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14/11/2006

Quand le chat n'est pas là ...

Pour se remonter le moral, rien de tel que Broderies , la BD de Marjane Satrapi. J'en riais tout haut en le lisant, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps !9782844140951
Les broderies qui donnent leur titre à la BD sont d'une nature très particulière que je vous laisse le soin de découvrir. En tout cas, il ne s'agit pas ici de concurrencer Catsotte et ses consoeurs.
Les héroïnes sont la grand-mère (très pittoresque), ma mère, leurs copines et l'auteure qui se met aussi en scène.Pendant que les hommes font la sieste, les femmes débarassent et en profitent pour "casser du sucre " sur le dos des hommes tout en prenant le café! Rien que de très normal direz-vous peut être, vilaines que vous êtes ! :) Mais la scène se déroule en Iran , pays où les femmes peuvent être mariées extrêmement jeunes, se doivent d'être vierges au mariage et ne bénéficient pas de beaucoup de liberté (doux euphémisme ) et prend donc une toute autre dimension.
Voir la manière dont elles se débrouillent pour surmonter leurs difficultés , avec une malice digne des contes orientaux , est un pur régal ! La grand-mère qui appelle un chat un chat et son mari par son nom pour mieux le respecter mais se débrouille pour n'en faire qu'à sa tête est tout à fait réjouissante!
De la verdeur, de l'humour (au détrimment des hommes qui s'en remettront), voilà de quoi passer un bon moment !

PS: Pour en savoir plus  sur l'auteur allez cueillir un peu de génépi...

10/11/2006

J'en suis encore toute étourdie...

Ne comptez  pas  sur moi pour vous résumer Fergus d'Adrienne Miller, un roman foisonnant, rempli de personnages excentriques, égocentriques, avides d'attirer l'attention, le tout gravitant dans le milieu de l'art aux Etats-Unis( Je préfère vous laisser découvrir cette histoire éclatée pour que vous vous laissiez surprendre...).9782226173409
Plusieurs narrateurs, qui changent tout le temps, ce qui est au début un peu déroutant, une histoire de manipulation et de guerre des sexes, une histoire surtout montrant la vanité des apparences dans le monde artistique.
J'ai d'abord beaucoup aimé le style de l'auteure, ses formules qui font mouche, mais au deux tiers du livre, j'ai commencé à m'essouffler et à être agacée par les personnages,plus maladroits les uns que les autres dans leur relations avec autrui.
J'aurais aimé aussi avoir quelques explications concernant les allusions aux personnages de l'actualité états-unienne, quelques notes en bas de page n'auraient pas été superflues.
Bilan mitigé donc pour ce roman dont je ne connaissais rien et que seuls quelques "sondages" dans les 660 pages qui le composent m'avaient donné envie de le lire...

09/11/2006

Pour vous broyer le coeur...

Aujourd'hui sort en édition de poche le premier roman de Kate Moses, Froidure !  Bonheur pour ceux et celles qui n'ont pas encore eu la chance de découvrir ce texte superbe pas follement gai, il faut bien le reconnaître mais d'une beauté sans pareille.
Même si vous n'avez jamais lu de poèmes ou de romans de Sylvia Plath, peu importe, vous n'avez pas besoin de connaître sa vie pour aimer cette femme exigente dans son art et dans sa vie.images
Dans une note en postface l'auteur nous explique sa méthode de travail, basée sur les derniers poèmes de Sylvia Plath et sur de nombreuses sources, ce qui prouve la rigueur de son travail et le respect qu'elle voue à l'oeuvre de Plath, mais franchement, tout ce travail de recherche ne se sent pas du tout, tant le texte est fluide.
Froidure peut se lire comme le roman d'une femme solitaire qui se débat pour survivre après une rupture dans un pays qui n'est pas le sien, à l'approche de Noël, fête qu'elle prépare pour ses deux petits , tout en écrivant ses derniers poèmes.
En contrepoint, des retours en arrière dans la campagne anglaise , le temps du bonheur (de superbes descriptions ) avec Ted, poète lui aussi,qui trahira Sylvia...
Sylvia coud, Sylvia nettoie, Sylvia se débat et, épuisée, Sylvia écrit ...
Pas de mélo, tout est en retenue, et l'américaine Kate Moses mériterait d'être inclue dans le club des romancières anglaises.

06/11/2006

JF.partagerait appartement.

Le problème du logement ne semble toujours pas résolu à New-York puique l'héroïne de Symptomatique se retrouve dans la même situation que celle de John Lutz quelques années auparavant: après une rupture, elle doit se chercher un appartement.
Le roman de Lutz était un polar (adapté au cinéma par Barbet Schroeder) qui jouait sur les troubles de la personnalité de la colocataire de l'héroïne.9782864245872
Danzy Senna, elle, plus que sur l'amitié "forcée" qui va être imposée à la narratrice, insiste davantage sur la difficulté pour les métisses à trouver leur place dans la société.
"Moitié-moitié", "mules", tels sont les qualificatifs qui leur sont accolés. Les Blancs ne demandent jamais à l'héroïne si elle est noire, mais ils n'hésitent pas à faire des blagues racistes devant elle, et comme par hasard, nous découvrirons que le premier vrai reportage qui lui sera confié concerne un Noir.
Les  Noirs, eux, posent franchement la question et il faut noter que c'est en fonction de son comportement qu'une personne métisse sera estimée blanche ou noire...
Le style de ce roman est très fluide, la lecture en est aisée mais un peu plus de "mordant " aurait été nécessaire  pour relever "la sauce"...

La critique de Cuné

04/11/2006

Non dits.

La guerre est très utile aux psychopathes car leurs exactions peuvent facilement être imputées à d'autres. Une correspondante de guerre,  Connie Burns, établit néanmoins un lien entre des crimes sexuels commis dans différents pays et la présence récurrente d'un mercenaire britannique.
Celui-ci l'enlèvera en Irak pendant trois jours . Refusant de communiquer sur cet enlèvement, refusant de montrer sa souffrance, la journaliste sera même soupçonnée d'avoir organisé son rapt...Elle se réfugie dans un petit village anglais, dans une maison qui se révèle à l'usage mal commode et isolée. Evidemment, le lecteur se doute bien que le psychopathe va réapparaître. 9782221105948
Mais, ce qui est intéressant dans Les démons de Barton House n'est pas le suspense qui ,à chaque fois, est sciemment désamorcé ,mais l'exploration psychologique des personnages. Minette Walters peint avec sensibilité ses personnages féminins, femmes  humiliées mais qui sauront relever la tête et affronter le pire. Elle ne s'attarde jamais avec délectation sur ce qu'a subi Connie durant ces trois jours, ne donnant que des bribes d'informations.
Par contre, une révélation concernant les propriétaires de Barton House, arrivant au dernier tiers du livre, m'a paru un peu "parachutée", même si le thème abordé est intéressant.
La fin du roman ,toute en non-dits , est un pur régal ...
 

26/09/2006

Delly pas mort !

Bon , j'avoue , je me suis faite couillonnée ! Tout à cause d'un paragraphe juste peaufiné pour être écrit en 4 ème de couv': "Elle avait tout perdu et elle était libre. Libre ! Il y avait quelque chose de libérateur dans le fait de ne posséder plus rien ni personne. Quelques semaines plus tôt, elle s'était juré de ne pas être une pleurnicheuse. Elle voulait devenir une alcoolique, une garce, une langue de vipère. Une femme dangereuse ou juste une femme en danger...L'heure était venue de tenir sa promesse." Beau programme, non ? 9782290348369
Hélas, J'ai tenu bon jusqu'à la page 107 mais là je baisse les bras. Cette histoire de narratrice qui bossait dans le cinéma (encore!) et qui quitte son confort américain pour aller s'installer avec son homme en Bulgarie m' a laissé de marbre. L'homme en question est parti étudier in situ  et  in vivo le passage à l'économie de marché , mais il se prend tellement au jeu qu'il va tomber amoureux grave d'une femme de ménage bulgare. Du coup, la narratrice se jette dans les bras d'un mafieux velu (berk!). Les amours ancillaires , j'ai eu ma dose avec Delly (l'ancêtre des Harlequin pour les jeunettes) il y a prescription pour que je vous donne la date.
Alors, voilà un livre qui va retrouver la liberté...

20/09/2006

Un libraire selon mon coeur

J'avoue, le titre(Le libraire de Régis de sà Moreira) et la couverture du livre de poche m'ont incitée à faire un achat d'impulsion que je ne regrette pas ! Suis obligée de décrire la couverture, faute de photo disponible : un mug blanc dans lequel trempent différents sachets de tisanes  (ou de thés) étiquettés au noms de bons bouquins de Harper Lee, Pouchkine, Tc Boyle ou Rostand...
Le prologue est un peu déroutant mais le contenu du livre est à savourer à petites gorgées...On entre en effet progressivement dans un univers qui de "normal" bascule progressivement dans la poésie, l'humour, un univers suspendu entre rêve et réalité où l'on croise des clients bizarres (Dieu, une femme nue, Jacques le Fataliste...) et surtout un libraire qui vit de lectures et de tisanes (d'où la couverture) et qui ne dort jamais...
Un grand amour des livres se dégage de cet "olni"(objet littéraire non identifié), qui peut dérouter les amateurs de littérature "classique" mais séduira les esprits fantasques...
"Certains livres sont à retardement "
Cuné avait déjà parlé de ce livre bien avant que je sévisse sur ce blog et je la rejoins sur l'envoi des pages arrachées même si l'idée de mutiler des livres me chagrine un peu...

20/08/2006

Economisons notre temps..

Sur la 4ème de couverture de Poésie à bout portant, il est mentionné  que l'auteur , Victor Gischler, "buvant du café à longueur de journée(...) ne dort que sept minutes par nuit". Grand bien lui fasse.Quand on nous présente l'auteur comme un grand (! ) original, j'ai tendance à me méfier. Surtout quand il s'agit de préférences alimentaires.

9782070314737Bien que n'ayant jamais bu de café (voilà qui est original, non ?, surtout quand on est Ch'ti), j'ai quand même réussi à tenir jusqu'à la page 214 avant de déclarer forfait. 
L'idée de départ pouvait sembler intéressante: un jeune Noir, "petite frappe" s'empare de l'identité d'un futur étudiant en poésie, dans l'espoir de changer de vie. Au passage, il râfle aussi un kilo de cocaïne à son chef, ce qui augure mal de son avenir et de sa motivation.
Les récits d'impostures sont difficiles à traiter et l'auteur ne fait ici qu'effleurer le problème.
Gischler, enseignant à l'université, en profite pour brosser au passage des portraits plus lourdingues les uns que les autres des profs de fac.
On ne s'attache pas à ces fantoches sans épaisseur qui ne pensent qu'à boire ou à baiser ou aux deux . ça s'agite beaucoup, ça castagne, ça pétarade ...mais dans le vide.
Et la poésie dans tout ça ? Elle est évoquée accessoirement et est aussi utile à la narration qu'une paire de palmes dans le désert.

19/08/2006

De l'art de manipuler (et de se faire manipuler)

Il paraît que  les jeunes délinquants français, gavés de films et feuilletons américains appellent les juges "Votre Honneur"... Si comme moi, vous n'aimez ni les films ni les bouquins de procès, vous allez avoir un léger recul en voyant le thème et le héros du nouveau bouquin de Michael Connelly, La défense Lincoln.
En effet, l'auteur a délaissé (provisoirement ?) son inspecteur Hiéronymus Bosch pour un dénommé Mickey Haller , avocat de la défense.

9782020662758"Comment fais-tu pour être un avocat de la défense bien crapoteux avec deux ex et une fille de huit ans et qu'on t'aime toutes encore." Voilà résumée par une de ses ex femmes, elle même avocate ,mais de l'accusation,la situation de notre héros. Parce qu'il est plutôt sympa , Mickey, et il manipule avec dextérité tous les rouages de la justice américaine et les gens qui l'entoure de la même manière pour subsister avec ses clients pas très en fonds.
Alors le jour où un client très riche fait appel à lui, il  croit qu'il va toucher le pactole et pouvoir payer sans difficultés, enfin, les traites de sa maison avec vue (un point commun avec Bosch).Evidemment, tout va se compliquer et Mickey va  se retrouver dans une situation inextricable ,face au Mal.
Le lecteur suit sans difficulté aucune le héros dans les subtilités du système judiciaire américain et se laisse allègrement manipulé par Connelly. Rien n'est manichéen dans  ce texte où le héros en vient à remettre en cause son propre fonctionnement .
Si vous n'avez pas comme moi la chance d'avoir un beau-frère fan de Connelly (merci, François) et que votre budget livres est en train d'exploser, attendez un peu, ce livre sortira bientôt en poche...

17/08/2006

Trois frères, trois soirs d'été.

(titre éhonteusement copié sur Trois femmes un soir d'été , la saga de l'été dernier sur France 2 qu'un programmateur fou a repassé le mois derniersur France 4, à l'heure de la sieste ,dans le désordre,  puis dans l'ordre, pour voir si on suivait...).9782848930299
Pas de coups de théâtres fracassants, tout est feutré dans Jours de juin de Julia Glass. Ce roman se divise en trois étés qui vont bouleverser la vie d'une famille écossaise.Des décès vont entraîner des réajustements entre les personnages, réajustement des places de chacun au sein de la famille et aussi de la vision , forcément parcellaire et myope, que chacun a des autres.
Ce très beau texte aurait aussi pu reprendre le titre de Sylvie Doizelet Chercher sa demeure car chacun dans le roman de julia Glass peine à trouver le pays (Ecosse, Grèce, Etats-Unis, France) qui lui donnera la sérénité.
Si vous aimez l'atmosphère des vielles demeures écossaises, les chiens de berger, la musique et les livres,vous trouverez votre bonheur dans ce livre qui n'est ni triste ni mélancolique. On y trouve même des pointes d'humour quasiment anglais .
Julia Glass est américaine mais elle mériterait presque qu'on lui accorde l'étiquette de romancière anglaise, c'est dire si j'ai aimé...