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11/03/2007

Un souffle de Colette ?

Fosca a aimé les hommes. Beaucoup. Fosca aime la vie. Enormément Et même âgée, Fosca est pleine d'une gourmandise de la vie qu'elle va faire partager à la jeune Constance, l'entraînant dans une folle épiquée tant géographique que sensuelle.9782253116073
Constance va découvrir aussi l'histoire de Fosca , histoire aussi d'une lignée de femmes où les hommes ne font que passer, sans avoir le temps ou l'opportunité de s'attarder...histoire d'une souffrance librement acceptée mais toujours sans haine puique Fosca apprécie La douceur des hommes.
Une seule  restriction :  le rebondissement final qui ne m'a pas paru nécessaire à l'économie de la narration.
Un livre lumineux où  l'on perçoit parfois des échos  de la grande Colette...Une réussite que ce  premier roman de Simonetta Greggio.

La critique de Florinette

09/03/2007

Peur de tout...sauf du ridicule !

"Il n'y a que lorsque je tourne que n'ai pas peur.
Le reste du temps, je suis une pelote embrouillée. Une pelote de nerfs. Une pelote de trouille."2253115436
On ne sait pas si on doit rire ou s'énerver en lisant Le ciel t'aidera de Sylvie Testud. Au bout d'un moment,  j'ai trouvé qu'elle en faisait trop( quand elle se retrouve coincée sur le toit) et je suis passée de la compassion à l'agacement.
Quelques scènes bien croquées, quelques jolis passages (avec le chien évidemment, mais je suis partiale , je le reconnais volontiers) et puis... je reste perplexe car j'ai eu l'impression de rester à la surface des événements.

La critique de Cuné


05/03/2007

le lutin rose

Dans chaque famille, il y a un mouton noir. Chez les Tuvache ,tenanciers du Magasin de suicides,il  y a un lutin rose ,Allan,  qui aime la vie, au grand désespoir de ses parents...
Vous l'aurez compris ,dans le monde créé par Jean Teulé, tout est inversé et l'anorexie, la  dépression sont portées au pinacle. On s'amuse beaucoup une fois ce parti pris adopté  même si aux trois quarts du livre,  j'ai trouvé que l'histoire s'essoufflait un peu et versait parfois dans la  facilité. Les  arguments donnés par Allan pour empêcher une jeune fille au physique quelconque de se suicider sont assez plats et ne valent pas ceux donnés par le regretté Pierre Desproges qui constatait qu'entre Paul Newman et lui il n'y avait que qualques centimètres de différence...9782260017080
Il n'empêche que l'on trouve de très jolis passages poétiques (où Baudelaire et Hugo se glissent en toute discrétion...), ce qui n'étonnera pas  les lecteurs de Rainbow pour Rimbaud du même  auteur.

J'avais décidé,suite à la critique de Cuné, d'attendre stoïquement la sortie en poche mais...
Vendredi dernier, Jean Teulé, le géant souriant, répondait sans se départir de son sourire ni de son amabilité aux critiques dans "café Piccouly"...
Samedi, sur France Info, nouvelle interview de Jean Teulé , érudit et souriant et à chaque fois  Noémie (16 ans cet été) qui ne lit plus que des "gossip girls" et autres mangas, remarquait "ça a l'air bien" .
Lundi, je trouvais le dit bouquin qui a été dévoré par ma fille en deux jours. Elle a  beaucoup aimé, sauf la fin qui est trop triste...

26/02/2007

L'Austenite gagne; le Pelletierisme aussi...

Au tout début de Tirez sur le caviste,le  narrateur tue sa femme  qui a raté une fois de  trop le céléri rémoulade. Ce devrait être  horrible mais tout l'art de Chantal  Pelletier est de nous entraïner à un rythme effréné et avec le plus grand  naturel dans les situations les plus scabreuses , le tout assaisonné d'un humour féroce.
Nous suivons donc sourire aux lèvres la suite des aventures de notre assassin qui , signe du  destin? , rencontre un  jour une paumée  qui mange...du céléri rémoulade. Notre héros engage la  conversation et sa future cuisinière mais pas plus car pas d'affinités. Qui pourrait d'ailleurs en avoir pour cet handicapé des sentiments qui n'envisage les autres que par ce qu'ils peuvent ou non lui apporter ?
La situation se dégrade vite et ...suspense,fondu au noir et changement de narrateur , de rythme et d'ambiance. L'apprentie cuisinière prend la parole,  revient sur son passé (glauque)  et nous donne sa version des faits.  Tout s'éclaire  donc par petites touches et là est tout l'art de l'auteure, qui  en 93 pages arrive à nous faire comprendre toute l'intensité et la profondeur de personnages qui au début auraient pu passer pour de simples fantôches.  Une petite merveille !9782353060108
Tirez sur le caviste est en outre, c'est si rare qu'il faut le souligner, un magnifique objet que l'on a plaisir à tenir en main: format agréable, reliure soignée et couverture rigide agréable à caresser du plat de la main.
Les éditions La  branche ont fait un travail remarquable.
Cet ouvrage fait partie d'une collection (suite noire)  dirigée par Jen-Bernard Pouy, un gage de qualité  s'il en est.

23/02/2007

A la recherche du père perdu...

Marie Nimier est fille de...Roger Nimier, écrivain un peu oublié aujourd'hui mais qui eut son heure de gloire quand sa fille était tout petite.9782070320844
Marie a mis du temps à s'avouer qu'elle voulait devenir écrivain et l'on retrouve ces détours dans ce récit qui louvoie entre passé et présent.
Ni portrait-charge (et pourtant cela aurait pu être facile !)ni hagiographie, ce texte hésite un peu ne tranchant ni d'un côté ni de l'autre au gré des hésitations de l'auteure.
Parce qu'il n'avance pas droit devant lui ce texte est émouvant mais m'a laissée un peu sur ma faim (sa fin ? !).

19/02/2007

PATCHWORK

52 ou la secondes vie , ce sont 52 textes,  un par semaine, pour composer le roman qui veut dire  l'imbrication du politique et du personnel.
52 aussi, dixit l'auteure, Geneviève Brisac, pour évoquer le passage à la seconde moitié de la vie....
Je suis restée perplexe face à ces textes car, bizarrement, alors que je n'ai jamais ressenti le sentiment de "rester sur ma  faim" dans un recueil de nouvelles, tel a été le cas ici. la srtucture m'a  paru trop lâche, les personnages récurrents, aux noms très évocateurs (Ivraie, Polder...) ne suffisant pas à créer ces liens.  Le conte de fées m'a agacée ainsi que l'expression  "Alos cinco de las tarde" qui revient comme un tic de langage.
J'ai par contre beaucoup apprécié un texte déja paru dans "Elle" et que l'on peut lire ici ,ainsi que celui mettant en scène ces enfants adultes responsables qui veulent prendre en charge et "cadrer" leurs trop fantasques parents.9782879293783
Invoquer les grandes Aînées (V. Woolf, M. Duras),  posséder un style à la fois élégant et charnel  ne suffit pas toujours à charmer les lecteurs. Mais peut être avais-je trop attendu ce roman de G. Brisac...

La critique , plus enthousiaste, de Clarabel.

15/02/2007

"Le vert paradis des amours enfantines..."

Eté 1964, Mohamed, 12  ans bientôt, va pour la première fois dans la famille du frère de son père, dans le Nord de la France. Chez l'oncle, marié à une française "de souche", tous les enfants portent un prénom français et Mohamed deviendra donc provisoirement "Alphonse".
Il ne fait évidemment pas bon porter un prénom arabe en France quelques années après ce qui n'est pas encore appelé officiellement la guerre d'Algérie. Il ne fait pas bon non plus être juif ou étranger en général et le petit garçon joue le  rôle  d'électron libre qui va chambouler la petite communauté...9782266163422
Son anniversaire (hilarant !) sera le  sommet de cette tragi-comédie.
40 ans plus tard, "Alphonse" jouera un peu au chat et à la souris avec cette cousine , pas  si gentille que ça autrefois...
Ce va-et-vient entre l'enfance et l'âge adulte est à la fois drôle et émouvant , on se souvient longtemps  de  ces personnages tendres et cruels.

14/02/2007

Démontage d'un mariage

Le roman polyphonique de  Blandine Le Callet, Une pièce montée , décortique "le plus beau jour de la vie " de Florence, jeune avocate éprise de perfection et qui, de prime abord, apparaît peu sympathique.
Différents narrateursvont, chacun leur tour, nous raconter un épisode de  ce mariage et nous en proposer leur vision.372431
Le premier témoignage, la petite fille d'honneur et ses parents qui se disputent, m'a fait baîller, tant ce récit était convenu. Le prêtre qui âcle la messe parce qu'en proie au doute est un peu plus intéressant déjà. mais c'est à partir de Marie, le "mouton noir" de cette famille bourgeoise que le jeu de massacre commence vraiment et que le récit prend  son rythme.
Les apparences se fendillent et l'émotion apparaît enfin.
Ce thème du mariage révélateur paroxystique des relations entre les couples présents et des relations familales en général a déjà souvent été utilisé en littérature ou au cinéma mais l'auteure a su le traiter d'une manière agréable.
Ps: ce roman est paru chez France Loisirs et sera en poche en avril...

12/02/2007

Ah, les vaches !

Meilleur vacher d'un petit coin d'Auvergen, le Bricou a laissé périr deux vaches . Sa réputation, croit-il va en souffrir et lui aussi par la même occasion car, dès lors il se met martel en tête .Persuadé que tout le monde le dénigre, par son comportement même, il va susciter l'étonnement puis l'incompréhension et l'histoire risque  de tourner au tragique...9782912667328
A travers cette galerie de paysans auvergnats, j'ai retrouvé un peu l'univers de Maupassant mais avec une langue beaucoup plus savoureuse et un humour bon enfant (ah, ce vieil homme à qui on vole ses trous !). André Vers ne toise pas ses personnages, il les accompagne dans leur parcours.
Comme le souligne le préfacier, Philippe Claudel, Bricout, cela pourrait être chacun  d'entre nous quand nous interprétons "de travers" un geste ou une parole et que nous croyons que le monde entier nous en veut...images
Ce roman est aussi un bel objet "Achevé de réimprimer par Plein Chant à Bassac (Charente) un matin de juin 2006, pour tous ceux qui sauront être touchés par le Bricou".  Dont acte.

La critique de Cuné.

09/02/2007

Neige et lumière

André Bucher, dans son roman Déneiger le ciel ,nous conte l'histoire d'un veuf d'une soixantaine d'années, David, qui jusqu'à présent déneigeait les routes de son village mais qu'une panne de tracteur va contraindre à l'immobilité.9782848050508
Presque rien donc mais c'est là que tout commence car, la neige bloquant tout, David va partir à pied à la rencontre d'êtres chers ou encore  inconnus mais dont il se sent responsable. Ces kilomètres ,dans un paysage empêtré et où chaque geste peut tout faire basculer de  manière irrémédiable, vont lui faire prendre conscience   que : " Pour la première fois de sa vie, il ressentait à leur  paroxysme l'importance et la réalité de tous ses êtres  chers".
L'écriture est à  la fois poétique et précise , rythmée par des allusions musicales et l'on suit avec bonheur cet homme singulier qui ,à sa manière, prend soin de tous, humains et animaux, présents et disparus.


La critique de Cuné à qui j'adresse un merci tout particulier !