'auteure sait renouveler le genre,distillant savamment
les informations sur le mari mais aussi sur l'inspectrice.
Elle
entrecroise l'enquête proprement dite avec la vie professionnelle et
privée de son inspectrice et l'on avance avec plaisir ,récoltant les
indices,discrets ou pas, tant sur Sarah que sur Shiloh.
On peut
juste regretter quelques rebondissments superflus et/ou maladroits et
une fin télescopée, mais un policier qui utilise le mot "sycophante"
*ne saurait être totalement mauvais...
* dans l'Antiquité c'était un délateur professionnel;ici il est traduit par "mouchard".
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7)
06/11/2007
Habillés pour toute l'année...
La présentation de l'auteur m'informe que David Sedaris est un auteur de best-sellers. Ah bon. Le sous titre d'Habilléspour l'hiver étant "22 épisodes de la vie d'une famille presque normale", j'embarque donc pour cette virée dans les souvenirs d'enfance de l'auteur, ses souvenirs de débuts professionnels etc.
Pendant les 142 premières pages, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer devant la vie de cette famille "presque" normale. j'étais totalement interloquée. Une chose était sûre: l'auteur ne se donnait même pas le beau rôle. C'était un jeu de massacre grinçant mais finaement plutôt tendre, sans jugement ,sur cette drôle de famille américaine où la mère enferme volontairement ses enfants dehors un jour d'hiver où l'auteur tombe quasi amoureux du garçon qui a voulu lui causer du tort...
Ensuite,Sedaris m'a bien eue et j'ai dévoré au grand galop le reste du livre, le hérissant de petits papiers aux endroits que je trouvais les plus drôles (et il y en avait plein)ou les plus émouvants , que ce soit dans ses relations avec sa famille (on ne se méfie jamais assez quand on a un écrivain dans son entourage) ou dans ses relations amoureuses ou professionnelles (je vous laisse découvrir de quelle manière particulière on peut faire le ménage ...).
Bref, Sedaris posséde un univers et un style bien à lui, univers que j'ai bien envie de continuer à découvrir ,rien que pour le plaisir d'être déstabilisée !
06:21 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)
05/11/2007
"Tarzan,Janne et les bébés singes"
Le jour où Mariana ,"un peu d'yeux verts et des seins en oreille de basset et une grande bouche joyeuse sans rouge à lèvres qui [dit] tout le temps des choses inattendues" tombe (au sens propre )sur Janne ,golden boy plus habitué aux créatures dignes des magazines qu'aux mères de famille débordée,cela ne pourrait rester qu'une banale histoire d'entente sexuelle.
Oui mais voilà,Janne n'arrive pas à se sortir de la tête cette Mariana, flanquée de deux marmots remuants et pas du tout attachants à ses yeux.
On voit d'ici le schéma classique mais tout le talent de Katarina Mazetti est de faire exploser les poncifs du genre et de nous livrer, mine de rien, une histoire sociale et pas du tout "un navet avec Meg Ryan", bluette sans saveur, aussi vite oubliée que regardée.
J'avoue que durant la première partie du livre, je craignais le pire mais ,en nous dévoilant progressivement les raisons de la situation de Mariana, parent isolé, deux enfants à charge et travailleuse pauvre, même si elle enseigne le dessin à temps partiel, c'est toute une partie de la société suédoise (et européenne)qui nous est montrée ici. Pas de misérabilisme cependant, la solidarité féminine et l'humour décapant de l'auteure se chargant de dégommer toute sentimentalité excessive.
Roman polyphonique (les différents personnages , y compris les enfants, prennent chacun leur tour la paroleet éclairent donc d'un jour nouveau le récit qui avance à toute allure), Les larmes de Tarzan joue avec nos nerfs tant on craint que Mazetti ne cède à la facilité mais ce n'est jamais le cas. Elle analyse avec finesse les réactions des différents personnages face à leur" déséquilibre social" , sans tomber dans le piège du schéma "Prince charmant"/belle jeune fille éplorée, stéréotype vilipendé par l'héroïne.
Je me garderai bien de dévoiler l'épilogue pour vous laisser tout le plaisir de savourer ce "miracle en équilibre".
L'avis de Clarabel
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16)
29/10/2007
"Une douce petite fleur d'un mètre quatre-vingts"
Linnea, au début de Entre Dieu et moi,c'est fini suit le conseil avisé de sa grand-mère: "En fait,j'avais quelque chose à oublier. Et pour pouvoir l'oublier,il fallait d'abord que je m'en souvienne".
Se souvenir de quoi?De ce père absent qu'elle connaît à peine,Non, de sa meilleure amie Pia .
Pia,en apparence si sûre d'elle,briseuse de coeurs patentée, qui affirmait sans sourciller : "ça leur fait du bien de souffrir un peu (...) ça enrichit leur vie sentimentale. Tu sais , personne ne peut devenir vraiment heurreux s'ils n'a pas été vraiment malheureux. Ils me soivent beaucoup !"
Linnea remonte le cours du temps, le cours de cette amitié si brève mais intense.
Pas de fadeur, pas d'apitoiement mais de l'humour(politesse du désespoir) tout au long de ce roman de Katarina Mazetti qui nous brosse un portrait acidulé de la jeunesse suédoise.Les camarades de classe, les profs, les parents sont croqués sur le vif et l'histoire avance à toute allure entrecroisant réflexions sur la religion et sur els garçons.
Mazetti ne s'apesantit jamais sur les situations difficiles,elle a une parole qui sonne juste et aborde un problème tabou avec retenue et nous fait éprouber beaucoup de tendresse pour ces personnages qu'on aimerait bien retrouver car tous les mystères n'ont pas été éclaircis. Par chance, cela va être le cas car ce n'est que le premier volume d'unetrilogie.
A lire sans faute et à passer à nos ados.
L'avis de Clarabel
La rencontre de Gachucha avec l'auteure
La rencontre de Moustafette avec l'auteure
07:08 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16)
09/10/2007
La clé de la vie
La clé de la vie, rien que ça, c'est ce que cherchent plus ou moins consciemment tous les personnages de La vérité ou presque de Stephen Mc Cauley. Et s'ils sont autant à la recherche de l'authenticité, c'est sans doute parce que le mensonge gouverne leurs vies. Que ce soit celle de Jane Cody, productrice de télévision flanquée d'un mari trop gentil, d'un ex-mari trop séducteur,d'un enfant trop mature et d'un agenda codé, bourré de mensonges au point qu'elle ne s'y retrouve plus elle même ! Desmond Sullivan, biographe d'artistes méconnus, quant à lui ment à son amant pour ne pas lui révéler qu'il en est trop amoureux.
Les routes de Desmond et de Jane vont se croiser et là nous allons avoir droit à des réactions en chaînes drôles et surprenantes.
Beaucoup de tendresse aussi dans ce roman dont tous les personnages sont réussis, y compris la chienne Hélène et le chat roux (mais comment fait Stephen Mc Cauley? !).
Un pur bonheur de lecture qui se dévore à toute allure !
L'avis de Cuné
Le roman vient d'être adapté au cinéma, donnez-moi vos liens !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13)
04/10/2007
Un tout petit peu trop long ?
De ce livre, j'apprécie énormémént le style,vif et rempli d'images pertinentes et originales, ses personnages proches de ceux du premier roman de Donna Tartt, les rebondissements, même la couverture pleine de vivacité...
Ses citations vraies ou fausses, les titres de ses chapitres qui sont autant de références à des romans,tout me plaît.
Et pourtant, je reste obstinément coincée à la page 350 de La physique des catastrophes de Marisha Pessl, ayant perdu mon bel enthousiasme du début....
La critique de Cuné
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17)
03/10/2007
Reprise en pointillés...
Je dois être dotée du Quotient Emotionnel d'une blatte car Mal de Pierres m'a laissée de marbre . D'ailleurs j'ai lâché prise page 59 tant l'intrigue m'a parue désuète ,et fastidieux ces incessants retours en arrière.
Les personnages me semblaient soit gesticuler et vociférer soit rester corsetés dans leurs petites vies.
Du style je ne vous dirais rien car je n'ai rien remarqué à part l'impression tenace et désagréable de tenir entre les mains un livre jauni et à moitié moisi, sensation désagréable s'il en est.
Quant à la couverture, ces femmes nous présentant leur nuque sur de multiples romans commencent vraiment à me fatiguer ! Espère-t-on vraiment que nous allons nous identifier à elles sous prétexte que nous ne les voyons pas de face? (un peu comme les couvertures de la série "Gossip girls" où systématiqueemnt les visages sont coupés à demi ? )
Bref, échec sur toute la ligne.
Je vous laisse donc me bombarder de vos liens positifs sur ce roman !
Merci à tous pour vos gentils messages !
06:13 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (34)
27/09/2007
Un tout petit monde
Gunder Joman , célibataire norvégien placide mais romantique chanceux ,a trouvé en Inde une histoire d'amour et une épouse.
Malheureusement le jour où l'épouse indienne pose le pied sur le sol norvégien, elle est sauvagement assassinée.Le coupable ne peut être qu'un membre de la petite communauté rurale et chacun se taît car "S'ils ont vu quelque chose qu'ils ne comprennent pas, ils n'osent pas le raconter. Ils partent du principe que ce doit être faux, parce que j'ai grandi avec ce type...". Heureusement,L'inspecteur Konrad Sejer, plein d'empathie et de détermination va mener l'enquête...
C'était mon premier contact avec l'oeuvre de Karin Fossum et son inspecteur récurrent. J'ai beaucoup aimé les personnages de La mort indienne , dont les sentiments sont peints avec une grande justesse psychologique.J'ai juste été énervée un peu au début par le fait que trop d'indices étaient donnés au lecteur sans que les gens se décident à parler à la police mais la mentalité villageoise justifie ce fait. quant à la fin, elle m'a laissée un peu sur ma faim car elle lel n'obéit pas vraiment au schéma classique attendu mais pourquoi pas après tout ? En tout cas, j'ai bien l'intention de passer d'autres bons moment en Norvège avec l'inspecteur et son chien !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
20/09/2007
Etats-Unis post 11 septembre
D'après Stephen McCauley dans Sexe et dépendances , beaucoup de gens ont changé leur manière de profiter de la vie aux Etats-Unis après le traumatisme du 11 septembre.
Cependant, c'est plus une insatisfaction qui fait que son héros,William Collins,agent immobilier adepte des sites de rencontres gayes, va décider de vivre quasiment comme un moine, sexuellement parlant.
Autour de ce sympathique accro du ménage gravite toute une faune sympathique ou pas, mais toujours intéressante car les personnages dévoilent peu à peu leurs faiblesses , ce qui nous les rend d'autant plus attachants. Même la locataire qui trouve mille prétextes pour ne pas payer son loyer deviendra moins agaçante.
Plus que de sexe, il en sera un peu question mais demanière nettement moins raccoleuse que le titre, il est question de sentiments, ceux que l'on cache à soi même ou aux autres et le fait que Collins veuille à tout prix rendre ses clients heureux,le place dans des situations abracadabrantes voire hilarantes. Beaucoup d'humour en effet chez Stephen MacCaulley dont j'avais adoré le premier roman (adapté d'une manière lamentable au cinéma), L'objet de mon affection que j'avais relu un grand nombre de fois. je ne pense pas en faire autant avec celui-ci mais il m'a permis de sourire tout au long de sa lecture, ce qui n'est déjà pas si mal !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)