03/06/2009
La plage
"Il y a des expériences qui sont si importantes qu'elles n'ont pas de place dans le temps où elles arrivent. Elles ont besoin d'un temps additionnel pour être appréhendées au ralenti."Ainsi parle Ulrika quand elle arrive à intégrer un tant soit peu la famille si fascinante à ses yeux que constituent les Gattman.Les vacances à Tangevik, petite ville balnéaire sur la côte suédoise deviennent alors une parenthèse magique jusqu'au moment où la fille adoptive de cette famille, la silencieuse Maja disparaît...24 ans plus tard, Ulrika revient sur les lieux accompagnée de ses enfants qui vont faire une macabre découverte. La jeune femme va alors, petit à petit, et le lecteur avec elle , renouer les fils du passé.
Alternant les époques et les narrateurs, La plage est un roman lumineux et poétique, qui fait passer le lecteur par tout un éventail d'émotions, un roman hanté par les cris des oiseaux et par la mer, omniprésente. Un roman où l'auteure, Marie Hermanson, se glisse avec aisance dans la peau de personnages très différents mais tous attachants. A savourer et à relire.
Marei Hermanson, La plage, Le serpent à plumes.318 pages apaisantes.En librairie le 4 juin !
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27/05/2009
La vie privée des arbres
Veronika tarde à rentrer de son cours de dessin. Pour occuper la fille de l'absente, la petite Danielà, Juliàn, son beau-père lui raconte La vie privée des arbres, "une suite complète d'histoires quil a inventées pour l'endormir." Mise en abyme du récit donc mais aussi occasion de nous raconter simultanément sa rencontre avec Veronika et elur histoire qui est devenue , petit à petit, une histoire d'amour.
"Pour l'heure, la vie est un casse-tête qui lui semble résolu : il a été invité dans une nouvelle intimité, dans un monde où il lui revient d'être à peu de chose près le père de Danielà, la petite fille qui dort, et el mari de Veronica, la femme qui ne rentre pas, pas encore, de son cours de dessin."
L'arrivée de Veronika devrait donc mettre un terme à ce récit qui n'a de raison d'être que par l'absence de la jeune femme.
Il ne se passe presque rien dans ce roman très court d'Alejandro zambra. mais c epresque rien nous envoûte par l'écriture si particulière du romancier (qui m'a parfois fait penser au détachement de La femme Gauchère de Peter Handke, roman qui est depuis 1980 sur l'étagère de mes essentiels). Détachement au sens où les mots , en apparence très simples, se détachent sur le fond du récit. Cet aspect ténu ne séduira pas forcément les amateurs de péripéties et de grandes houles démotions mais il plaira aux amateurs d'ambiances poétiques. Une parenthèse , un moment figé dans le temps qui émet des pseudopodes dans le passé, une bulle iridescente..
La vie privée des arbres, Alejandro Zambra, 117 pages cristallines.
Le très joli billet de Pagesapages qui m'avait donné envie de découvrir cet auteur.
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26/05/2009
Le temps des métamorphoses
"Un huis clos magistral aux troublants échos hitchcockiens" dans "un vieux manoir victorien des années 50 à nos jours", il ne m'en fallait pas plus pour me précipiter sur Le temps des métamorphoses de Poppy Adams . Las , cette famille de lépidoptéristes qui trucide à tour de bras les papillons- mais pas seulement...- pour d'improbables recherches qui nous sont détaillées à longueur de pages n'a suscité chez moi qu'un ennui poli. Pourtant dieu sait si je suis capable de m'intéresser à quasiment n'importe quoi pour peu que l'auteur ait du talent...
Quant aux relation vénéneuses entre les membres de cette famille d'excentriques anglais, elles m'ont laissé sur ma faim. Certes, des révélations fracassantes il y en a mais elles tombent régulièrement à plat ou presque. De plus, le choix de la narratrice unique, la soeur aînée, ne permet pas un changement de point de vue générant le malaise comme l'avait très bien réalisé Hilary Mantel dans La locataire.Leurs héroïnes ont beaucoup de points communs mais celle de Poppy Adams ne suscite que baîllements. J'ai réussi à terminer ce roman , lui laissant toujours une dernière chance mais ce fut une perte de temps. Peut être qu'en visant moins l'exhaustivité et en concentrant l'intrigue en une centaine de pages aurions-nous eu la chance de lire un roman équivalent à l'Ailleurs de Julia Leigh.
Poppy Adams, le temps des métamorphoses,330 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : le temps des métamorphoses, poppy adams, vous ne pourriez ps les faire un p'tit peu plus courts?
18/05/2009
L'année du bac
Année du bac pour Linnea. Année où elle va tomber amoureuse du frère de sa meilleure amie qui s'est suicidée. Mais cet amour n'est-il pas pour chacun d'eux, l'occasion de retrouver l'image de Pia, la jeune fille disparue ?Par ailleurs, plus âgé et autoritaire le beau Per entend bien régenter la vie de Linnea. Celle-ci se laissera-telle dominer ?
"Pourquoi es-tu toujours obligée de me contredire Linnea ? " a-t-il demandé. Sa réplique habituelle. Toujours le contredire ? Est-ce qu'on parle comme ça à un partenaire émancipé ? Non. Plutôt à un gosse énervé ou un subordonné. A quelqu'un qui"n'obéit pas".
Mazetti aborde également le problème de la violence physique faite aux femmes mais la solution me paraît traitée de manière caricaturale .
De manière globale j'ai trouvé que la narration était trop abrupte, manquait de "liant" et ne donnait pas suffisamment de détails sur la vie des personnages. Une déception en demi-teintes.
Katarina Mazetti, La fin n'est que le début, Gaïa.
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16/05/2009
sorti en poche
Un livre sympathique et optimiste ! Billet ici !
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12/05/2009
Hymne aux vertus du tricot.
Récit polyphonique aux narratrices très différentes (histoire de toucher beaucoup de catégories de lectrices ? ) Un printemps à Blossom Street a comme point central l'ouverture d'une boutique de tricot dans une petite rue de Seattle. Vont s'y croiser et y tisser des liens :Lydia qui se bat contre un cancer mais aussi contre l'amour, Carole qui s'efforce de tomber enceinte, Jacqueline , bourgeoise dont le couple est en crise et Alix, jeune rebelle esseulée. Comme de bien entendu, les ennemies d'hier deviendront les meilleures amies, mais bon , c'est la loi du genre. Il ya pas mal de péripéties, c'est sans prétention mais idéal pour se "décrasser la tête" et passer un bon moment.
Mon snobisme m'interdisait d'acheter ce livre (éditions Harlequin!!!) mais l'avis d'une blogueuse m'a décidée !:). je en garantis pourtant pas que j'achèterai la suite en juin !: )
Un printemps à Blossom Street, Debbie Maccomber, Harlequin, 370 pages sucrées. (et de temps en temps ça fait du bien !)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : un printemps à blossom street, debbie maccomber, tricot
11/05/2009
"Les arbres, ça vous réconforte toujours, après les gens."
"Treize ans, c'est un âge misérable." Surtout quand on bégaie, que vos condisciples vous harcèle et que vos parents se disputent, de manière feutrée certes, mais bon, Jason n'est pas dupe : " Les questions ne sont pas juste des questions. ce sont des munitions." Heureusement il y la poésie où l'enfant peut exprimer exactement ce qu'il veut et la forêt. Cette dernière prend parfois des aspects à la limite du fantastique et Jason y fait des rencontres tour à tour effrayantes, chaleureuse ou drôles car il a le chic pour se fourrer dans des situations délicates !
Tout cela pourrait être empesé de pathos mais David Mitchell, sait à la fois jouer sur le rythme haché du récit, utilisant l'ellipse ou arrêtant l'action juste au moment où elle pourrait devenir trop poignante, et sur le style allègre. Les situations sont souvent fort drôles, même si la violence est présente, Jason entendant des conversations intimes bien involontairement mais n'étant pas toujours capable de les décrypter.Le tout sur fond de tubes des eigties , kate Bush en tête, mais aussi de politique Thatchérienne, dont les échos rythment le récit.
L'auteur, parce que son alter ego est poète glisse aussi quasi subrepticement des notations poétiques qui sont autant de petites pépite qui illuminent le roman: "Le feu c'est le soleil qui se dévide d'une bûche." Bref, David Mitchell confirme ici tout le bien que je pensais de lui après avoir lu Ecrits fantômes. (pas de billet).
David Mitchell, Le fond des forêts, Editions de l'Olivier. 474 pages délicieusement britanniques.
Merci Cuné !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : le fond des forêts, david mitchell, roman d'apprentissage, poésie, humour british
10/05/2009
"On a nulle part. On a rien."
Dans un mois, Todd aura treize ans. Dans un mois, il sera un homme. Il vit à Prentissville, unique ville du Nouveau Monde, un monde tout bruissant des pensées des êtres vivants, un monde sans femmes.Mais une découverte dans les marais va précipiter Todd dans une course effrénée pour sauver sa vie ...
Roman initiatique, SF mâtinée de western, La voix du couteau n'avait a priori rien pour me plaire. Et pourtant, cet anti-héros, parfois agaçant, cet adolescent qui aimerait juste "que ce monde ait un sens , de temps en temps, si ce n'est pas trop demander..." a su m'embarquer dans ses aventures, dans cet univers où les femmes ont un statut si particulier, où la violence est érigée en mode de vie, où la manipulation règne en maître, où la religion a été pervertie, mais un monde aussi où subsistent malgré tout des ilôts d'amitié et de solidarité.
Si le récit, rempli de péripéties, a su me tenir en haleine, j'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont l'auteur rend compte de la manière si particulière de communiquer des habitants de cette planète qui perçoivent de manière continue le flot de pensées des êtres vivants qui les entourent, ce Bruit, comment ils y font face, comment ils s'en servent ...
L'orthographe, la syntaxe fautives du héros accentuent l'aspect mal dégrossi de l'adolescent qui, certes pêche du point de vue scolaire, mais a plus d'un tour dans son sac pour se tirer d'affaire, ce qui ne peut que plaire aux adolescents à qui est destiné ce livre.
Un vraie découverte donc mais une légère frustration:devoir attendre la parution des deux prochains tomes!:)
La voix du couteau, Patrick Ness, gallimard jeunesse, 441 pages palpitantes. (à partir de 13 ans)
L'avis de Fashion.
Celui de Lael
Ps: Ferdi l'a commencé avec beaucoup d'intérêt. Affaire à suivre:)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : la voix du couteau, patrick ness, sf, western, homme femmemode d'emploi, roman pour adolescents
09/05/2009
"En son fort intérieur , l'esprit ne demande qu'à être trompé."
Alternant le récit de captivité d'un otage américain au Liban, et celui de la construction d'une caverne virtuelle qui veut créer l'illusion par l'immersion dans des images et des sons, L'ombre en fuite interroge notre rapport à la réalité, confronte les illusions qui nous entourent.
Livre, ordinateur, chacun à leur façon sont utilisés par l'homme pour créer de l'illusion et pour Richard Powers un livre est "un monde fabriqué, astucieux" auquel l'otage se raccroche pour ne pas sombrer définitivement dans la folie ; d'un autre côté, "Grâce au logiciel, la chose et sa description ne font plus qu'une . Si tu peux apprendre à dire un objet, tu peux en quelque sorte le fabriquer à même la syntaxe."
La manière dont s'effectue la "rencontre" des deux univers évoqués, celui des fondus d'informatique, au jargon souvent impénétrable pour la profane que je suis et celui de l'otage, beaucoup plus parlant et émouvant, m'a complètement dépassée. J'aime souvent être déroutée mais pour ma première lecture de Richard Powers j'avoue qu'il m'a fallu du temps pour me laisser embarquer dans cet univers virtuel de la caverne. Le personnage d'Adie, cette artiste qui a renié son talent artistique, a cependant su me toucher, elle apporte en effet un soupçon de fraîcheur en jouant le rôle du Candide qui se prend finalement au jeu...
Beaucoup de virtuosité mais une virtuosité qui trop souvent étourdit le lecteur et le laisse un peu désemparé.
L'ombre en fuite, Richard Powers, le cherche-midi éditeur.
L'avis de Cuné.
Celui de d'Amanda .Keisha , Leiloona ,
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : richard powers, l'ombre en fuite
05/05/2009
"L'essentiel était l'authenticité."
La mort de Peter Hansome va causer bien de la peine : à sa femme, à sa maîtresse et au bel iranien venu se réfugier chez la veuve officielle, Bridget.
Traité à la française ce point de départ donnerait au mieux un vaudeville sautillant, au pire une gaudriole grasse. A l'anglaise , cela nous donne un roman explorant toutes les combinaisons du chiffre trois, roman plein d'humour et de surprises où l'on rencontrera un ramoneur amateur de poésie, un spectre revenu discuter avec sa veuve, un artiste bourru, un pasteur lubrique et une voisine pleine de ressources.
Et si vous revez d'un bon crêpage de chignon entre l'a veuve et la maîtresse, passez votre chemin car "la simplicité constituait l'un des traits saillants de sa personnalité [il s'agit de Bridget], au point que certains la jugeaient brutale."
Au fil du roman, les couples se font et se défont, en combinaisons pas si improbables que cela, comme les pièces d'un kaléidoscope. Mon seul regret ? Que mon personnage préféré ne trouve pas la sérénité dans les bras de celui qu'elle aime...
Trois et caetera, Salley Vickers, Jean-Claude Lattès 2003, 348 pages pétillantes
Du même auteur : c'est ici !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : trois et caetera, salley vickers, humour anglais, apparences, trois et plus si affintés