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09/05/2008

De l'intérêt de ne pas avoir d'écrivain dans sa famille...

J'ai dû m'y reprendre à plusieurs  fois pour terminer La haine de la famille de Catherine Cusset.Non que l'écriture  en soit lourde ou l'histoire inintéressante mais parce que j'avais la  désagréable impression  de  devenir voyeure tant le lecteur se doute que cette famille,haute en couleurs, a beaucoup de parenté avec celle de l'auteure.41HTXTP3YNL
Marie, la narratrice se met d'ailleurs peu en scène, préférant se  concentrer sur le reste de sa parentèle. Sa mère, toujours vêtue de rouge, qui a mené une carrière brillante au barreau ,mais estime que  sa vie est vide. Son père qui ne  cesse de rouspéter, n'arrivant pas à endiguer le désordre causé par ses enfants, sa femme ou sa belle-mère.
Rien ne nous est épargné de la constipation des unes  ou des autres (ou des crottes flottant dans la mer sous le nez de celle qui  vient de se soulager...), de l'apparente irresponsabilité d'une soeur qui collectionne les amants et les enfants mais entreprend à  40 ans des études de médecine.
Quant à la grand-mère, petite bonne femme  d'un mètre cinquante, elle a tenu tête aux policiers françias  venus l'arrêter pendant la  Seconde Guerre Mondiale, a  sauvé ses filles  par son aplomb mais termine  sa vie  d'une manière déchirante...
Pas de morale à ce récit, à nous de nous dépatouiller avec cette famille pas si haïe que cela-bien au contraire- et qui ressemble un peu à la nôtre...

08/05/2008

Recyclage ?

Delirium Tremens  inaugure la série de Ken Bruen consacrée à JackTaylor, irlandais spécialisé dans la recherche9782070320912 de personnes  ou de choses  disparues, car pas question de parler de détective privé en Irlande...
J'y ai trouvé beaucoup de points communs avec le roman évoqué précédemment :  une intrigue nonchalante avec ici des ellipses encore plus grandes car le héros se retrouve dans le coma plusieurs jours et l'énigme est résolue presque sans lui. une même tendance  à l'autodestruction, de l'humour bien sûr, "Fragile? Cet arnaqueur? Il  serait capable  de construire un nid dans ton oreille et de te faire payer le loyer !" mais j'ai franchement été déçue quand j'ai retrouvé la même histoire concernant la mort d'un père , celui du héros dans Hackman  Blues, celui de l'associée de Jack dans ce roman...Sans compter d'autres troublantes similitudes (attention si un simili détective irlandais vous offre des chaussettes roses ou rouges, votre vie est en danger...).
Ici va donc s'achever ma  découverte de cet auteur.  Dommage !

07/05/2008

"Laisse tomber! Des mecs, il y en a partout.Un job comme ça, on n'en trouve pas tous les jours."

Sans  l'aide d'aucun réseau relationnel, Dahlia Arditi a réussi à entrer dans une grande et très chic agence parisienne de relations publiques. Là, elle va devoir affronter sa supérieure hiérarchique, Chloé de Lignan, alias Cruella, tant sur le plan professionnel que sur le plan amoureux, les deux demoiselles étant tombées amoureuses du même homme...Coup bas et talons hauts , tout est permis pour emporter les budgets des clients et le coeur du bel Adam...4192iiTFBAL
N'étant guère sentimentale,je me  suis souciée comme d' une guigne de l'histoire d'amour.Tonie Behar barbote en outre allègrement dans les clichés ( ce qui est un peu la loi du genre, mais point trop n'en faut) et j'ai même eu un mouvement de recul à la lecture de la  rencontre-ratée (dans tous les sens du terme) des deux héros. Néanmoins, quand l'auteur s'affranchit du carcan de la chick litt, on ne peut qu'apprécier la description des coulisses de ce monde du luxe.J'ai aussi été très touchée par la description de cette tribu familiale et matriarcale de l'héroïne.Ces femmes chaleureuses et hautes en couleurs entraînent aussitôt notre sympathie, plus peut être d'ailleurs que Dahlia qui est une allumeuse sans scrupules...
La scène finale, par son point de vue original, rattrape largement le début et entre les deux on ne s'ennuie pas une minute !
Un roman qui tient ses promesses : nous faire passer un bon moment.

Le site de l'auteure

06/05/2008

"Parnoir,enjambe ta culotte et suis-moi !"

Vous qui aimez les mots, les mots anciens, les mots qui roulent comme des cailloux, précipitez-vous sur Le jour  des corneilles , de Jean-François Beauchemin !9782922868593
Le père Souche et son fils (qui n'a pas d'autre identité) vivent à l'écart d'un village, en autarcie.
Le père, sorte de Géant rabelaisien, la bonhommie en moins, lit dans les  étoiles, tandis que le fils voit sans souci particulier les  trépassés évoluer autour de lui. Parmi ces derniers,  sa mère, morte lors de sa mise  au monde.
Le père rudoie le  fils qui supporte sans broncher les crises de folie  paternelles, espérant toujours recevoir une preuve d'amour, cet amour dont il est assoiffé.
En 150 pages, Beauchemin crée des personnages inoubliables,un univers dense et rude où la vie et la mort se mélangent sans cesse. En effet,  pour  le  premier repas  de son fils, le père lui donne du lait provenant d'un cadavre de  hérisson femelle."ce fut ma  première pitance sur le domaine de la Terre :  le lait d'une b^te morte  achevée par Père. Ce fut par même occasion ma  première rencontre véritable avec la mort, véritable en ce que j'en fus pénétré, puis nourri. Toute ma vie , cela devait me  rester inscrit au ventre:  par là  le  trépas avait tracé sa sente  en ma personne; comme mots se formant et s'alignant sur la page." Surprenant et fort.

Un grand merci à Val qui me l'a fait découvrir et me l'a gentiment prêté !

L'avis de  Malice

05/05/2008

"Etre comme tout le monde est tellement chiant. Voilà le piège dans toute sa séduisante folie"

Trouvé à la médiathèque mais annoncé comme devant sortir bientôt en poche, Hackman Blues  est mon premier contact avec Ken Bruen, auteur dont Cuné avait parlé avec tant d'enthousiasme.
Brady cumule: Irlandais, souffrant de troubles  bi-polaires (sa vie est une succession  de montagnes russes entre périodes d'exaltation intense et dépressions profondes), il jongle entre alcool et lithium et, bien qu'âgé de  50 ans , se conduit souvent comme  un ado attardé et lit énormément. A défaut d'être joyeux, il est gay , fait preuve de beaucoup d'agressivité mais aussi d'humour et de  lucidité.Bref, on n'a pas le temps de s'ennuyer une minute avec lui ! 41IOOZ1h0SL
Ce n'est pas pour autant qu'il manifeste beaucoup  d'enthousiasme pour retrouver Rozaleen, la fille  d'un promoteur immobilier, fan de l'acteur Gene  Hackman. On le serait à moins car voici ce qu'il pense en découvrant la photo de la disparue : "Merde un chien ! Et comme  c'était une photo, avec tout le talent  du photographe professionnel, Dieu seul savait à quel point elle pouvait être moche."
Bruen s'avère le roi de l'ellipse, passant sous silence les explosions de violence qui parsèment le  récit , mais les rendant en cela encore plus efficaces. L'histoire, qui  s'emballe soudain, n'est pas vraiment la priorité de l'auteur, qui préfère et de loin s'attarder sur ses personnages, ciselant ses dialogues,bourrés d'humour.

A savourer sans modération !

04/05/2008

Si vous aimez...vous aimerez ...

DSC00651Une carte magique où  taper le nom d'un auteur fera apparaître les noms de ceux susceptibles de vous plaire !

Plus les noms sont proches, plus les auteurs le sont et on peut cliquer sur les noms qui apparaissent et se perdre...Bon dimanche !

c'est ici

03/05/2008

tag ada tsoin tsoin

Le tag de la mort qui tue est arrivé chez moi. Lancé par Thom, reçu par Cuné, So, puis Alinéa , Fashion, et Amanda qui me l'a renvoyé...

 

Le premier taggué pose un question et l'envoie à un autre bloggueur, qui répond à la première question, pose à son tour une autre question et l'envoie à son ennemi préféré. Lequel doit répondre aux deux questions, en poser une autre et refourguer le tout à une troisième victime. Et ainsi de suite.

 

Vous pouvez d'ailleurs suivre les déambulations hasardeuses de ce Tagathom sur la carte créée par Mr. Kiki. Kikimundo y trace la carte des deux tags lancés par Thom (parce que le fripon a lancé deux tags du même principe).

 

C'est parti, mon kiki !

 

 

Question 1, lancée par Cuné : On a tous un sosie quelque part. Quelqu'un qui nous ressemble un peu, tout au moins. Ou alors quelqu'un qui a fait penser quelqu'un d'autre à nous lorsqu'il l'a vu(e). Parfois, ça peut entraîner de lourds ressentiments. Si on me dit que je ressemble à Nicolas Sarkozy, par exemple, je pleure. Alors, à qui t'a-t-on déjà dit que tu ressemblais ? (Même de loin, ou de profil, ou philosophiquement parlant, ou pour déconner, rhoo !)


J'ai déjà répondu à cette question avant qu'on me la pose, ici. Je sais même où bosse mon sosie  mais bizarrement je n'ai jamais  trouvé le temps d'aller la voir...

Question 2, posée par So.  : tu dois tuer la personne avec qui tu vis, comment t'y prends-tu pour ne pas te faire choper ?

Facile, l'idée je l'ai trouvée dans un recueil de nouvelles, dont j'ai évidemment oublié le titre:  un homme se "suicide" en payant une femme pour lui mitonner des  petits plats bien gras, bien sucrés...
Il suffit donc de donner à  votre moitié de  quoi bétonner ses artères...Pourquoi n'est-ce pas  moi qui cuisine à la maison ? L'homme aurait-il lu en cachette le texte en question? ...


Question 3, que nous devons à Alinea : Si tu devais être privée de l'un des cinq sens, lequel choisirais-tu ? Pourquoi ?

Là aussi, facile, je préfère perdre l'audition,  ça limitera le nombre  de bêtises que je suis amenée à entendre à longueur de journée. Ex  "Donne-moi un mot de la famille de las *.  Réponse triomphale  après trituration des ( deux) neurones:" Las-Vegas ! "(je jure que l'humour n'entrait nullement  en ligne de compte dans cette réponse)

* Vous remarquerez au passage l'aspect révélateur  du mot choisi...

Question 4, posée par Fashion : Quel titre dont tu as (un peu, beaucoup, passionnément) honte se cache dans ta bibliothèque ?

9782709617826Déjà répondu aussi ,ici ! Je ne désespère pas de faire pire, un super nanar titille ma curiosité   en ce moment...

Celle d'Amanda, enfin:

Tu viens de mourir. Saint Pierre était bourré quand tu es arrivé(e) devant les portes du Paradis et t'a indiqué la mauvaise porte. Te voilà devant Bouddha qui t'informe que tu dois te réincarner. Tu peux choisir ce que tu veux, sauf te réincarner en toi, faut évoluer ma vieille (mon vieux). Alors ? En quoi choisis tu de te réincarner ?

Je copie sur Woody Allen -qui  a bien potassé la question- mais pas pour les mêmes raisons: une éponge; lui la choisit parce qu'elle n'a pas de prédateur et mène donc une petite vie peinarde ,sans angoisse, sans  psychanalyse à l'horizon; moi  pour me retrouver dans  des endroits intéressants...

Quelle question  ne voudrais-tu surtout pas que l'on te pose ? Hein? Allez, avoue , Anne !



02/05/2008

Luttons contre la mondialisation !

Et une bloggueuse éditée,une ! Mais cette fois en Italie.51E7ppCqZvL
Pulsatilla n'a pas sa langue dans la poche et tire sur tout ce qui passe à sa portée : sa famille, les culottes, les règles, l'épilation, la cellulite mais La cellulite, c'est comme la mafia, ça  n'existe pas.
Elle fustige tout ce qui est imposé aux femmes par la  société en matière  d'esthétique mais barbote avec jubilation dans la société de consommation...
Je me suis régalée avec sa description des différents types de phallus ainsi que du récit de ses tentatives pour ruiner la réputation de sa  compagne de chambre - trop parfaite- dans un pensionnat religieux où la délurée Pulsatilla avait échoué un peu par hasard.
C'est drôle,léger, enlevé, volontairement cru,de quoi passer un bon moment même si parfois le livre devient un peu lassant car , présenté comme un "bio-roman", on sent néanmoins trop l'aspect "chronique," sans véritable structure narrative.

Ps: J'y ai appris au passage que le mot  "sparadrap" viendrait de l'italien (plus précisément d'un dialecte de la région de Foggia d'où est originaire  l'auteure) et qu'au départ ce serait une onomatopée "qui porte en elle toute la douleur causée quand on l'arrache."

Cuné a  moins aimé mais elle a eu la gentillesse de me l'envoyer. Merci !


01/05/2008

Marions-les ,marions-les

Ne pas se fier à la couverture sucrée du roman d'Audrey Diwan, la fabrication d'un mensonge n'est pas un roman sentimental , loin s'en faut.51zBBqZP9LL
De mariage  il en sera certes question puisque l'héroïne qui  navigue depuis sept ans  de la philosophie  à l'ethnologie  en passant par l'histoire  de l'art, trouve un job d'été dans une boutique un peu miteuse "Mariage 2000". C'est là que Raphaëlle va se jeter "avec une certaine  allégresse"  dans les  griffes de Lola, menteuse  patentée.
La dilettante qui travaille "pour qu'il lui arrive des choses" connaîtra  une expérience marquante avec cette fille débrouillarde et rusée qui la fascine.
Un style vigoureux et une vraie aisance dans la narration. Une  auteure  à découvrir  et à suivre.

L'avis plus nuancé de Laure

30/04/2008

Reykjavik est tout petit...

Pendant qu'il te regarde tu es la Vierge Marie, comment ne pas craquer avec un titre  pareil ? ! Et quand en plus l'auteure  s'appelle Gudrùn Eva Minervudottir (ce  que j'interprète-faussement sans doute- mais je m'en fiche, laissez-moi mes illusions- comme "la fille de Minerve") et qu'elle est islandaise, je me rends pieds et poings liés !61j9CZ361WL
Mais bon,trêve de bavardages, allons plus avant.
Reykjavik, capitale de l'Islande, est d'après l'auteure une ville toute petite où l'on croise toujours les mêmes personnes. A lire les  20 nouvelles composant ce recueil,  on veut bien la croire  car une certaine parenté se tisse entre les différents narrateurs,  créant une continuité très fluide.
Même jeunes  adultes, ils ont gardé un pied en enfance,vivent souvent au troisième étage, mangent du pain avec du  fromage ou du pâté de  foie et évoluent dans des appartements quasi vides et très lumineux.
Leur langage est subtilement décalé, tour à tour poétique ou teinté d'humour "Tu ne veux pas m'embrasser comme la faim embrasse le pain ? ", subtilement en porte à faux avec la réalité.
On frémit quand de jeunes enfants sont confrontés à des adultes , tant l'auteure est habile  à  susciter un climat perturbant...
Les titres des nouvelles  sont tous dans la  tonalité de celui du recueil, voici  mes préférés : "Le  bouquet de mariée était plein de pucerons", "Parce que je t'ai embrassé  ce matin au moment où  tu refermais ta conscience derrière toi" ou bien encore "J'espère que tu étoufferas dans les rideaux de velours caca d'oie de ta mère".
Beaucoup de fraîcheur dans ce livre dévoré d'une traite, et dont on pourrait dire qu'il "rayonne comme  les personnages des  images pieuses". On sort de  cette lecture le sourire aux lèvres et avec une folle envie  de faire un tour en Islande...