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15/01/2008

Mezze

Cinq auteurs,  cinq euros, cinq nouvelles, c'est le pari tenu par les éditions "Bleu autour", histoire de nous mettre en appétit , de faire connaissance avec l'univers de différentsécrivains  sans qu'un thème les  regroupe.
Soit, Marie Hélène Lafon et sa très réussie "Maison Santoire" , histoire d'un viel homme qui veut rester debout dans sa maison et" partir d'un coup, net propre sec." (j'ai scrupuleusement respecté la ponctuation);
-Annie Saumont, toujours aussi tranchante dans "Vous descendrez à l'arrêt Roussillon", mettant en scène deux femmes et leur employée de maison (il est dommage que la couverture soit trop explicite);9782912019776
-Leïla Sebbar,qui  avec" Louisa", nous conte l'histoire ,toute en retenue,d'une naissance improbable dans un camp d'insurgés algériens , déportés en Corse en 1870,  histoire qui a une portée universelle...
-Un auteur Turc,  encore inconnu en France, Sait Faik Abasiyanik avec "Une histoire pour deux",un peu trop symbolique à mon goût mais un seul texte n'est pas probant;
Et enfin, Saadat Hasan Manto, indo-pakistanais, qui avec "Viande froide" nous montre un délicieux jeu d'agacements, de préliminaires amoureux, parsemé de multiples indices qui prendront tout leur sens dans une chute pour le moins refroidissante !
Bref, juste de quoi nous titiller les papilles et nous donner envie de poursuivre le voyage !

Ps : j'ai trouvé ces nouvelles regroupées en coffrets  mais chacune porte un code-barres, indiquant qu'on devrait pouvoir se les  procurer à l'unité...

14/01/2008

Petit bréviaire amoureux

Attention, "...ce bouquin n'est pas à mettre dans toutes les mains", prévient l'auteure."Il sent la  vache". Il  contient" Une histoire par jour, pour célébrer la  vache. Une histoire d'amour.",deshistoires recueillies auprès de gens très différents,par leur milieu social, leur âge mais qui sont tous Fous de vaches.51kUUJdHDXL
Mary-Gérard Vaude a su les écouter et retranscrire avec beaucoup de charme ces  témoignages illustrés par de sublimes photos de Jérôme Chabanne, Frédéric Decante, Philippe Deschamps,Jean-Baptiste Laissard, Jean-Marie Lecomte,  Yves Régaldi,  Pierre Soissons, Maurice Subervie,  Frantisek Zvardon. Je les  cite tous car c'est vraiment la  première fois que je trouve un livre où  TOUTES les photos de mes amies les vaches sont drôles,  poétiques, insolites (on y voit un taureau prendre une posture de yoga, si, si , je vous assure) et où l'on sent  vraiment une réelle empathie avec l'animal photographié. Vous avez la  chance que je ne puisse pas vous enquiquiner en vous tirant par la manche pour vous montrer celle-ci et puis celle-là et puis regarde celle-ci avec le gros plan sur les poils et le givre ...A force ça lasse, je comprends et j'essaie de me  réfréner ou de trouver de nouvelles victimes...
Quant aux textes , savoureux et pas du tout dégoulinants de mièvrerie, ils mettent autant en valeur les animaux que ceux qui en parlent. On y croise Monique, bibiothécaire, tout droit échappée d'un roman de Katarina Mazetti,  qui a rencontré son amoureux au salon de l'Agriculture et qui a reçu Jolie, croisée Blonde D'Aquitaine-charolais en cadeau d'anniversaire ( Non, non,sans façon, merci, en ce qui me  concerne, j'ai pas la place), Laurent Avon, chargé de la conservation des races et qui  est l'auteur , bien involontaire, de la devinette, posée samedi, Marion, lycéenne, qui constate : "Les vaches , c'est comme les filles, ça  se promène avec une copine."...et tant d'autres qui tentent de faire survivre la diversité des races qui tend à disparaître à cause de la Holstein noire et blanche pour qui je n'ai guère de sympathie,je l'avoue, même me s'il elle n'y est pour rien, la pauvre.
Bref, de quoi faire réapparaître le sourire les jours de morosité pour les amoureux des vaches ...et les autres !
Un livre qui vous fera regarder les  vaches d'une autre façon quand vous les croiserez !

13/01/2008

Un grand merci à

Anne,  Cath et Ch'ti 31, Moustafette et Papillon ! Dans la  précipitation,j'ai oublié de mentionner le coup de coeur  envoyé par Papillon !
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12/01/2008

Devinette en guise d'apéritif...

"Elle est plus intelligente qu'on ne l'imagine. Paradoxalement,  c'est au chat qu'elle  ressemble le plus. who Dépendante, certes, mais à bonne distance. Très présente  mais pas envahissante. Et vieille complice."

De qui s'agit-il ?

11/01/2008

A la maraude...

La  gourmandise entretient souvent des  liens étroits avec le pays de l'enfance et Pierrre Pelot,  qui vit toujours dans ses Vosges natales, ne déroge pas à la règle.
Avec La croque buissonnière , nouvel opus de la collection "exquis d'écrivains",c'est à une balade gourmande entre  passé et présent qu'il nous convie.51MxSbjqOsL
Equipons-nous et emboîtons-lui le pas au coeur des forêts,pour une cueillette gourmande de champignons,  n'ayons pas peur de la pluie car  "La pluie  aussi  c'est bien.Pas le mêmes couleurs. Pas  les mêmes  odeurs. Bon, c'est sûr,ça mouille.  Chez toi tu te sécheras. Il n'y a pas mieux que le retour chez soi où c'est sec et chaud et à l'abri , après que tu  t'es trempé dehors sous les arbres. Je te le  dis. Et un chocolat chaud , tandis que tu nettoies le tas, sur la table, un grand  journal étalé.  Couper les pieds, grattouiller la terre et les fragments de végétaux, râper les  lamelles, virer les  petites bêtes, les  limaçons, décoller les tubes,  enlever les peaux grosses des chapeaux...mais ne JAMAIS les laver ! Les essuyer, certes. Et puis c'est pas non plus  parce que tu avaleras trois grains  de terre que tu seras malade, ho ça va."Tenez-vous le pour dit ! Mais comme l'auteur n'est pas un mauvais bougre, il  partage même ses alliances secrètes de plats mais ne comptez-pas sur moi pour vous les révéler !
Les évocations de plats roboratifs (choucroute éllaborée avec du chou maison et du lard fumé chez un ami) voisinent avec une saynette très drôle mettant en scène l'auteur, sa femme ,"aidés" dans la confecion de  rouleaux de  printemps par le chat de la maison... Coup de gueule  contre certains  chasseurs qui tirent même sur les oiseaux protégés en toute connaissance de cause alterne avec l'évocation des meilleures frites que Pelot ait jamais mangées, des frites encore plus délicieuses car elle avaient le goût de l'enfance et de la maraude...
Tout un monde  de saveurs, d'odeurs se livre à nous  dans une langue où j'ai entendu parfois (même si les  régions sont différentes) l'accent de la Grande Colette car Pelot est comme elle  aussi gourmand de mets que de  mots. A consommer sans modération, à lire et relire pour faire durer le plaisir !

PS:Je m'étais tellement régalée avec les précédents dont j'avais parlé ici , ici et ici qu'apercevant celui de  Pelot dans un bac, en attente d'être rangé,j'ai fondu sur lui  de crainte que quelqu'un me le pique !


10/01/2008

Parlez-vous la langue d ebois

Elle claque un peu partout...

"Agrégée de lettres, Martine Chosson a longtemps enseigné à l'étranger avant de s'apercevoir que cela n'avait aucun intérêt." Vous voilà prévenus  dès la 4 ème de couv': l'auteure n'utilise pas ce qu'elle analyse en détail dans Parlez-vous la langue de bois ? (petit traité de manipulation à l'usage des innocents).
La langue de bois késaco ? Dès la préface, l'auteure constate que si l'expression s'est imposée d'abord pour désigner un" langage figé de propagande politique", elle s'est imposée durablement dans la langue car son champ d'action s'est élargi...9782757803820
Martine Chosson , dans un style imagé, traque donc tous les indices nous permettant de la répérer dans notre vie quotidienne et si elle ne prétend pas se livrer  à une étude exhaustive, chacun ,après la lecture de cet ouvrage sera plus à même de repérer les flatteries, les euphémismes,les formules vides ou signalant exactement le contraire de ce que l'on prétend (dressons l'oreille quand nous entendrons des  "Honnêtement,"réllement", "véritablement"... employés à tour de bras), tous les "floutages de gueule"  et autres "valorisations du vide" que l'on veut nous imposer, pour nous vendre des objets ou des idées...
Une analyse fine et détaillée d'un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur et qu'un style très agréable et plein d'humour rend particulièrement savoureuse.

09/01/2008

ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

Ni sales,ni bêtes, les arthropodes pour Gilles Bonotaux ! Dans Les sales bêtes , il entreprend de réhabiliter les insectes,les arachnides et les myriapodes alias les cafards qui grouillent, les iules qui envahissent, les51GTZ73D6FL scolopendres, les guêpes, les puces, les punaises de lit qui piquent, les taons qui mordent, les mouches qui agacent, les  moustiques qui démangent, les poux qui grattent,les tiques qui vampirisent, les punaises  qui puent, les araignées qui font peur ! 
Rude tâche,il est vrai, mais l'humour de l'auteur, tant dans les textes que les dessins, fait mouche et l'on apprend au passage plein d'informations sur les petites bêtes qui grouillent autour de nous. Saviez-vous que le seul animal a ne pa  être envahi par les poux était le kangourou ?
Seul inconvénient de ce livre, tout comme Pars vite et reviens tard de Vargas, il m'a  donné une folle envie de me gratter le crâne !

08/01/2008

Une grenade-puzzle

Le récit, donné comme fortement autobiographique, commence sur un ton d'humour grinçant : l'évocation façon puzzle de la famille du narrateur avec des personnages pittoresques:  "Oncle Helmut était farci d'éclat de grenad qui sortaient de son corps à intervalles réguliers,et à l'occasion de chaque rencontre,il me faisait  cadeau d'un nouveau morceau et d'un nouvel épisode" (de ses histoires de guerre),  et des notations caustiques :"...et elles tombaient dans le bras l'une de l'autre en se haïssant par dessus tout".41KpG26O_IL
Mais au fur et à mesure, le roman devient plus sombre et poignant : cet enfant, né en 1960 dans une petite ville danoise, pourrait avoir une vie tout à  fait ordinaire si sa mère n'était pas allemande. Et bien que la guerre soit finie depuis longtemps, la vindicte des villageois ne cessera pas contre cette femme et sa famille.
Hildegard n'a pas eu une vie facile,que ce soit avant ou pendant la guerre mais toujours elle a su faire preuve de courage , d'opiniâtreté et de débrouillardise.
Son fils, en butte aux tracasseries permanentes, à  l'hostilité de ses camarades, aux injures, d'où le titre, Cochon d'Allemand, fait face lui aussi sans se plaindre. On a le coeur serré en lisant des phrases telles que :  "Le seul cadeau que je souhaitais pour mon anniversaire, c'était de  ne pas  avoir d'anniversaire."
Il faut savoir accepter l'apect fragmentaire du récit et son absence de linéarité (on passe du passé d'un personnage à un autre, d'une époque à une autre sans transition) , mieux se perdre pour mieux se trouver, épouser les mouvements des souvenirs qui affluent comme les morceaux de grenade de l'oncle Helmut  et ainsi échapper-un peu- à la moirceur de l'histoire.Le style est dense et acéré.
Intrigué autant par le titre que par la couverture, Ferdinand , 8 ans, m'a demandé de quoi parlait ce livre. Je lui ai résumé l'histoire et lui ai lu le passage cauchemardesque de l'anniversaire. Il  a réfléchi un instant et m' a demandé :  "Et il  s'est vengé ? ".
Knud Romer a fait mieux que ça : il a écrit ce livre.
Un vrai coup de coeur pour commencer l'année !

L'avis d'in cold blog   
de Cathe

de Fashion

d'Alice

ça y est,j'ai trouvé le billet de Chiffonnette !

07/01/2008

Un monde cruel

En Afghanistan, on sait très bien que la situation des femmes n'est pas facile (comme dans plein d'autres pays ,hélas). Mais  on en a une connaissance abstraite, désincarnée. Avec Spôjmaï Zariâb,cette réalité on la prend en plein plexus solaire.51BYF854M8L
J'ai lu la première des sept nouvelles composantle recueil Dessine-moi un coq, et j'ai dû marquer un temps d'arrêt dans ma lecture tant j'ai été choquée par la puissance d'évocation de l'auteure. L'irruption dans cette famille unie et aimante d'un oncle que la religion et les traditions appliquées à la lettre rendent proprement terrifiant, en particulier pour la petite fille sur laquelle il s'acharne avec une cruauté sans pareille m'a laissée  groggy. Cette chape de plomb qui s'abat sur la maisonnée et la violence des propos de la narratrice adulte qui se souvient de cet événement valent meiux qu'un long discours sur les droits des femmes : "J'en venais parfois à souhaiter, avec une sorte d'innocente cruauté, que tous les hommes du monde perdent la vue pour que ma mère puisse s'asseoir tranquillement avec eux et entamer la conversation avec eux sans avoir à cacher sa bouche avec son voile, pour que ses lèvres roses puissent se mouvoir avec langueur, s'étirer et laisser apparaître une à une,  dans un sourire, la blancheur de  ses dents et qu'ainsi elle nous fasse rayonner nous aussi, la maison et moi."
Les petites filles tremblent devant les  hommes, les professeures, les mères craignent pour la vie de leurs fils  qui partent à la guerre  les enfants se montrent cruels  envers les inférieurs ou les animaux,  parfois même ce sont les hommes eux mêmes qui se font volontairement souffrir...On se sent parfois étouffer dans cet univers si dense  et si dur , éclairé par de rares instants de bonheur.
Spômaî Zariâb maîtrise totalement l'art de raconter et son style puissant, vigoureux mais aussi sensuel , jamais pontifiant, se révèle d'une efficacité totale pour évoquer non seulement son pays mais aussi l'universalité du mal.Magistral.

Un grand merci à Bladelor qui me l'a prêté !

06/01/2008

Un petit morceau de soleil ...

Ma BAL brillait très fort. Bizarre, bizarre ...DSC01659
Normal, Ptitlapin m'avait gâtée !! Merci encore pour cette enveloppe rebondie Ptitlapin, une vraie surprise qui  me  réchauffe le coeur !51RERHgtnwL