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16/12/2007

Un coin d'été en décembre

Imaginez quelqu'un qui ronchonne parce qu'elle est un peu patraque, et que surtout elle doit partir assister à une réunion hyperinutile qui en plus nous fera , vu l'heure de sortie, tomber en plein dans les bouchons.  Pas trop difficile  n'est-ce pas ? sac2
Et, tout à coup, coup de théâtre,  le facteur fait tinter la cloche et apporte un colis contenant un morceau d'été sous forme de confiture à l'abricot à la lavande, faite maison (un régal ! ),  deux bouquins prometteurs et un magnifique sac en forme de chapeau de sorcière, cousu main lui  aussi !
Merci encore , N-talo, pour  cette super surprise qui ensoleille mon mois de décembre !

sac3

15/12/2007

Abandonnés lâchement...

Contente de ne pas les avoir achetés malgré les excellentes critiques lues dans la presse ,
trois recueils de nouvelles : 51YdmO12q1L
-Déjeuner de famille de John Cheever. A force de vouloir éviter tout pathos, de suggérer plus que de montrer, l'auteur nous laisse à la porte de ses textes. On se fiche un peu de ce qui arrive aux personnages aisés qui évoluent dans des endroits cent fois montrés.Une misogynie de bon ton, sans oublier des mots oubliés à certaines pages (deux traducteurs se sont pourtant attelés à ces nouvelles mais apparemment pas un seul correcteur) ont fait que j'ai abandonné au bout de trois textes.51rSbU_YY5L
Je suis encore moins entrée dans l'univers de Charles d'Ambrosio et son Musée des poissons morts car je ne suis même pas venue à  bout de la première nouvelle. Encore une fois, l'impression de lire un texte déjà vu.
Quant à Elles de JB Pontalis. Au bout de quelques textes, j'ai jeté l'éponge ne voyant pas d'intérêt ni au style ,aussi plat que moi , ni aux thèmes  abordés.31JA5FObtlL
Peut être ces textes ont-ils pâtis de la comparaison avec un autre recueil dont je vous parlerai bientôt...

14/12/2007

"Lis,apprends, révise, va aux textes.savoir, c'est contrôler"

Toute sa vie, la romancière Joan Didion a ,de son propre aveu, "développé une technique pour tenir à distance  toutes mes pensées, toutes mes croyances, en les recouvrant d'un vernis de plus en plus41xfmnZRC_L impénétrable".  La  mort soudaine de son mari va tout remettre en question et Joan Didion va mettre une année complèteà remettre en question "toutes les  convictions  que j'avais jamais pu avoir sur la mort, sur la maladie,sur la probabilité et le  hasard, sur les bonheurs et les revers du sort, sur le couple, les enfants, la mémoire, sur la douleur du deuil, sur la façon dont les gens se font et en se font pas à  l'idée que la  vie a une fin, sur la  précarité de la santé mentale,sur la vie même."
L'année de la pensée magique est donc le récit sans fard de cette recherche sur elle même, de sa manière de refuser la mort de son mari puis de l'apprivoiser petit à petit grâce à l'écriture et à la lecture,car elle cherche sans cesse à comprendre dans les plus petits détails les raisons de cette mort subite.
Elle prend conscience de la différence entre la douleur et le  deuil : "La  douleur était passive. La douleur survenait. Le deuil, l'acte de faire face à  la douleur, demandait de l'attention."
Elle devient moins dure vis à vis des réactions des autres face à la mort : "Je me souviens de mon dédain, de ma sévérité envers sa façon de " s'apitoyer" de "geindre" de "s'appesantir" (...)Le temps est l'école  où nous apprenons".
J'ai beaucoup  aimé l'écriture de Joan Didion (je vais évidemment lire ses romans) et sa ténacité à vouloir faire face, à vouloir mettre des mots sur ses sentiments et ses croyances les plus irrationnelles.
Un texte magnifique qui vient d'obtenir le prix Médicis essai 2007.

L'avis plus nuancé de Clarabel.

Celui de  Cathe

13/12/2007

3,141592653589793238462643383279502884197169399375

Dans La mémoire fantôme , de  Frank Thilliez, c'est avec plaisir que nous retrouvons le personnage de Lucie Hennebelle, promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille depuis l'affaire de La  chambre des morts.
La jeune mère de famille , toujours solitaire, est encore tiraillée entre son instinct de flic, elle est consciente  d'être un "prédateur", et son amour pour ses adorables jumelles.
Va faire irruption dan sa vie,une jeune femme, Manon, "prisonnière de l'instant" car ses troubles de la mémoire font qu'elle oublie aussitôt ce qu'elle vient de vivre."Tu n'es même pas capable de te rappeler ce que tu viens d emanger! N'importe qui peut te rouler dans la farine et toi, tu prétends lutter contre une boucher qui a massacré sept personnes  et qui joue avec la police depuis quatre ans  "? Ainsi, Frédéric ,le frère de Manon résume-t-il la situation. En effet, le Professeur, qui a assassiné leur soeur aînée , vient de faire sa réapparition et Manon est bien décidée à entraîner Lucie Hennebelle dans sa quête...51RL_XAqx1L
La lieutenant va rapidement s'attacher à la jeune femme et devra affronter un assassin "fortiche en mathématiques", tout en se débattant avec son propre passé qui sera enfin élucidé.
La dimension mathématique -le nombre Pi se déroule tout en haut des pages-, les énigmes qui sont proposées à la sagacité du lecteur, les informations concernant les différents types de  mémoire, toujours intéressantes sans être lassantes, confèrent à ce roman un aspect moins glauque que dans "la chambre des morts". FrankThilliez a toujours une imagination aussi fertile, et même si les personnages évoluent parfois dans "un  décor que même le plus tordu  des romanciers n'aurait pu imaginer", même si les tortures sont au rendez-vous, sans jamais de voyeurisme heureusement,  l'intrigue est haletante de bout en bout et j'ai été happée par ce roman qui se déroule entre le Nord et la Bretagne, une véritable plongée dans les ténèbres car de l'aveu même du romancier  "jamais le soleil n'éclaire le ciel".
Une réussite !
l'avis de Clarabel

Le site de l'auteur
 

12/12/2007

"Le premier qui dit la vérité ..."

Les réunions de familles, surtout quand i  est question d'héritge ou de cadeaux, peuvent rapidement tourner au règlement de compte... le petit Ralph en fera la "cruelle" expérience en passant la  journée de  Noël enfermé  dans sa chambre.
Il est vrai qu'il  n'a pas de chance car il cumule : sa grand-mère a tout d'une peste, sa grand tante a toujours une fragilité quelconque l'empêchant, bien malgré elle d'aider Tansy( la mère de Ralph) qui  a fort à faire  car c'est sur elle seule que repose l'organisation de ce Noël familial.9782211078481
"-La tradition ? pouffa maman. Les combats entre ours et chiens aussi,  c'était la tradition. Et puis autrefois, la tradition voulait qu'on se moque des fous Et que les hommes ne mettent jamais les pieds dans la cuisine.
ce qui la ramena à la réalité. Elle prit oncle Tristan par la manche pour qu'il vienne décoller le scotch de la porte du four,  arroser la dinde et vérifier que les pommes  de terre  ne brûlaient pas ".
Vous l'aurez compris, Anne Fine, dans Au secours c'est Noël se  livre à un joyeux jeu de massacre des  traditions.
Chacun se plaira à reconnaître quelqu'un de sa connaissance dans cette famille bigarrée et sympathique : le grand-père bricoleur qui casse  plus qu'il ne répare, les  neveux, Attila  juniors qui détruisent tout sur leur passage sous les yeux indifférents de leurs parents...Alors forcément avec de tels individus , quand quelqu'un a la "bonen " idée de  jouer à l'équivalent du jeu de la vérité, la mèche est allumée...
Anne Fine vous aura prévenu :  "Vous attendez Noël  avec impatience? Méfiez-vous !"
a glisser dans les souliers à partir de 9 ans pour engendrer les sourires et détendre l'atmosphère :"Chez nous, c'est quand même plus calme ! ".
PS: pour ceux qui manqueraient d'idées, en prim  deux listes de cadeaux de Noël sont offertes par Ralph ...

11/12/2007

Une oasis de tendresse

41p6SLN_rbLApparemment il ne se passe pas grand chose dans la vie des propriétaires , des employés et des clients de ce café d'Asnières. Et pourtant, Pierrot, dit Pierrounet, 53 ans, serveur depuis toujours ou presque, porte un regard à la fois juste et plein d'empathie sur les gens qui l'entourent. Son existence est bien réglée, il pourrait ne s'occuper que de lui, il a si peu de vie en dehors du travail , mais non, il écoute les autres, il les accompagne mine de rien et c'est déjà beaucoup.Pierrounet observe beaucoup, mine de rien "3il savait mettre de l'ambiance et s'attacher les  clients,  même  s'il n'est pas doué pour la  fidélité, moi je dis ça comme ça."
Dominique Fabre choisit de nous révéler petit à petit ces vies minuscules et attachantes dans son court roman La serveuse était nouvelle , et grâce à lui, nous porterons peut être un peu plus d'attention à celui ou celle qui nous apportera notre prochaine consommation.
Une bouffée d'oxygène .

L'avis moins enthousiaste de Clarabel.

10/12/2007

Galerie de curiosités

Si comme moi, quand vous mettez le nez dans le dictionnaire, vous ne pouvez plus en décoller,  si vous avez toujours au moins un dictionnaire à portée de main ou si vous êtes tout simplement gourmand de mots, Tingo est pour vous !51GIb_ksFCL
Adam Jacot de Boinod (le nom de l'auteur à lui tout seul est un régal)a fouiné dans les dicos du monde entier pour en ramener des pépites: ainsi achaplinarse (espagnol d'Amérique centrale) signifie hésiter puis s'enfuir en courant comme ...Charlie Chaplin , tout ça en un seul mot !
Les dicos nous révèlent toute une civilisation , mode de  pensée, mode  de vie . Ainsi chez nos  voisins allemands , travailleurs consciencieux s'il en est trouvons-nous un Urlaubsmuffel : quelqu'un qui est contre le fait de prendre des vacances (!) mais aussi littéralement un "voyageur sur le marche-pied" )c'est à dire une personne qui profite du travail d'un autre,à essayer en injure mais cela nécessite un sérieux entraînement avant de pouvoir éructer sans faillir :"Espèce de Trittbrettfahrer !". Toujours en Amérique centrale, nous trouvons un aviador, fonctionnaire qui ne fait acte de présence que le jour d ela paie et chez les japonais, ô surprise,  des madogiwazoku, littéralement contemplateurs de fenêtres, c'est à dire des employés qui ont peu de choses à faire.Etonnant, non?
L'auteur s'est visiblement régalé à passer en revue les 27 mots albanais pour distinguer les différentes sortes de moustache , les formules destinées à draguer (j'aime tout particulièrement la japonaise signifiant"Au même moment, l'année prochaine, nous rirons ensemble)  mais il n'oublie pas pour autant de signaler au passage que chaque  jour des langues disparaissent même si des efforts peuvent être faits pour enrayer ce phénomène. Ainsi au Danemark,  sur les briques de lait figuraient des règles de grammaire et de conjugaison de l'antique langue nordique des Feroé qui a ainsi pu être préservée.  Une idée à piquer pour faire réviser les conjugaisons françaises ?
Un pur régal mais un bémol néanmoins : la fâcheuse habitude de 10/18 de considérer comme au format "poche" un ouvrage qui coûte 15 euros. (Bon d'accord  la reliure est de qualité !). A offrir ou à se faire offrir !

09/12/2007

Princesse ou pas princesse ?

Je me creusais la cervelle pour répondre à l'invitation de Beatrix : parler des princesses qui avait marquée mon enfance ou mon présent.21FW0YEJ3PL
Fifi Brindacier, Fantômette, Electre,  Antigone ,Athéna ne répondaient pas à ces critères et j'allais jeter l'éponge quand j'ai pensé à celle que j'avais découverte à l'âge adulte et qui dépoussiérait une bonne fois pour toutes l'image que je me faisais des princesses (je ne suis pas très girlie, vous l'aurez compris):
La  princesse  Finemouche !
Une princesse selon mon coeur qui envoie paître les prétendants par une série d'épreuves classiques en apparence par le texte mais auxquelles les illustrations donnent toute leur saveur. En effet "les  petits chéris" de  la princesse sont d'horribles monstres géants et le reste est à l'avenant.21KGYRHZ79L
Babette Cole retourne comme un gant le cliché du baiser au crapaud et la conclusion plaît à la féminste (même mariée et mère de famille) que je suis : ""Quand ils apprirent ce qui était arrivé à leurs copains, lesautres princes n'eurent plus du tout envie d'épouser la  princesse Finemouche...
qui fut très heureuse et vécut très longtemps."
Comme quoi les femmes ne doivent pas tout attendre du prince charmant !51EC9F6EQ5L

08/12/2007

VaninaaaaAaAaAaAaAaA tout n'est que Vanina

Autant il  est plutôt valorisant de s'avouer snob, autant il est plus délicat de parler de nos lectures de midinettes (attardées ou pas).
Cuné l'a fait ici avec humour, je lui emboîte le pas en avouant que j'ai acheté non pas un livre mais l'oeuvre complète de ...Dave !9782709617826
Pour le premier, je n'avais pas assumé  et c'est Cath qui me l'avait offert (en retour,je ne dénoncerai pas ma petite camarade qui , sous prétexte de cadeau à Belle-maman n'osait pas acheter une bio de tête couronnée...).
J'ai récidivé ensuite mais bon, jen'ai pas retouvé l'humour caustique et l'autodérision dont le chanteur batave sait faire preuve sur les plateaux de télévision...
Et vous, quelles sont vos lectures régressives ou ringardes, assumées ou pas ? Racontez tout à Tatie Cathulu ...

Dave chanteur, c'est ici, chez Ch'ti 31 !

07/12/2007

En noir et blanc

Bizarrement,en lisant la première enquête de Smokey Dalton, La route de tous les dangers, j'ai eu l'impression de replonger dans les films de mon enfance, en noir et blanc.
Kris Nelscott revient en effet sur l'histoire des  Etats-Unis dans les années 60 , époque pas si lointaine et en mêm temps si étrange .21IixzuVQ4L
Une époque où Noirs et Blancs ne vivaient pas ensemble et quasiment pas les uns à côté des autres. Et poutant le détective Noir,Smokey Dalton, bon gré mal gré, va vite se rendre compte que la cliente Blanche qui l'a engagé, Laure Hathaway ,et lui même, ont des passés qui se rejoignent...
Curieuse situation que ce détective qui enquête sur un passé qu'il voulait à jamais enfouir.
En toile de fond, l'assassinat de Martin Luther King vient donner une réelle profondeur au roman, le replaçant dans un cintexte historique qu'on aurait un peu trop tendance à oublier .
L'intrigue avance à son rythme, sans précipitation, et même si j'avais deviné une partie des liens qui unissent  les deux protagonistes au bout de cent pages, j'étais pourtant loin du compte...Une histoire d'amour digne d'une tragédie classique éclaire pourtant ce roman.
Ce sont les personnages,et en particulier celui de Smokey, qui font toute la richesse du roman et donnent envie de poursuivre l'aventure. La preuve : je suis déjà en train de lire le deuxième volume, lui aussi sorti  en poche.
Merci à Michel  pour cette découverte !