04/08/2007
Le peintre et l'enfant
Si vous aimez, l'Irlande, ses habitants, ses paysages battus par les
flots , les histoires pleines de sentiments et de
personnages torturés, alors n'hésitez pas, lisez Ellyn de Robert Mallet.
Il
faisait partie du colis du Swap, car Bellesahi tenait à me faire
partager l'émotion que lui avait procurée ce roman. Mission accomplie !
J'ai dévoré ce livre , plus pour le personnage du peintre
qui vient d'installer en Irlande que pour la fillette dont il va
s'occuper quelques mois , en vue de détendre un peu les relations
cahotiques qu'elle entretient avec sa mère. En effet, j'ai trouvé que
les paroles de l'enfant sonnaient parfois faux mais cela n'enlève rien
aux qualités romanesques et au style poétique de ce roman.
Merci encore, Bellesahi ,pour cette découverte !
07:47 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
03/08/2007
Câlins volés
Sans Moustafette
Je n'aurais pas fait la connaissance de Magnus, d'abord
prénom d'ours en peluche puis prénom adopté par un enfant dont le passé
effacé est devenu page blanche sur laquelle une bien étrange
histoire a été écrite par des personnes à l'âme trouble...
C'est
donc d'une quête d'identité qu'il va s'agir, quête commençant juste à
la fin de la seconde guerre mondiale en Allemagne, qui se
poursuivra en Grande-Bretagne mais aussi sur le continent
américai et enfin ,en France.
De nombreux rebondissements
dramatiques et riches en émotion viendront émailler ce parcours à la structure classique que la
splendide langue de Sylvie Germain réussit à transcender.
De
splendides scènes aussi qui resteront dans ma mémoire comme ce
dîner à deux dans une maison totalement vide, des personnages
attachants et à multiples facettes et un brusque saut final dans le spirituel , saut pour le moins surprenant mais qui donne une
toute autre dimension au récit.
Une splendeur !
08:07 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (22)
25/06/2007
Je prends le monde à bras le corps
Des paragraphes souvent très courts, comme autant de vignettes
où se révèle la vie d'une petite fille née en 1960 et pour
qui l'an 2000 est inenviseageable car avoir quarante ans lui paraît
tout à fait impossible...
Il faut attendre la page 79 pour connaître
son prénom et la toute fin du roman pour que se dise l'essentiel
: "Nous sommes tous des enfants de la guerre d'Algérie" mais dans
les années 70 cequ'on appelle encore "les événements d'Algérie" ne sont
bien évidemment pas au programme .
En attendant, cette petite fille trop brune du roman de Brigitte Giraud , J'apprends
,nous parle de sa drôle de famille ,de sa soeur qui ne va
pas bien et de" celle qui n'est pas ma mère", de sa vie d'enfant des
années Sheila et Ringo, mais l'essentiel se lit dans les
interstices du roman. Ce roman ponctué par les connaissances que Nadia
engrange afin de mieux maîtriser le monde ,un monde où elle ne trouve
pas tout à fait sa place car "C'est si lourd d'aller bien".
Un style tout en délicatesse même si la rugosité du monde des enfants n'est pas occultée.
L'avis de Clarabel.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15)
21/06/2007
Chaises musicales
Cécile mène une vie des plus rangée et ne veut surtout pas qu'une
stagiaire vienne prendre sa place...Pourtant tout va basculer
quand Sandrine , alias Chloé, va de nouveau faire irruption dans son
existence.
Le passé revient en force et Cécile se souvient de Chloé
la délurée mais aussi la vénéneuse qui était devenue sa soeur de
sang. Chloé a besoin d'elle et Cécile ne demande qu'à l'épauler mais
trouvera-t-elle la bonne limite? Ne va-t-elle pas trop en faire
en s'immiscant dans la vie de son amie? Ira-t-elle jusqu'à usurper sa
place ?
Avec A ta Place je découvre l'univers si particulier
de Karine Reysset, son style épuré mais vigoureux et je n'ai qu'une
envie, poursuivre mon incursion.
Merci encore une fois à Clarabel !
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9)
15/06/2007
Maison mère
Grâce à la grande gentillesse d'Anne ,ce livre de Catherine Clément
a franchi une frontière et s'est niché dans ma boîte à lettres...
Il fait partie de la collection dans laquelle se sont illustrés Didier Decoin et Philippe Delerm (A Garonne fait partie de mon panier d 'été et m'attend sagement...).
S'il était question d'une quête chez Decoin, la Maison mère de
Catherine Clément est un membre à part entière de la famille. C'est là
que l'auteure vint trouver refuge ,petite fille ,pendant la
seconde guerre mondiale; là que "mes yeux se sont ouverts sur le monde
et savez-vous? Grâce à elle ,il était beau quand même".
Catherine Clément part aussi à le recherche de l'histoire de cette maison et découvre un passé pas toujours glorieux...
Mais
, plus que tout, la maison exerce un véritable
pouvoir sur la famille :
"lLe jour du retour, la maison vous
endort . On est si bien ! La maison autorise, disons, quarante-huit
heures.Au bout de ce délai, l'esprit de Louis revient. On
travaille; idéalement, on découvre et, pour le plaisir, on peint."
Cette
maison, idéalement située en bord de Loire, devient néanmoins
cosmopolite au fil du temps, par le melting pot de ses habitant et de sa
décoration, car la maison est "vivante" et assimile tout ce qu'on lui
offre...
Une écriture qui rappelle parfois Colette par sa sensualité
et une grande générosité de l'auteure qui nous fait entrer dans cette
attachante demeure.
Merci encore ,Anne !
06:10 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
13/06/2007
Pourvu que ça dure...
Je l'avais repéré il y a quelques temps,Clarabel a signalé sa
sortie en poche et a souligné ses qualités alors j'ai foncé !
Un
chien dans le titre et en couverture, une rue , que même
imaginaire j'incorpore à ma collec': rue de la
Doulce-Belette, et une galerie de personnages plus loufoques les uns
que les autres, Prenez soin du chien a tout pour me plaire.
J.M
.Erre a imaginé deux immeubles face à face et deux personnages
centraux qui se livrent à une sorte de duel visuel, chacun se
croyant épié par l'autre , ce qui va bientôt dégénérer pour notre
plus grand bonheur.
Autour d'eux gravitent des voisins qu'on
ne souhaiterait pas à son pire ennemi mais qui m'ont fait hoqueter et
pleurer de rire (et pourtant je n'avais pas bu mon apéritif
campagnard, je le jure !), ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon
premier Philippe Jaenada !
Je n'en suis qu'à la page 83 mais je tenais à vous faire partager d'urgence ce bonheur de lecture .
La suite,ici !
05:57 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (23)
09/06/2007
Disparition
Françoise Dolto disait que dans une maison il ne peut y avoir de secrets s'il y a des enfants ou des animaux.
Ainsi en est-il dans le roman D'Arnaud Cathrine, Sweet home , au titre évidemment ironique.
Les
faux jumeaux, Lilly et Vincent, plus tard Martin, prennent
tour à tour la parole pour raconter cette famille brisée
par le mensonge et par le suicide de la mère.
Cet acte
résonnera toujours en eux et ils en garderont les séquelles
dans leur difficulté à créer une famille "normale".
Une écriture sèche et précise toute en retenue qui résonne longtemps en nous.
Merci à Clarabel de m'avoir conseillé ce roman pour poursuivre ma découverture de Cathrine.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
08/06/2007
Nuages, merveilleux nuages
Un couturier japonais , au soir de sa vie, embauche une
jeune bibliothécaire, Virginie pour mettre en ordre sa collection de
livres consacrés à la météorologie et en particulier aux nuages.
C'est
l'occasion pour Akiro de nous faire partager sa passion pour le
premiers scientifiques à avoir voulu établir la taxinomie des
nuages.Apparaissent alors des personnages pottoresques qu XIX ème
siècles plus attachants les uns que les autres.
C'est aussi
l'occasion pour le couturier de découvrir que cette passion pour les
nuages n'est pas fortuite mais qu'elle a rapport avec tout un pan
de son passé qu'il avait volontairement occulté...
Quand on médite, il est souvent conseillé de laisser passer les
pensées parasites comme passent les nuages dans le ciel...
Ainsi en est-il d'une certaine façon dans le roman de Stéphane Audeguy, La théorie des nuages, où les personnages semblent glisser sans heurts d'un état à un autre.
Les
ruptures, les séparations, les deuils ne semblent guère les affecter
non par insensibilité, indifférence ou résignation mais par un
certain détachement. Cependant une très grande sensibilté se lit dans
ce premier roman au style très particulier et j'ai hâte de
découvrir le deuxième roman de cet auteur.
Merci à Moustafette de me l'avoir fait découvrir !
La critique de Chiffonnette.
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
05/06/2007
Ne Nothomb pas
Pour être franche,je n'aurais pas parlé du roman d'Amélie Nothomb, Acide Sulfurique,
qui vient de sortir en poche , si je n'avais pas entendu jeudi matin
qu'une nouvelle émission de téléréalité allait mettre en scène une
malade ,dont les jours étaient comptés, qui avait décidé de faire don de ses reins et des gens en attente de
greffe.La malade aurait donc tout loisir de choisir qui bénéficierait
ou non de son don d'organe...Heureusement ce n'était qu'une mise en scène (d'un goût plus que douteux) pour alerter sur l'insuffisance des dons d'organes.
Une amie m'a prêté le roman de
Nothomb, que je n'aurais pas lu autrement, n'appréciant cette
auteure que dans ses romans à tendance autobiographique, et mon avis
est resté le même: ses dialogues sans récit ou presque autour,
ses personnages trop caricaturaux ne m'ont pas plu.
Il n'en reste pas moins que la charge est féroce.
Pour
l'instant, le roman de Nothomb mettant en scène un loft-story façon
camp de concentration reste encore excessif mais pour combien de
temps encore...
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
01/06/2007
Une bouffée d'air salin
Avec vue sur la mer est un roman d'amour. Le roman d'amour
d'un écrivain, Didier Decoin, et de sa femme (et bientôt de leur petite
famille) pour une maison.
Une maison qu'il leur faudra longtemps guigner, longtemps calfater mais qui deviendra comme une extension d'eux mêmes.
C'est
aussi un roman d'amour avec une région et ses habitants , un roman
d'amour avec la langue, que Chantal, la femme de l'auteur malmène
parfois si joyeusement ("remonte l'autocar" pour "remonte l'édredon" !)
alors qu'elle jongle allègrement avec les noms latins des plantes du
jardin.
Beaucoup de tendresse entre cette femme et celui qui
se baptise lui même "Oncle podgers" car il est doté de deux
mains gauches en matière de bricolage ...
J'avais beaucoup aimé les premiers romans de Didier Decoin (John l'enfer, les trois vies de Babe Ozouf ),
puis j'avais un peu perdu de vue cet auteur, me contentant de
remarquer son nom dans un générique de téléfilm. C'est avec
grand plaisir que j'ai retrouvé son style, aussi goûteux que les
poissons qu'il nous donne envie de savourer. Un petit
plaisir à s'offrir en poche.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (25)