22/10/2011
Je m'appelle Pouët
Pouët est un chien "tout petit et très angoissé". Qu'il soit le dernier du chenil à être adopté n'arrange évidemment pas les choses et le chiot va tout faire pour plaire au vieux fermier solitaire qui vient de l'adopter.
Mais qu'attend-il vraiment de lui ce maître mélomane ? Pouët va aller de déconvenue en déconvenue en voulant faire du zèle, mais il finira par trouver sa place au sein de la ferme: sur les genoux du fermier !
Un album tout en tendresse où un chiot découvre les animaux de la ferme et finit après de nombreuses aventures par s'ajuster au monde qu'il vient de découvrir. Un thème rassurant et des couleurs dominées par le sépia qui accentue la douceur de cet univers. On ne peut que craquer sur les rondeurs de Pouët qui possède de surcroît une trogne très expressive !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : fabienne mounier, daniel hénon
21/10/2011
Allmen et les libellules
"Le calme qui s'était emparé de lui depuis qu'il avait décidé de se battre n'était que superficiel. Comme tant de choses dans sa vie."
Préserver les apparences pour ne pas nuire à sa réputation de solvabilité, voici tout ce qu'il reste à Allmen après avoir dilapidé la fortune paternelle. Le dandy esthète a aussi eu recours à quelques larcins et doit affronter un créancier moins patient mais, la chance aidant découvre cinq coupes Art Nouveau ornées de libellules.
Parviendra-t-il à s'en emparer pour régler ses dettes ?
L'argument est mince, le personnage même pas sympathique , les péripéties mollassonnes. On se laisse porter par le style élégant mais on ne retiendra pas grand chose de ce roman, à part l'art de faire des dettes (porter beau et laisser de gros pourboires).
Le monde des collectionneurs est à peine effleuré, le couple maître/valet vu cent fois, et tout cela manque de conviction car restant trop feutré. On s'ennuie avec élégance.
Adieu Suter !
Sibylline n'est pas plus enthousiaste.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, schtroumpf grognon le retour
20/10/2011
Tout le monde fait caca !
Ah le problème du pot ! Rascal et Pascal Lemaître le revisitent avec un humour plein de malice : le loup se soulage sous les yeux moqueurs du petit Chaperon rouge et l'odeur du "délit" fait fuir un lapin dégoûté...Du plus petit au plus gros tous les animaux font caca et les parents aussi qui essaient d'échapper à la curiosité de leur rejeton... (on devine le vécu !)
Ne pas louper la quatrième de couv' avec une chauve-souris surprenante !
Un album cartonné solide que les tout-petits auront plaisir à feuilleter sur le pot ou ailleurs !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pascal lemaître, rascal
19/10/2011
La petite-fille de Menno
"La neige était la chance."
Quand Whit , écrivain à succès, l'a quittée, Lindsay a trouvé cela très irréel. Cette fois, il lui faudra bien admettre la réalité : Whit ne reviendra jamais car il vient de mourir.
Revenant en train (et avec bien peu d'enthousiasme) dans sa famille, Lindsay va profiter d'un arrêt providentiel dans le Wyoming pour faire la connaissance de la nouvelle épouse de Whit .
Un voyage initiatique où une femme encore jeune se transforme lentement, acceptant simplement ce que lui offre la vie ,de somptueuses descriptions de paysages enneigés, une nouvelle extraite d'un recueil La forêt sous la neige, pour cause d'adaptation au cinéma, une très agréable façon de découvrir l'oeuvre de Roy Parvin.
La petite-fille de Menno, Roy Parvin, traduit de l'américain par Bruno Boudard, Libretto 2011, 106 pages apaisantes.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roy parvin, voyez comme ils dansent
18/10/2011
L'indien blanc
"...mais la vraie fureur, la sélection du pâtron, vieillie en fût unique, édition limitée que je garde en réserve , c'est pour Toy Diaz."
Même s'il était ravi de quitter son Wyoming pour aller chez son avocate de fille à Philadelphie, en compagnie de Henry Standing Bear et du chien, on ne peut pas dire que le shérif Walt Longmire était enchanté à l'idée de faire la connaissance du fiancé de Cady.Que voulez-vous, veuf et père d'une fille unique et adorée, on comprend que Walt se montre exigeant et un tantinet possessif...
Mais à peine nos cow-boy et indien préférés ont-ils débarqué en ville que les événements dramatiques s'enchaînent: Cady agressée, sans raison apparente est plongée dans le coma tandis que son fiancé ne semble guère s'en émouvoir. Bientôt Walt et Henry seront baladés dans toute la ville par un Indien blanc, au comportement ambigu.
D'Irlandais pittoresque en Italiens susceptibles, nos héros feront bien des rencontres pittoresques et même si l'intrigue est un peu cousue de fil blanc , on prend énormémént de plaisir à lire ce nouvel épisode tant les personnages sont pleins de charme. Quant à l'écriture, c'est un régal !
L'indien Blanc, Craig Johnson. Gallmeister,290 pages confortables en diable !
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de ICB, le tentateur.
de Kathel
et Keisha
tous aussi séduits !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : craig johnson
17/10/2011
L'intranquille
"Comme toujours, je ne raisonnais pas comme les autres. J'étais retenu quelque part."
156 pages pour brosser un "autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou." Celui de Gérard Garouste, fils d'un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Un père nocif ,dangereux, un, je cite "salaud" qui saccagera l'enfance de son fils par sa violence et ses mensonges mais aura l'intelligence de le sauver en le faisant partir en pension. Une pension évoquée par Patrick Modiano, un des amis fidèles que se fit Garouste dans cette institution, comme une prison mais que, paradoxalement , le futur peintre vécut comme une libération.
Devenu jeune adulte Gérard Garouste parvient enfin à se concentrer en cours à l'Ecole du Louvre car "je sentais qu'il y avait là une issue, qu'au bout de mes doigts était ma force.".De très belles pages sur la peinture , sa position par rapport à ses prédécesseurs, ses matériaux (il alla jusqu'à créer lui-même ses peintures), sa démarche, sa manière si particulière de peindre. "La suite est une succession de livres et de mots. ils m'ont lavé , récuré même, et ils m'ont fait peindre."
Garouste, fils d'un antisémite convaincu, ira même jusqu'à apprendre l'héreu "dériva[nt] doucement vers ce monde juif obscur et malin dont on m'avait appris à me méfier.", poursuivant sa recherche de vérité, lui qui avait vécu sous le poids de tant de mensonges au sein de sa famille.
Quant aux épisodes de folie , Garouste les décrit simplement, épisodes où la souffrance côtoie le loufoque (Il ne souviendra pas d'avoir obligé le directeur d'un établissement à danser le tango avec lui !). Sa bipolarité, il en parle sans ostentation, il a appris et ses proches avec lui à s'en accommoder, à repérer les signes avant-coureurs et démystifie tous les liens traditionnels qu'on établit souvent entre la folie et l'artiste.
Un livre dense et profond, un ton mesuré, jamais dans la récrimination, une expérience humaine terriblement troublante.Un livre hérissé de plein de marque-pages . à découvrir sans plus tarder car il vient de sortir en poche !
L'avis d'ICB, le tentateur !
Celui de Mango .
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gérard garouste, judith perrignon, autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou
16/10/2011
Katherine et les vaches
Découvert grâce à Libouli (merciiii !), ce clip qui associe les vaches et Katheriiiine !
Ps :Philippe, rase ta moustache et tu verras, la vache te fera un bisou ! (râpeux et baveux à la fois, ça surprend!)
06:00 Publié dans je l'ai vu !, la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, philippe katherine
15/10/2011
Nagasaki ...en poche
"Cette femme était à maudire. A cause d'elle le brouillard s'était levé."
Quelques indices lui ont mis la puce à l'oreille. Alors Shimura-san qui vit seul et mène une vie bien réglée entre la station météorologique où il travaille et sa maison, va installer une webcam dans sa cuisine. Bientôt l'impensable va se donner à voir...
Partant d'un fait-divers survenu au Japon, Eric Faye sonde avec finesse l'ambivalence des sentiments de ce personnage bien falot et interroge la notion d'intimité . Il souligne aussi l'absence de liens dans une société vieillissante où les androïdes seront de plus en plus amenés à se substituer aux humains.
Ni fantastique ni poétique le récit avance à l'image se son personnage principal, tout en retenue , suscitant d'abord l'étonnement et levant beaucoup d'interrogations chez le lecteur.Mais à trop vouloir boucler son récit bien proprement, l'auteur , tout à la fin ,lui fait perdre de son intensité. Dommage !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : eric faye
14/10/2011
Veuf
"Tu as été ma plus belle qualité, j'espère ne pas avoir été ton plus gros défaut."
Jean-Louis Fournier et moi c'est une longue histoire d'amour, teintée d'humour et de mélancolie. Je l'avais trouvé un peu acrimonieux dans son dernier opus mais on ne se refait pas , j'ai craqué quand j'ai vu Veuf en librairie.
Et j'ai bien fait. Car le récit de la vie après le décès de sa femme Sylvie est une merveille de délicatesse. Fournier y navigue à vue," souvent au cap Horn, au fond de [son] petit bateau malmené par la mer"entre humour- politesse- du -désespoir du veuf qui doit affronter le quotidien lui rappellant sans cesse l'absente et "les mots doux et légers" pour" ranimer nos souvenirs heureux" de ces textes courts .
Courts mais fertiles en formules et les post-it ont émaillé quasiment chaque page de ce récit où Fournier ne se présente jamais à son avantage et se montre d'une sincérité désarmante.
Il égratigne au passage les "veuvages mode d'emploi" et toutes les manifestations stéréotypées entourant la mort, soulignant pourtant les marques d'affection qui l'ont touché. On le sent écorché vif et l'humour noir est son bouclier favori contre la douleur.
Pas de panégéryque obligé et figé de la défunte ,même si on voit bien qu'elle fut une belle personne à travers ce qu'il nous en dit.Fournier la célèbre d'une façon bien plus élégante et vivante ,soulignant aussi la complicité qui les unissait.
Un livre qui nous rappelle aussi qu'il faut chérir les moments partagés avec ceux que l'on aime, tant qu'il est encore temps.
"Tu étais le pôle positif, j'étais le pôle négatif. ça faisait de la lumière , et souvent des étincelles."
Veuf, Jean-Louis Fournier Stock 2011, 157 pages qui font beaucoup de bien.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, rentrée 2011, romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : jean-louis fournier
13/10/2011
De vieux os
"La présence de Murray était une brève distraction, une rencontre sur la plage avant que la marée de mots ne le remporte."
Quand un universitaire écossais, Murray Watson, se pique de mettre à l'honneur Archie Lunan, un obscur poète noyé à vingt-cinq ans , et donc de fouiller dans sa vie, il ne sait pas qu'il va mettre à jour un passé que les amis d'Archie, hippies des années 70 devenus d'ennuyeux professeurs de facs ,préfèreraient oublier...
Des ruelles de Glasgow aux landes d'une île coupée du monde ou presque, Murray nous entraîne dans une enquête tortueuse à souhait, fertile en rencontres pittoresques voire menaçantes...Pas de tout repos la vie d'universitaire, surtout quand on entretient des relations clandestines avec l'épouse de son directeur de thèse !
Un roman d'atmosphère qui se lit comme un policier et nous entraîne dans un univers plein de charme et de rebondissements , tout en s'interrogeant sur les relations entre l'oeuvre et l'artiste, sans jamais sombrer dans le jargon. Très agréable et fluide.
De vieux os, Louise Welsh, traduit de l'anglais par Céline Schwaller, Métaillier 2011, 392 pages fascinantes à savourer.
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : louise welsh