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30/09/2015

Bilan de septembre

Pas mal de livres enregistrés sur ma liseuse sont restés non chroniqués, faute de temps et d'envie. les voici en quelques mots:

 

*L'atelier d'écriture de Bruno Tessarech, peu d'originalité. Les seules réflexions vraiment intéressantes 41svWXmSgjL._AA160_.jpgviennent des œuvres citées. L'objectif étant d'écrire pour être publié, je n'étais pas vraiment le public visé.

*Se lever à nouveau de bonne heure, Joshua Ferris, abandonné en cours de route, un pavé indigeste et bavard. Un personnage antipathique (un cas psychiatrique ?) au possible, trop de références à la religion. Pas pour moi.41ECLS8RrTL._AA160_.jpg

*Péchés capitaux. Jim Harrison. Le sexagénaire qui séduit successivement sa fille adoptive (pas de sa faute, ellel'a provoqué), la sœur de sa femme de ménage, (il avait pourtant vaillamment résisté aux charmes de la dite femme de ménage), mais quand on rencontre une folle du cul, comment faire?, m'a très rapidement exaspéré.41PEdfBEikL._AA160_.jpg

 

 

 

 

 

 

*Le bercail, Marie Causse, un récit classique sur une secret de famille remontant à la seconde guerre mondiale. Très vivant et intéressant, mais trop de romans ou témoignages lus sur le même thème en trop eu de temps,  ont émoussé mon intérêt.51WYxkEXqUL._AA160_.jpg

 

*Figurante, Dominique Pascaud. Un rythme un peu languissant, une atmosphère très bien rendue mais un personnage féminin dont le choix final (non pas pas rapport au cinéma) m'a vraiment agacée par sa résignation.61O-Cx6iGfL._AA160_.jpg

 

28/09/2015

D'après une histoire vraie

"Coiffées, maquillées, repassées. Sans un faux pli. Combien de temps pour parvenir à cet état de perfection, chaque matin, et combien de temps pour les retouches, avant de sortir ? "

En couverture ,des photos  d'une jeune fille qui pourrait être l'auteure. Le titre. De multiples références à la vie privée/publique de Delphine de Vigan (son précédent  roman basé sur l'histoire de sa mère, son médiatique compagnon, François Busnel), autant de références qui semblent accréditer l'idée de réalité. Et on entre de plain-pied dans l'histoire de cette narratrice(Delphine) qui ne parvient littéralement plus à écrire une ligne (pas même pour une liste de courses), qui va tomber sous l'emprise d’une femme , "plume" pour des people en mal de confidences.delphine de vigan
Roman d'une amitié toxique, mais aussi roman qui interroge la soif d’histoires "vraies" de notre époque, le texte de Delphine de Vigan m'a bluffée dans sa première partie. J'ai été moins enthousiaste pour la fin, moins convaincante, même si placée sous les auspices d'un maître du genre, Stephen King. Il n'en reste pas moins que j'ai dévoré ce livre, même si j'ai beaucoup tardé à le chroniquer !

Clara et Cuné m'avaient donné envie.

25/09/2015

Le bruit des autres ...en poche

"Je n'avais pas demandé grand chose à quiconque depuis la mort de mon mari, et maintenant que tout semblait exiger énormément de moi, sans jamais me laisser en paix, je devais me montrer vigilante. Je devais tenir les comptes  plus sérieusement, tracer des lignes invisibles ."

Propriétaire d'un immeuble ancien à Brooklyn, un Brownstone, Celia, jeune veuve, tient le monde à distance et sélectionne soigneusement ses locataires. Elle a ainsi créé un microcosme apparemment harmonieux, empli de discrétion .Amy Grace Loyd
Las ! Une nouvelle venue , Hope,  semble avoir apporté avec elle"un phénomène physique chaotique" qui a pris le pouvoir dans l'immeuble, "encouragé par le printemps, mélangeant les appétits humains avec les taillis." Simultanément , son locataire le plus âgé, un vieux conducteur de ferry ,disparaît. Bref,la belle harmonie a fait long feu et Celia ne peut plus se contenter de créer des scénarios à partir de ce qu'elle entend chez les autres .Elle va devoir renouer avec des désirs qu'elle croyait avoir oubliés et affronter un monde tout sauf aseptisé.
Premier roman, Le bruit des autres fait partie de ces livres aux thèmes subtilement dérangeants,  à l'écriture élégante et puissante tout à la fois, de ces textes qu'on aurait aimés écrire tellement ils sonnent juste.
Les personnages sont à la fois parfaitement cernés tout en gardant une part trouble ,qui les rend encore plus attachants et crédibles. Bref c'est un pur délice et un énorme coup de cœur, constellé de marque-pages !

Un grand bravo à jean Esch pour la traduction !

Le bruit des autres, Amay Grace Loyd, livre de Poche 2015.

24/09/2015

Stop au harcèlement !

"Mais toutes les formes de harcèlement sont nocives pour la victime, pour leur auteur, et pour ceux qui regardent."

Ce n'est pas parce que le harcèlement a toujours existé , sous des formes parfois différentes de celles d'aujourd'hui, qu'il faut continuer à le considérer comme un mal nécessaire, ce n'est en aucun cas "une étape dans l'apprentissage de la vie, un moment pénible et normal qu'il faut supporter si on veut grandir et s'endurcir."nora fraisse,harcèlement scolaireDirectement concernée, sa fille s'est suicidée à l'âge de treize ans pour échapper au harcèlement violent dont elle était victime, Nora Fraisse a décidé de composer un vadémécum, pour aider tous ceux qui y sont confrontés en tant qu'élève, parent animateur ou enseignant.
Ponctué de témoignage d'enfants mais aussi d'adultes qui ont été confrontés à ce phénomène autrefois et en sont restés traumatisés,ce guide est très complet, pédagogique ,riche en ressources diverses (sites internet, contacts utiles ...) et utilise un langage accessible à tous.
Il déculpabilise les victimes, sans pour autant stigmatiser les harceleurs. Il n'en reste pas moins que j'ai été choquée quand j'ai découvert l'ampleur de l'utilisation néfaste qui peut être faite du téléphone portable et des réseaux sociaux.

Son petit prix(4,50 euros) le rend volontairement accessible. à lire par tous.

Halte au harcèlement, le guide pour lutter contre la violence à l'école et sur les réseaux sociaux, Nora Fraisse, Calmann-Lévy 2015, 96 pages. nora fraisse,harcèlement scolaire

22/09/2015

Petit Piment

"Cela lui ferait plaisir de voir que je partais de ce livre pour comprendre le monde même si cette quête était au fond orientée sur ma propre identité et ce que représentait mon nom."

Son patronyme Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya, abrégé en Moïse, signifie en lingala "Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres" lui a été attribué par le prêtre de l'orphelinat où il a passé ses treize premières années.
Devenant le seul à avoir braver, en leur faisant manger de la nourriture trop épicée, les jumeaux qui font régner leur loi dans cet établissement congolais, il deviendra Petit Piment et s'enfuira en leur compagnie. Il poursuivra sa vie d'aventures, vivant avec sa bande de petit voyous , tout en rêvant d'une destin façon Robin des bois.alain mabanckou
 Mettant en scène un héros à la David Copperfield sauce piment,le texte d'Alain Mabanckou explore la voie du roman d'apprentissage avec force clin d'yeux à Brassens.  J'ai retrouvé avec joie l'atmosphère des rues africaines et son petit monde plein d'énergie et de débrouilles,mais aussi de tragédies, petites ou grandes.
Si le rythme faiblit un peu dans l'avant dernière partie, on suit néanmoins avec plaisir ce personnage qui parviendra, par des voies détournées et erratiques, à accomplir le destin inscrit dans son nom.

Petit Piment marque ma première rencontre avec un auteur dont je vais poursuivre la découverte !

Petit Piment, Allain Mabanckou, Seuil 2015.

20/09/2015

La vie amoureuse de Nathaniel P. ...en poche

"être dans une relation lui évitait d'avoir à draguer les filles, de supporter les longues et ennuyeuses conversations avec des petites qui lui plaisaient à peine dans l'espoir de coucher avec elles. Il était libre de s'adresser à des gens à qui il voulait vraiment parler."

Le charmant personnage qui s'exprime ainsi est Nate P., écrivain en devenir. Son premier roman est à paraître et il va enfin pouvoir se débarrasser des travaux littéraires alimentaires et devenir visible aux yeux de ceux qui comptent vraiment dans le microcosme littéraire new-yorkais.9782757848821.jpg
Jusqu'à présent, il a enchaîné les échecs amoureux et vient d'entamer une relation avec Hannah, jeune trentenaire qui s'est fixé aussi comme objectif d'écrire un roman. Valse-hésitation, relation en pointillés, disputes, les plus infimes variations de ce qu'on peine à appeler vie amoureuse est disséqué du point de vue de Nate, personnage égocentrique, condescendant et renâclant à se remettre en question. D'où mon total manque d'empathie, largement compensé par le plaisir de l'humour vachard de ce roman qui brosse le portrait d'une génération se donnant bonne conscience à peu de frais. Quant au personnage masculin, il aurait juste été insupportable s'il avait été décrit par un homme !
On ne souhaite à aucune jeune femme de tomber amoureuse de Nathaniel P. ou d 'un de ses avatars.

19/09/2015

Delivrances

"Mais cela nécessiterait du courage, chose que, puisqu'elle réussissait dans son métier, elle croyait posséder en abondance .ça et une beauté exotique."

De Lula Anne à la peau beaucoup trop noire pour sa mère, "sa couleur est une croix qu'elle portera toujours." , à Bride, la jeune femme qui ne porte que du blanc, et dont la peau "rappelle la crème fouettée et le soufflé au chocolat" a su tracer son chemin dans la société américaine et se réinventer.
Tout semble lui réussir, elle évolue dans l'univers de la beauté et enchaîne les succès jusqu’à ce que la mécanique se grippe : Brooker la quitte sans un mot et elle se fait rosser par une femme qu'elle entend aider.toni morrison
Commence alors une ultime métamorphose où le corps de Bride régressera vers l'enfance, une touche de "fantastique" de l'ordre du symbolique qui ne m'a pas tout à fait convaincue, et partira à la recherche de celui qui l'a abandonnée.
Racisme, pédophilie mais aussi résilience, sont les thèmes de ce court roman choral qui nous donne à voir sous plusieurs angles le personnage de Bride. Un roman fluide et prenant qui marque ma rencontre -réussie- avec cette auteure partout célébrée.

J’avoue préférer le titre américain"God Help the Child" (que Dieu aide l'enfant), bénédiction qui clôture ce roman.

Délivrances, traduit de l’anglais (E-U) par Christine Laferrière, Christian Bourgois 2015.

 Noukette et Jerôme m'ont donné envie.

18/09/2015

L'ange de l'oubli

"Entre l'histoire officielle de l'Autriche telle qu'elle est proclamée et l'histoire effective s'étend un no man's land où il y a de quoi se perdre. Je me vois aller et venir entre une petite cave sombre et oubliée de la maison d'Autriche et ses vastes espaces clairs et richement décorés."

Dans les montagnes de Carinthie, à la frontière entre la Slovénie et l'Autriche, la minorité Slovène subit toujours le poids de la Seconde guerre mondiale qui a vu déporter les membres de cette minorité dans les camps nazis.
Entre une grand-mère survivante du camp de Ravensbrück et un père marqué par son engagement chez les Partisans (comprendre les résistants) la narratrice grandit et atteint l’âge adulte, comblant petit à petit les silences.maja haderlap
La forêt, les déplacements occupent une place cruciale dans ce récit de formation où la langue est elle aussi un marqueur essentiel. Se tournant vers le théâtre, la poésie, la narratrice s'affranchit peu à peu de ce passé de cet "enfermement dans son propre corps dont le métabolisme enferme le passé comme un microbe de la mémoire, un microbe vivant qui en certaines occasions prend possession de la personne, l'envahit et la scinde de tout le présent." pour trouver sa propre voie.

Un roman à la langue poétique et sensible qui m'a fait découvrir tout un pan de l'Histoire que j'ignorais totalement. Une lecture parfois exigeante, de nombreuses ellipses (on découvre au détour d'une phrase que l'héroïne a des frères et sœurs) mais très émouvante, sans jamais tomber dans le pathos.

L'ange de l'oubli, Maja Haderlap, traduit de l'allemand (Autriche) par Bernard Banoun,Métaillier 2015.

L'avis d'Hélène.

17/09/2015

Ma mère, le crabe et moi

"Depuis la maladie de maman, je n'avais plus peur de me faire mal."

La mère tient un blog où elle dépeint une vie quasi idyllique, remplie de lectures et de petits plats,mitonnés avec amour pour une famille parfaite. La réalité est toute autre: elle est divorcée et vit seule avec sa fille, Tania, quatorze ans ,férue de "trucs un peu glauques, un peu sombres, voire carrément gothiques", Tania qui rue un peu dans les brancards face à cet enjolivement maternel de la réalité. Rien que de très normal donc.anne percin,cancer du sein
La  découverte du cancer du sein de la mère va changer la donne et transformer radicalement les deux femmes et les relations qu’elles entretiennent.
Tania, adolescente pleine d'humour, parfois vachard,n'hésite pas à tarabuster sa "mammouthe" et par là même à lui insuffler de l'énergie pour se battre contre la maladie. La solidarité qui s'instaure entre mère et fille e n'est pas dépeinte dans un but d'édification des masses ou de vidages de boîtes de mouchoirs en papier. Tania ne devient pas une adulte en miniature mais demeure bien une adolescente avec les réactions parfois excessives et les soucis de son âge: échapper au cours de sports, aux regards inquisiteurs des autres, mais aussi à cette fichue habitude de rougir quand Zlatan "le balourd des Balkans, alias le Yéti soviétique, alias La Patate qui venait du froid" lui adresse la parole...Et c'est ce qui fait toute la force de ce roman plein de vie, d'énergie et d'humour mais, qui ne nous voilons pas la face, m'a parfois mis les larmes aux yeux. Une description sensible et pleine de justesse .

Le joli marque-pages accompagnant ce roman rappelle qu'il est partenaire de la campagne officielle de sensibilisation de l'association " le cancer du sein Parlons en ! "dont acte.

Ma mère, le crabe et moi, Anne Percin, le Rouergue 2015, 127 pages juste parfaites.

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

16/09/2015

La défense

Les romans ayant pour thème un procès, surtout aux États-Unis, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.
Je les trouve trop pinailleurs et leur fonctionnement, à mille lieues des procès français, me laissent souvent avec un sentiment d’insatisfaction quant au triomphe , sinon de la vérité, du moins d'une certaine justice.
Rien de tel dans le très musclé, tonique et intelligent, premier roman de Steve Cavanagh, La défense.
Sur un canevas assez classique, un avocat est contraint de défendre le chef de la mafia russe locale.L'enlèvement de sa fille et une ceinture d'explosifs devraient l'encourager à se montrer persuasif et efficace.steve cavanagh
Mission impossible ? Pas pour Eddie qui avant de devenir avocat était un escroc patenté , débrouillard et futé.
On sent l'auteur très à l'aise dans son récit dont il maitrise à la fois le rythme et les rebondissements. Pas de jargon, de l'efficacité et du punch, que demander de plus ?

La défense, Steve Cavanagh, traduit de l'anglais (iralnade) par Benoît Domis, Bragelonne 2015, 379 pages qui font le job.