03/01/2008
Fantasia chez les ploucs ou comment lutter contre le blues
"C'est une chose d'être recruté sur un poste parce que vous êtes un
tantinet demeuré, mais c'est une autre paire de manches que de
conserver sa réputation."Ainsi s'exprime Théo , l'adjoint du shériff de
Melancholy Grove qui se mêle un peu trop d'un suicide qui vient rompre
la monotonie de la vie de cette station balnéaire...
A
partir de là, les événements s'enchaînent à une allure folle, aussi
folle que les habitants de cette tranquille bourgade qui semblent pris
d'une frénésie lubrique,influencés par un lézard gigantesque qui vient
de se réveiller d'un sommeil de plusieurs milliers d'années...
On
croit d'abord entrer dans un récit digne des films de série Z,
mais, larguant toute volonté de rationnalisation, on se
laisse rapidement embarquer dans cette épopée mêlant intrigues
policières,histoires sentimentales, le tout assaisonné d'un humour
déjanté et parfois caustique : "Au pays des Terres inconnues,y a belle
lurette qu'on vous aurait expédiées au royaume de la connerie, c'est
moi qui vous le dit!"... Les plus fous ne sont pas forcément ceux
que l'on croît et les personnage , plus frappadingues les uns que les
autres sont follement ...attachants.L'auteur tire à boulets rouges sur
les biens-pensants, les fanatiques religieux de tout poils et passe à
la moulinette les psys et leurs traitements.
On se demande comment
l'auteur va se tirer du pétrin dans lequel il s'est lui même
fourré mais avec une virtusoité remarquable Christopher
Moore s'en donne à coeur joie et retombe sur ses pattes. Il
arrive même à nous faire verser une petite larme sur le sort du Lézard lubrique de Melancholy Cove , un lézard qui n'engendre certainement pas la mélancolie !
"Le résultat ressemblait à un puzzle imaginé par Salvator Dali." et on en redemande !
Merci à celles qui m'ont donné envie de découvrir ce roman mais en ces temps de fêtes,je ne retrouve plus les billets ! N'hésitez pas à vous signaler !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
02/01/2008
Petit bonheur de début d'année
Il ne vous suivra pas (vu son poids et ses dimensions) dans tous vos déplacements mais si vous aimez la poésie, cet Agenda du (presque) poète , il vous deviendra vite indispensable, vous le feuilleterez chaque jour car c'est une mine !
Mine
de citations, mine de manipulations, de jeux avec l'espace, les mots,
le rythme, les gestes, Bernard Friot, (oui, celui des Histoires pressées !) nous régale avec cette année entière en poésie.
Fourmillant
d'adresses internet, cet ouvrage s'avérera vite indispensable , tant
pour les enseignants que pour ceux qui aiment jouer avec les mots, les
sons et les images.
La poésie ici n'est pas intimidante, elle est
quotidienne, familière, gourmande et farceuse...Elle donne envie
de se lancer à la découverte de nouveaux textes,de nosveaux auteurs et
parfois même on a des fourmis dans les doigts et des mots qui
sonnent dans la tête , n'attendant plus que d'être notés...
Les
illustrations d'Hervé Tullet, à la façon cahier de brouillon d'écolier,
jouant avec des couleurs franches et gaies, contribuent à donner
un air pimpant à ce très bel objet littéraire.
Petit rappel : dans la même collection, paru en 2005 , le fameux Agenda de l'apprenti écrivain, de Susie Morgenstern, lui aussi une Bible !
Et pour commencer l'année en poésie, une citation choisie (presque) au hasard :
"Les poèmes sont des cadeaux
des cadeaux pour ceux qui sont attentifs." Hans Bender
06:13 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (23)
01/01/2008
Pour commencer l'année...
LA POĒSIE, L’AN NEUF
Emportez dans vos bras le
ciel, les arbres
l’hiver en son entier
La poésie est un manteau
d’argent
Je suis allée chercher un
livre de poèmes en ville
Passant le pont, je l’ai
mis dans ma poche
-la poésie aime qu’on la promène-
à petite dose elle infuse
dans le corps qui la porte
mais il faut être seul
dans sa chair et son sang
seul dans ses pas,seul sur
les ponts
tout seul dans l’air
unique de la ville
alors il y aura
transsubstantiation
le poème de l’an neuf
battra dans les artères
de celle qui transporte
avec un espoir fou
une clé pour ouvrir le
monde
Odile Caradec (relevé dans "Poésie 1 "de septembre 2000)
Que 2008 vous apporte santé et sérénité (et plein de bonnes lectures !).
08:28 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (36)
31/12/2007
Bon réveillon !
Ce joli petit lutin, envoyé par Bladelire, et moi vous souhaitons de passer un bon réveillon !
07:04 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (25)
30/12/2007
Pour les fans de...
Marie Desplechin avec "Copie double" et Malika Ferdjoukh
avec "Le mystère de Greenwood" sont toutes les deux dans le "Je
bouquine"-premier magazine de lecture pour les ados- de Janvier.
Si
je ne suis pas trop rentrée dans le roman de Desplechin, histoire
d'une fille qui en imite en tout une autre, pas assez creusée à mon
avis, j'ai savouré le récit à la limite du fantastique de Malika
Ferdjouhk.
Si vous aimez les histoires se déroulant dans la lande
anglaise, pleines de mystères etde brumes, précipitez-vous chez
votre marchand de journaux !
08:47 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)
29/12/2007
Raffinés !
Comme elle aime la poésie et qu'elle a des doigts de fée, Clara m'a
envoyé ces étuis raffinés , de ma couleur préférée, garnis de dentelles
et de sequins, de bonbons (drôlement bons,dixit Ferdi) et de coeurs
parfumés !
Merci à toi, Clara !
14:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
28/12/2007
Un monde dense et chaleureux
Imaginez la campagne provençale...Imaginez un grand-père ancien
gendarme qui raconte des secrets à son petit-fils, petit-fils qui
deviendra lui même commissaire...Vous y êtes ? Parfait !
Vous voilà au tout début de la centaine de pages composant L'arbre
de Pierre Magnan. Une centaine de pages mais un univers dense et
chaleureux dont l'axe central est un arbre, chêne de cinq mètres de
circonférence qui annonce la mort.
Cette figure du destin va
exacerber les passions et les haines dans un pays où des "accidents
domestiques" attendent parfois trente ans pour venir à bout des
rancunes des paysans matois,où un vieillard chenu fait sonner une
fanfare pour torturer son plus vieil ennemi,où les histoires d'amour
finissent mal,où les gendarmes ferment parfois les yeux ...
Des
personnages aussi pittoresques que leurs noms (Polycarpe Truche, le
Père Tasse...) dont Magnan va sonder les coeurs et les reins, dans un
paysage empli de couleurs et de saveurs*.
Un récit parfaitement construit, à la langue à la fois robuste et charnue, pleine d'humour, une petite merveille !
Merci à N-talo
de m'avoir fait découvrir cet auteur, qui se définit dans son essai
d'autobiographie comme ""apolitique, asocail, atrabilaire,
agnostique et, si l'on ose écrire, aphilosophique", mais que Mary Dollinger ,qui
a eu la chance de le rencontrer présente comme un " délicieux jeune
homme de 85 ans " et dont le site est ici.
*Parfaitement assorti à la confiture abricot/lavande dont il ne restera bientôt qu'un souvenir...
06:12 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (20)
27/12/2007
une promenade pour voir la vie du bon côté
Méli Mélo , en ce matin de juillet, décide de se lever
d'un bond et ...se retrouve la tête à l'envers ! pas question de
s'emmêler les pinceaux : Méli Mélo ,et hisse et ho,ne fait pas sa
mauvaise tête et pressée de rencontrer son ami , Théo Sucre
sous le baobab du parc Montsouris, se demande si "Le monde à
l'envers serait-il donc plus simple que le monde à l'endroit?"
Beaucoup
de poésie et d'humour dans le texte de Gérard de Cortanze qui joue avec
les mots tout au long du récit de cette journée exceptionnelle. Les dessins pleins de malice et de fraîcheur de Lucie
Durbiano accompagent joliment un texte qui m'a parfois fait
penser au classique" Tistou les pouces verts", la dimension gentiment
subversive en moins.
A partir de 6/7 ans.
M. Ferdi n'a pas daigné jeter un oeil : serait-il donc un peu macho ? :)
06:09 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (3)
26/12/2007
Faits d'hiver # 3
Mc Cash n'aime pas Noël. Mc Cash n'aime pas grand monde d'ailleurs, sauf le leader du groupe Clash et en particulier La jambe gauche de Joe Strummer.
Même
s'il vient de donner sa démission de la police,se laisse pourrir sur
pied et envisage de passer de l'autre côté,un courrier providentiel
vient lui apprendre qu'il est père d'une petite fille.Cela le met
plutôt en rogne mais la curiosité est la plus forte et le voilà parti
en Bretagne pour si ce n'est rencontrer mais du moins apercevoir sa
fille."Une orpheline retrouve miraculeusement son père, ancien
activiste expulsé d'Irlande et devenu inspecteur de police pour se
racheter un avenir affectif en toc massif,mais comble de malchance, le père,gangrené jusqu'à la moelle, préfère se tirer une
balle dans l'oeil !"Voilà comment le personnage principal ironise sur la situation.
Mais MCCash le borgne trouve toujours le moyen de se fourrer dans les ennuis et les cadavres pleuvent bientôt autour de lui...
L'intrigue
est plutôt paresseuse, on se doute bien que le père bougon en
diable va finir par se laisser attendrir par sa fille mais c'est
surtout le style de Caryl Férey qui donne tout son punch au roman , "Le contenu des dossiers s'avérant aussi trépidant que la vie d'un gravier..." , ainsi que les personnages,que ce soit ce ronchon de Mc Cabe ou l'assistante sociale pas piquée des vers qu'il rencontre sur son chemin. Le tout scandé par des titres de Clash qui donnent leur nom aux chapitres , "Rock the Casbah", nous valant un petit détour au Maroc, où Mc Cab , fidèle à lui même, s'étonne que les gens dans la rue lui sourient : "Mc Cabe s'était même demandé un moment s'il n'était pas suivi par une espèce de clown à la con, mais il finit par s'y faire".
Je vous souhaite plein de sourires dans la rue...
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (19)
25/12/2007
Fées d'hiver # 2
Dans la ville d'Oxford, les enfants pauvres et ceux des
gitans disparaissent mystérieusement,enlevés par de sinistres
enfourneurs.Lyra, petite fille de12 ans va partir à la recherche de ses
amis disparus au royaume des ours blancs.
Nous sommes en fait dans un univers parallèle,celui de La croisée des mondes
où chaque humain est guidé par l'incarnation animale de son âme :son
daemon. Un monde parfaitement structuré sorte de melting-pot où
l'on trouve aussi bien des références à Dickens, qu'à celle de la
conquête de l'Ouest, où des sorcières et des Gitans vont aider
l'héroïnes dans sa quête sans oublier le formidable personnage de
l'ours blanc qui va retrouver sa dignité alors qu'il avait été asservi
par l'alcool.
Références aussi à un monde où pointe le totalitarisme et où certains sont prêts à tout pour gommer toute individualisation...
L'univers
de Philip Pullman m'était totalement inconnu et je m'étais
volontairement abstenue de lire en détail les billets concernant les livres
de cet auteur.Le film, La boussole d'or
, premier volet de la trilogie,m'est donc tombé dessus comme un
formidable cadeau. Esthétiquement,le film est très réussi,que ce soit
l'univers polaire ou celui d'Oxford vu des airs,les costumes sont
superbes ,le récit avance à toute allure multipliant les changements de
ton et les rebondissements (certains sont vraiment effrayants
!*), l'héroïne est fûtée sans être bas-bleu, débrouillarde et fidèle en amitié.**
La chanson du générique de fin a été composée et interprétée par
la trop rare Kate Bush...Bref, un régal ! Chacun de nous y a
trouvé son compte et je n'ai plus qu'une envie : lire la
trilogie de Pullman !
Joyeux Noël à tous !
* A cause de cela,je conseillerais ce film à partir de 8 ans.
**Je la place dorénavant aux côtésde Fifi Brindacier et de Fantômette !
06:26 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (20)


