Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/02/2008

"Tout était made in Vian."

Louis et Elsa forment un « bébé-couple » qui se connaît depuis 5 ans déjà et « C’est long cinq ans, à vingt ».410ReRoE4rL

Habituée par ses parents trotskystes à manier les mots, Elsa ne supporte plus les silences de Louis. Pour mieux nier l’évidence et/ou ou tenter de le garder, La jeune femme se lance à corps et cœur perdu dans une histoire d’amour avec…Boris Vian. Boris Vian dont elle range la bibliothèque et qui lui apparaît à plusieurs reprises…

Premier roman de la jeune Lou Delachair, Boris Vian et moi fourmille d’invention langagière et d’énergie. Le monde des parents est traité à la kalachnikof , « Et je songeais que les vieux couples finissent toujours par communiquer par porosité, comme les jeans les jours de pluie, quand l’eau monte jusqu’au genou » mais aussi avec beaucoup de tendresse.

Malgré quelques longueurs et scories d’écriture (quelques clichés côtoient de superbes images), on suit le sourire au lèvres, les péripéties de ces amours (débutantes) qui, on le sait bien, « finissent mal, en général . »Lou Delachair se crée un univers poétique et dynamique et pas besoin d’être une groupie de l’auteur de « L’écume des jours » pour apprécier ce très joli premier roman destiné aux ados. Un talent à suivre.

29/01/2008

Livre à part

Catherine Ternynck, dans sontrès beau texte,Chambre à part, nous convie à une mise en mots de sa pratique de psychanalyste. Nul discours théorique, nul voyeurisme mais une écriture au plus près du ressenti, des émotions.
Dès la montée de l'escalier, dès l'entrée dans la Chambre, cette Chambre, si vivante , si réceptive et si bien transcrite par la  plume de l'auteure, le dialogue s'engage.Nécessité pourtant pour l'analyste de se tourner parfois, pour une respiration, vers l'extérieur: un mystérieux chat blanc qui passe, voire accompagne les visiteurs ou plus le souvent l'Arbre qui est "au dehors, le tiers sans lequel dans la Chambre, il  n'y aurait pas d'échange, de rencontre possible."
Le lecteur glane au fur et à mesure des réflexions dans ces fragments comme  autant de lumignons susceptibles d'éclairer son chemin :  "On ne peut imaginer le  nombre de  gens qui vivent mal logés en eux-mêmes.  certains n'ont pas su prendre  soin du lieu. D'autres n'ont jamais imaginé qu'on pouvait être bien chez soi et se sont accomodés.  Il faut dire que la tolérance des hommes aux espaces insalubres est extrême, déconcertante.".Ou bien encore: "Le monde irait-il mieux si l'on renonçait à vouloir le faire parler? Si l'on acceptait, de temps en temps, de le prendre dans ses bras et de le bercer en silence? ".Et c'est ce que chacun des visiteurs vient peut être chercher dans la Chambre...
Une écriture charnelle et puissante à laquelle on ne peut rester indifférent. Une très belle rencontre.

  Catherine Ternynck - Chambre à part (dans le cabinet du psychiatre)
  Ed. Desclée de Brouwer "Littérature ouverte"
  Déjà vendu dans le Nord-Pas-de-Calais, sortie nationale en Mars 2008

Merci à Cuné pour cette découverte qui va m'accompagner longtemps.

21/01/2008

Du rififi dans le monde de l'art.

Voilà ce que c'est que d'avoir beaucoup aimé un roman d'un auteur : on risque la déception au suivant ! Toiles de maître, d'Hannelore Cayre, dont j'avais adoré Ground XO ne m'a pas  autant convaincue. 41P00TQ8KJL
J'ai deviné très vite quel problème historique était sous-jacent, les personnages m'ont semblé manquer de relief,  bref, je n'aurais pas dû commencer par le dernier roman en date (bien meilleur à mon avis) mais respecter l'ordre de parution, j'aurais alors pu écrire que l'écriteure d'Hannelore Cayre allait en se  bonifiant ,( comme le cognac ? )

18/01/2008

Brumes

Si Cruelles natures se donne d'abord des allures buccoliques avec son personnage d'écologue,jadis renommé, qui se balade dans la Brenne, consignant soigneusement les cadavres d'animaux qu'il rencontre en chemin, le lecteur qui se sera déjà frotté à l'univers de Pascal Dessaint sait bien que cette atmosphère brumeuse ne peut recéler que de noirs desseins...51enkbrz9BL
En contrepoint, les paysages du Nord et quelques habitants de la région de Dunkerque, trois jeunes dont on devine rapidement qu'ils  ne se contenteront pas de voyager par procuration avec les pigeons voyageurs, trois jeunes qui vont partir en vrille ...
Tout l'art du romancier sera d'arriver à croiser ces destins que tout semble éloigner et à semer mine de rien des indices destinés à nous montrer que tout n'est pas forcément comme nous le croyons car si "Après quelques instant de discussion et parfois même d'un seul regard, il semble qu'on est en mesure de tout percevoir de certains hommes et qu'il n'y a pas  grand  chose  à espérer sous la surface.  Pour d'autres, en revanche, tout se situe en profondeur. ceux-là ne se dévoilent jamais totalement et obligent à l'effort."
Fourmillant de noms d'oiseaux et de plantes, ce roman donne l'irrésistible envie de partir se promener dans la région évoquée mais l'auteur signale dans sa postface  qu'il est resté "vontairement vague afin de préserver la tranquillité des hommes et des animaux".
Avec un seule  tortue et une voiture, Dessaint arrive à créer un suspense tellement insoutenable que je n'ai pas résisté; je suis allée directement à la fin du livre pour voir si  l'animal s'en sortait !
Seule restriction :un passage scatologique dont je cherche encore l'utilité...

le site de l'auteur, originaire du Nord et on se demande pourquoi, installé à Toulouse ...

16/01/2008

Maison pleine de charme cherche acquéreur

Quatre personnages en quête de maison.  Quatre personnages en quête d'une place dans le monde, un endroit où se retirer, un endroit où se sentir enfin soi même...417QnUOqV7L
Pour certains cette quête se trompe d'objet, ce  n'est pas une maison qu'ils cherchent vraiment mais un nouveau souffle à leur vie. Pour d'autres,cette maison sera le révélateur que tout ne va pas bien dans leur existence.Pour un troisième personnage enfin, cette maison n'était qu'un chiffon agité pour détourner l'attention mais , les charmes du Vexin sont puissants ! L'actuel propriétaire de la maison, qui croit manipuler les uns et les autres, les rudoyant et les charmant tour à tour , se trouvera peut être lui aussi mis à nu par cette maison  qu'il ne connaît pas vraiment...
Deux hommes, deux femmes à des moments charnières de leur existence queAgnès marietta sait rendre attachants même si j'aitrouvé que les persannages masculins étaient mieux croqués, peut être parce que moins encombrés de monologues intérieurs que ceux de l'écrivaine ,"mauvaise-mère", "mauvaise-fille" ou de la femme parfaite qui se rend compte soudain qu'elle est en train de passer à  côté de sa vie .Alléger un peu leurs pensées aurait donné davantage de rythme peut être à l'ensemble.
Il n'en reste pas moins que j'ai passé un très joli moment avec les personnages de N'attendez pas  trop longtemps.


L'avis de Clarabel

30/12/2007

Pour les fans de...

Marie Desplechin  avec "Copie double" et Malika  Ferdjoukh avec "Le  mystère de Greenwood" sont toutes les deux dans le "Je bouquine"-premier magazine de lecture pour les ados- de Janvier.couvjb_287
Si je ne suis pas trop rentrée dans le roman de  Desplechin, histoire d'une fille qui en imite en tout une autre, pas assez creusée à mon avis, j'ai savouré le récit à la limite du fantastique de Malika Ferdjouhk.
Si vous aimez les histoires se déroulant dans la lande anglaise, pleines de mystères etde brumes, précipitez-vous chez votre  marchand de journaux !

26/12/2007

Faits d'hiver # 3

Mc Cash n'aime pas Noël. Mc Cash n'aime pas grand monde d'ailleurs, sauf le leader du groupe Clash et en particulier La jambe gauche de Joe Strummer.
Même s'il vient de donner sa démission de la police,se laisse pourrir sur pied et envisage de passer de l'autre côté,un courrier providentiel vient lui apprendre qu'il est père d'une petite fille.Cela le met plutôt en rogne mais la curiosité est la plus forte et le voilà parti en Bretagne pour si ce n'est rencontrer mais du moins apercevoir sa fille."Une orpheline retrouve miraculeusement son père, ancien activiste expulsé d'Irlande et devenu inspecteur de police pour se racheter un avenir affectif en toc massif,mais  comble de malchance, le père,gangrené jusqu'à la moelle, préfère se tirer une balle dans l'oeil !"Voilà comment le personnage principal ironise sur la situation.9782070320141
Mais MCCash le borgne trouve toujours le moyen de se fourrer dans les ennuis et les cadavres pleuvent bientôt autour de lui...
L'intrigue est plutôt paresseuse, on se doute bien que le père bougon en diable va finir par se laisser attendrir par sa fille mais c'est surtout le style de Caryl  Férey qui donne tout son punch au roman , "Le contenu des dossiers s'avérant aussi trépidant que la vie d'un gravier..." , ainsi que les personnages,que ce soit ce ronchon de Mc Cabe ou l'assistante sociale pas piquée des vers qu'il rencontre sur son chemin. Le tout scandé par des titres de Clash qui donnent leur nom aux chapitres , "Rock the Casbah", nous valant un petit détour au Maroc, où Mc Cab , fidèle à lui même, s'étonne que les gens dans la rue lui sourient : "Mc Cabe s'était même demandé un moment s'il n'était pas suivi par une espèce de clown à la con, mais il finit par s'y faire".
Je vous souhaite plein de sourires dans la rue...

21/12/2007

Un effondrement

Ecrire sur la dépression ,c'est écrire sur le fil du rasoir : ne pas tomber dans l'auto-apitoiement tout en arrivant  à faire partager aux lecteurs ce que l'on a vécu (je doute qu'on puisse écrire sur ce thème sans l'avoir approché au plus près).11jn5iRbqDL
Ghislaine Dunant ,en évitant le second écueil typique , "Regardez comme je suis plus fort(e)maintenant",n'exhibe pas cet effondrement comme d'aucuns leur douleur. Elle y revient, presque de manière clinique, presque comme si elle parlait d'une autre et cette autre c'est elle même, mais il y a longtemps déjà...
On frémit, en lisant que dans les années 70 on pratiquait encore en france les électro-chocs,on a envie de secouer ses soignants qui ne parlent pas ou presquepas aux malades, qui n'expliquent rien du traitement subi par les patients.
Une écriture qui, parfois,  m'a rappelé celle de Duras. Une écriture au plus près de cet engourdissement provoqué par les médicaments, une recherche mais "Comment pouvais-je dire au médecin que j'avais perdu quelque chose, il me manquait quelque chose pour faire tout ça et je ne savais pas ce que c'était? ".
Un livre qui nous entraîne avec lui et que je n'ai pas su lire d'une traite, éprouvant le besoin de "bouffées d'oxygène". Une écriture très belle  comme assourdie.

L'avis de Cuné que je remercie encore pour cet envoi.

19/12/2007

"les enfants sont formidables"J.martin

Pour une fois,  Christophe n'est pas parti en vacances en famille. Au fil des lettres que lui envoie son petit frère , nous découvrirons, en creux,  les raisons de cet exil involontaire.
Portrait épistolaire à une seule voix, Les lettres de mon petit frère aborde avec délicatesse un sujet encore délicat : "A mon avis, la  faute grave, c'est quand cette idiote de Sylvie est allée lui raconter qu'elle vous avait vus, toi et Florian , en train de vous embrasser sur la bouche." Et d'ajouter"Bon,  Si on n'a plus le droit d'embrasser ses copains où  on veut autant aller en prison tout de suite."  réaction plus naturelle  et rafraîchissante, y a pas.41CD6ZKZPSL
En attendant, les vacances sans Christophe tournent au fiasco : maman rate ses coquillettes, papa fait chavirer le  bâteau car il ne sait pas  naviguer sans son fils  aîné,  sans compter le  estivants qui détruisent le mur séparant la plage de la maison louée et qui engagent une lutte sans merci contre les parents, bien décidés à défendre leur territoire,  fût-ce au prix d'ordures qui remplissent le jardin.  Chacun interprétera comme bon lui semble ces symboles...
Les parents et les enfants somatisent à qui mieux mieux et surtout cet exil forcé empêche Christophe de tenir sa promesse: être là  quand son petit frère tombe amoureux...
Heureusement , tout rentrera dans l'ordre,(demanière un peu trop iédéalisée mais bon ) et chacun retrouvera la sérénité.
Un petit livre (par la taille ), tout en sensibilité et qui montre que souvent les enfants sont plus tolérants que les adultes... Un gros coup  de coeur !

L'avis de In cold blog

18/12/2007

Le cognac, ça rap !

Prenez un avocat, Christophe Leibowitz,  exerçant depuis bientôt 20 ans, un peu (désab)usé, mais, au fond, aimant follement la faune bigarrée qu'il côtoie et défend. Son humour vachard n'épargne personne ,y compris lui même.21d3KB78LkL
Trop souvent imbibé, il doit se soumettre à une mise à l'épreuve et trouve bien évidemment un moyen original de "contourner" la thérapie : l'envoi de missives à son thérapeute, missives déjantées où  se donnent à lire  autant des fantasmes "fabriqués" pour plaire au psy que ses idées les plus folles.
Le destin, bon prince, vient mettre du piquant dans sa morne existence de défenseur de petits dealers en le faisant hériter... d'une marque de cognac! Aussitôt son imagination s'emballe :  il veut unir l'univers traditionnel  du cognac charentais et celui blingueballant des rapeurs-dealers. Usant de ses " relations",  il trouve bientôt un rapeur doué qui lui écrit aussitôt un texte prônant cyniquement l'accession à la richesse par le deal et par la même occasion vantant le cognac de Leibowitz rebaptisé Ground XO. Et là, la machine s'emballe...
L'auteure,Hannelore Cayre, elle même avocate, possède un style  très visuel et qui fait mouche. Le récit avance tambour battant mais se termine un peu brusquement, seule  restriction que j'émettrai concernant ce roman que j'ai dévoré d'une traite, le sourire aux lèvres.
Ce roman étant le troisième d'une série mettant en scène le  joyeusement cynique Leibowitz, il ne me reste plus qu'à dévorer les précédents ! (déjà sur ma PAL Toiles de maître)
De quoi passer un bon moment.