29/03/2007
Dédramatisons...un peu
Telle mère telle fille, voci une affirmation péremptoire qui
paraît annonciatrice du pire pour la narratrice du roman. En effet, sa
mère chérie,autrefois autoritaire et pleine de vie est maintenant
atteinte d'une forme de démence sénile.
La vieille damen'a
pourtant rien perdu de sa vitalité et fugue avec un chevalier servant-
tout aussi atteint qu'elle-de la confortablemaison où ils étaient
soignés. Commence alors pour la fille une plongée surprenate dans
le passé maternel afin de retrouver au plus vite les
deux vieux fugueurs (y a plus de vieillesse ! ).
Caroline Brun ne
m'a pas fait rire comme annoncé sur la 4 ème de couverture
mais au moins a-t-elle su dédramatiser une situation difficilement
supportable.Notons néanmoins que les personnages semblent n'avoir aucun
souci financier, ce qui doit bien aider dans la prise en charge
de telles affections.
Beaucoup detendresse et de rebondissements dans ceroman facile à lire qui fait passer un bon moment.
Merci Cath !
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
27/03/2007
Qu'en pense Georges Chaulet ?
Grâce à un petit saute-mouton bloguesque, j'ai découvert ceci , puis
cela et finalement je me suis procuré ce livre au titre improbable:
Fantômette se pacse, bien évidemment édité au "Diable Vauvert".
Fans
de fantômette, ne vous arrachez pas les cheveux, ne pestez pas
contre Cécile Vargaftig, l'héroïne de notre enfance a un rôle très
fugitif dans ce"petit livre soi-disant d'imagination, un de ces
lesbo-polars qui n'intéressera pas les journalistes "(!) .
Fugitif mais essentiel puisque Fantômette sauve le personnage-narrateur
Cécile Vargaftig et finira dans ses bras.
Fantômette
n'est évidemment qu'un prétexte , tout comme le lesbo-polar dont on se
moque rapidement, intéressé que l'on est par les digressions drôles et
pertinentes de l'auteure. Amateur d'autoroutes bien balisées et bien
léchées, passez votre chemin.
Ce roman est le royaume du chemin
que l'on prend pour se perdre; pour mieux se retrouver, un peu sonné
mais le sourire aux lèvres car 'les idées, ça va cinq minutes. Les
histoires, c'est ça qui sauve le monde". Et ça tombe bien car la tête
de Cécile est pleine d'histoires et son roman fourmille de réflexions
sur ce qu'on écrit et qui advient, (l'auteure nous donne même sa
méthode(très particulière) pour commencer un texte...) , les
différences entre scénariste et romancier, bref ça cause de ce que nous
aimons: les mots et leur pouvoir et de manière plus globale des
artistes et de leur rôle dans la société.
Cécile Vargaftig a un nom
heurté mais son écriture est fluide, pleine d'humour ("Ma mère était
communiste, mon père juif, et moi homosexuelle. A nous trois, on
faisait un beau charnier"), elle joue avec la structure narrative
et l'on s'attache vraiment à ce roman si particulier, à la fois léger
et acéré.
Ps: même si vous menacez de chatouiller Boulotte et Ficelle (qui n'apparaissent pas ici), je ne révèlerais pas avec qui Fantômette se pacse, mais soyez rassuré(e),: elle a choisi une personne de qualité...
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15)
22/03/2007
Processus inversés
Le titre du roman de Michel Luneau est explicite : Paroles d'arbre
. Et là on craint le pire: donner la parole à un arbre,
quel procédé enfantin, voire ridicule. Et pourtant pendant 208 pages,
l'auteur tient le pari et son écriture à la fois poétique et puissante
nous rend proches des préoccupations de cet arbre voué à l'immobilisme
mais dont la pensée est vive , ludique et parfois philosophique...
Dans Végétal
, d'Antoine Percheron, le processus est inversé : le narrateur humain
devient végétal. Le fantastique est pourtant ici supplanté par
l'émotion qui court tout le long de ce texte très court que l'auteur
n'a pu terminer.
Atteint d'une tumeur au cerveau qui a comme
caractéristique de pousser des racines au fond du cerveau, il a donc
vécu dans sa chair ce processus qu'il évoque sans pathos, dans une
langue très âpre mais très belle. A ne pas manquer.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
14/03/2007
Amours adolescentes
Sur la 4 ème de couv' de La fille du docteur Baudoin, est juste évoqué un mystère: que fait la fille du dit docteur dans la salle d'attente de son cabinet ?
Sous
prétexte de préserver un suspense qui dans le livre ne dure guère,il
est dommage de ne pas avoir évoqué clairement d'entrée de jeu la
problématique de ce roman destiné aux ados : les grossessses
adolescentes.
Marie-Aude Murail semble s'être bien documentée sur la
question et les précisions tant psychologiques que pratiques sont très
intéressantes.
Pour ne pas paraître "coincée", trop de
jeunes filles cèdent sans passion à un garçon manipulateur et doivent
ensuite faire face seule à une grossesse non désirée.
Pas de
discours moralisateur pas plus que lénifiant d'ailleurs, l'héroïne,
Violaine,aura autant affaire à des gens qui sauront l'écouter et la
comprendre qu'à des gens débordés ou vaguement brutaux.
Le roman
évite toute pesanteur et présente en contre-point la famille de
Violaine; un père médecin devenu un prescripteur qui ne supporte
plus ses patients devenus ses clients , une mère qui a elle aussi
souffert et saura comprendre sa fille , des frères et soeurs plus vrais
que nature et un jeune associé idéaliste .
Beaucoup d'humour et une
narration qui permet aux lecteurs de s'identifier aux personnages ,
voilà un livre qu'on devrait trouver dans toutes les chambres des
ados...
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)
13/03/2007
L'écriture pour lutter contre l'insupportable
Vincent court rejoindre Geneviève qui va mourir. Vincent et
Geneviève qui se sont séparés il y a quinze ans, leur
couple n'ayant pas résisté à l'insupportable : la disparition de
leur petite fille.
Chacun d'eux a fait face de manière différente
mais même si la vie les a séparés, un lien indéfectible les
unit toujours...
Je reste indécise quant aux émotions que ce roman
m'a procurées. Certes il y a des passages qui broient le coeur
,et en particulier celui-ci :
"Si jamais tu ne revenais pas,
t'aurais-je donné assez d'amour ? Aurai-je pris le temps de te
regarder, de t'écouter, de te voir grandir, de m'émerveiller de toi?
Auras-tu reçu assez de caresses, de baisers ? Aurons-nous suffisamment
ri ensemble?
Qu'au moins personne ne t'ai fait de mal".
Nul ne
peut rester indifférent face au drame qui est évoqué mais j'aurais aimé
que certains thèmes, justes effleurés, soient approfondis, le lien
entre les deux soeurs en particulier, mais sans doute cela
aurait-il nui à l'économie du roman qui ne s'apitoie jamais, qui va à l'essentiel, dont
les personnages restent dignes même s'ils sont détruits.
L'avis d'Anne
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
12/03/2007
Femme très belle rech. homme falot
Dans le jeu test inédit qu'elle propose en fin de Un couple ordinaire
, Isabelle Minière recommande ,quel que soit le résultat obtenu
(négatif, forcément négatif !), d'offrir à tout le monde son
propre ouvrage. Certes. Mais il faut néanmoins s'assurer que les
récipiendaires aient suffisamment d'humour ou manquent de lucidité au
cas où ils seraient susceptibles de s'identifier au couple mis en scène
dans ce roman !
Pas de quartier ! On suit en riant ( parfois jaune )
l'analyse sans concession des rapports de pouvoir entre cet homme trop
gentil qui rêve de douceur et de tendresse et cette très belle femme
qui régente tout et tout le monde sous de faux airs conventionnels.
Finalement ce héros malgré lui trouvera le salut grâce à l'ouvrage de Plutarque Le vice et la vertu ...
Un
roman au style acéré où pour une fois la femme n'a pas le beau rôle et
qui en plus incite à découvrir un autre livre, tout ce que j'aime !
La critique de Clarabel
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21)
11/03/2007
Un souffle de Colette ?
Fosca a aimé les hommes. Beaucoup. Fosca aime la vie. Enormément Et
même âgée, Fosca est pleine d'une gourmandise de la vie qu'elle va
faire partager à la jeune Constance, l'entraînant dans une folle
épiquée tant géographique que sensuelle.
Constance va découvrir
aussi l'histoire de Fosca , histoire aussi d'une lignée de femmes où
les hommes ne font que passer, sans avoir le temps ou l'opportunité de
s'attarder...histoire d'une souffrance librement acceptée mais toujours
sans haine puique Fosca apprécie La douceur des hommes.
Une seule restriction : le rebondissement final qui ne m'a pas paru nécessaire à l'économie de la narration.
Un
livre lumineux où l'on perçoit parfois des échos de la
grande Colette...Une réussite que ce premier roman de Simonetta
Greggio.
La critique de Florinette
06:06 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
09/03/2007
Peur de tout...sauf du ridicule !
"Il n'y a que lorsque je tourne que n'ai pas peur.
Le reste du temps, je suis une pelote embrouillée. Une pelote de nerfs. Une pelote de trouille."
On ne sait pas si on doit rire ou s'énerver en lisant Le ciel t'aidera
de Sylvie Testud. Au bout d'un moment, j'ai trouvé qu'elle en
faisait trop( quand elle se retrouve coincée sur le toit) et je suis
passée de la compassion à l'agacement.
Quelques scènes bien
croquées, quelques jolis passages (avec le chien évidemment, mais je
suis partiale , je le reconnais volontiers) et puis... je reste
perplexe car j'ai eu l'impression de rester à la surface des événements.
La critique de Cuné
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
05/03/2007
le lutin rose
Dans chaque famille, il y a un mouton noir. Chez les Tuvache ,tenanciers du Magasin de suicides,il y a un lutin rose ,Allan, qui aime la vie, au grand désespoir de ses parents...
Vous
l'aurez compris ,dans le monde créé par Jean Teulé, tout est inversé et
l'anorexie, la dépression sont portées au pinacle. On s'amuse
beaucoup une fois ce parti pris adopté même si aux trois quarts
du livre, j'ai trouvé que l'histoire s'essoufflait un peu et
versait parfois dans la facilité. Les arguments donnés par
Allan pour empêcher une jeune fille au physique quelconque de se
suicider sont assez plats et ne valent pas ceux donnés par le regretté
Pierre Desproges qui constatait qu'entre Paul Newman et lui il n'y
avait que qualques centimètres de différence...
Il n'empêche que
l'on trouve de très jolis passages poétiques (où Baudelaire et Hugo se
glissent en toute discrétion...), ce qui n'étonnera pas les
lecteurs de Rainbow pour Rimbaud du même auteur.
J'avais décidé,suite à la critique de Cuné, d'attendre stoïquement la sortie en poche mais...
Vendredi
dernier, Jean Teulé, le géant souriant, répondait sans se départir de
son sourire ni de son amabilité aux critiques dans "café Piccouly"...
Samedi,
sur France Info, nouvelle interview de Jean Teulé , érudit et souriant
et à chaque fois Noémie (16 ans cet été) qui ne lit plus que des
"gossip girls" et autres mangas, remarquait "ça a l'air bien" .
Lundi,
je trouvais le dit bouquin qui a été dévoré par ma fille en deux jours.
Elle a beaucoup aimé, sauf la fin qui est trop triste...
06:09 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (29)
26/02/2007
L'Austenite gagne; le Pelletierisme aussi...
Au tout début de Tirez sur le caviste,le narrateur tue
sa femme qui a raté une fois de trop le céléri
rémoulade. Ce devrait être horrible mais tout l'art de
Chantal Pelletier est de nous entraïner à un rythme effréné et
avec le plus grand naturel dans les situations les plus
scabreuses , le tout assaisonné d'un humour féroce.
Nous suivons
donc sourire aux lèvres la suite des aventures de notre assassin qui ,
signe du destin? , rencontre un jour une paumée qui
mange...du céléri rémoulade. Notre héros engage la conversation
et sa future cuisinière mais pas plus car pas d'affinités. Qui pourrait
d'ailleurs en avoir pour cet handicapé des sentiments qui n'envisage
les autres que par ce qu'ils peuvent ou non lui apporter ?
La
situation se dégrade vite et ...suspense,fondu au noir et changement de
narrateur , de rythme et d'ambiance. L'apprentie cuisinière prend la
parole, revient sur son passé (glauque) et nous donne
sa version des faits. Tout s'éclaire donc par petites
touches et là est tout l'art de l'auteure, qui en 93 pages arrive
à nous faire comprendre toute l'intensité et la profondeur de
personnages qui au début auraient pu passer pour de simples
fantôches. Une petite merveille !
Tirez sur le caviste
est en outre, c'est si rare qu'il faut le souligner, un magnifique
objet que l'on a plaisir à tenir en main: format agréable,
reliure soignée et couverture rigide agréable à caresser du plat de la
main.
Les éditions La branche ont fait un travail remarquable.
Cet ouvrage fait partie d'une collection (suite noire) dirigée par Jen-Bernard Pouy, un gage de qualité s'il en est.
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)