31/07/2006
Conservons nos listes de courses !
Qui n' a jamais trouvé dans son chariot de supermarché, une liste de
courses plus ou moins constellée de fautes d'orthographe, parfois
banale, parfois inquiétante:
-Anniversaire de B.
-oeufs
-farine
-chocolat
-mort-aux-rats
- chrysanthèmes
Pour peu qu'un collectionneur de listes de courses (si, si ça existe), tombe dessus, vous êtes mal.
Pour
peu qu'un écrivain en mal d'inspiration passe par là, vous êtes mal
aussi car la liste est très à la mode en ce moment en littérature et il
se fera un plaisir de glisser votre billet de commissions(un fragment
du réel) dans son prochain ouvrage.Il n'est que de voir Meg Cabot qui, dans Embrouilles à Manhattan,
nous gratifie de telles listes (très chics, bien sûr), de recettes de
cuisine, voire carrément d'addition de restaurant en fac similé. C'est
rigolo, ça fait son petit effet mais ça sent surtout le cabotinage (je
sais, c'est facile vu le nom de l'auteur), tous ces gens qui ne vivent
que par les étiquettes (de marques bien sûr) qu'ils portent ou
achètent, ça devient lassant.
Presque aussi décevant, le texte
d'Anna Gavalda, que Laure m'a si gentiment envoyé.Dans cette nouvelle
inédite "Ma douce France", elle commence par énumérer toute une liste
de clichés fleurant bon la France stéréotypée, rurale et
franchouillarde. Pour mieux la pulvériser ensuite. Mouais. Au moins
j'aurai appris qu'il existe un magazine "Sabots", "le magazine des
ânes, chevaux de traits et autres animaux du terroir".
Plus
intéressant (mais je vous préviens, plus difficile à se procurer), le
fascicule de Sarah d'Hayer et Domique Gilliot (Editions RitaGada): Inventaires à bascule, pour mémoire.
A
travers 46 listes très diverses et pleines d'humour ( qui existaient avant le projet) se
dessinent deux personnalités attachantes et originales, ne serait ce
que pour cette notation appartenant à la liste 6 intitulée Prix(pour comparatif ultérieur) : un pantalon Emmaüs Dunkerque: 1 euro 50. Toutes les fashion victims peuvent aller se rhabiller.
C'est un livre qui donne envie de dresser des listes, je vous aurai prévenues !
07:53 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5)
28/07/2006
Couleurs douces amères
Il fait (un peu) plus frais, le niveau culturel de ce blog peut donc remonter un peu.
Hier, je me promenais sur Fneu.com et j'ai vu que Couleurs
de Clare Morrall allait sortir en édition de poche (avec la même
couverture, je précise) en septembre. Double bonne nouvelle: pour les
porte-monnaie, et pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore lu.
Kitty
a perdu un bébé (mort-né) et, petit à petit, elle sombre, sous le
poids non seulement de cette tragédie mais surtout des lourds
secrets familiaux. Comment pourrait-elle s'en sortir alors qu'autour
d'elle tout le monde lui ment, pour son bien , prétendent-ils.
C'est une histoire poignante mais sans trémolos ni violons pour vous
signaler là où vous devez laisser tomber une t'ite larme. L'auteur nous
fait découvrir peu à peu le monde si particulier de son héroïne, elle
manipule doucement le lecteur (le genre de manipulation pas perverse du
tout) pour nous amener à comprendre les émotions que Kitty traduit en
couleurs et vit avec une intensité extrême.
Une histoire lumineuse.
07:22 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4)
13/07/2006
Chaussure à son pied / quatre soeurs
Hermione (il va falloir que j'apprenne vite à intégrer les adresses des blogeuses dont je parle, (comment qu'on fait ?) ) aime les livres avec une romance sans qu'on ait à se triturer les neurones. Pas de problème, j'ai ça en magasin. J'ai même trouvé un thème commun à ces bouquins: les soeurs (quand on n'en a pas , forcément, on s'y intéresse...).Commençons par un roman de Jennifer Weiner,Chaussure à son pied qui vient de sortir en format poche avec une couverture à laquelle je décerne sans hésiter le prix de la couverture la plus moche, la plus sexiste et la plus trompeuse du mois. Faute de photo (toujours le même problème) je vous décris l'horreur: une trentenaire vêtue d'un jean brodé, d'un petit haut à impression panthère (chaussures assorties) est nochalamment assise sur...une boîte géante (taille rottweiller) destinée au transport des animaux;dans la cage , un homme, dubitatif. on le serait à moins. A voir cette couverture, on a l'impression que les trentenaires sont vraiment prêtes à tout pour capturer un homme ! Certes, il ya des histoires d'amour dans ce livre, mais la principale unit ces deux soeurs que tout oppose. Un grand classique mais qui fonctionne toujours, voir le roman de Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles, dont les héroïnes sont un peu plus âgées mais qui est tout aussi agréable à lire, en plus comme il est gros, on peut le déguster un peu à la fois, un vrai bonheur de lecture !
Une dernière série: celle des 4 soeurs de Malika Ferdjoukh, (chaque titre porte le prénom d'une des soeurs). En principe, c'est destiné aux ados mais l'alarme ne s'est pas déclenchée à la médiathèque quand je les ai empruntés et la frontière est de plus en plus floue entre les auteurs pour adultes et ados, alors. Là aussi, je me suis régalée car il ya une véritable atmosphère et les portraits des héroînes sont très réussis et attachants.
N'hésitez pas à me suggérer des livres pour l'été !
14:41 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jennifer weiner, malika ferdjoukh
10/07/2006
Sucré, salé, poivré...
Ainsi s'appelle l'un des trois romans de Mary Wesley que je relis chaque été. Les deux autres sont Une expérience enrichissante et Souffler n'est pas jouer. Peut être aurez-vous un peu de mal à les trouver (vive internet! (et les bibliothèques)) mais ils en valent vraiment la peine. Dans la série des anglaises impertinentes et totalement politiquement incorrectes, Mary Wesmey est la reine. Oser écrire sur le suicide, la mort d'un compagnon et d'un enfant, ou d'une femme qui fait commerce de ses charmes et de ses talents de cuisinière, le tout avec humour et malice n'est pas à la portée de tout le monde. D'autant que l'auteur a le don de croquer ses personnages et de nous les rendre attachants. Un vrai bonheur de lecture !
15:14 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mary wesley
08/07/2006
Le tyran domestique
Je hais la Famille
Elle me donne des crampes d'écriture !
Dorothy Parker
S'il y a une écrivaine à qui la famille ne donne pas de crampes d'écriture, c'est bien Anne Fine. Que ce soit dans ses livres destinés à la jeunesse (Madame Doubtfire c'est elle) ou aux adultes, elle en brosse un portrait féroce et réjouissant. Dans un jardin anglais , on voyait une mère de famille qui détruisait allègrement les massifs de fleurs et les illusions de ses enfants, dans Le tyran domestique c'est le personnage de la marâtre qui est revisité. Ici, tous les stéréotypes semblent inversés, le compagnon est un être falot qui courbe le dos, ne voulant fâcher ni son ex-femme ni la nouvelle, qui s'aveugle sur le comportement de ses enfants...Quant à la marâtre qui se coltine les ennuis de tout le monde, elle a bien du mérite mais peu de récompenses à son goût.
Chacun en prend pour son grade et l'auteur mène son récit tambour battant. Savourez bien l'analyse des photos du mariage auquel les parents n'ont pas été invités...
Faudra-t-il que les auteurs français se fassent naturaliser anglosaxons pour aboutir à une tel sommet dans la méchanceté pleine d'humour ?
07:47 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anne fine