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12/08/2008

"On va inviter la lumière"

Tristan « petit soleil en raccourci de l’histoire, enfant perdu, arrêté, bientôt âgé de dix-neuf ans, il paraît-devenu adulte. Longtemps les gens ont pensé, ma tête à couper, que j’étais un peu simple ou alors juste, un peu mal garé, oui, à la suite d’un choc traumatique. » Ce choc, c’est l’assassinat de sa mère par deux repris de justice , sous ses yeux de petit garçon de six ans. Tristan va se reconstruire peu à peu, grâce aux mots qu’il malaxe,(souvent avec humour, infusant ainsi un peu de légèreté à  un univers qui pourrait devenir oppressant : "Mon père a refusé les  cons et doléances") grâce à l’amitié de deux oiseaux et à celle de son « père-grand de rechange » , Germain. Son père, lui, se réfugie dans l’alcool. Dans un sursaut de vie, cependant , cet homme ouvrira Le cabaret des oiseaux-qui donne son titre au livre- et ce sera comme un pied -de -nez au malheur qui semble s’acharner sur cette famille. 410GVE9D6DL
En commençant ce roman, j’avais l’impression de lire un récit se déroulant au XIXème siècle, tant les faits se déroulent dans un univers hors du temps, loin du monde moderne. Là les saisons sont rudes (on retrouve la présence de la neige, même si elle joue un rôle nettement moins important que dans Déneiger le ciel , du même auteur). Les saisons sont associées à la vie intime du narrateur : « L’hiver, si j’y repense, représente une partie de moi, de ma vie lente. ». En effet, l’enfant , afin de tenir le monde à distance, pour mieux le comprendre , ou le supporter, éprouve ce besoin de se figer soudain. Il est « un acrobate, sans balancier » et il écrit « pour ne pas tomber. Pour rester vivant. », toujours les mots lui serviront de viatique.
Un style superbe au service d’un récit envoûtant. On entre avec un bonheur sans pareil et on se love dans l’univers si particulier et si puissant d ‘André Bucher.

10/08/2008

Dys et dys et compagnie

Ferdinand, dit "Bob" connaît ce qu'en termes techniques on appelle des troubles d'apprentissage, il a sa  propre logique et s'emmêle allègrement les pinceaux avec un enthousiasme qui ne peut qu'ulcérer sa maîtresse d'école ... Il jongle  avec les mots, interprétant à sa façon les expressions imagées ce qui   pimente d'une pointe d'humour le quotidien de sa maman qui  parfois , comme lui, en a Gros sur la tomate.41FOzNiKKbL
Le récit est rédigé du point de vue de Ferdinand et de sa mère, mais en creux se révèle  l'interprétation que fait le corps enseignant du comportement de l'enfant.
En refermant ce tout petit livre, j'ai poussé un énorme soupir devant les progrès qu'il reste à faire en matière d'information concernant tous ces troubles d'apprentissage. Cela évolue , bien  sûr mais encore trop lentement .
Un livre rempli de sensibilité que chaque enseignant devrait lire pour comprendre que" non, il ne le fait pas exprès !".

Merci à Laure et Cuné pour cette découverte.

18/07/2008

jeu de massacre

L'Oncle est le  raté de la famille-paraît que chaque famille a le sien-tant du point de vue affectif que professionnel. Divorcé d'une polonaise, il enchaîne les boulots improbables , ce qui donne lieu à une série de descriptions satiriques  de l' Entreprise, de l'édition,de l'armée, sans oublier un hilarant cours de l'Institut5163KCJRDEL Universitaire de Formation des Maîtres,schémas à l'appui, car bien sûr l'Oncle deviendra enseignant.
L'alcool, les femmes  demeurent ses meilleurs amis/ennemis, les psychiatres en prennent pour leur grade mais  c'est surtout sur la famille et les mères de famille que  le narrateur  de Mammifères tire  à boulets rouges dans une réjouissant jeu de massacre.
Pierre Mérot enchaîne les morceaux de bravoure  et livre un portrait drôle et féroce de notre époque. A lire quand on a  le moral dans les tongs, comme dit Val !

14/07/2008

Je vous le fais "ancien combattant" de l'écriture.

Couvert de prix et de louanges, doté d'une construction "diabolique", Garden of love de  Marcus Malte m'a, dans un premier temps mise mal à l'aise par son incipit (début) où la violence des hommes semble toujours sur le point de  l'emporter sur la seule et unique femme qui les tient en respect par la force de son regard.51tA_PzIBlL
J'ai  certes admiré la construction du roman, mise en abîme, jeux  de miroirs etc mais tout cela m'a semblé bien artificiel. Quant aux personnages, j'en ai soupé des flics à la dérive, pour qui la frontière entre flic et voyou est de plus en plus floue, le tout avec une  bonne dose  d'auto-complaisance  dans la déchéance.
Alors, non, désolée, j'ai eu beau retourner le problème dans tous les sens, vouloir sauver quelque chose de cette lecture, mais rien, aucun passage, aucune phrase n'a retenu mon attention.

Merci à  Amanda pour le prêt.

L'avis de  Florinette qui vous mènera  chez beaucoup  de ceux qui ont aimé.

11/07/2008

"Sous le signe de la nature"

Envie d'une petite balade à Toulouse? alors suivons les traces Félix Dutrey , un flic pas comme les autres , tour à tour sombre et plein d'humour, entouré par une belle bande de frappadingues qui pratiquent leur métier avec une once  de dérision pour ne pas se laisser bouffer par la cruauté d'un monde où on peut tuer à cause d'un pot de moutarde, un monde où les animaux et les plantes ont de moins en moins de place.519MY7M9DHL
Le cycle de Félix Dutrey est en effet placé par Pascal Dessaint sous le signe  de la nature car l'auteur est très concerné  par les problèmes environnementaux. Très présents dans le  roman polyphonique Mourir n'est pas la pire des choses, ils le sont un peu moins dans les deux  suivants :Loin des humains, au rythme plus lent mais qui creuse510QnB_0hgL davantage la psychologie des personnages et les liens qui les lient. On les retrouve enfin dans Tu ne verras plus où la mort d'un taxidermiste nous entraînera dans un drôle  d'univers où  l'on trouve des poissons sous les jupes des touristes.
Dessaint évoque également au passage les dégâts causés par la catastrophe AZF car à se  préoccuper des problèmes de la nature on ne peut pour autant pas faire abstraction de ceux des hommes, leur destin étant liés.
Une  belle promenade en compagnie  d'un petit Paul mangeur de fleurs.516W4_b93JL

le site de l'auteur

Cruelles natures c'est

09/07/2008

Des maisons et des secrets

Sur la côte normande, des maisons menacées par la mer, des secrets qui se  révèlent de manière51w_YOLCUzL impressionniste, des morts qui jalonnent l'histoire, tout cela forme la  trame du roman au titre ironique de Julie Wolkenstein, Happy End, placé sous l'égide de Virginia Woolf (et de sa promenade au phare ? ).
Roman polyphonique à l'écriture très belle , où j'ai trouvé des pépites mais où je me suis aussi un peu perdue dans le dédale des histoires...Peut être n'étais-je pas suffisamment attentive.

L'avis de Mous qui m'avait donné envie de lire ce roman (j'ai flashé sur le même passage qu'elle)

L'avis de  Laure et Clarabel

08/07/2008

Bienvenue à Cons-sur-Lombe !

Ah, Cons-sur-Lombe, riante petite ville dotée d'un maire soucieux du bien-être  de ses administrés et mené  par le bout du nez par une épouse qui pâlit et saigne à volonté et dont la seule rivale (littéraire) est la Dame aux Camélias. Cons-sur-Lombe qui possède "ses" pauvres, les Capouilles, couple crasseux (pour mieux protéger ses secrets )et dont la population toute entière va vouloir faire le bonheur en leur fournissant La belle maison...51atgXh09zL
J'ai bien ri à ses  descriptions de personnages qu'on croirait échappés de la pièce de  Jules Romains, Knock,dont l'hystérie se retrouve dans le style de Franz Bartelt qui manie avec humour le style ampoulé de certains édiles et laisse  gambader en toute liberté les  énumérations, gradations (termes  d'intensité croissante) et autres hyperboles (exagérations volontaires), baudruches gonflées  de toute la vanité de ces  bien-pensants qui veulent se donner le spectacle de  leur propre vertu. En contre-point, le secret des Capouilles prend toute sa  valeur et sa gravité. Une petite merveille! Et je vais de  ce pas poursuivre ma découverte de cet auteur car Le bar des habitudes est dans ma  PAL ! 

Un grand  merci à Val qui fait voyager ce livre !

l'avis de  Laurence

Anjelica

Bellesahi

Anne

Florinette

Mous

30/06/2008

"Plog.[...] C'est comme une goutte de vérité qui tombe."

Un corps concassé et éparpillé aux quatre coins d'un pièce, façon puzzle, aurait dit Audiard. Mais nous ne sommes  pas chez Kathy Reichs ou Patricia Cornwell. Des vampires en plein XXI ème siècle mais Anne Rice n'est pa  là. Non, nous sommes chez Fred Vargas et c'est très bien comme ça.418cMHn7BwL
"Ici ressurgit à pleine puissance l'antagonisme  qui divisait les membre de la Brigade entre les positivistes matérialistes que les errances  d'Adamsberg indisposaient gravement , parfois jusqu'à la  révolte, et ceux plus conciliants qui ne voyaient pas de mal  à  pelleter les  nuages." je pense  qu'il en est de même pour les lecteurs potentiels de Vargas, il faut accepter de se laisser surprendre par les pointillés, les  questions que l'on se pose (aurions lu trop rapidement et loupé une info, une étape? ) et qui seront éclaircies plus tard  quand le commissaire nous montrera les  cartes qu'il a en poche.
Inconditionnelle  de ce commissaire erratique qui sait s'accommoder et tirer partie des qualités et des défauts des membres de son équipe,  sans viser l'excellence à tout prix, j'ai pris un grand plaisir à lire Un lieu incertain, titre  qui convient parfaitement à l'endroit où nous mène Vargas, loin des schémas classiques du roman policier.

07/06/2008

"Guérir est une chose étrange."

Thornytorinx n'est pas un roman sur l'anorexie (le meilleur à mon avis écrit sur le sujet étant Le pavillon des enfants fous , de Valérie Valère.) quoique veuille nous le faire croire la peu ragoûtante couverture.
Premier roman  de Camille de Peretti , il traite davantage de la volonté de  l'héroïne, Camille, qui se veut "princesse",et pour cela se conforme avec une volonté sans faille à ce que l'on attend d'elle, contrôler son poids n'étant qu'un des aspects de cette exigence farouche.41MG1Xd6S2L
On sent beaucoup de sincérité dans ce roman  mais en même temps beaucoup de distance car l'auteure ne s'attarde guère sur chacun des épisodes de la vie de son héroïne. L'épisode du Japon où Camille va devenir une star del a télé étant traité d'une manière particulièrement frustrante pour le lecteur .
Premier roman, Thornytorinx souffre d'un manque évidentde structure et il est vrai que si j'avais commencé par ce texte ma découverte de cette auteure aurait tourné court.

06/06/2008

"Comme prof, les aînés ont toute les qualités: exigeants, avares de conseils, souvent grognons."

La couvée, une tribu de huit enfants où chacun lutte pour  trouver et garder sa place mais où  l'on fait souvent front commun contre les parents, Elastiss (la mère) et le Crocodile rouillé, figure paternelle incarnant l'autorité rigide.41k1b4g2wnL
Les aînés, ça ne devrait pas exister,pensent certains, quant au petit dernier, Denis, surnommé Roger fesse d'araignée,  il apprendra vite que  dans une famille nombreuse en cascade comme la sienne, sa place risque vite  d'être usurpée même si "Tout le monde  n'a  pas le talent pour faire  un authentique petit dernier. Brillant,  réfléchi, pas  abusif. le  point final  à une  famille  il faut le soigner.Dans ton cas, c'était un vrai point d'exclamation."Inventant des langues , celle des poissons, des moufles, du linge, les enfants tracent des idéogrammes dansla purée ou les miettes sous les yeux ignares des adultes et s'approprient le monde.

Dominique Louise Pélegrin a choisi de nous montrer quelques mois de vie de cette famille chahuteuse et haute en couleurs, transplantée dans un pays étranger où leur père doit construire un pont.
On sent chez cette auteure un grand amour des mots, des gens, une réelle sensualité pour transmettre les sensations et les sentiments  de ses personnages. Ce roman, d'une  fluidité parfaite réussit le pari  d'évoquer le monde de l'enfance , tour à tour cruel  et drôle ,avec une pertinence inouïe et beaucoup d'humour. Un coup de coeur qui confirme celui que j'avais eu pour ce texte.

L'avis de Clarabel