02/08/2013
Hikikomori
"Je n'ai jamais entendu parler de hikikomori américain. Les Américains ne se réfugient pas dans le silence, ils font encore plus de bruit.Ils deviennent fous et se mettent à tirer sur tout le monde."
Depuis trois ans, Thomas Tessler vit "en retrait, barricadé" dans sa chambre à Manhattan. Il a "enfermé le reste du monde dehors" et refuse toute communication avec sa femme, Silke. C'est un hikikomori.
Résolue à le sortir de son mutisme, son épouse fait appel à une jeune japonaise , Megumi, qui a déjà l'expérience de cette situation typiquement japonaise.
D'emblée le lecteur, et on le suppose bien évidemment Silke, perçoit toutes les conséquences possibles de cette situation hors-normes. Mais Jeff Backhaus dont c'est ici le premier roman, sait contourner tous les écueils et mène sa barque vers une destination bien plus complexe.
Histoires de solitudes qui se croisent, parfois à distance, les relations entre civilisations différenets sont analysées avec finesse. La poésie n'est pas absente (ah cette description de bain chaud en pleinair sous la neige la nuit !) et je n'émettrai qu'un seul regret: que le personnage de Silke n'ait pas été suffisamment exploré. Une très jolie découverte.
Hikikomori, jeff Backhaus, traduit de de l'anglais (E-U) par Marie de Prémonville, Anna Carrière 2013.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : jeff backhaus
01/08/2013
Comment lutter contre la canicule...
...à chacune sa méthode ! Photo réalisée sans trucage.
17:28 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : vache, canicule
Je suis faite comme ça. Mémoires.
"Obéir: rayé de mon vocabulaire."
Indépendante, intense, libre et sauvage, gréco revient sur sa vie, ou plutôt ses vies, sans nostalgie aucune. "Nostalgie: Non...c'est pourtant un joli mot...Comme dirait Sagan "Ce serait un très joli prénom pour une fille." Mais, vraiement, nostalgie, non."
ça cavale à toute allure. Cette paresseuse hyperactive que" l'idée de ne pas travailler pendant deux mois, par exemple [...] angoisse terriblement."raconte ses amis, ses amours, sa maternité et" rend [...] aux autres leur vérité dans ce qu'elle a de plus beau."
Pas d'anecdotes croustillantes, pas d emots d'esprit acides, Juliette Gréco n'en a que faire. Elle a insufflé une partie d el'esprit de saint germain des prés , refusé des ponts d'or sans regrets ni remords et cotoeie aujourd'hui la jeune génération de chanteurs et d'écrivaisn( Nilay, Nimier, Nothomb...). Elle est intemporelle, tout comme les textes qu'elle interprète.
Merci Cath !
Quelques définitions extraites du "dictionnaire" qui clôt l'ouvrage :
Utopie: Bien sûr que oui. Comment faire autrement ?
Maternité: [...] Je remercie infiniment ma fille de faire que je l'aime. (Gréco n'a pas eu la même chance avec sa propre mère...)
06:00 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : juliette gréco
31/07/2013
Bilan de juillet
Bonne pioche:
*Sur pluzz, (parce qu'à onze heures la poule cathulu dort si elle est devant la télé) l'amour, la mort, les fringues, des castings de comédiennes jouent , parfois à la suite, parfois en melting pot les mêmes textes. Les âges sont différents ainsi que la notoriété et le talent... C'est toujours très intéressant de voir, surtout à la suite, les nuances d'interprétation qu'on peut apporter à un même texte. Réjouissant et émouvant. Une Bernadette Laffont épatante.
clic pour voir le spectacle en entier !
* Case sensitive, un duo comme on les aime, le talent britannique en plus. Adapté de deux romans de Sophie Hannah que je ne connais pas. Prenant.
* Des saumons dans le désert. Rien que pour Christine Scott Thomas qui, en directrice du service de presse du premier ministre britannique mène tout le monde à la baguette (y compris sa famille) et fend la foule à coups de sac si nécessaire ! De l'humour et de la romance, un tantinet trop de mysticisme à mon goût.
* Quand je serai petit. Un film de et avec Jean-Pierre Rouve, pas toujours abouti mais plein de sensibilité et d'émotion, tout en retenue. Un Benoît Poelvoorde apaisé et la région de Dunkerque magnifiée.
Et enfin, découvert grâce à Cathy et Laurent Nus et culottés, (deuxième saison) deux drôles de loustics qui se lancent à chaque fois un défi , (premier de cette saison : manger un chocolat avec le roi des Belges), qui partent nus et sans argent mais avec trois caméras, leur capital sympathie et leur bonne humeur. Il leur faut donc se vêtir, se déplacer et c'est l'occasion de rencontrer toutes sortes de gens. Ne pas louper le deuxième volet jeudi sur France 5 ! NB:Pour les pudibonds, leur attributs sont masqués par une feuille de vigne !
1er épisode: clic
PS: dans la précipitation, ce blog a oublié le sept juillet de fêter ses sept ans!:)
06:00 Publié dans Bric à Brac, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (10)
30/07/2013
Honte de tout
"Ok pour être un homme, mais pas comme lui. Pas comme mon père."
Honte de tout, ils ont ! Rémi, Sofian, Jeanne et les autres, des ados en pleine mutation, le regard des autres, les réflexions et le comportement trop con des parents en prime !
Dans ces seize nouvelles, ils prennent la parole avec une lucidité aiguë car, s'ils sont empêtrés dans leur corps et leur identité sexuelle, ils analysent finement les situations. Qu'ils soient issus de l'immigration , qu'ils fassent partie des "tuyaux de poêle, des Groseille, ce qui veut dire des gens sans manières, sans gêne", ou d'une famille monoparentale qui a du mal à couper le cordon, ils paraissent parfois plus mûrs que leurs parents.
Beaucoup d'humour aussi dans ces textes ( où les anciens adolescents se reconnaîtront sans doute !), de sensibilité et de tonalités très variées . Le premier texte, "Cette connerie de virginité", est aussi le plus dérangeant, car on reste quelque peu estomaqué par la crudité des messages SMS, mais bon, ça fait partie aussi de le la violence due à l'âge, et l'on ne sait si on doit rire jaune de cette ado qui affirme avec sérieux "Je ne voulais pas figurer dans les vieilles filles de la classe, je devais passer ce cap. Je devais coucher." Elle n'est qu'en 4 ème quand même...Les adultes ne pratiquant pas Facebook découvriront aussi la brutalité et les implications de la rupture via les réseaux sociaux, bref, ils mettront un pied dans cet univers en perpétuel changement et comprendront peut être un peu mieux ces êtres ronchons et mal lunés qui vivent à leurs côtés.
Une écriture vive et pleine d'empathie, une auteure qui ne rit jamais de mais avec et un panorama plutôt réjouissant de ces homards, comme les appelait Françoise Dolto.
Piqueté de marque-pages, in-dis-pen-sable !
Honte de tout, éditions Thierry Magnier 2013, Carole Fives, 150 pages jamais trash !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : carole fives, adolescents
29/07/2013
Mélodies du coeur
"Le comté de Chopping était un refuge où je me protégeais d'eaux bourbeuses menaçant de m'engloutir."
Ils collectionnent les trophées de chasse et les emmerdes. Chassent le chevreuil ou la grouse, voire ceux qui osent faire demi-tour sur leur propriété.Des vrais péquenauds de la campagne, quoi ! Ne pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps le goudron et les plumes faisaient partie de leurs divertissements favoris. Le climat est rude et les moeurs aussi ! Economes de leurs paroles, ils n'oublient rien et fomentent leur vengeance toute une vie ou presque. Ces "rustres mal embouchés" vivent dans des lieux suintant la peur ou des "endroits étouffants aux stigmates sordides de vie ratée". Ils supportent d'autant moins les avocats ou autres traders venus s'installer sur leurs terres, se moquant en catimini de leur accoutrement et de leur comportement inappropriés.
Pratiquant l'art de l'ellipse en virtusose, Annie Proulx nous offre ici onze tranches de vie , onze nouvelles dont on a parfois peur de tourner les pages, car la cruauté peut soudain vous sauter à la gorge sans prévenir ! La dernière phrase du recueil est une pure splendeur de concision et d'efficacité !
Un monde rustique qui, par certains aspects, m'a fait penser au petit coin de campagne où j'habite...
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : annie proulx
13/07/2013
Petit éloge du transat
"Le transat est une philosophie, et un outil pour parvenir à la sagesse, à la sérénité, à la plénitude, sans efforts, sans souffrance, ni drogue à bon marché. Une slow philosophie."
Le soleil ayant daigné repointer le bout de ses rayons, j'ai enfin pu terminer le Petit éloge du transat, que j'avais décidé de lire in situ ,bien évidemment.
Un petit livre délicieux et par sa couleur et par sa teneur. Léger, il tient bien en main, ne fatigue pas les poignets, se sirote au soleil ou à l'ombre. Une lecture estivale au ton alerte et pétillant qui nous rappelle que "...ainsi que l'affirment une poignée de scientifiques iconoclastes et visionnaires, le transat est globalement "bon" pour la santé. Au même titre que le régime crétois, le vin de Bordeaux, "5 fruits et légumes par jour", la bronzette après seize heures, des amis choisis, un sommeil réparateur, du cholestérol sans excès, une vie sexuelle épanouie, le foie gras du Gers , et une activité physique modérée. On regrettera malgré tout que le résultat de leur étude n'ait pas été publié."
Une énumération des plus sympathiques que je vais dès aujourd'hui mettre en pratique ! à bientôt !
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vanessa postec, éloge
12/07/2013
Misericorde
"Le type n'était pas stupide. Il savait reconnaître un pitbull quand il en croisait un."
Carl Morck, policier atypique,encore traumatisé à cause d'une intervention qui s'est très mal terminée,mis sur la touche, se voit confier les affaires classées. Avec le surprenant Assad, homme de ménage qu'il promeut au titre d'assistant officieux, Morck va s'occuper du cas de Merete Lyyngaard, prometteuse femme politique disparue depuis cinq ans.
Cette dernière, le lecteur l'apprend bientôt est enfermée dans une cage , avec un raffinement de tortures physiques et psychologiques qui la mènent au bord de la folie.
Recommandé par ma fille, tellement enthousiaste qu'elle est déjà au milieu du tome suivant, ce roman, je l'ai commencé un peu mollement mais j'ai bientôt été ferrée !
La structure haletante, parfaitement maîtrisée, les personnages qui révèlent leur part d'ombre progressivement, tout cela fait de Misericorde un page turner efficace et hautement addictif ! J'attends maintenant le verdict de ma fille pour lui offrir- ou non- le troisième et lui chiper,le cas échéant, le deuxième !
Misericorde Jussi Adler-Olsen, traduit du danois par Monique Christiansen, 526 ages qui se dévorent !
Grand prix des lectrices de Elle policier, Prix du meilleur roman scandinave.
Sylire n'a pas été emballée, au contraire d'Aifelle et de Dasola !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jussi adler olsen, roman danois, polar
11/07/2013
le syndrome de la vis
"Et pendant tout le temps que mes mains travaillaient, la vis oeuvrait en paix, égrenait les pensées ordinaires devenues noires au contact de la nuit sans trop me déranger. Au contraire, même, le flot continu des images qui surgissaient de ma tête animait mes mains , comme l'adrénaline."
Josée , enseignante dans un cégep (collège d'enseignement général et professionnel), pète les plombs car elle est cre-vée. La cause ? Une insomnie chronique qu'elle combat en lisant un texte d'Umberto Ecco. Peu efficace. Les idées continuent à tourner sans fin dans sa tête.
C'est davantage auprès de son entourage pittoresque que Josée trouvera ,non pas le repos, mais de quoi adoucir les angles de sa vie.
Entrer dans l'univers de Marie-Renée Lavoie est un pur délice ! Son sens de l'observation et de l'humour font que , même si l'intrigue est un peu (beaucoup) faiblarde, on le lui pardonne volontiers tant on tombe amoureux de ses personnages, de leur manière d'affronter la réalité (en fracassant des bibelots achetés exprès , par exemple !), de la tendresse qui se lit dans leur description et de la finesse des observations : "Si on ne canonise pas les parents, c'est qu'ils accomplissent beaucoup trop de miracles pour qu'il soit possible de les consigner. Avec les religieux, on s'en tient à des dossiers raisonnables, quantifiables." Sans oublier, bien sûr, la langue et l'univers québécois que j'adore tout simplement ! Un moment de pur bonheur et plein de pages cornées !
Du même auteur: clic
Un grand grand merci à Cuné, moins enthousiaste !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : marie renée lavoie
10/07/2013
Les reines du ring
Pour retrouver l'amour de son fils, fan de catch, Rose, qui sort de prison, décide de monter une équipe de catcheuses avec ses copines du boulot . Voilà donc nos caissières propulsées dans le monde des attaques sournoises et des personnages flamboyants !
Girl power à fond les ballons , et ce quel que soit l'âge ! Si l'histoire mère/fils , portée par Marilou Berry est un peu faiblarde, on sent que les actrices se sont éclatées dans ces rôles pleins d'énergie ! Nathalie Baye est comme d'habitude royale, Audrey Fleurot porte le mini blouson en léopard avec une classe folle, et ma chouchoute, Corinne Masiero, la régionale de l'étape (le film se déroule din min coin, le NOOOOrd !) dans son rôle de Kill Biloute, la bouchère de Béthune, elle casse la baraque !
J'aurais aimé des dialogues plus fignolés mais bon, je ne bouderai pas mon plaisir: j'ai passé un bon moment avec les reines du ring ! Une comédie qui tient ses promesses !
Boudées par la critique, Les reines du ring ont remporté le prix du public au festival de Cabourg !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (3)