Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/02/2007

PATCHWORK

52 ou la secondes vie , ce sont 52 textes,  un par semaine, pour composer le roman qui veut dire  l'imbrication du politique et du personnel.
52 aussi, dixit l'auteure, Geneviève Brisac, pour évoquer le passage à la seconde moitié de la vie....
Je suis restée perplexe face à ces textes car, bizarrement, alors que je n'ai jamais ressenti le sentiment de "rester sur ma  faim" dans un recueil de nouvelles, tel a été le cas ici. la srtucture m'a  paru trop lâche, les personnages récurrents, aux noms très évocateurs (Ivraie, Polder...) ne suffisant pas à créer ces liens.  Le conte de fées m'a agacée ainsi que l'expression  "Alos cinco de las tarde" qui revient comme un tic de langage.
J'ai par contre beaucoup apprécié un texte déja paru dans "Elle" et que l'on peut lire ici ,ainsi que celui mettant en scène ces enfants adultes responsables qui veulent prendre en charge et "cadrer" leurs trop fantasques parents.9782879293783
Invoquer les grandes Aînées (V. Woolf, M. Duras),  posséder un style à la fois élégant et charnel  ne suffit pas toujours à charmer les lecteurs. Mais peut être avais-je trop attendu ce roman de G. Brisac...

La critique , plus enthousiaste, de Clarabel.

15/02/2007

"Le vert paradis des amours enfantines..."

Eté 1964, Mohamed, 12  ans bientôt, va pour la première fois dans la famille du frère de son père, dans le Nord de la France. Chez l'oncle, marié à une française "de souche", tous les enfants portent un prénom français et Mohamed deviendra donc provisoirement "Alphonse".
Il ne fait évidemment pas bon porter un prénom arabe en France quelques années après ce qui n'est pas encore appelé officiellement la guerre d'Algérie. Il ne fait pas bon non plus être juif ou étranger en général et le petit garçon joue le  rôle  d'électron libre qui va chambouler la petite communauté...9782266163422
Son anniversaire (hilarant !) sera le  sommet de cette tragi-comédie.
40 ans plus tard, "Alphonse" jouera un peu au chat et à la souris avec cette cousine , pas  si gentille que ça autrefois...
Ce va-et-vient entre l'enfance et l'âge adulte est à la fois drôle et émouvant , on se souvient longtemps  de  ces personnages tendres et cruels.

14/02/2007

Démontage d'un mariage

Le roman polyphonique de  Blandine Le Callet, Une pièce montée , décortique "le plus beau jour de la vie " de Florence, jeune avocate éprise de perfection et qui, de prime abord, apparaît peu sympathique.
Différents narrateursvont, chacun leur tour, nous raconter un épisode de  ce mariage et nous en proposer leur vision.372431
Le premier témoignage, la petite fille d'honneur et ses parents qui se disputent, m'a fait baîller, tant ce récit était convenu. Le prêtre qui âcle la messe parce qu'en proie au doute est un peu plus intéressant déjà. mais c'est à partir de Marie, le "mouton noir" de cette famille bourgeoise que le jeu de massacre commence vraiment et que le récit prend  son rythme.
Les apparences se fendillent et l'émotion apparaît enfin.
Ce thème du mariage révélateur paroxystique des relations entre les couples présents et des relations familales en général a déjà souvent été utilisé en littérature ou au cinéma mais l'auteure a su le traiter d'une manière agréable.
Ps: ce roman est paru chez France Loisirs et sera en poche en avril...

12/02/2007

Ah, les vaches !

Meilleur vacher d'un petit coin d'Auvergen, le Bricou a laissé périr deux vaches . Sa réputation, croit-il va en souffrir et lui aussi par la même occasion car, dès lors il se met martel en tête .Persuadé que tout le monde le dénigre, par son comportement même, il va susciter l'étonnement puis l'incompréhension et l'histoire risque  de tourner au tragique...9782912667328
A travers cette galerie de paysans auvergnats, j'ai retrouvé un peu l'univers de Maupassant mais avec une langue beaucoup plus savoureuse et un humour bon enfant (ah, ce vieil homme à qui on vole ses trous !). André Vers ne toise pas ses personnages, il les accompagne dans leur parcours.
Comme le souligne le préfacier, Philippe Claudel, Bricout, cela pourrait être chacun  d'entre nous quand nous interprétons "de travers" un geste ou une parole et que nous croyons que le monde entier nous en veut...images
Ce roman est aussi un bel objet "Achevé de réimprimer par Plein Chant à Bassac (Charente) un matin de juin 2006, pour tous ceux qui sauront être touchés par le Bricou".  Dont acte.

La critique de Cuné.

09/02/2007

Neige et lumière

André Bucher, dans son roman Déneiger le ciel ,nous conte l'histoire d'un veuf d'une soixantaine d'années, David, qui jusqu'à présent déneigeait les routes de son village mais qu'une panne de tracteur va contraindre à l'immobilité.9782848050508
Presque rien donc mais c'est là que tout commence car, la neige bloquant tout, David va partir à pied à la rencontre d'êtres chers ou encore  inconnus mais dont il se sent responsable. Ces kilomètres ,dans un paysage empêtré et où chaque geste peut tout faire basculer de  manière irrémédiable, vont lui faire prendre conscience   que : " Pour la première fois de sa vie, il ressentait à leur  paroxysme l'importance et la réalité de tous ses êtres  chers".
L'écriture est à  la fois poétique et précise , rythmée par des allusions musicales et l'on suit avec bonheur cet homme singulier qui ,à sa manière, prend soin de tous, humains et animaux, présents et disparus.


La critique de Cuné à qui j'adresse un merci tout particulier !

05/02/2007

Régalons-nous !

Le titre du roman d'Agnès Desarthe, Mangez-moi, fait référence à l'injonction figurant sur un gâteau dans Alice au pays des merveilles, gâteau qui fait changer de taille l'héroïne de L. Carroll.
Comme Alice, Myriam n'arrive pas à trouver la bonne taille pour s'adapter aux situations et elle affirme "...je ne suis pas à la mesure de ce que j'entreprends". 2879295319
Si elle décide d'ouvrir un restaurant, ce n'est pas une success story  qui nous est ici racontée mais l'histoire heurtée et émouvante d 'une femme à la reconquête d'elle même.
Comme la  Betty de Simenon, Myriam a été mise au ban de la société par sa famille. Petit à petit se reconstitue le passé de celle qui refuse la réussite et a une conception bien particulière de l'endroit qu'elle ne réussit pas à appeler "restaurant" et qui symboliquement s'appelle "Chez moi".
La sensualité de la langue s'oppose aux aspects brouillons et maladroits de l'héroïne qui ne cesse de se blesser avant de parvenir à maîtriser ses gestes et son univers, de se réajuster au monde.
Un très beau roman donc dont beaucoup de blogs ont déjà parlé (en bien !) et un merci tout particulier à Clarabel.

31/01/2007

La grande sirène

Vient de sortir en poche (5 euros, tout rond) un livre très mince mais qui, j'en suis sûre, restera longtemps à mijoter dans nos cerveaux: Le musée de la sirène de Cypora Petitjean-Cerf.2757801201
La narratrice vole un jour dans l'aquarium d'un restaurant chinois une sirène. A partir de là, par petites touches d'abord ,puis du tout au tout, , la vie de la jeune Annabelle va être bouleversée . En effet, cette sirène, qui emprunte certains traits à celles évoquées dans L'odyssée ou à celle du conte d'Andersen, va vite s'adapter à sa nouvelle existence, se révélant parfois féroce mais jamais affectueuse.La jeune femme va passer par différentes phases, timidité, repli maladif sur soi puis ouverture aux autres , la sirène jouant à chaque fois le rôle de catalyseur, mais de manière discrète.
Je suis entrée d'emblée dans cette histoire et dans cette écriture précise et lumineuse. On peut envisager ce roman comme une fable, libre à chacun d'envisager la sirène comme une métaphore de ce qu'il voudra , mais sous une apparence légère, ce roman laisse une empreinte durable...

La critique de Clarabel

22/01/2007

la vieille dame pas si digne que cela

En refermant le roman de Michel Arrivé, Une très vieille petite fille, j'ai repensé à ce qu'une de mes amies du yoga nous avait dit tout à l'heure: "On est adulte quand on ne recherche plus l'approbation des autres", citation de Jacques Salomé .9782876734470
Hé bien c'est exactement ça, la très vieille dame qu'est Geneviève recherche l'immortalité mais elle se retrouve coincée entre l'obeissance à deux consignes contradictoires : écrire chaque jour, comme son défunt père le lui avait enjoint ou désécrire comme le lui conseille fortement sa professeure de graphologie et d'astrologie transcendantale.
Finalement , elle obéit à sa professeure et commence à détruire partiellement ou pas ses journaux. C'est pour nous l'occasion de revenir sur  le passé de Geneviève et de la découvrir fille obéissante mais peut être pas si soumise que cela...Mais bon, les apparences sont sauves et l'on glisse avec légèreté sur les passages les plus amoraux.
Manipulée par son entourage mais elle aussi manipulatrice, Geneviève va finalement secouer le joug et peut être devenir adulte ...
Ce roman est étrange, rien n'est dit clairement , tout est suggéré par petites touches et l'on se prend à s'attacher à cette vieille dame en apparence si soumise..

La critique de Cuné

05/01/2007

Ames sensibles, ne pas s'abstenir !

Le premier roman de Barbara Constantine (la fille de celui qui chantait "Cigarettes et ouisky et p'tites pépées") débute en nous faisant le coup du grand-père bourru mais au coeur d'or. Mouais...Heureusement y le chat Bastos que le vieux veut allumer d'où le titre :Allumer le chat, (mais rassurons tout de suite les mérotes à chats, il n' y parviendra  pas), Bastos donc qui commente l'action et accessoirement est un fan des films de Mocky. Vous suivez toujours ? Vaut mieux parce qu'àprès l'action s'emballe, ça fonce à toute allure, les péripéties se carambolent , l'auteure en profite pour zigouiller au passage tous les gros cons (je me lâche mais c'est parce que je suis contaminée par le style du bouquin: "rustique et sauvage", comme les recettes de Marie Rose (Salade de vers.Très léger , pour les appétits d'oiseau". )9782702137567
Ce bouquin ne fait pas dans la dentelle, le style oralisé est parfois lourd à digérer mais on sent une véritable jubilation de l 'auteur qui, mine de rien, effleure au passage des thèmes graves: la maternité, les  relations entre parents et enfants...Elle dynamite les faux-semblants (ah la scène où les parents d'un gros con font exploser des tonnes d'hypocrisie !), on sort de là ébouriffé, sonné mais souriant !

La critique de Cuné (nettement moins souriante ! )

08/12/2006

Quint, le prolifique

Michel Quint avait écrit beaucoup de romans policiers avant de connaître le succès avec ses Effroyables jardins , adapté ensuite au cinéma. Depuis, le démon de l'écriture ne semble pas le lâcher et mine de rien, il vide nos porte-monnaie ...
Comme souvent dans Corps de ballet , l'action se déroule à Lille, ce qui est bien confortable quand on habite la région, pour se représenter les lieux mais ici, même les lecteurs non Ch'tis pourront évoluer dans le décor sans souci, gâce aux très belles photographies de Cyrilel Derouineau qui ont donné naissance au texte . En effet, inversant la proposition des éditions Estuaire, Quint est parti des photos pour bâtir son histoire.
Le personnage central, maria,  est une ancienne ballerine au corps trop voluptueux et qui, devenue femme de ménage , évolue dans le vieux lLille entre ses différents patrons et ses amis. Tout ce petit monde pittoresque va bientôt voler en éclats car un professeur d'histoire trop curieux et amoureux va vouloir percer le secret de Maria... Des danses macabres vont réapparaître et briser ce bel ordonnancement .9782874430176
Comme le dit un des personnages, "Pour être humain, il faut supporter l'inhumain"...Même si Quint convoque des épisodes extrêmement inhumains justement de l'Histoire qui vont se rejoindre par l'intermédiaire de Maria, ce qui ressort de ce roman c'est précisément  la très grande humanité de ce texte que j'ai lu d'une traite, tant j'ai été emportée par le style vivant et charnel de Quint.

Ps: la critique de Clarabel