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04/04/2008

Attention, chef d'oeuvre !

Si la courte  nouvelle de Charlotte Perkins Gilman n'était qu'un texte fantastique, elle searit déjà à mettre à la hauteur du Horlà de Maupassant.51t1fYI108L
Mais comme le montre la lumineuse postface de Diane de Margerie, La séquestrée est bien plus qu'un exercice  de virtuosité.
Cette femme qui visiblement souffre de dépression post-partum est isolée par son mari médecin dans une ancienne nurserie  mise à mal, de  bien étrange façon, par ses précédents occupants. Mais  c'est le papier peint surtout qui fascine l'héroïne et la fait sombrer dans d'étranges réflexions. Quant au bébé, mentionné deux fois en passant et de manière bien désinvolte, il n'est qu'un prétexte à cet enfermement. ce qui se joue ici est davantage de l'ordre d'une lutte , d'autant plus sans merci qu'elle est souterraine, entre l'Homme , dominateur qui a la science de son côté et la Femme  apparemment soumise à son destin naturel , la procréation.
Diane de Margerie met aussi en lumière la vie hors du commun de l'auteure : elle fait attendre 25 ans son fiancé avant de l'épouser et de lui donner une fille. Fille qu'elle confiera après son divorce à son mari et à la nouvelle  épouse de celui-ci, qui n'est autre que sa meilleure amie !
50 pages de pur bonheur !

L'avis de Lily

01/04/2008

Kaleïdoscope

"Mais comme le dit si bien Anton, c'est un quartier multiculturel, mais absolument pas interculturel; ici  personne ne  se mélange." Ce aurtier c'est celui de  Lavapiès, en plein coeur de  Madrid. Et dans Cosmofobia, Lucia Extebarria nous invite à le découvrir à travers une multitude de personnages (merci le Dramatis personae de la  fin qui les récapitule !) qui le compose.51q9sJOMuAL
Cet aspect protéiforme correspond tout à fait au fond : chacun nous présente un fragment de la réalité selon son point de vue et nous retrouvons de fragments en fragments des faits ou des personnages déjà rencontrés.
Si au début  j'ai beaucoup apprécié cette manière de faire, n'étant pas du tout gênée  de  devoir attendre avant d'identifier les narrateur, finalement, je me  suis retrouvée engloutie sous la masse des personnages.
D'autre part si au début du roman, l'aspect multiculturel est bien présent et décrit de manière très vivante et colorée, j'ai trouvé que la fin était par trop  consacrée au monde clinquant de la mode  et des people. Cinquante pages en moins et cela  aurait été impeccable.  Mais je suis sortie  de Cosmofobia légèrement groggie,comme si j'avais eu la gueule de bois, thème qui revient souvent dans ce roman  ...

27/03/2008

La fille du cannibale, la femme du disparu

La disparition soudaine du mari de Lucia Romero, auteure de livres pour enfants va la lancer dans une enquête qui deviendra bientôt un prétexte à une réflexion sur l'identité de ceux qui nous entourent mais aussi sur la notre.Comme dans un cauchemar, il  semble que les marches des escaliers se dérobent sous ses pas, au fur et à mesure qu'elle avance dans sa quête de vérité.41CgSmcdG1L
La fille du cannibale , de Rosa Montero, est aussi une réflexion sur les différents âges de la vie, symbolisés par les deux personnages qui aident Licia la quadragénaire : le jeune et séduisant Adrian, et l'octogénaire Félix qui  a déjà  vécu plusieurs vies: anarchiste et torero.
Entrecoupé par les récits de Félix, le récit avance de rebondissement en péripétie et le "pauvre" Ramon (le disparu) semble parfois oublié...Mensonges, secrets  sont au rendez-vous ,  et personne, y compris le lecteur, ne peut jamais être sûr de la véracité des faits relatés...
Les digressions sur l'histoire  des anarchistes en Espagne m'ont paru parfois longuettes mais le style est enlevé et la réflexion intéressante. Lucia, au terme  de cette quête, se ne définira plus par rapport  aux hommes  qui l'entourent (fille de, femme de ...)et  aura gagné en sérénité : "Ce doit être  la maturité : il me semble que je me réconcilie avec la vie, et même avec l'obscurité de la vie."
Je n'avais pas accroché avec La folle du logis de la même auteure, mais je sens que dès que j'aurai un p'tit creux, je réessaierai...

L'avis de Clarabel

25/03/2008

Y a une fille qui habite chez moi .

Vous connaissez tous la chanson de Bénabar où le narrateur se rend compte progressivement qu'une fille habite chez lui à travers différents indices.  Hé bien le début du roman d'Erlend Loe Autant en emporte la femme ressemble un peu à ça mais en plus radical. Marianne "débarquait le soir même. pour  emménager. avec douze cartons de taille moyenne et une commode ocre." Bon, nous les filles savons qu'il faut parfois forcer un peu le destin mais là, elle y va fort, Marianne ! Nous entrons alors dans un univers à la logique folle où le narrateur nous explique calmement : "Je me décidai à tomber raide dingue amoureux d'elle. Voilà."9782264043023
De discussions absurdes en voyage impromptu, leur relation cahote de l'exaltation à la déception : "Le voile d'éternité qui enveloppait notre relation se ratatine.Je reconnais que nous sommes éphémères tous les deux."Avec un flegme très britannique norvégien, le narrateur subit sans broncher les décisions illogiques de sa dulcinée jusqu'au jour où ...
Lu d'une traite ce roman m'a permis d'entrer avec bonheur dans l'univers si particulier d'Erlend Loe (j'avais connu un échec avec Naïf. Super.) .Les phrases juxtaposées donne un style faussement naïf justement et très décalé à cette histoire d'amour mais une poésie très gaie se dégage de ces pages .

20/03/2008

"S'il était possible de boire la vie, je la buvais"

Sur la couverture (très réussie)  une cerise en manque de sa jumelle. A l'intérieur un très joli roman qui m'a permis de  découvrir,  grâce à Fashion, Laurie Colwin.41UgezwA_xL
Accidents est le  récit en trois étapes d'une  remontée à l'air libre d'une très jeune femme, Elisabeth, après le décès accidentel de son casse-cou de mari.
"Je ne voulais pas  de compassion ni  de marques de sympathie, ni des bras de  quasi-inconnus  autour de moi pour faire face à un événement si  grave qu'il n'y avait pas  besoin d'en rajouter. les  jours passant, je me  suis rendu compte que le chagrin est métabolique :  il rampe en vous comme  une maladie et vous enlève votre  énergie.Puis il rassemble sa  force et frappe comme une migraine soudaine ,  comme  un accident  de voiture*, comme  un gros rocher plat que l'on vous aurait lancé à la poitrine." le ton est juste, se maintenant sur le fil du rasoir sans tomber dans l'auto-complaisance  où le pathétique.
Néanmoins,j'ai trouvé que la narratrice se répétait beaucoup (elle  insiste sur  la jeunesse de leur couple, trois ans de mariage, comme pour se justifier de renouer si vite avec la vie ,avec l'amour). J'ai  beaucoup aimé la dernière partie  du texte dont j'ai trouvé les personnages lumineux.
Merci Fashion pour cette découverte que je vais poursuivre,  la médiathèque ayant la  bonne idée de posséder plusieurs ouvrages de Laurie Colwin.

*  d'où le  titre  français, plutôt plat et banal  pour traduire ""Shine on, bright and dangerous object" ?

17/03/2008

"...une occasion se présente toujours d'obtenir ce que l'on mérite."

Les  histoires de soeurs, moi qui  n'en ait pas, forcément j'adore .Quand en plus il s 'y greffe une histoire  de disparition qui va plomber le  quotidien d'une famille déjà perturbée par la faiblesse de la mère et l'alocoolisme  du père ,je crains le pire...41FA9Z5RUvL
Enfer et damnation, il aura fallu qu'Amanda, Cuné enfoncent le clou pour que je me décide à lire A perte de vue  d'Amanda Eyre Ward !
Bien leur en a pris car j'ai été captivée par cette histoire qui aurait pu sombrer dans le mélo le plus larmoyant mais qui ô miracle a un ton JUSTE, sans pathos mais avec des pointes d'humour,  qui s'arrête là juste où il faut qui nous donne le loisir de reconstituer l'histoire sans nous prendre par la main comme si nous étions des demeurés.
L'héroïne qui part à la  recherche de sa soeur disparue est particulièrement attachante: "Je me suis rendue compte que moi, Caroline Winters, serveuse de bar sans travail, sans parents,  avec une soeur assassinée et de la  cellulite, je partais pour le  Montana à la recherche de ma nouvelle histoire." Le  Montana,  terre d'écrivains (Harrison and Co), Amanda Eyre Ward ne nous en donne pas  une vision idyllique, c'est le moins qu'on puisse  dire ,  mais pas  grave on enfile  une parka et on file acheter ce livre !

Ps : désolée Cuné, mais j'ai un coeur de pierre car je n'ai pas pleuré ! par contre, j'ai retardé le moment de lire  la fin ! :)

03/03/2008

"La nouvelle Virginia Woolf ou la nouvelle Florence Nigntingale ? "

"L'existence de Nora tournait en effet autour de deux pôles:  le besoin d'écrire et le besoin d'aider les  autres.  mais  elle était incapable  de concilier les  deux". et en effet car dans les  fictions qu'elle r édige, Nora  perce  à jour les membres de  son entourage. Cruauté involontaire,  certes, mais pas facile  à supporter...Son histoire d'amour avec Isaac y survivra-t-elle ? 41POAcbLKnL
Traitant de la création, de ses difficultés,  des renoncements nécessaires ou imposés ("les  poétesses ne devraient pas se marier, mon ami"), Une fenêtre sur l'Hudson , envisage aussi la relation entre  Nora et sa tante en fin de vie.
J'ai lu sans déplaisir ce roman de Brian Morton mais me suis sentie tenue à distance , ne parvenant pas à  entrer véritablement dans ce texte. J'ai  davantage apprécié  la  description sans pathos  desl iens qui unissent Nora et sa tante, y trouvant davantage de chaleur humaine.

29/02/2008

Le clou qui dépasse appelle le marteau

Archie Swift  débarque "dans la cour du collège avec son parapluie sous le bras, son journal sous l'autre , et autour du cou un truc innommable (une immonde  écharpe  grise, triste et terminée par deux pompons- si vous voulez  des détails qui tuent!) ". telle est du moins la description qu'en fait Miranda  Jones, la rebelle de service de ce collège anglais. Elle n'aura de cesse que de vouloir transformer Archie,  considéré par les autres élèves comme un fayot, alors que lui se voit "en avance pour [son]âge". Question de point de vue.
Archie  est par ailleurs aux prises avec la petite amie de son père venue avec sa  fille,  briser la tranquille routine  de leur vie "entre hommes".51HwBqfGmzL
Peut être  que la malice de Miranda Jones parviendra à débarrasser Archie de  cette "chercheuse d'or"...

Pete Johnson, dans Croyez-moi, je suis un rebelle fait alterner le journal d'Archie et les lettres que Miranda adresse à  "Tanta Prune", rubrique "j'ai un problème"magazine WOW!, présentant ainsi les différents points de vue des personnages . Un roman plein d'humour qui montre comment chacun doit lutter pour trouver et préserver son identité.A partir de 8  ans.

L'avis de  Cuné la  tentatrice !

28/02/2008

Lucie coeur de fraise le chien

Lucie le chien rassemble des billets parus sur un blogue québécois, tenue par une expatriée française.
Se glissant dans la  peau  de sa chienne,Sophie Bienvenu nous montre son univers à travers les yeux de Lucie ("de descendance  russe du côté de la noblesse").Un univers où le jeu,les croquettes, les relations hiérarchiques(description hilarante de Lucie  tentant de  se glisser dans le lit de ses "parents", So et Dale) mais surtout l'affection tiennent une place prépondérante.41qiEX5HeTL

Luie aime tout- en n'aimant pas- mais en aimant quand même -ses rivaux, Nous le  gros chien et son Ticha Joséphine. Elle  apprécie  les petites vieilles car elles "te prennent sur les genoux et te  donnent des biscuits qu'elles ont  fait elle-mêmes, et elles  te caressent jusqu'à  ceque tu sois  tellement bien que la mort pourrait venir te prendre et que ça  ne te  ferait ni chaud ni  froid". La mort, d'ailleurs, Lucie  en a une vision naïve mais pas gnangnan.  Lucie  cite comme un juke-box  des chansons des  années  60 et 80 ,mélangeant sans  vergogne Stéphane Eicher et Serge lama. Lucie  cabotine (je sais  elle est facile) et on en redemande. Seul bémol,  le dernier billet avec ses  relents xénophobes dont on se demande  ce qu'il vient faire là ...

Livre voyageur grâce à la gentillesse de Cuné que je remercie au passage ! à qui le  tour ?

c'est Frisette qui l'avait envoyé à Cuné !

21/02/2008

Un roman comme un bon vieux pull

Un jolie couverture, une auteure anglaise, un titre simple et carré, rien de tel pour passer un bon moment !
les femmes et les amants de Jane Elisabeth Varley tient bien ses promesses.
Trois soeurs bien installées dans la vie, leurs amours qui se délittent, leurs illusions aussi, on sait que ça finira bien et ça aussi ça fait du bien.517V232XD9L
Même si les silences sont systématiquement "à couper au couteau", on s'en fiche un peu car les méchants sont très méchants, les ambitieux sont prêts à toutes les bassesses pour se faire élire, les femmes ont des remords quand elles trompent leurs maris qui eux n'en ont pas mais la  vengeance d'une femme dont les yeux se  sont enfin dessillés est terrible et on jubile !
On se promène aussi bien dans les milieux huppés que  très pauvres, on rencontre un self-made man irlandais très craquant et on est contente. De la belle ouvrage, pas prise detête pour un sou !