11/09/2007
"Un homme qui se refuse à la vie"
Loin des romans américains formatés,le premier roman policier de Françoise Guérin, A la vue , à la mort se joue des conventions du genre et fait éclater la structure classique : mise en place, meurtre,enquête.
Quand le récit commence, deux meurtres ont déjà eu lieu mais l'événement le plus important est sans conteste que le Commandant et profileur Lanester, chargé de l'enquête ,est devenu soudainement aveugle.
Cette cécité n'ayant aucune cause pathologique, Lanester va entreprendre, bon gré ,mal gré, une enquête sur lui même en commençant une analyse, tout en poursuivant le meurtrier en série qui a la charmante habitude d'énucléer ses victimes.
Rien de gore dans cette double enquête passionnante où l'on apprend au passage des trucs utilisés par les aveugles ainsi que quelques rudiments d'une technique de combat (ça peut toujours être utile). Autour de Lanester,évolue toute une faune de personnages pittoresques, que paradoxalement, ill n'apprendra à regarder que quand il sera aveugle...
Françoise Guérin écrit de manière fluide et nous fait partager son amour des mots. Elle a su créer un univers et faire exploser les clichés du genre, c'est sans doute pour cela que son livre a remporté le prix du premier roman du festival de Cognac !
Le site de l'auteure
L'avis de Cuné
06:16 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16)
10/09/2007
Ah , mais lis vite !
Amélie donne des cours de français qui se transforment vite en amitié amoureuse...Amélie dévale à toute allure la pente du mont Fuji, possédée par l'esprit de Zarathoustra...Amélie ,devant des invités mutiques ,donne une simili conférence sur les bières belges pour le plus grand bonheur de ses "interlocuteurs"...
Amélie Nothomb nous entraîne à toute allure dans ses aventures japonaises et n'est jamais aussi en forme que quand elle nous parle d'elle, ne nous épargnant ni ses enthousiasmes délirants ni les situations embarrassantes dans lesquelles elle se retrouve."Je jubilais. Non, Yamamba,je n'ai pas l'âme d'une soupe, je suis une vivante et je le prouve, je détale,tu ne sauras jamais comment je suis mauvaise à manger". Amélie jubile et nous aussi.
Ni d'Eve ni d'Adam , dont la majeure partie se situe avant ses hilarantes aventures de Stupeur et tremblements nous relate aussi et surtout comment un jeune Tokyoïte, aussi bizarre quelle mais dans un autre genre ,est tombé amoureux de notre auteure belge préférée ,et l'on se régale oscillant entre le sourire et l'émotion.
Merci à Cuné de m'avoir fait la surprise de me le prêter !
06:23 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (24)
03/09/2007
Au bord du coeur
Le chat dans la gorge , roman, se présente sous la forme de courts chapitres, dûment titrés, et relate la vie d'une famille par le biais des événements , micro-événements ou incidents, qui la frappe.
A première vue , rien que du banal donc, rivalité entre frères qui se règlera de manière subtile, mari volage alors même qu'il a réclamé un petit quatrième à sa femme...
Mais ce quotidien nous est présenté avec une telle économie de moyens (79 pages et pas un mot en trop), une telle sensibilté qu'on en reste chaviré ,en particulier par le tout dernier texte dont je vous laisse la surprise.
Colette Pellissier nous fait partager la vie de ses personnages, adultes et enfants avec la même intensité et l'on partage avec bonheur leurs sentiments les secrets.
Une réussite !
Il reste juste à espérer que ce roman trouvera sa place dans la cohue de la rentrée littéraire.
Merci à Laure de me l'avoir fait découvrir.
L'avis de Clarabel
06:56 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (23)
31/08/2007
Labours sanglants
Avant de devenir un premier roman (policier), Vacances picardes était un feuilleton théâtral lu en scène par son auteur ,Philippe Sturbelle. Soit.
Je me demande bien comment réagissaient les spectateurs face à cette accumulation de meurtres qui surgit sous les pas de Mesclin, citadin en vacances dans la campagne picarde.
D'abord une présentatrice météo qui tombe ,tirée comme un vulgaire lapin,le nez dans les labours puis une vieille un peu dérangée et avec toujours dans les parages Mesclin qui était juste venu faire le point sur sa vie familiale et professionnelle.
Pas vraiment sympathique le Mesclin ,qui a peine a-t-il vu la gendarme Lelièvre, enceinte de 5 mois , est aussitôt assailli d'envies lubriques.Les personnages secondaires sont tous pittoresques mais avec excès et on s'embarque bientôt dans une histoire aussi folle qu'eux (au sens propre du terme,hélas)
Je ne cacherai pas que j'ai "sauté "certains passages qui m'ont paru grotesques et invraisemblables,sans compter une scène sexiste au possible dont on aurait pu faire l'économie et qui n'a aucune logique sauf dans les fantasmes masculins les plus éculés
Le pire peut être est qu'à la fin ,alors qu'on croyait que l'assassin avait été identifié, paf, l'auteur nous fait le coup du rebondissement et ...nous laisse le bec dans l'eau !
Quant à la Picardie, j'espère que cette région ne compte pas sur ce livre pour attirer les touristes ...
Non,décidément,la Picardie,je la préfère nettement telle que nous la présente Bellesahi !
06:58 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
30/08/2007
N'est pas Sylvia Plath qui veut
Ce long "poème" d'une centaine de pages portant l'étiquette de roman a été le premier que j'ai lu de la sélection Fnac.
Il
a réussi l'exploit de m'énerver au plus haut point cumulant à mon avis
tous les défauts du premier roman : règlement de compte
égocentrique,l'auteure grattant ses plaies avec une sorte de jubilation
impudique.
Et pourtant, pourtant il y a dans ce texte une
vraie écriture, très travaillée-trop parfois-, avec des
inventions qui seraient intéressantes si elles ne venaient pas
perturber la lecture et établir entre l'oeuvre et le lecteur le rideau de verre dont il est question ici.
Ce roman, placé sous le signe de la poésie et de Sylvia Plath en particulier, me laisse donc perplexe.
Claire Fercak possède un vrai style mais je n'y ai pas adhéré.
07:23 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
26/08/2007
J'ai onze ans, je sais que c'est pas vrai mais...
D'Isabelle Jarry, j'avais bien aimé J'ai nom silence. C'est donc en toute confiance que j'empruntai donc à la médiathèque son Millefeuille de onze ans.
Onze
ans est en effet pour elle un âge charnière,celui où elle a quitté
le monde de l'enfance pour entrer au collège et mine de rien
préparer son entrée en littérature.
46 chapitres, comme autant de
vignettes pour évoquer des souvenirs donc,souvenirs que je partage avec
l'auteur car nous sommes nées dans les années 60 (ainsi éprouvons-nous le même amour pour la mythologie et le volume de la série "Contes et légendes" (à tranche blanche et rayures dorées) qui lui est consacré) mais auxquels je
suis restée totalement extérieure,me contentant de picorer deci,delà
sans jamais adhérer véritblement aux propos
Même si
l'auteure, au passage, nous donne parfois des pistes concernant
des thèmes qui reviennent dans ces romans , j'ai trouvé
l'exercice de mémoire bien artificiel, sans la langue riche de l'auteure que j'avais aimée. Dommage.
L'avis de Clarabel.
08:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (20)
22/08/2007
Croque-mort et Cie
Difficile de passer après un bon roman, a fortiori après deux...
Alors même si j'aime les Pissenlits et petit oignons, je suis restée insensible au roman de Thomas Paris.
Hermétique.Je
n'ai trouvé aucun intérêt à cette histoire de cadavre que se disputent
sans se disputer tout en se disputant deux femmes, le tout arbitré par
un croque-mort dépassé par les événements. Je n'y ai vu aucun
humour.Rien.
Dans le genre humour noir et enquête policière,j'ai nettement préféré le croque-mort a la vie dure , premier roman d'une série mettant en scène un croque-mort déjanté.
Le deuxième volume ayant malgré tout un goût de réchauffé,j'ai cessé après lui de lire cette série de Tim Cockey.
Difficile, Cathulu ? !
L'avis de Flo, nettement plus enthousiaste !
07:30 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (28)
17/08/2007
Reconstruction
Le livre de Jean-Paul Kauffmann ,la maison du retour,
s'inscrit dans la série de livres consacrés aux maisons à
laquelle ont déjà participé Catherine Clément, Philippe Delerm,
Didier Decoin.
Il s'agit pas ici d'une maison familiale mais d'une
maison "sas de décompression" entre une captivité de plusieurs années
et un retour à une vie "normale " ou du moins pacifiée.
Perdue
au milieu des pins,cette maison est abîmée tant par son abandon de
plusieurs années que par son lourd passé: elle a abrité durant la
seconde guerre mondiale un bordel destiné aux officiers allemands.
C'est pourtant elle qui sera choisie et sa rénovation par deux
artisans quasi muets mais surprenants accompagnera la
reconstruction de Kauffmann.
L'auteur évoque très peu sa détention
sauf pour souligner l'importance qu'avait prise là-bas la lecture mais
paradoxalement,de retour en France cette boulimie a disparu et
dorénavant il semble leur préférer les arbres, à la fois enracinés et
tendus vers le ciel...Des arbres aux livres et réciproquement...
De
très belles pages,un récit émouvant mais non dénué d'humour (voir le
portrait de ses voisins), un deslivres que j'ai préféré cet été.
L'avis d'Anne
Celui de Caroline
d'inColdblog
et de Cathe
08:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (32)
14/08/2007
"Carrément méchante, jamais contente"
Heureusement, Marie Desplechin n'a retenu que la deuxième partie de
la citation de Souchon pour le caractère de son héroïne,
Aurore, dont je viens de dévorer le journal (premier tome).
Aurore sacrifie donc au rite adolescent du journal et,même si elle n'est Jamais contente
,part à la découverte d'elle même, se posant des questions
existentielles: Suis-je monstrueuse, lesbienne, frigide, ai-je été
abusée dans mon enfance même si je ne me souviens de rien ?
OK,
c'est pas facile d'être la deuxième fille dans une fratrie de
trois poulettes, l'aînée jouant les frondeuses et arborant un piercing
dans la langue et la petite dernière l'enfant parfaite. Reste le rôle
du cancre dans lequel Aurore se complaît jusqu'au jour où elle
découvre que ses notes peuvent remonter...si elle apprend ses leçons
et elle écrit : "Franchement, je suis un peu déçue. je ne pensais
pas que c'était si bête".
Les amies, les amours,les
ennuis,la famille, dont une grand-mère particulièrement pas piquée des
vers, tout l'univers d'Aurore est bien croqué et c'est avec le sourire
que l'on referme ce premier tome du journal d'une ado rigolotte.
J'espère vite trouver le 2ème tome à la médiathèque !
07:55 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
04/08/2007
Le peintre et l'enfant
Si vous aimez, l'Irlande, ses habitants, ses paysages battus par les
flots , les histoires pleines de sentiments et de
personnages torturés, alors n'hésitez pas, lisez Ellyn de Robert Mallet.
Il
faisait partie du colis du Swap, car Bellesahi tenait à me faire
partager l'émotion que lui avait procurée ce roman. Mission accomplie !
J'ai dévoré ce livre , plus pour le personnage du peintre
qui vient d'installer en Irlande que pour la fillette dont il va
s'occuper quelques mois , en vue de détendre un peu les relations
cahotiques qu'elle entretient avec sa mère. En effet, j'ai trouvé que
les paroles de l'enfant sonnaient parfois faux mais cela n'enlève rien
aux qualités romanesques et au style poétique de ce roman.
Merci encore, Bellesahi ,pour cette découverte !
07:47 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)