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05/06/2007

Ne Nothomb pas

Pour être franche,je n'aurais pas parlé du roman d'Amélie Nothomb,  Acide  Sulfurique, qui vient de sortir  en poche , si je n'avais pas entendu jeudi matin qu'une nouvelle émission de téléréalité  allait mettre en  scène une malade ,dont les jours étaient comptés, qui avait décidé de faire  don de ses reins et des gens en attente de greffe.La malade aurait donc tout loisir  de choisir qui bénéficierait ou non de son don d'organe...Heureusement ce n'était qu'une mise  en scène  (d'un goût plus que douteux) pour alerter sur l'insuffisance des dons d'organes.9782253121183
Une amie m'a prêté le roman de Nothomb, que je n'aurais pas  lu autrement, n'appréciant cette auteure que dans ses romans à tendance autobiographique, et mon avis est resté le même: ses dialogues sans récit ou presque autour, ses  personnages trop caricaturaux ne m'ont pas plu. Il  n'en reste pas moins que la charge est féroce.
Pour l'instant, le roman de Nothomb mettant en scène un loft-story façon camp de concentration reste  encore excessif mais pour combien de temps encore...

01/06/2007

Une bouffée d'air salin

Avec vue sur la mer est un roman d'amour. Le roman d'amour d'un écrivain, Didier Decoin, et de sa femme (et bientôt de leur petite famille) pour une maison.
Une maison qu'il leur faudra longtemps guigner, longtemps calfater mais qui deviendra comme une extension d'eux mêmes.9782266165792
C'est aussi un roman d'amour avec une région et ses habitants , un roman d'amour avec la  langue, que Chantal, la femme de l'auteur malmène parfois si joyeusement ("remonte l'autocar" pour "remonte l'édredon" !) alors qu'elle jongle allègrement avec les noms latins des plantes du jardin.
Beaucoup de tendresse entre cette femme  et celui qui se baptise lui même  "Oncle podgers" car il  est doté de deux mains gauches en matière de bricolage ...
J'avais beaucoup aimé les premiers romans de Didier Decoin (John l'enfer, les  trois vies de Babe Ozouf ), puis j'avais un peu perdu de vue cet auteur, me contentant de remarquer son nom dans un générique de  téléfilm. C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé son style, aussi goûteux que les poissons qu'il  nous donne envie de savourer. Un petit plaisir à s'offrir en poche.

28/05/2007

La fascination de Virginia

M. Cunningham, dans les Heures mettait en scène les dernières heures de Virginia Woolf ( ce qui ne constituait qu'une partie de son tryptique).
La même année, Laurent Sagalovitsch, publiait La canne de Virginia, fasciné lui aussi par ce "trou noir" (au sens astronomique du terme).9782742744497
Mêlant fiction et réalité (citations du journal de la  romancière anglaise),  il brosse un portrait de Virginia vue par Léonard, son mari, et par Louie, l'employée de maison.
Tous deux ne peuvent que constater la souffrance de l'écrivaine que la médecine ne peut soulager.
En toile de fond, la pluie, les bombes sur la campagne anglaise où Louie ne veut en aucun cas être enterrée,( n'envisageant pas de gaieté de coeur de "papoter avec les taupes" !) la guerre et "pendant que je vous écris  quelque part en Pologne, en Allemagne, des  hommes, des femmes,  des enfants..."
Quant à la canne,elle est le seul signe que Virginia a laissé , fichée sur la rive de l'Ouse où  elle est entrée le  poches pleines de cailloux.
L'auteur a su se couler avec aisance dans l'univers de V. Woolf et se l'approprier, en n'oubliant pas les touches d'humour de l'écrivaine anglaise (que l'on pouvait en particulier voir ici).
A savourer sans modération.

Ps: Christian, je n'avais pas oublié mais je viens juste de trouver ce roman ,que vous m'aviez conseillé, à la  médiathèque !

Pps: Virginia est aussi une des héroïnes d'un autre roman dont Clarabel  nous parle ici.
Perso, j'ai nettement moins apprécié cetexte , le trouvant trop "appliqué" à bien vouloir faire...Néanmoins il  m'a donné envie de découvrir les amies de Virginia.

22/05/2007

"écorché mon p'tit coeur tout mou". Olivia Ruiz

Des parents,il n'en sera pas beaucoup question. Escamotés par le destin et par l'auteur qui centre l'attention sur la relation privilégiée qui s'établit entre un grand-père et son petit-fils, narrateur du Café de l'Excelsior.
Un univers aussi que ce café, véritable temple d'un culte qui ne souffre aucune présence féminine (une touriste égarée y laissera un trophée fort original !), un temple où se côtoient des personnages bougons et attendrissants.9782253120810
Pas de pathos cependant et c'est tout en retenue que Philippe Claudel peint l'inéluctable séparation...
Un roman très court (moins de cent pages) mais qui laisse une impression durable.
Merci à Bellesahi de me l'avoir fait découvrir !

20/05/2007

A prendre ou à laisser

Ce premier roman commence comme un conte de fées mais, à la suite d'un quiproquo,l'eau de rose tourne très vite au vinaigre et la machine s'emballe.
On se  sent à la fois un peu chez Boris Vian et un peu dans l'univers de M.  et Mme Bonhomme (sans que cela soit péjoratif) tant les personnages apparaissent naïfs (au sens de la peinture du même nom).
Dans ,(on prends sa  respiration) ,N'allez pas croire qu'ailleurs l'herbe soit plus verte...Elle  est plus loin et puis c'est tout. , Murielle Levraud s'est visiblement beaucoup amusée en jouant avec son lecteur (différant tout en annonçant à moitié des événements, donnant à ses  chapitres des titres complètement loufoques " Si femme soûle frappe à ta porte,  n'ouvre pas, fais la  morte", "Hérisson ? Ecrase!*", ".h l'.mour".
Elle a su créer un univers riche et personnel mais il  est dommage que trop souvent les personnages semblent s'agiter dans le vide car ils manquent un peu d'épaisseur . L'histoire en elle même n'a pas grande importance car c'est plus son aspect folledingue  qui séduit ou agace.9782266160148
J'ai bien cru dans un premier temps que je n'irai pas jusqu'au bout de ma lecture mais je me  suis laissée séduire par ce monde fou,fou,fou...

* Celle qui applique ce conseil s'en repentira bien évidemment dans le roman !

19/05/2007

Un livre dérangeant

Aleille  accumule  les  conneries car "les conneries c'est magique".
Aleille voit des choses et des gens qui n'existent pas( ou plus ). Aleille se coltine le réel à travers le prisme  de son esprit dérangé mais parfois très aiguisé.
Aleille  nous trouble dans sa vision à la fois si juste et si folle et si détachée...
les catastrophes s'enchaînenent comme si Aleilel contaminait son entourage, mais la folie n'est-elle  pas présente un peu partout ? image_upload
Valérie Sigward avec ce premier roman, Comme un chien,  (publié en 2000),  trouve d'emblée une langue et un ton très justes. Son univers est à la fois rugueux et très dense.Un texte original et fort .
(A trouver en médiathèque ou d'occasion car il  n'est plus donné comme disponible)

11/05/2007

"Pourquoi sommes-nous si inégalement doués pour la vie"

En lice pour le "livre Inter", La  disparition de Richard Taylor , est aussi le premier roman  que je lis d'Arnaud Cathrine.
Un homme quitte sa femme et sa fille, qui vient de naître, et n'apparaît que par les récits des différentes femmes qui l'auront rencontré, on n'ose écrire connaître.
Récits croisés donc et qui tissent la chronologie de cette disparition tout en brossant le  portrait de cet homme  et de ces femmes.Les personnages répètent souvent les mêmes phrases, comme s'ils voulaient se convaincre eux-mêmes de ce qu'ils disent, d'ailleurs une affirmation aussitôt énoncée est contre-dite par l'action du personnage, comme  si chacun d'eux évoluait dans un monde vacillant.9782070781294
Bizarement, seule la structure du livre aura retenu mon attention car je me  suis toujours sentie tenue à distance par ces personnages. Je n'ai éprouvé ni antipathie (et pourtant la fin qui fait tout basculer dans le tragique  la justifierait amplement) ni compassion pour cet homme et la crise qu'il traverse en quasi zombie.
Je reste néanmoins curieuse d'approfondir ma connaissance de l'univers de cet auteur.

L'avis de Florinette

10/05/2007

Thelma et Louise à la française ?

D'emblée, le ton est donné. A son neveu qui demande où ils se rendent et chez qui, la narratrice répond : Loin, chez personne.
"Personne "est en fait le père qui a abandonné ses deux filles et chez qui elles vont se rendre, après vingt ans  de silence. 9782260017011
Etrange road-movie que celui de ces deux soeurs très dissemblables, l'une flanquée de deux fils, l'un autiste, l'autre qui essaie de voler (comme Superman? ), qui quelquesfois même  se demande si elle "n'accumule pas les désastres pour qu'à défaut qu'il soit touché par [elle], il le soit par ce qui [lui] arrive".
Etrange univers quasi vide qu'elle traverse, croisant de rares humains, dont un hilarant gérant d'hôtel qui les croit en cavale; étrange objectif que celui  de seulement pouvoir parler à ce père pour qui "à l'échelle  de l'univers on était insignifiants".
Un roman très court mais très dense ,dont seule la fin est un tantinet décevante, trop ambiguë, voire imvraisemblable, cassant le rythme et la fascination de l'univers de Valérie Sigward, une auteure que j'ai envie de découvrir davantage.

09/05/2007

"gourgandine des steppes !"

Après un premier roman très court mais plutôt réussi, j'attendais avec impatience de lire le deuxième opus de Cypora Petitjean-Cerf (avec un nom aussi romanesque, comment ne pas écrire de beaux textes ?!  ).
Le corps de Liane tient toutes ses promesses  et nous entraïne cette fois dans un univers presque exclusivement féminin car dans la famille de la jeune Liane, les  hommes ont une fâcheuse tendance  à disparaître "avec une rapidité incroyable",   mais peut être n'est-ce pas plus mal.
Dans ce gynécée évoluent donc trois générations qui se cherchent et s'efforcent d'être de bonne mères, car "ça ne tombait pas tout cuit".9782234059450
Liane quant à elle voit son corps se transformer à toute allure et elle en souffre. Il lui faudra donc l'aide de celle qu'elle a élue comme meilleure amie parce qu'elle avait de plus gros seins qu'elle, pour vaincre sa manie de faire des listes et sa peur de vomir. Roselyne, mais aussi Eva, la femme de  ménage, ainsi que les héroïnes du feuilleton "Dallas" aideront Liane à s'accepter femme...
Tout n'est pas rose cependant dans l'univers de Liane, on y croise aussi des filles qui ne supportent pas -et à juste titre- leur mère, des filles qui analysent très lucidement et finement le comportement de leur génitrice mais chaque personnage évolue grâce aux autre, ce qui donne une tonalité très chaleureuse à ce roman.
Une mention particulière au personnage de la grand-mère qui sort des clichés habituels et à celui de l'insupportable et très précoce  Armelle qui concurrence  le capitaine Haddock en lançant à tout un chacun  des bordées de jurons pas piqués des vers (cf le titre de  ce billet).

06/05/2007

"Les livres vous suivent et vous hantent"

Les personnages peuvent s'échapper de leur roman (comme chez T.Findley); Thursday Next, chez Fforde peut à l'inverse entrer dans un roman, voire en changer un épisode, mais chez Dominique Schneidre et Ce qu'en dit James , ce sont les romanciers qui, dans un entre-deux non précisé, discutent avec la narratrice à grand renfort de citations.
Alice, soixante-dix ans, a vécu dans une tel compagonnage avec les auteurs, qu'il est pour elle tout à fait naturel de réciter un poème à l'électricien releveur de compteur ou de chercher chez James ou Tolstoï,une solution à ses problèmes pécuniaires.9782020896290
Elle observe ses relations avec les livres par le biais de sa mémoire défaillante (mais il ne faut pas attendre 70 ans pour oublier le contenu d'un livre ou même le fait de l'avoir lu !) et son appartenance à l'Association pour le Devoir de Vieillir dans la Plaisanterie est révélatrice de sa manière d'envisager son vieillissement et sa quasi solitude. Tout la ramène à la Littérature, "le moinde verre de vodka ouvre toute une bibliothèque russe", elle  connaît tous les problèmes des lecteurs avides (stockage, rangement ...) et constate que "Toute activité, toute émotion, tout événement a un double littéraire", ce qui ne peut que nous séduire...
L'écriture est fluide et élégante. Dominique Schneidre sait être cultivée sans être cuistre, elle l'art de la formule (mon exemplaire est tout hérissé de bouts de papier !) et ce livre témoigne de sa  gourmandise des mots et des livres. La deuxième partie s'essouffle un peu , faute de réelle "intrigue" mais Alice est si charmante qu'on saura lui pardonner aussi une fin trop abrupte.

L'avis de Lilly.
Voue en reprendrez bien une tranche  ? C'est encore  chez Lily !