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31/05/2010

Le jour de la gratitude au travail

"Je viens dans ce bar acheter de la nuit."

La narratrice de la première nouvelle cumule: au chômage et célibataire alors que déjà trentenaire. Deux tares visiblement au Japon. La jeune femme s 'en prend avec véhémence contre cette société qui la rejette doublement en ce Jour de la gratitude au travail.
En effet, sa rébellion contre son patron qui, non content de la tripoter au bureau, s'en était pris à sa propre mère, a entraîné la perte de son emploi. Et ce n'est pas le prétendant proposé la voisine s'improvisant marieuse qui va arranger les choses...
Le ton est vif et parfois acerbe.51emQo8R52L._SL500_AA300_.jpg
Changement d'atmosphère avec le second récit mettant en scène un fantôme, celui de son collègue et ami qui apparaît à la jeune Okawa.L'occasion de découvrir la part d'incongruité qui se cache même au sein d'un travailleur japonais.
Deux courts récits pour envisager le monde du travail sous un angle original et réjouissant.

Le jour de la gratitude au travail, Itoyama Akiko, traduits du japonais par Marie-Noëlle Ouvray, Picquier poche 2010 , 120 pages sans prétention mais agréables.

 

 

 

29/05/2010

Le tueur à la cravate

"Il tuait tous ceux qu'il aimait."

Tout part d'une photo de classe que la jeune Ruth va déposer sur le site perdudevue.com. Son objectif? Différencier les jumelles Eve-Marie et Marie-Eve, respectivement sa tante et sa mère, décédées à vingt ans d'intervalle, la première ayant été assassinée par le mystérieux Tueur à la cravate.51SxoNqOKtL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Bientôt d'anciens condisciples des jumelles vont se manifester et tout l'univers de Ruth et de sa petite soeur Betsabée va être chamboulé. sans compter que de nombreux indices concourent à désigner leur père, Martin Cassel, comme étant l'assassin...
Dans son journal (qui s'arrête à la date du 25 mais alors que le roman sera achevé le 3  septembre 2009), Marie-Aude Murail déclare: "J'ai opté pour une intrigue à la Higgins Clark(...) mais avec une problématique adolescente."
Sans doute est-ce pour cela que je n'ai pas été totalement séduite , ni par l'intrigue trop prévisible et mécanique, ni par les personnages qui manquent singulièrement d'humanité et d'intérêt. Il m'a d'ailleurs fallu trouver un moyen mnémotechnique pour différencier une bonne fois pour toutes qui d'Eve-marie ou de Marie-Eve était le "gentille" jumelle.
A trop vouloir traiter de thèmes différents, à trop vouloir accumuler les soupçons sur un personnage central trop peu charismatique, le lecteur attend passivement que les choses passent...

Le tueur à la cravate, marie-Aude Murail, Ecole des loisirs Médium 2010 , 362 pages à réserver aux ados? ou aux amateurs d'intrigues bien carrées.

l'avis de Clarabel (le 13/5)

 

28/05/2010

Nage libre

"Tu ne connais rien au monde, suppôt de Dieu."

L'eau est son élément. Et ce depuis l'enfance. Rien d'étonnant alors à ce que Philomena, nonobstant (ou à cause d') une série de catastrophes familiales devienne une championne ployant sous les médailles. Las, son quart d'heure de gloire se terminera plus tôt que prévu et la jeune femme devra se réadapter à la terre ferme, non sans difficultés.51GiZoqOEIL._SL500_AA300_.jpg
Des personnages hauts en couleurs auxquels on s'attache immédiatement, une narration tout en ellipses, qui glisse, presque par inadvertance, des informations cruciales pour désamorcer tout pathos, un style à la fois poétique et bourré d'humour (il faut voir comment Philomena s'adresse aux garçons !), comment ne pas craquer pour Nage libre ?
Eprouvant une féroce aversion pour les piscines en général et la natation en particulier, j'ai pourtant adoré chaque ligne de ce roman. La description des compétitions que j'appréhendais un peu est totalement déroutante et splendide. On se prend des coups à l'estomac et au coeur, on a les larmes aux yeux et la seconde d'après on sourit largement, on est happé dans un maëlstrom de sensations et d'émotions et à peine a-t-on fini ce roman qu'on y replonge à nouveau pour y piocher au hasard de petites pépites. Un grand grand coup de coeur !

Nage libre, Nicola Keegan, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Madeleine Nasalik, L'olivier 2010, 424 pages qui ne sentent même pas le chlore.

Merci Cuné !

Amanda, elle aussi séduite !

27/05/2010

cueillettes

"Toutes ces cueillettes composent un alphabet vivant, le vivant me parle et je lui réponds."

Peut être attendais-je trop de ces Cueillettes d'Alina Reyes, peut être que la dimensions mystique qui s'y révèle souvent m'a gênée dans ma lecture comme un caillou dans une chaussure...41yzzp-zx3L._SL500_AA300_.jpg
En tout cas je n'y ai trouvé que de trop brefs éclairs de sensualité car ces textes censés dire la facination des miracles de la nature m'ont paru tomber à plat.

Il ne me reste plus qu'à relire Le boucher...

 

26/05/2010

Papier machine

"N'importe quelle infirmière pouvait me remplacer à la clinique, aucune n'était capable d'écrire ma page 40."

Parce qu'elle vient de perdre le père de sa fille et de se fâcher avec sa plus vieille amie, la narratrice (donnée comme double de l'écrivaine) se lance dans un nouveau roman, une plongée dans le passé.51dNKFrT8tL._SL500_AA300_.jpg
C'est aussi l'occasion de revenir sur le cheminement qui l'a conduite à l'écriture, de voir comment une infirmière s'est autorisée, à partir d'un atelier d'écriture déclencheur, à libérer sa créativité, comment elle a dû batailler pour assumer sa vie de maman solo, combinant les rôles de baby-sitter et d'écrivaine, non sans humour.
Papier machine dépeint également un amour qui va se déliter car son compagnon , après avoir encouragée la narratrice, va très mal supporter de se voir incapable d'écrire à son tour...
On retrouve ici toute la fraîcheur de Fred et Mathilde, ou d'Une petite fête sur la planète, l'écriture coule, fluide et sensible et l'on ne peut rester de marbre devant ce roman qui devrait donner la pêche à tous ceux qui ont envie de se lancer.

Papier machine, Corinne Roche, Helloïse d'ormesson 2010 , 185 pages.

25/05/2010

Antarctique

"Les gens ne comprennent pas, mais il faut regarder le pire en face pour être paré contre tout."

Quinze nouvelles aux tonalités très différentes constituent la mosaïque de L'Antarctique. La plus troublante étant sans conteste la première qui donne son titre au recueil et plonge abruptement le lecteur dans une atmosphère  tour à tour chaleureuse, sensuelle et...glaciale."Chaque fois que la femme heureuse en ménage partait, elle se demandait comment ce serait de coucher avec un autre homme."Évidemment, elle va essayer...41g7+gWmyRL._SL500_AA300_.jpg
Cette détermination, ce caractère bien trempé caché sous des dehors lisses ou juvéniles, les héroïnes de Claire Keegan, même plongées dans des situations extrêmes ou oppressantes depuis des années, savent l'exercer pour se préserver et couper net.
Chacun se débrouille vaille que vaille pour affronter l'adversité, affronter la folie d'une mère , ou d'une épouse, la jalousie d'une soeur...
Il suffit parfois de peu de choses: refuser de fermer une barrière,accepter de se lancer sur un grand toboggan, lutter ensemble contre une armée de cafards...
L'humour est également présent, par petites touches, dans "Drôle de prénom pour un garçon" par exemple. Il désamorce la tension dans un couple et permet d'envisager une situation rabâchée sous un angle totalement neuf et décalé.
Claire Keegan n'est jamais aussi à l'aise que quand elle observe les tensions familiales , soulignant au passage de petits détails qui seront scrutés et interprétés comme "Une paire rouge à hauts talons pour les embrouiller" ou une marque sur le poignet d'un enfant...
Chaque nouvelle constitue un univers à part entière,dense et lumineux, en parfait équilibre, et ces textes, ni trop longs, ni trop courts, ne créent jamais de frustration mais laissent souvent le lecteur pensif et envoûté...

L'antarctique, Claire Keegan, nouvelles traduites de l'anglais (Irlande) par Jacqueline Odin, Sabine Wespieser 2010, 271 pages magistrales.

A noter que Claire Keegan a été encouragée par Nuala O' Faolain, une référence !

24/05/2010

Eté

"L'été rince la douleur de nos corps."

Après un Hiver particulièrement rigoureux, le choc thermique est rude pour le lecteur qui va accompagner Malin Fors dans une nouvelle enquête au coeur d'un Eté caniculaire !
Un tueur en série s'en prend cette fois à de très jeunes filles qu'il appelle "Mes anges d'été". En effet, comme dans son précédent opus Mons Kallenfort nous fait partager les pensées des victimes décédées mais aussi celles de l'assassin.
Le lecteur retrouve avec plaisir les personnages rencontrés précédemment  et même si l'enquête semble au début un peu languissante, pâtissant de la chaleur accablante, les rebondissements ne manquent pas, y compris dans la vie personnelle de Malin qui gagne ici en densité.
L'auteur rend palpable l'opposition entre l'eau et la chaleur caniculaire qui court tout au long du texte et cette atmosphère jugée dantesque par les enquêteurs mais salvatrice par le tueur.41-dm2lLK1L._SL500_AA300_.jpg
Un roman qui confirme pleinement le talent de cet auteur suédois.

Eté, Mons Kallentoft, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss, 440 pages .

23/05/2010

Nous n'avons pas d'endroit où vivre

"Je cherche à me détacher."

Manuel, jeune écrivain français, est invité en Namibie pour ainmer un atelier d'écriture avec des élèves du township. Là-bas, il découvrira la violence, des exilés volontaires ou pas et une ville marquée par l'apartheid.51ZcmROJlCL._SL500_AA300_.jpg
Ayant vécu deux ans en Afrique (il y a vingt ans!) j'ai retrouvé, la violence en plus, l'ambiance de ces villes africaines écrasées par le soleil et l'ennui en fin de semaine. les invitations entre expatriés, les excursions qui tournent à vide...
J'ai juste regretté que l'atelier d'écriture ait été effleuré mais bon la durée très brève de l'intervention explique cela.
Il ne me restera pas grand chose de ce livre, il faut bien l'avouer, juste quelques images, une ambiance.

Merci Cuné !

22/05/2010

Une brève histoire du tracteur en Ukraine

"Toute en fourrure et sans culotte comme disait ma mère"-

 

Si on ajoute des seins en obus à la description précédente, on comprend que Valentina fasse tourner les têtes des hommes y compris celle de Nikolaï, veuf depuis deux ans !51-fupQS0OL._SL500_AA300_.jpg
Oui mais voilà Nikolaï est nonagénaire et ses deux filles, fâchées pour une question d'héritage ,vont se rabibocher vite fait pour faire front et lutter contre l'envahisseuse ukrainienne qu'elles soupçonnent d'aimer davantage la nationalité anglaise ( qu'elle pourra acquérir par son mariage) et la société de consommation, que leur père.
Une brève histoire du tracteur en Ukraine est aussi le titre du livre qu'est en train de rédiger le veuf joyeux et les extraits qui nous en sont donnés éclairent d'un jour nouveau l'histoire de ce pays de l'est dont la famille est originaire mais aussi celle du monde. En effet, cette famille a connu les tourments de l'Histoire, que ce soit sous la botte nazie ou sous celle de Staline qui organisa sciemment une famine pour mettre au pas les paysans ukrainiens.
La plus jeune soeur, Nadezhda (espérance), est celle qui est née durant la Paix et a connu une existence plus protégée, confortable et se montre plus révoltée que Vera qui elle a connu la guerre. Ces différences s'éclaireront petit à petit quand la cadette se penchera sur le passé de ses parents.
Marina Lewycka propose aussi une réflexion toute en nuances sur les différences opposant les immigrés "anciens" et ceux qui arrivent de nos jours en Grande -Bretagne.
On sourit beaucoup, entre autres quand la narratrice, Nadezda, décrypte les tentatives de manipulation de son père lors des conversations téléphoniques, ou quand elle se délecte à choisir des cadeaux de Noël pour "l'ennemie" : "j'emballe un flacon de parfum bon marché particulièrement immonde que j'ai gratuitement dans une promotion du supermarché" , mais bon,son avis sur elle évoluera aussi .On est ému par la détresse de certains personnages et on dévore d'une traite ce roman plein de rebondissements !

Vient de sortir en poche !

21/05/2010

Juliet, naked

"Si j'ai envie que quelqu'un me crie dessus pendant 45 minutes, j'appelle ma mère."

Fan inconditionnel de Tucker Crowe, ex-chanteur des eighties, Duncan ne se rend pas compte que sa compagne , Annie est de plus en plus agacée et frustrée. rien de bien folichon en effet dans ce couple où l'amour ou la passion ne semblent pas avoir joué de grand rôle.
A l'orée de la quarantaine, Annie se demande donc si elle n'a pas gâché ces quinze dernières années et sa chronique sur le dernier disque en date de Tucker Crowe, "Juliet, naked",va déclencher un véritable cataclysme.41So+eNFSfL._SL500_AA300_.jpg
Féru de musique, on le sait depuis ses premiers romans, Nick Hornby brosse ici , sous prétexte d'étudier le phénomène des fans, le portrait acide et drôle d'un couple au bord de la crise de nerfs, mais qui reste toujours très digne et s'affronte à fleurets mouchetés. Il scrute avec une attention sans faille les paroles et les gestes bien rôdés, la manière dont chacun sait comment l'autre va les interpréter...
Les notices Wikipédia et les transcriptions hilarantes des interventions sur les forums rendent encore plus attachant ce roman qui me réconcilie définitivement avec Nick Hornby. Ce pourrait être déprimant ou d'un optimisme forcené, c'est plein d'humanité , d'empathie et d'humour, et ça donne une folle envie d'aller sur la plage surannée de Gooleness ...

Juliet, naked, Nick Hornby, 10/18, 2010 , traduit de l'anglais par Christine Barbaste, 313 pages qui sonnent juste.

Plein d'avis un peu partout ...

Tamara

Cuné

Fashion,

Ys,

Pas une seule fausse note pour l'instant ...

N'hésitez pas à me donner vos liens!:)