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27/10/2008

"Avez-vous songé à être vous même tout simplement ? "

Albert n'est ni un ringard ni un élève populaire , loin s'en faut et  il n'est à l'aise ni à l'école ni dans sa famille où une mère insatisfaite chronique martyrise un époux falot et croit trouver le bonheur dans les arts ménagers.
Aussi, quand l'ado mal dans sa peau fait la connaissance de sa vieille voisine Orphra et qu'il a avec elle des conversations passionnantes sur la llittérature, la vie, le théâtre, se prend- il à croire en ses rêves...51XcBWeYhtL._SL500_AA240_.jpg
Se déroulant à l'époque du Flower power, qui  est évoqué de manière assez sarcastique en arrière plan, ce roman qui fait pétiller les citations de Thoreau ou de Shakespeare, m'a finalement plutôt déçue. L'écriture m'a semblé guindée et je ne suis jamais véritablement  entrée dans l'histoire. Albert m'a paru assez insupportable et je ne me suis attachée à aucun personnage( à l'exception du chat Orson qui a bien du mérite d rester dans cette histoire)pas plus qu'au "message "délivré d'ailleurs.

Notre petite vie cernée  de rêves.Barbara Wersba. Editions Thierry Magnier.167 pages

Dans la série Cathulu joue les  rabat-joie...:)

L'avis de Lou qui vous enverra chez plein de blogueuses qui ont apprécié  ce roman.

 

26/10/2008

"Un porridge de maman tardif"

Li a repoussé son bonheur car "Les gens comme moi n'ont manifestement pas l'armature nécessaire pour supporter les bons moments." Les gens comme elle? Incolore, voilà  comment se définit cette infirmière, qui, enfant a vécu en compagnie  de son petit frère dans une immense demeure où ils croisaient  de temps à autres ceux qu'ils appelaient  entre eux les  Epoux, à savoir leurs parents trop peu présents car trop occupés à soigner d'autres enfants. Pas de ressentiment  néanmoins, juste le constat  que  "Les gens comme elle ne devraient  sans doute pas avoir  d'enfants, surtout quand ils sont marqués pour  la vie par un chagrin d'amour  universel et quand  ils  ont des  enfants si tardivement  que cela entraîne  la dissolution  d'un orchestre de mandolines." L'humour comme moyen de survie.
Quand l'Amoureux repoussé dans l'adolescence revient en Islande, Li repense à son passé et à son enfance si particulière (qui m'a un peu fait penser au personnage de Fifi Brindacier, en moins joyeux (même si Fifi a parfois des accès de mélancolie)). Pourra-t-elle enfin  "attraper ce qui  aurait dû être, (...) faire du poème la vie elle même (...)ne plus rester transie dans la  froidure de l'intervalle compensatoire  entre les poèmes et la vie " ?41R8FyBwBaL._SL500_AA240_.jpg
Dans Le cheval soleil, l'islandaise Steinun Sigurdardottir nous livre un récit lumineux,celui d'une enfance  qui n'a même pas le sentiment d'être fracassée, une  enfance où la mort rôde tout naturellement , où les enfants se montrent plus  adultes que leurs parents, où le bonheur  n'est pas  du tout familier.Un récit où le lien entre parent et enfants est exploré d'une manière très particulière.
La  traductrice Catherine Eyjolfsson * a très bien rendu le contraste entre la langue parfois très moderne avec ses hyperboles ainsi, "l'hyperbonté" de la mère et les passages poétiques qui  se mêlent au roman, comme autant d 'échappées vers la lumière.
L'Islande et ses paysages âpres et lumineux servent d'écrin à un texte puissant et jamais déprimant qui va d'emblée  prendre place sur mon étagère d'indispensables.

Le Cheval soleil. Steinunn Sigurdardottir. Editions Heloïse d'Ormesson.185 pages

PS:  de la même auteure, j'avais a-do-ré La place du coeur paru en 2000 aux  Editions Denoël, sorte de  road-movie islandais mettant en scène  une mère qui veut renouer le lien avec sa  fille qui part en vrille...Depuis  8 ans sur ma  fameuse étagère et lu et relu...Billet à  venir ?

* Déjà  remarquée ici .

22/10/2008

Quand les enfants sont dangereux...

Il est des enfants dont on sent  tout de suite qu'il vont avoir une influence  néfaste sur leurs camarades. Tulipe  est de ceux-là. Les parents de  Nathalie, trop occupés peut être par leur travail mais également séduits, même s'ils ne sont pas dupes, par cette collègienne attachante malgré ses défauts , ne vont pourtant pas interdire à leur fille de la fréquenter.4186QYE3S4L._SL500_AA240_.jpg
Menteuse, manipulatrice, Tulipe va exercer ainsi son ascendant sur une Nathalie qui  se rend bien compte de l'anormalité de  la situation et parviendra  à secouer le joug de cette servitude librement  consentie et ce pour le meilleur et pour le pire...
Mon amitié avec Tulipe
souffre d'un titre français anodin,The Tulip touch original mettant davantage l'accent sur la touche de Tulipe , cette manière si particulière qu'elle a de mentir.  Anne Fine a  écrit ce roman suite à la mort d'un très jeune enfant en Grande -Bretagne  assassiné par des  gamins à peine plus âgés que lui. Elle n'y fait qu'une très brève allusion, son propos étant de se demander comment de tels enfants peuvent en arriver à agir de manière aussi horrible. Dans un dialogue argumenté, les parents de Nathalie  échangeront ainsi leurs points de vue sur  l'attitude destructrice de Tulipe.Sans manichéisme, Anne Fine analyse avec finesse le comportement des deux adolescentes.Un livre qui met parfois mal à l'aise mais qu'il est à mon avis nécessaire de lire et de faire lire afin d'en discuter avec nos  enfants.

A partir de  13 ans.

15/10/2008

Une sorte de boîte à souvenirs en mots et en phrases

Stuart Terence  Oliver, dit Stol ou Stolly ,collectionne les accidents à une cadence impressionnante.Mais là il a dépassé la mesure  et se retrouve à l'hôpital avec pas mal d'abbattis cassés.  Sonné mais vivant. Son meilleur ami, Ian, décide de rédiger la biographie de Stol pour lui prouver que "c'est important que tu existes."41AKAZF5HYL._SL500_AA240_.jpg
Stol  est un personnage follement attachant, plein d'invention ,"spécialiste des histoires abracadabrantes",que les profs estiment "juste un  peu fantasque"et dont tous disaient"qu"il avait de l'avenir,  à condition  de rester en vie et qu'il apprenne un jour à lacer ses chaussures." Vous l'aurez compris  le ton est plein d'humour , le mot "suicide"  ne sera  jamais prononcé , pour ne pas dramatiser et aussi pour échapper à tout cette menace de prise en charge socio-psychologique dont Ian se méfie au plus haut point. Les parents de  Stol,  trop pris par leur travail ne sont jamais stigmatisés. D'ailleurs Stol  s'est quasiment  fait adopter par les  parents de  son "ange-gardien" autoproclamé. Au passage, remarquons aussi que Ian est un enfant trouvé dans une boîte à chaussures et que "pour l'instant, j'avoue que  ça m'est complètement égal. Parfois, je me sens coupable : je me dis  que  c'est dommage que quelqu'un comme moi ait bénéficié d'une adoption.  Il auarit mieux valu que ça tombe sur un enfant comme Stolly, quelqu'un qui  a assez d'imagination pour en profiter  pleinement."
Même s'il évoque  des  thèmes graves,La tête à l'envers  in'est jamais "plombant". Tout est traité de manière intelligent et optimiste, sans  jamais verser dans la mièvrerie. Anne Fine fait confiance à ses  personnages-aux ados parfois pluq qu'aux adultes  !- pour faire  face avec efficacité et humour aux problèmes qui les touchent parfois de plein fouet. Un roman revigorant !

A partir de 13 ans

 

14/10/2008

manipulafiction

Clara, atteinte d'un cancer, tient un journal intime où son mari, Clemente, n'apparaît pas sous son jour le plus favorable.  Quand  ce dernier découvre  ce cahier, le malaise s'installe car il y lit  que Clara est au courant de  l'existencee de sa liaison de 7ans avec Eliana.  De plus, Clara avoue dans  cet écrit qu' elle  a aussi  été infidèle...4170QbZ1pvL._SL160_AA115_.jpg
Les faits sont-ils réels ou juste sortis  de l'imagination fertile de Clara , fervente adepte du mensonge ? Qui manipule qui? Clara? L'auteure, Elisbeth Subercaseaux , qui dans ce roman Une semaine en octobre ne permet pas  au lecteur de s'installer confortablement dans le mensonge  de la fiction  et instille ainsi  un  sentiment permanent de malaise ?
Il m'a fallu du temps pour terminer ce texte et encore plus pour démêler l'écheveau de pensées qu'il m'inspirait.

Merci à Cuné pour cet envoi dérangeant ! :)

L'avis de Laure.

13/10/2008

"Rien ne change jamais ici, n'est-ce pas ? "

Rien ne change ? Que nenni ! Et Willie Upton, rentrée rechercher du réconfort auprès de sa mère, l'ancienen hippie,  Vivienne, va vite l'apprendre à ses  dépens.51B43494F6L._SL500_AA240_.jpg
Tout commence  par l'apparition soudaine du cadavre d'un monstre,  sorte de Nessie local, apparition qui  va subtilement déséquilibrer le bel ordonnancement de cette ville américaine tranquille,  placée  sous l'égide  de ses fondateurs, les  Templeton. Les Templeton auxquels Willie  est apparentée par sa mère mais  aussi par son père comme  elle l'apprend soudainement.
Pour découvrir l'identité de songéniteur, la  narratrice se lance alors dans une recherche historique qui montrera que les Monstres de Templeton ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
Le monstre  ici n'est qu'un symbole et ceux qui s'attendraient à un récit fantastique  en seraient pour leurs frais. Non, il est davantage question de cette quête d'identité dans laquelle s'engage la narratrice, personnage haut en couleurs, dotée d'une amie tout aussi attachante. Remarquons au passage que les personnages frôlent à chaque fois le cliché et l'évitent subtilement. Lauren Groff éprouve visiblement  de la sympathie pour  chacun d'entre eux,  sans pour autant tomber dans la mièvrerie (un  échange de correspondance féminine se révèle particulièrement vénéneux et savoureux tout à la fois). Elle  entremêle  avec dextérité les liens passé/présent ,  même si  ,comme Cuné,* je  me suis parfois perdue dans cette généalogie complexe (mais  le  plaisir de lecture  était toujours là, que  ce soit pour les périodes  contemporaines ou plus anciennes).  Fertile en rebondissements, agrémenté de photos vieillottes,  ce premier roman vous embarque et on le lâche plus , regrettant à la  fin de devoir quitter ce monde si féroce et charmant à la  fois. Une réussite !

* Merci pour l'envoi !

10/10/2008

"Le dallage en pierre était froid et couleur de l'inconfort."

Invité pour les  18 ans de la soeur de son camarade de fac, le narrateur va découvrir à Egypt Farm une famille  qui lui semble hors-normes et tout à fait fascinante
A l'occasion d'une crise conjugale, Michael a l'occasion de retourner avec son jeune fils chez ses gens si exceptionnels.  Hélas, la réalité va se  révéler sous un tout autre angle que dans  ses souvenirs...
Pendant les deux cents premières pages de ce roman de Rachel  Cusk (dont j'avais beaucoup aimé Arlington Park), j'ai été fascinée par les  phrases, sembalbles à  des vrilles  qui s'élancent et s'enroulent plusieurs fois pour bien assurer leur prise. les métaphores, nombreuses,  sont riches et originales mais  le récit me paraissait bien anémique. C'est seulement aux deux tiers du livre que l'action est enfin lancée, que la  tension accumulée se libère et explose.51PTbmpucML._SL500_AA240_.jpg
Les perversions emberlificotées des uns et des autres, le comportement à la limite de l'hystérie de certains personnages font que le lecteur se tient prudemment  à distance, fronce les sourcils et se demande constamment où  l'auteure veut en venir.
Quand le calme revient enfin, on ne peut que constater : tout ça pour ça ? !

l'avis de Clarabel.

08/10/2008

Attention chat férocement drôle !

Tuffy le chat féroce n’a pas du tout la même conception de l’art que la mère d’Ellie et entend bien exprimer son point de vue, par tous les moyens possibles…
Pas question cependant d’obéir à qui voudrait le manipuler, même s’ils partagent les mêmes objectifs…
Tuffy , après avoir été accusé d’assassinat, après avoir fait son grand retour, nous revient une nouvelle fois, pour notre plus grand plaisir, pour se venger et laver son honneur !

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Roi de la mauvaise foi, on l’adore ce Tuffy !

Les illustrations de  Véronique  Deiss, sont pleines d'imagination et d'humour, jamais redondantes et contribuent au plaisIr de la lecture du texte d'Anne Fine.

à partir de 6 ans.

 

03/10/2008

Quelque chose en eux d'Elisabeth

"Peut être les livres  possèdent-ils un instinct  de  préservation secret qui les  guide jusqu'au lecteur idéal.  Comme il serait délicieux que ce soit  le cas." Ainsi s'exprime  Juliet , romancière en mal d'inspiration , que le destin va mener sur les traces du Cercle  littéraire des amateurs de patates et par la  même occasion sur cellles de son inspiratrice, Elisabeth.30523330_p.jpg
Nous sommes en Grande-Bretagne, dans l'immédiat après guerre . Le pays panse ses paies et Juliet, qui a su remonter le moral de ses concitoyens grâce à ses chroniques pleines d'humour va découvrir quelle  était la vie de la petite ïle de Guernesey durant l'occupation allemande.
Les lettres qu'elle échange, tant avec son éditeur qu'avec les  difffrents membres, fort pittoresques,  de ce cercle littéraire sont tantôt graves, tantôt émouvantes mais surtout pleines de vivacité.  Ce roman épistolaire  arrive très rapidement à nous faire oublier l'aspect répétitif qu'ont trop souvent les romans empruntant cette forme.
Les personnages sont croqués  avec saveur , l'histoire est fertile en rebondissemnt, on y trouve cette excentricité si délicieusement anglaise  qui fait valser les théières dans les airs ou fabriquer des brouets de sorcière, le  tout avec  avec un flegme imperturbable. Concentrer l'action  dans ce microcosme insulaire confère densité et profondeur à  ce qui  n'aurait pu être qu'une bluette.
Seul regret:  que  Mary Anna  Shaffer  (qui a reçu l'aided'Annie  Barrows) n'ait pas vu le succès que son livre ne saurait manquer d'obtenir. On espère cependnat que son éditeur ait pu lui écrire ce ci : "Très chère, je  ne peux te  promettre ni l'opulence , ni la prospérité, ni même du beurre, mais tu sais que tu es l'auteur le plus cher au coeur de Stephens & Stark."

Un livre  pétillant à découvrir de toute urgence !

Clarabel a allumé la mèche , Joëlle a  repris le flambeau,fashion entretient la flamme.

 

30/09/2008

Au bord de l'océan arctique

Imaginez que vous soyez en train de tenter désespérément de faire un enfant, probablement  la dernière chance pour votre couple... Imaginez que vous receviez une lettre vous informant que vous êtes  l'heureux papa de jumeaux adolescents, souvenirs, dont vous n'avez pas de  traces, d'un séjour dans le Grand Nord Canadien.41r+CbJhEzL._SL500_AA240_.jpg
Voilà la bombe qui explose dans la vie de Dafydd, chirurgien bien sous tous rapports, et qui va tout remettre en cause.  Pour éclaircir  ce  qui va s'avérer être un plan d'un machavélisme achevé, il va devoir retourner sur les  traces de son passé :"Bienvenue à Moose Creek ! Une fois d e plus, il  était relégué chez les losers après les nouvelles  erreurs commises dans le monde  civilisé."
Kitty Sewell avec Fleur de  Glace nous entraîne  dans un suspense haletant et nous peint également, sans clichés, le monde des ces loosers du bout du monde, plongés dans un monde où s'endormir dans le froid peut paraître plus doux que  de supporter une vie aussi rude.
Si vous aimez les grands  espaces, les personnages plus vrais que nature et que vous avez envie de visiter le Grand Nord canadien sans avoir trop froid, ce livre  est pour vous! Un bon moment de lecture.

l'avis de Clarabel