08/04/2008
Chick litt pour quinquas (et pous les autres aussi !)
Ce n'est pas la couverture clinquante (et qui n'a d'ailleurs aucun rapport avec le contenu) qui m'a attirée dans Pas de mari pas d'ennuis mais d'une part le titre accrocheur en diable par sa désinvolture joyeuse et d'autre part la promesse de lire de la littérature légère destinée aux quinquas (je ne fais pas encore partie de cette tranche d'age mais j'en approche à grands pas).
Ici cependant, pas de littérature jubilant sur le thème de"la vie commence à 50 ans" mais un roman davantage axé sur la volonté d'assumer son célibat .
Carol Clewlow a choisi la forme de l'abécédaire de "A comme attitude" à "Z comme zing, zing, zing". mais si les 100premières pages fourmillent d'indications drôles et pertinentes concernant les"vieilles filles" ,( qu'on a voulu entre autres déporter pour éviter de supposés problèmes, les femmes étant en surnombre !), le récit à proprement parler s'affranchit de cette contrainte et prend son essor.
Riley a su tirer les leçons de son passé (les avantages de l'âge !) et revient avec humour et tendresse sur ses histoires d'amours défuntes sans pour autant se donner le beau rôle.Le récit se teinte parfois de gravité mêmes i les personnages pittoresques qui gravitent autour de l'héroïne ne manquent pas : de la veuve éplorée qui réécrit l'histoire de son couple cahotique à la copine new-age qui s'épouse elle-même !
Quant à Riley, si elle travaille dans un journal (gratuit) elle n'est pas du tout glamour mais pleine d'énergie et sympathique en diable !
L'auteure réussit, même si la fin est prévisible, à rester fidèle aux convictions de son héroïne,ce qui est tout à son honneur ! De quoi passer un bon moment sans prise de tête.Et ce qu'on ait cinquante ans ou moins !
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07/04/2008
"Toute en fourrure et sans culotte comme disait ma mère"-
Si on ajoute des seins en obus à la description précédente, on comprend que Valentina fasse tourner les têtes des hommes y compris celle de Nikolaï, veuf depuis deux ans !
Oui mais voilà Nikolaï est nonagénaire et ses deux filles, fâchées pour une question d'héritage ,vont se rabibocher vite fait pour faire front et lutter contre l'envahisseuse ukrainienne qu'elles soupçonnent d'aimer davantage la nationalité anglaise ( qu'elle pourra acquérir par son mariage) et la société de consommation, que leur père.
Une brève histoire du tracteur en Ukraine est aussi le titre du livre qu'est en train de rédiger le veuf joyeux et les extraits qui nous en sont donnés éclairent d'un jour nouveau l'histoire de ce pays de l'est dont la famille est originaire mais aussi celle du monde. En effet, cette famille a connu les tourments de l'Histoire, que ce soit sous la botte nazie ou sous celle de Staline qui organisa sciemment une famine pour mettre au pas les paysans ukrainiens.
La plus jeune soeur, Nadezhda (espérance), est celle qui est née durant la Paix et a connu une existence plus protégée, confortable et se montre plus révoltée que Vera qui elle a connu la guerre. Ces différences s'éclaireront petit à petit quand la cadette se penchera sur le passé de ses parents.
Marina Lewycka propose aussi une réflexion toute en nuances sur les différences opposant les immigrés "anciens" et ceux qui arrivent de nos jours en Grande -Bretagne.
On sourit beaucoup, entre autres quand la narratrice, Nadezda, décrypte les tentatives de manipulation de son père lors des conversations téléphoniques, ou quand elle se délecte à choisir des cadeaux de Noël pour "l'ennemie" : "j'emballe un flacon de parfum bon marché particulièrement immonde que j'ai gratuitement dans une promotion du supermarché" , mais bon,son avis sur elle évoluera aussi, on est ému par la détresse de certains personnages et on dévore d'une traite ce roman plein de rebondissements !
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18)
06/04/2008
Comme chien et chat ...
Lucie m'a gâtée et a eu l'idée originale de faire voyager ensemble Lucie-le-chien-et ...le chat assassin (et plein de mignonnes coccinelles) ! Chacun tenant son journal ,c'est une excellente idée!Gageons que les deux bestioles qui sont toutes les deux bourrées d'humour s'entendront bien ! Ps: j'adore ce chat qui s'amuse à terrifier tout le monde dans la salle d'attente de la véto, y compris une vache, réfugiée sur les genoux de son propriétaire ! Encore merci, Lucie ,pour cette facétie !
06:04 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (12)
05/04/2008
En passant
06:09 Publié dans les dits de Ferdi | Lien permanent | Commentaires (12)
04/04/2008
Attention, chef d'oeuvre !
Si la courte nouvelle de Charlotte Perkins Gilman n'était qu'un texte fantastique, elle searit déjà à mettre à la hauteur du Horlà de Maupassant.
Mais comme le montre la lumineuse postface de Diane de Margerie, La séquestrée est bien plus qu'un exercice de virtuosité.
Cette femme qui visiblement souffre de dépression post-partum est isolée par son mari médecin dans une ancienne nurserie mise à mal, de bien étrange façon, par ses précédents occupants. Mais c'est le papier peint surtout qui fascine l'héroïne et la fait sombrer dans d'étranges réflexions. Quant au bébé, mentionné deux fois en passant et de manière bien désinvolte, il n'est qu'un prétexte à cet enfermement. ce qui se joue ici est davantage de l'ordre d'une lutte , d'autant plus sans merci qu'elle est souterraine, entre l'Homme , dominateur qui a la science de son côté et la Femme apparemment soumise à son destin naturel , la procréation.
Diane de Margerie met aussi en lumière la vie hors du commun de l'auteure : elle fait attendre 25 ans son fiancé avant de l'épouser et de lui donner une fille. Fille qu'elle confiera après son divorce à son mari et à la nouvelle épouse de celui-ci, qui n'est autre que sa meilleure amie !
50 pages de pur bonheur !
06:42 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (26)
03/04/2008
Le téméraire
Le narrateur, venu, comme d'habitude passer ses vacances en famille dans sa maison de la côte normande, va peu à peu délaisser sa femme et ses deux filles au profit d'une vieille dame qui le rudoie mais le fascine.
Nouée incidemment, cette relation toute platonique, sera l'occasion d'un dialogue haché concernant la culture Hopi et le voyage d'André Breton aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale. Choc de cultures, transformation du sacré en oeuvre d'art. cette partie "historique" aura des retentissements dans le présent du narrateur qui risque gros en se laissant entraîner...
La chaleur et la poussière du désert évoqués s'opposent à la réalité du climat humide de la Normandie. Passé et présent se rejoignent dans un rythme lent qui diffère sans cesse la révélation de secrets...
Ce très beau texte de Claudie Gallay, Dans l'or du temps m'a fait penser au film de Josée Dayan "Cet amour-là"traitant de la relation entre Marguerite Duras et Yann Andréa. Même attraction des jeunes hommes. Mêmes rudoiements de la part des femmes âgées. Même décor.Mais bien évidemment,le thème en est tout différent.
Un texte insaisissable comme le sable du désert.
L'avis de Clarabel
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
02/04/2008
De l'Algérie à Billancourt
Alors que j'étais restée de marbre avec Le rêve de Jacek, j'ai beaucoup aimé du même auteur, Valentine Goby et dans la même collection ,le cahier de Leïla, de l'Algérie à Billancourt.
Sous forme de journal intime , nous suivons le parcours de cette petite fille qui part, avec sa mère et sa soeur,rejoindre le père ,installé depuis plusieurs années en France.
Par petites touches, se révèlent, les rêves,les difficultés (le racisme, le logement trop petit, la mère qui refuse de s'adapter...)mais aussi et surtout (et c'est peut être ça qui m'a emballée) l'amour de cette petite fille pour les livres. Valentine Goby s'est glissée avec poésie et sensibilité dans la peau de Leïla et nosu la rend très proche.
Le dossier historique est toujours aussi complet et les illustrations , censées parfois être celles de la fillette, sont pleines de charme.
Une manière attractive d'aborder tout un pan de notre Histoire (à partir de 10 ans) .
06:02 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (8)
01/04/2008
Kaleïdoscope
"Mais comme le dit si bien Anton, c'est un quartier multiculturel, mais absolument pas interculturel; ici personne ne se mélange." Ce aurtier c'est celui de Lavapiès, en plein coeur de Madrid. Et dans Cosmofobia, Lucia Extebarria nous invite à le découvrir à travers une multitude de personnages (merci le Dramatis personae de la fin qui les récapitule !) qui le compose.
Cet aspect protéiforme correspond tout à fait au fond : chacun nous présente un fragment de la réalité selon son point de vue et nous retrouvons de fragments en fragments des faits ou des personnages déjà rencontrés.
Si au début j'ai beaucoup apprécié cette manière de faire, n'étant pas du tout gênée de devoir attendre avant d'identifier les narrateur, finalement, je me suis retrouvée engloutie sous la masse des personnages.
D'autre part si au début du roman, l'aspect multiculturel est bien présent et décrit de manière très vivante et colorée, j'ai trouvé que la fin était par trop consacrée au monde clinquant de la mode et des people. Cinquante pages en moins et cela aurait été impeccable. Mais je suis sortie de Cosmofobia légèrement groggie,comme si j'avais eu la gueule de bois, thème qui revient souvent dans ce roman ...
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
31/03/2008
"Le corps cassé/toujours vivant/ je traverse l'été."
Deux femmes issues de milieux sociaux tout à fait opposés. L'une très jeune, mère involontaire, qui s'apprête à accoucher sous X, Emilie. Judith, quant à elle, espère avec ferveur la naissance de son enfant, enfant qui ne survivra pas. Une logique folle se met alors en marche...A ce moment là du récit (nous ne sommes qu'au tout début de l 'action) j'ai failli lâcher le roman de Karine Reysset, Comme une mère.
Envisager quasi simultanément les deux faits que redoute le plus une mère me semblait de l'ordre de l'insoutenable.
Il faut savoir passer outre et découvrir les merveilles que recèle ce roman. L'auteure, en effet, fore avec obstination ce thème de la maternité, traque les ressemblances entre ces deux femmes dans leur rapport à la maternité. Toutes deux , pour des raisons totalement opposées auraient pu prononcer ces paroles : "Ma bouche lavée à grande eau de tous ces mots liés, ces mots tordus et râpeux comme de la laine de fer." le récit rebondit sans cesse, même si le rythme semble volontairement ralenti, comme si nous évoluions dans un cauchemar ...
Le séjour dans la thalasso nous montre également une lutte des classes en sourdine, feutrée...Sous des dehors bien lisses, la réalité est plus râpeuse...
La langue de Karine Reysset, toute en retenue, sauf quand explose la violence des mots enfouis depuis trop longtemps, nous fascine et nous entraîne dans sa poésie âpre et tendre. A tenter absolument.
Un grand merci à Amanda qui a fait voyager ce livre et a su me donner envie de le découvrir.
Pour retrouver un autre titre de cette auteure en poche, c'est ici.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (19)
30/03/2008
A partir de deux, c'est une collection !
06:05 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (16)