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02/04/2008

De l'Algérie à Billancourt

Alors que j'étais restée de marbre avec Le rêve de Jacek, j'ai beaucoup  aimé du même auteur, Valentine Goby et dans la même collection ,le cahier de  Leïla, de l'Algérie à Billancourt.
Sous forme de journal intime , nous suivons le parcours de cette petite fille  qui part, avec sa mère et sa soeur,rejoindre le père ,installé depuis  plusieurs années en France.51WB1HIkd1L
Par petites touches, se révèlent, les rêves,les difficultés (le racisme, le logement trop petit, la mère qui refuse de s'adapter...)mais aussi  et surtout (et c'est peut être ça qui m'a emballée) l'amour  de cette petite fille pour les livres. Valentine Goby s'est glissée avec poésie  et sensibilité dans la peau de Leïla et nosu la  rend très proche.
Le dossier historique est toujours aussi complet et les illustrations , censées parfois être celles de la fillette, sont pleines de charme.
Une manière attractive d'aborder tout un pan de notre Histoire (à partir de  10 ans) .

01/04/2008

Kaleïdoscope

"Mais comme le dit si bien Anton, c'est un quartier multiculturel, mais absolument pas interculturel; ici  personne ne  se mélange." Ce aurtier c'est celui de  Lavapiès, en plein coeur de  Madrid. Et dans Cosmofobia, Lucia Extebarria nous invite à le découvrir à travers une multitude de personnages (merci le Dramatis personae de la  fin qui les récapitule !) qui le compose.51q9sJOMuAL
Cet aspect protéiforme correspond tout à fait au fond : chacun nous présente un fragment de la réalité selon son point de vue et nous retrouvons de fragments en fragments des faits ou des personnages déjà rencontrés.
Si au début  j'ai beaucoup apprécié cette manière de faire, n'étant pas du tout gênée  de  devoir attendre avant d'identifier les narrateur, finalement, je me  suis retrouvée engloutie sous la masse des personnages.
D'autre part si au début du roman, l'aspect multiculturel est bien présent et décrit de manière très vivante et colorée, j'ai trouvé que la fin était par trop  consacrée au monde clinquant de la mode  et des people. Cinquante pages en moins et cela  aurait été impeccable.  Mais je suis sortie  de Cosmofobia légèrement groggie,comme si j'avais eu la gueule de bois, thème qui revient souvent dans ce roman  ...

31/03/2008

"Le corps cassé/toujours vivant/ je traverse l'été."

Deux femmes issues de milieux sociaux tout à fait opposés.  L'une très jeune, mère involontaire, qui s'apprête à  accoucher sous X, Emilie. Judith, quant à elle, espère avec ferveur la naissance de son enfant,  enfant qui ne survivra pas.  Une  logique folle se met alors en marche...A ce moment là du récit (nous ne sommes qu'au tout début de l 'action) j'ai failli lâcher le roman de  Karine Reysset, Comme  une mère.
Envisager quasi simultanément les deux faits que redoute le plus une mère me semblait de l'ordre de l'insoutenable.41qFm7cTFLL
Il faut savoir passer outre et découvrir les merveilles que recèle ce roman. L'auteure, en effet, fore avec obstination ce thème de la maternité, traque les ressemblances entre ces deux femmes dans leur rapport à la  maternité. Toutes deux , pour des raisons  totalement opposées auraient pu prononcer ces  paroles : "Ma bouche lavée à grande eau de tous ces mots liés, ces mots tordus et râpeux comme  de la laine de fer."  le  récit rebondit sans cesse, même si le rythme semble volontairement ralenti, comme  si  nous évoluions dans un cauchemar ...
Le séjour dans la thalasso nous montre également une lutte des classes en sourdine, feutrée...Sous des dehors bien lisses, la réalité est plus râpeuse...
La langue de Karine Reysset, toute en retenue, sauf  quand explose la violence des mots enfouis depuis trop longtemps, nous fascine et nous entraîne dans sa poésie âpre et tendre.  A tenter absolument.

Un grand merci à Amanda qui a  fait voyager ce livre et a su me  donner envie de le découvrir.

Pour retrouver un autre titre de cette auteure en poche, c'est ici.

30/03/2008

A partir de deux, c'est une collection !

Norbert est venu tenir compagnie à Nicolas ! Merci Cath ! L'arrosoir est-ce un message envoyé par mes plantes lasses d'agiter en vain leurs petites tiges ?  !:)nainDSC01164

29/03/2008

Des nouvelles...

Lucie le chien , après avoir traversé l'Océan grâce à Frisette, été hébergé chez Cuné, puis chez moi , puis chez Tamara, Cath, et va bientôt rentrer à la niche ...Il est actuellement chez ...Lucie (!), en attente de lecture.

Boris Vian et moi sommes chez N-talo. (Pas moi ! z'hélas !)

La vie rêvée de Mademoiselle S. va partir chez Cuné et chez qui  le voudra ensuite...

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L'enfant dans la lune est allé chez Cuné, chez Laure, chez Amanda,  chez Elfe,il doit arriver chez Goelen.

28/03/2008

"Elle pourrait marcher sur les nuages, s'endormir parmi les étoiles et croquer un bout de lune brune"

Si vous avez parfois rêvé d'être une petite souris pour savoir comment vivent, rêvent, espèrent,s'ennuient les  ados d'aujourd'hui, alors ce livre est pour vous ! 51JEkM_858L
Dans La vie rêvée de Mademoiselle S., Samira El  Ayachi, dans un style très imagé (juste un cliché ou deux qui auraient pu passer à la trappe) , nous relate la vie d'une héroïne avec qui elle a du avoir quelques points communs dans un passé pas si lointain car l'auteure est toute jeune.
Salima est bonne élève mais voudrait avoir de l'argent dans ses poches et se présente pour un poste de femme de ménage...Salima nous raconte ses amis de tous âges et de toutes origines  dans cette banlieue lilloisse  ni pire ni meilleure qu'une autre, les profs, les fêlés du quartier, esquivant avec tendresse et humour tous les clichés que l'on craignait de rencontrer.. On la suit aussi au Maroc pendant son séjour estival, fidèle à ses racines, mais bien contente de rentrer en France car "Ici, je ne suis qu'une Française aux mains et aux pieds de verre." Le roman vaut surtout pas le ton et le style de l'auteur, on sent un souffle, une inspiration, un amour des mots. Samira El Ayachi file les métaphores  avec brio, enchaîne les périphrases, les métaphores poétiques (un bus devient une roulotte où  une femme se métamorphose sous nos yeux) et nous embarque dans les visions et les rêves de son héroïne."Tu délires. Oui, c'est vrai. mais je ne trouve pas le  sommeil. ça fatigue de vivre.  Il en faut del 'énergie , pour  se couper de ses rêves, courir après le métro, le  bus,  aller en cours, manger,  rire, faire bien ses devoirs,  embrasser le front ridé  de sa mère,  celui  de son père (enfin,  quand il n'est pas sur les  routes). et encore  faire  ses devoirs, ceux de  la petite soeur, et aider les  voisines.  Repasser ses fringues pour le lendemain.  Rêver les  yeux ouverts d'un prince  imbécile  aux yeux verts et vivre pleinement le  présent de ses  dix-huit ans."
Manque juste une véritable tension dramatique...Un bon moment néanmoins. une découverte à poursuivre

27/03/2008

La fille du cannibale, la femme du disparu

La disparition soudaine du mari de Lucia Romero, auteure de livres pour enfants va la lancer dans une enquête qui deviendra bientôt un prétexte à une réflexion sur l'identité de ceux qui nous entourent mais aussi sur la notre.Comme dans un cauchemar, il  semble que les marches des escaliers se dérobent sous ses pas, au fur et à mesure qu'elle avance dans sa quête de vérité.41CgSmcdG1L
La fille du cannibale , de Rosa Montero, est aussi une réflexion sur les différents âges de la vie, symbolisés par les deux personnages qui aident Licia la quadragénaire : le jeune et séduisant Adrian, et l'octogénaire Félix qui  a déjà  vécu plusieurs vies: anarchiste et torero.
Entrecoupé par les récits de Félix, le récit avance de rebondissement en péripétie et le "pauvre" Ramon (le disparu) semble parfois oublié...Mensonges, secrets  sont au rendez-vous ,  et personne, y compris le lecteur, ne peut jamais être sûr de la véracité des faits relatés...
Les digressions sur l'histoire  des anarchistes en Espagne m'ont paru parfois longuettes mais le style est enlevé et la réflexion intéressante. Lucia, au terme  de cette quête, se ne définira plus par rapport  aux hommes  qui l'entourent (fille de, femme de ...)et  aura gagné en sérénité : "Ce doit être  la maturité : il me semble que je me réconcilie avec la vie, et même avec l'obscurité de la vie."
Je n'avais pas accroché avec La folle du logis de la même auteure, mais je sens que dès que j'aurai un p'tit creux, je réessaierai...

L'avis de Clarabel

26/03/2008

De la Pologne aux corons du Nord

Français d'ailleurs est "une collection de docu-fictions sur l'histoire de l'immigration en France". mes  grands-parents paternels  ayant suivi le  même chemin que le héros  du Rêve de Jacek , je ne pouvais faire  autrement qu'emprunter ce livre-destiné aux enfants à partir de 10 ans ,à mon avis-  dès que je l'ai vu à la médiathèque.41i8Q0i4TCL
Même si j'ai glané quelques infos au passage,  la  fiction -par ailleurs fort bien documentée-  de Valentine Goby m'a laissée  de marbre. Je ne me suis pas  attachée ni au personnage de Jacek, 15 ans,  ni à aucun autre  d'ailleurs. La  présentation, sous  forme de texte imprimé sur papier quadrillé et les dessins d 'Olivier Tallec sont agréables  mais c'est surtout le dossier à la fin d el'ouvrage que j'ai trouvé particulièrement intéressant.  Fort bien construit et documenté,  traitant de l'Histoire mais aussi des problèmes rencontrés par ces immigrés,  j'y ai même retrouvé la photo d'une boulangerie où j'allais acheter mes délicieux beignet aux pruneaux !
Un ouvrage plus documentaire donc que fictionnel .

25/03/2008

Y a une fille qui habite chez moi .

Vous connaissez tous la chanson de Bénabar où le narrateur se rend compte progressivement qu'une fille habite chez lui à travers différents indices.  Hé bien le début du roman d'Erlend Loe Autant en emporte la femme ressemble un peu à ça mais en plus radical. Marianne "débarquait le soir même. pour  emménager. avec douze cartons de taille moyenne et une commode ocre." Bon, nous les filles savons qu'il faut parfois forcer un peu le destin mais là, elle y va fort, Marianne ! Nous entrons alors dans un univers à la logique folle où le narrateur nous explique calmement : "Je me décidai à tomber raide dingue amoureux d'elle. Voilà."9782264043023
De discussions absurdes en voyage impromptu, leur relation cahote de l'exaltation à la déception : "Le voile d'éternité qui enveloppait notre relation se ratatine.Je reconnais que nous sommes éphémères tous les deux."Avec un flegme très britannique norvégien, le narrateur subit sans broncher les décisions illogiques de sa dulcinée jusqu'au jour où ...
Lu d'une traite ce roman m'a permis d'entrer avec bonheur dans l'univers si particulier d'Erlend Loe (j'avais connu un échec avec Naïf. Super.) .Les phrases juxtaposées donne un style faussement naïf justement et très décalé à cette histoire d'amour mais une poésie très gaie se dégage de ces pages .

24/03/2008

Snob, Cathulu ?

Même si Les brumes de Riverton semblent avoir beaucoup de succès (j'ai dû le réserver à la médiathèque),j'ai abandonné ce roman à la page 70.51ioRUNB1kL
Kate Morton le revendique clairement elle même dans la post-face, elle a beaucoup lu et vu sur ce contexte socio-historique "le XIX ème siècle vient de s'effacer devant le XXème, le monde moderne commence  à prendre forme". Elle n'est pas la seule .
Du coup, je n'ai trouvé aucune originalité, aucun "peps" à ce roman qui reprend les codes du "romanesque noir". Serait-ce parce que l'auteure n'est pas anglaise mais australienne ?
A qui veut se plonger dans cette période, je conseillerai plutôtles originaux dont s'est inspirée Kate Morton et en particulier tout ce qui concerne excentrique chic.