04/02/2008
"Tout est bon chez elle, y a rien à jeter..."
Vous y croyez vous au coup de la fille qui n'a pas
acheté de disque depuis que Kate Bush a sort son dernier album (je
préfère ne pas regarder la date) et qui, à l'écoute d'une
seule chanson à la radio, achète le Cd de quelqu'un dont
elle n'avait jamais entendu parler? Hé bien, c'est moi et franchement,
j'ai été é-pa-tée !
Je laisserai à Ch'ti 31 , quand il aura le
temps,le soin de décortiquer les influences musicales d'Agnès
Bihl,sachez quand même que dans les remerciements, elle cite en vrac,
Jacques Brel,Anne Sylvestre qui l'a portée sur les fonds baptismaux de
la chanson, Charles Aznavour dont elle a assuré la première
partie, Renaud Séchan( Clin d'oeil avec "You are fouting of my gueule"
)...et vous aurez une idée de la lignée dans laquelle elle
s'inscrit.
Quant
aux paroles, c'est un régal ! Pas étonnant que
dans la liste gigantesque de remerciements se niche le nom de
Pierre Desproges dont elle détourne au passage un aphorisme .Elle manie
le zeugma comme une majorette son bâton , "moi qui fais la morale et
la grasse matinée", elle oscille entre l'hystérie et la tendresse dans
"La Complainte de la mère parfaite",
égratigant au passage le père qui dort tranquillement au salon tandis
que la mère débutante s'évertue à chanter"Dodo, l'enfant do,
crise de nerfs , maman limite", balançant entre injures "espèce
d'antiféministe"et la menace "sinon je te déshérite",
celle qui ne se reconnaîtra pas dans ce portrait est une
menteuse ou une chanceuse qui n'entend pas le bébé pleurer ! On
rit mais aussi on pleure (et ce n'est pas une figure de style)
avec une chanson sur l'inceste "Touche pas à mon corps" où Agnès Bihl
réussit le tour de force de trancrire en quelques minutes
tous les sentiments éprouvés par l'enfant violée par son père.
Rien de lourd rien de caricatural quand , tout en évoquant le monde de
l'école avec son prof de maths, sadique (pléonasme, bien sûr),
elle traite mine de rien du problème des sans-papiers,
"Liberté j'écris ton nom mais sans papiers, c'est pas pratique".
Chanteuse engagée oui, mais sans rien de l'aspect
caricatural, l'humour et la virtuosité dans le maiement des mots. sont
à pour alléger le tout.
le monde d'agnès Bihl, c'est
aussi celui des régimes, des histoires d'amour (souvent
ratées), des femmes qui se font belles, tellement libres
que"j'suis libre tous les soirs", énumérant tous les types de garçons
rencontrés, mais aussi débinant avec une perfidie raffinée celle
dont elle voudrait prendre la place : "Après tout elle est trop
modeste, Elle cache si bien ses qualités...Et puis
son âge, comme c'est curieux Vu qu'c'est pourtant ce
qu'lle fait d'mieux". Vous l'aurez compris, Agnès vaut mieux être
sa copine ! :) Et ça tombe bien, j' l'adore !
06:00 Publié dans à vos oreilles! | Lien permanent | Commentaires (20)
03/02/2008
Quand le cinéma guimauve mène à la poésie
Dans son Manuel de poésithérapie, Jean-Joseph Julaud se
proposait avec beaucoup d'humour et d'érudition de guérir
les maux de notre vie avec les mots des poètes.
Je doute fort que les scénaristes de In her shoes ait
lu ce manuel mais ils ont utilisé cette idée de manière
caricaturale dans le film, un poème d'Elisabeth Bishop guérissant en un
rien de temps la dyslexie du personnage interprété par
Cameron Diaz.
J'ignore si les ventes de cette poétesse ont
grimpé , mais j'ai trouvé ce procédé assez malhonnête quand on sait
la difficulté à traiter la dyslexie et les souffrances qu'elle
peut entraîner.
Néanmoins, le poème est très beau,le voici:
L’art de la perte
L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser,
tant de choses sont d’un naturel si fuyant,
que leur perte n’est pas une calamité.
Perdez quelque chose chaque jour .Acceptez la contrariété
de la disparition de vos clés, d’un moment absent.
L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.
Puis habituez-vous à perdre, perdez, perdez :
les endroits , les noms, et même la clé des champs.
Rien de cela ne sera une calamité.
J’ai perdu la montre de ma mère. Eh, tiens ! pas la dernière mais
l’avant-dernière de trois maisons que j’aimais pourtant.
L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.
J’ai perdu deux villes, très jolies. Sans compter
des royaumes que je possédais, deux fleuves, un continent.
Ils me manquent, mais ce ne fut pas une calamité.
-Même ta perte (la voix moqueuse, un geste aimé)
ne saurait me faire mentir, c’est évident
l’art de la perte n’est pas trop dur à maîtriser
même s’il apparaît comme (écris-le !) comme une calamité.
08:39 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9)
02/02/2008
Grosses bises
11:10 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (8)
01/02/2008
Encore !
Poésie? Philosophie? Mélange des deux ? On s'en fiche un peu !
Dans Vaches
de Frédéric Boyer chacun trouvera ce qu'il est venu
chercher et glanera de superbes phrases telles que celle-ci : "Les vaches ont des robes pleines de ronces et de fleurs et de poudre des champs."
N'ayant
jamais été férue de philosophie, je suis sûrement passée à côté d'une
grande partie des 60 pages de ce texte à l'écriture superbe mais
peut me chaut, j'y ai trouvé mon content !
De toutes façons, j'étais
obligée d'acquérie ce livre: c'est l'Homme qui en avait entendu parler
le premier et m'avait dit "Tu devrais l'acheter!".
" La lecture, c’est comme la pêche à la ligne. Vous pouvez rester des heures à ne
rien prendre et soudain, vous prenez quelque chose. Ce n’est même pas une
question de patience, parce qu’être patient c’est être passif, mais plutôt
d’être vigilant et de prendre son temps . »
Emmanuel
Hocquard
06:14 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (17)
31/01/2008
Calendrier de l'Avent
Noël,le commissaire Erlendur Sveinsson s'en moque un peu. Avec un
peu de chance ,trouvera-t-il le temps de manger du mouton fumé avec sa
fille qui semble sur le point de retomber dans la drogue...Alors quand
le Père Noël d'un grand hôtel islandais est retrouvé assassiné
juste avant le grand rush de la fête, cela ne le dérange en rien dans
son absence de préparatifs...
Mais qui était ce portier-père Noël
occasionnel que personne ne semble connaître vraiment et dont la
mort ne paraît affecter personne ? Cette nouvelle enquête nous fera
croiser des enfants dont l'enfance a été massacrée,et surtout nous
approfondirons notre propre connaissance d'Erlendur, découvrant
pourquoi il ne lit que des livres d'un type bien particulier et peut
être aussi pourquoi il ne s'est pas battu pour maintenir un lien
avec ses enfants lors de son divorce...
Quelques traits d'humour
viennent éclairer cette enquête encore plus poignante que les
précédentes: "Il se présenta brusquement à son esprit un
centre de rééducation où les infirmes grammaticaux déprimés
déambulaient en uniforme et en pantoufles en confessant leur faute : je
m'appelle Finnur et je dis "ce que j'ai envie"." mais surtout
nous voyons évoluer les relations père/fille ainsi que la
relation d'Erlendur à son métier :"Ce n'était pa son rôle
de condamner qui que ce soit même s'il tombait constamment
dans ce travers." Les rebondissements ébranlent nos a priori et
on se retrouve à attendre avec impatience la suite des aventures de ce
commissaire islandais.
L'avis de Cuné.
Celui de Clarabel.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
30/01/2008
Stages de préparation en tous genres...
Olivia Kidney a encore déménagé, et cette fois elle se retrouve dans
une maison des plus bizarres puiqu'on y circule en barque et qu'on y
croise des personnages qui ne s'y présentent qu'à la nuit tombée....
Olivia
fera aussi la connaissance d'une petite fille qui refuse de devenir une
péronnelle comme le voudrait l'école où sa mère l'a inscrite
exprès, tandis que la soeur de la rebelle se montre trop empressée de
venir dans la maison de l'au-delà...
Olivia Kidney et l'étrange maison de l'au-delà
poursuit son approche de la mort d'une façon toujours aussi poétique et
fantastique mais cette fois l'aspect très américain de
l'entreprise "j'apprends à mourir avec un coach" m'a profondément
gênée.
Ellen Potter fustige la comédie des apparences auxquels
certains se croient obligés de se soumettre mais dans le même temps sa
manière d'apprivoiser la mort, même si elle est originale, renoue avec
cette veine des manuel à la Dale Carnegie.Je me demande ce qu'en
pensent les ados qui lisent ce livre...
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8)
29/01/2008
Livre à part
Catherine Ternynck, dans sontrès beau texte,Chambre à part, nous
convie à une mise en mots de sa pratique de psychanalyste. Nul
discours théorique, nul voyeurisme mais une écriture au plus près du
ressenti, des émotions.
Dès
la montée de l'escalier, dès l'entrée dans la Chambre, cette Chambre,
si vivante , si réceptive et si bien transcrite par la plume de
l'auteure, le dialogue s'engage.Nécessité pourtant pour l'analyste de
se tourner parfois, pour une respiration, vers l'extérieur: un
mystérieux chat blanc qui passe, voire accompagne les visiteurs ou plus
le souvent l'Arbre qui est "au dehors, le tiers sans lequel dans la
Chambre, il n'y aurait pas d'échange, de rencontre possible."
Le
lecteur glane au fur et à mesure des réflexions dans ces fragments comme autant de
lumignons susceptibles d'éclairer son chemin : "On
ne peut imaginer le nombre de gens qui vivent mal logés en
eux-mêmes. certains n'ont pas su prendre soin du lieu.
D'autres n'ont jamais imaginé qu'on pouvait être bien chez soi et se
sont accomodés. Il faut dire que la tolérance des hommes aux espaces insalubres est extrême, déconcertante.".Ou bien encore: "Le monde irait-il mieux si l'on renonçait
à vouloir le faire parler? Si l'on acceptait, de temps en temps, de le
prendre dans ses bras et de le bercer en silence? ".Et c'est
ce que chacun des visiteurs vient peut être chercher dans la
Chambre...
Une écriture charnelle et puissante à laquelle on ne peut rester indifférent. Une très belle rencontre.
Catherine Ternynck - Chambre à part (dans le cabinet du psychiatre)
Ed. Desclée de Brouwer "Littérature ouverte"
Déjà vendu dans le Nord-Pas-de-Calais, sortie nationale en Mars 2008
Merci à Cuné pour cette découverte qui va m'accompagner longtemps.
06:18 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16)
28/01/2008
les dieux sont tombés sur la terre
Aphrodite qui sussure des obscénités au téléphone rose, Artémis qui
promène des chiens, Dyonisos qui tient une boîte de nuit et Apollon qui
tente de percer à la télé avec ses dons de divination, oui les
dieux de l'Olympe sont tombés bien bas et subsistent tant bien que mal
à Londres. Le roman de Marie Phillips , Les dieux ne valent pas mieux
commencent comme une comédie mais très vite tourne à l'aigre, comme si
on passait d'un soap à Dynasty, les dieux grecs n'ayant rien de petits
anges et pratiquant l'inceste, les viols et les coups bas avec une
jubilation sans pareille.L'irruption dans leur maison de la tendre et
douce Alice, la bien nommée qui ne descendra pas dans un
terrier de lapin mais au royaume d'Hadès, va perturber encore plus
cette famille en déroute et entraînera peut être même la disparition du
soleil...
Ceux qui, se fiant au slogan de la couverture "Désorde
libertin version Olympe" espèrent trouver ici un livre qu'on lit
d'une seule main, en seront pour leurs frais car si le vocabulaire est
parfois cru, "Euh, Apollon, disait la voix du réalisateur dans son
oreillette. Tu es bouche bée, ça fait dix secondes que tu n'as rien
dégoisé et, si j'en crois la caméra n°2, tu as la trique des grands
jours. On fait une pause? ", le sexe entre
Apollon et sa tante Aphrodite est devenu une mécanique vaguement
ennuyeuse car, comme le dit Woody Allen : "L'éternité, c'est long.
Surtout vers la fin". Ce temps sans fin dont souffrent les Dieux donne
une dimension tragique au roman, à laquelle j'ai plus été
sensible qu'à la dimension humoristique dont j'ai relevé finalement peu
d'exemple : ""L'idée qu'on avait pu laisser un aussi bel édifice
se délabrer à ce point était à la fois scandaleuse et troublante.
Il avait ressenti un peu la même chose quelques jours plus tôt,
en tombant sur une photo récente de Brigitte Bardot." ('Et pan
dans les dents des français ! :))
Ce romn fourmille de bonnes
idées, la présence muette d'Arès, dieu de la guerre, qui sucite
aussitôt une dispute entre des amoureux qui ne sont pas encore
déclaré leur flamme, la description vraiment intéressante des
Enfers, mais souffre néanmoins de quelques longueurs. Un roman agréable
mais qui ne satisfait pas totalement, peut être parce que j'aime trop
la mythologie ...
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
27/01/2008
Ma Bal est une pâture # 2
Vraiment j'ignore pourquoi Fashion a pensé à moi quand elle a
vu cette carte...La vache est vraiment proche du chat ou les chats
sont ils proches du lait ? Vaste question...
Dans l'enveloppe se nichait aussi un marque-page avec des extraits de Le grand bestiaire des animaux que je vous recopie pour le plaisir...
VACHE: bête à cornes qui mâche de l'herbe.
Si on veut fabriquer du roquefort, il faut traire une vache moisie. mais pour fabriquer un fromage de chèvre, n'importe quelle vache fera l'affaire.
Merci encore Fashion !
06:08 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (8)
26/01/2008
Ma BAl est une pâture #1 (normal, elle est verte!)
Un grand merci à Anne !
On l'entend presque meugler, cette vache !
LA VACHE, DESCRIPTIF
La
Vache
Est
Un
Animal
Qui
A
Environ
Quatre
Pattes
Qui
Descendent
Jusqu'à
Terre
Jacques Roubaud in Les animaux de tout le monde
06:11 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (11)