22/12/2011
C'est officiel, c'est l'hiver !
"December will be magiiiiic again" nous annonçait Kate Bush en...1980 !
Elle le confirme avec son album 50 words for snow (qui m'accompagne depuis novembre ! (Un album qu'il faut prendre le temps d'apprivoiser et qui, ensuite, envoûte)) et, en particulier avec la chanson qui donne son titre à l'abum où Stephen Fry égrène cinquante appelations poétiques et imagées de la neige (19 phlegm de neige, 34 sorbetdeluge, 24 terrablizza, 29 creaky-creaky...), ce qui m'a donné l'envie de vous faire partager quelques souvenirs, pas vraiment récents, mais garantis coups de coeur sur le thème de la neige !
Ainsi, le fascinant Smilla et l'amour de la neige de Peter Hoeg (adapté au cinéma)
ou le film âpre mais émouvant en diable de Sandrine Veysset Y-aura-t-il de la neige à Noël? avec la trop rare Dominique Reymond et dans un rôle de salaud pur jus, Daniel Duval .
Alors neige ou pas neige, régalez-vous !

06:00 Publié dans Je l'ai lu !, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8)
20/12/2011
Moi, Eugénie Grandet
Du 3 novembre 2010 au 6 février 2011, s'est tenue à la maison de Balzac une exposition de "seize petit panneaux en hommage à la pâle héroïne de Balzac", ultime projet de Louise Bourgeois. L'artiste y renouait avec l'art de la broderie et du tissage, qu'elle avait pratiqué dans sa jeunesse, aidant ainsi ses parents qui rénovaient des tapisseries.
La reproduction des oeuvres est précédée d'un texte de l'artiste, "Ode to Eugénie Grandet (suivi de sa traduction) et surtout d'une très pertinent essai de Jean Frémont, le premier à avoir présenté , en 1958, l'oeuvre de celle qui était encore une inconnue en Europe.
Ce dernier souligne d'abord les points communs entre les thèmes fondateurs entre Balzac et Bourgeois, tout particulièrement la maison ,mais aussi ,et de manière plus surprenante, ceux entre l'héroïne du premier vrai grand succès du romancier et l'excentrique artiste. à première vue en effet, tout sépare Louise qui quitta la France et l"ignorante fille sans cesse occupée à rapetasser des bas, à ravauder la garde-robe de son père, et dont la vie s'était écoulée sous ces crasseux lambris." Mais pour Jean Frémon "Victimes de la manipulation et de l'arrogance d'un père, Eugénie et Louise le furent toutes deux." Et d'établir des passerelles entre la biographie de Bourgeois et le roman de Balzac. Je le suis davantage quand il évoque "la lenteur et la résignation qui sont transformées en exercice spirituel, ces petits tableaux sont des mandalas, des prières [...] ces tableaux ne sont pas seulement des objets, ce sont des supports d'émotion, des reposoirs." Il souligne également que "Les torchons , les mouchoirs souvent usés, qui sont les supports de la plupart des oeuvres réunies ici sont ceux de son enfance, rapportés de France et entassés dans des armoires pendant toutes ces années en attendant le bonheur d'être recyclés en oeuvres d'art." Si Jean Frémont les envisage dans leur rapport au temps, "Quadrillages, symétries rassurantes, sentiment des heures qui passent.",j'y vois aussi la réappropiation des linges domestiques et la récupération/transformation d'éléments hétérogènes.
Des extraits d'Eugénie Grandet viennent illustrer cette brillante présentation , présentation qui donne envie d'approfondir la découverte de celle dont le" travail fut considéré comme implicitement mineur parce qu'il était celui d'une femme."
Moi, Eugénie Grandet, Louise Bourgeois, précédé d'un essai de Jean Frémon, Editions Le Promeneur, 2010
Cette exposition, Je ne suis pas Eugénie Grandet l'avait évoquée et je ne pouvais que craquer sur le catalogue de l'exposition. Celui-ci patientait sur mon bureau en attente d'un billet jusqu'à ce qu'un nouveau ricochet, en l'occurence un autre roman, le remette en lumière. Mais c'est une autre histoire...
PS: vu ta réaction enthousiaste, Angélique, je croyais que l'exposition avait été prolongée !!
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : louise bourgeois, jean frémon
19/12/2011
Je suis un no man's land
Philippe, chanteur, vient donner un concert (dont ne n'entendrons rien) dans sa région natale. Là tout va se liguer contre lui : il ne pourra pas partir. Cette situation , traitée de manière poético-onirique, va lui permettre de renouer avec ses parents, incarnés tout en retenue par Aurore Clément et Jackie Berroyer, de solder ses comptes avec un ancien ami et même de faire la connaissance d'une ornithologue lunaire, son alter ego, Julie Depardieu.
Très vite, Philippe Katerine va se dépouiller de ses oripeaux de chanteur déjanté (une tenue argentée) pour se glisser dans ceux de son adolescence, un peu étriqués, et donner la pleine mesure de son talent d'acteur. On y croit vraiment et onse glisse avec délice dans cette campagne où les mobylettes n'en font qu'à leur tête, tout comme les chevaux d'ailleurs, un univers poétique et enchanté.
Déniché à la médiathèque où se cache probablement un fan de Katerine ! (même ses premiers disques figurent dans le fonds!)
06:02 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : thierry jousse, philippe katerine, julie depardieu
18/12/2011
Le Havre
Premier film en français du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki Le Havre (synopsis ici) est une fable poétique, oscillant entre problèmes contemporains (les réfugiés qui veulent passer en Grande-Bretagne) et références aux années 50 à 70, comme si les personnages avaient réussi à se créer une bulle un peu à l'intérieur du monde moderne. Pas de téléphones portables mais d'antiques cabines, les automobiles sont délicieusement rétro et les personnages portent des noms ou prénoms de
personnalités chères au coeur du réalisateur : Arletty, Monet et même Baïkal pour la chienne du héros (en référence à la première chienne envoyée dans l'espace). Kaurismäki a aussi tenu à faire participer une figure locale havraise, le rockeur Little Bob, dont la chanson constitue la seule longueur du film.
Il faut accepter le décalage du jeu des acteurs (mêlant pointures et amateurs) pour savourer l'humour tout en retenue de ce film. André Wilms est parfait comme d'habitude, précis, méticuleux, plein d'élégance, il rayonne ! Il faut voir avec quel aplomb souriant il fait face au directeur d'un centre de rétention lui balançant une énormité qu'il arrive à faire passer sans problème ! à ses côtés, Jean-Pierre Darroussin campe un policier à la Javert mais qui se révèlera plein d'humanité. Un conte où ,comme le dit le réalisateur, le petit chaperon rouge mange le loup, ce qui, en ces temps difficiles, ne peut que donner le sourire !
J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première à Lille où il a été présenté dans le cadre du film Inter par Philippe Val, un critique du Monde et en présence d'André Wilms. le côté non militant de ce film a été souligné à plusieurs reprises par les intervenants mais j'ai regretté l'opposition qui a été systématiquement faite par rapport à un autre film,( jamais clairement nommé d'ailleurs, Welcome). Un même problème peut être abordé sous des angles différents sans que pour autant on dénigre les autres.
Ce film vient de recevoir le prix Louis-Delluc. Sur les écrans le 21 décembre.
Ps: avant de nous quitter, l'inoubliable interprète de M. Lequesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille nous a même fait un petit clin d'oeil en nous citant la phrase culte:"Vous me faites b..., Marielle"!
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : aki kaurismäki, prix louis delluc
17/12/2011
Bonnard peintre de l'intime
En 63 petites pages, Sandrine Malinaud réussit le pari de nous présenter tout à la fois la biographie de Pierre Bonnard, de la resituer dans son contexte historique et artistique, d'analyser avec finesse deux de ses oeuvres dans des "arrêts sur image" pleins d'intérêt.
à l'issue de cette lecture on n' a qu'une envie: se précipiter dans un musée pour admirer de visu les oeuvres de celui pour qui "il ne s'agit pas de peindre la vie, il s'agit de rendre vivante la peinture." ça tombe bien, l'auteure , en plus d'une bibliographie pour aller plus loin, nous propose la liste des musées en France, en Europe et aux Etats-Unis.
Une approche un peu académique mais efficace pour entrer dans l'oeuvre de ce peintre de l'intime et de la sensualité.
Merci à Babelio et aux éditions A propos.
Ps: ce livre a été proposé dans une sélection jeunesse mais je verrai dans ce cas précis un public aussi bien ado qu'adulte...
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : sandrine malinaud
16/12/2011
Blanc-Bleu Belge
"Une Vénus à la Fernando Botero."
Partie explorer le rayon "animaux"d'une librairie pour vérifier si le Père Noël(ou son avatar, je ne suis pas difficile) allait dénicher LE livre qui me fait saliver depuis plusieurs semaines, je suis tombée sur ce fascicule à la gloire de la Blanc-Bleu Belge et vu son prix ridicule (5 euros 50)...
La Belgique étant à un jet de pierre de chez moi, nombreuses sont les blanc-bleu belges qui paissent dans mon environnement. D'ailleurs , comme le précise Mary-Gérard Vaude, vu ses qualités, "Un boucher ne peut rêver plus généreuses carcasses.", on en retrouve non seulement sur le continent européen mais aussi en Amérique (du Nord et du Sud) , en Asie et même en Australie !
Véritable panégéyrique, ce fascicule concentre un maximum d'informations sur l'histoire de la race, son évolution, ses qualités bouchères et l'on ne retrouve que par petites touches le style poétique et imagé de Mary-Gérard Vaude. L'énumération des noms des taureaux est pourtant à elle seule un vrai régal : "Gédéon du Vieux-Château de Maurennes, [...]Valseur d'Ochain, Ténor de la Reche Terre,(...) Lancier du Tilleul, (...)Pétulant d'Anixhe, Riant (...) Galopeur des Hayons."
L'aspect technique prononcé est sans doute lié au fait que ce livre a été édité grâce au soutien et à la collaboration d'associations d'éléveurs belges...Il n'en reste pas moins que ce fascicule est une somme et les photos de Jérôme Chabanne (visibles ici) lui conférent un charme certain. Un petit bonheur à lire et à feuilleter pour le plaisir de redécouvrir des détails malgré l'aspect un peu technique ! à noter que Jérôme Chabanne, en plus de magnifier la beauté des ruminants a su aussi capturer la beauté changeante des ciels du Nord !
Blanc-Bleu Belge, Editions Castor & Pollux 2011.
06:00 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : mary-gérard vaude, jérôme chabanne
15/12/2011
Des vents contraires /le film
Hier pour célébrer les vacances, je me suis offert une séance de ciné en matinée... J'avais surtout envie de Saint-Malo et de ses paysages, il faut bien l'avouer, car je gardais encore un souvenir très vif du roman d'Olivier Adam.
Le bilan est plus que mitigé car je n'ai pas retrouvé l'aspect sauvage et tendre du personnage paternel envers ses enfants. Benoit Magimel ne m'a donc pas convaincue. Par contre , je me suis régalée avec Antoine Duléry, incarnant le frère aîné et s'éclatant dans son rôle de tonton gâteau, tout en tritesse retenue. Ramzy Bedia, aussi, à cent lieues de ses rôles habituels, campe un père déchiré et un tantinet borderline bouleversant. Quant à Bouli Lanners, je l'ai adoré dans son rôle d'ex- représentant en sous-vêtements masculins ! Il apporte une bouffée de joie de vivre dans ce film un peu trop appliqué où l'émotion est bien présente (j'y suis allée de ma petite larme) mais qui manque sérieusement de souffle.
06:03 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jalil lespert
14/12/2011
De Sacha à Macha
De temps en temps, intriguée par le titre d'un roman que Ferdi doit lire dans le cadre scolaire, je m'empresse de le lire...
Roman épistolaire, par courriels en fait, De Sacha à Macha est un roman court, à l'intrigue bien menée, qui saura intéresser même les lecteurs les plus rétifs. Les personnages , la fille plus jeune en âge mais plus mature de caractère et plus directe aussi, le garçon plus introverti ,empêtré dans une histoire familiale pleine de mystère, sont bien croqués.
L'intrigue parvient même à s'affranchir du cadre restreint (et contraint) des échanges virtuels pour se lancer (un peu) dans le roman d'aventure, ce qui séduira, j'en suis sûre les jeunes lecteurs. Le côté séduction n'est pas oublié mais il s'agit avant tout ici d'un roman d'amitié adolescente des plus sympathiques.
Il y a même quelques références littéraires à Prévert et Dostoïevski, qui pourront même peut être lancer les jeunes lecteurs vers de nouvelles lectures. Une bonne pioche ! j'espère que Ferdi sera aussi séduit ! Affaire à suivre !
De Sacha à Macha, Flammarion jeunesse , Rachel Hausfater, Yaël Hassan, 154 pages qui se dévorent d'une traite.
Ps: ce billet ne contient pas d'esquisse de résumé, pas question de mâcher le travail d'un collègien de 4 ème égaré ici !:)
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roman épistolaire (par mails), rachel hausfater, yaël hassan
13/12/2011
Comment tuer le chien de son voisin
Robin Wright Penn, Kenneth Branagh, même si je n'avais jamais entendu parler de cette comédie , la présence de ces deux comédiens était largement suffisante pour me décider à emprunter cette comédie à la couv' dithyrambique, bien sûr .
Le pitch ? Elle est prof de danse et souhaite être enceinte. Évidemment, lui, dramaturge et ancien jeune homme en colère, n'est que très moyennement intéressé par les marmots. En plus, il est bien plus occupé à écrire une nouvelle pièce qui lui permettra de renouer avec le succès L'arrivée d'une nouvelle voisine et de sa fille vont évidemment changer la donne.
Totalement cousue de fil blanc, cette comédie m'aurait laissée de marbre n'étaient deux morceaux de bravoure: la tirade acerbe que le héros adresse à une journaliste de télé et surtout le personnage de la mère de Robin Wright qui , unijambiste perdant la tête, pratique un humour absurde et décalé très efficace.
Plutôt que le chien du voisin qui sera effectivement tué, décès qui intervient comme un cheveu sur la soupe, c'est plutôt le coiffeur de Robin Wright Penne qu'il aurait fallu trucider (elle est affublée d'un carré ultra court qui a l'air d'avoir été tailladé par une gamine de trois ans), ainsi que le réalisateur d'ailleurs qui, sous prétexte de comédie nous montre une scène accablante d'examen de la prostate que subit Branagh avec un masochisme confinant à l'héroïsme.
à oublier très vite !
18:45 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : schtroumpf grognon le retour
12/12/2011
Le ciel de Bay City
"Le ciel d'Auschwitz est un enfer. Il est si noir, Nellie, il me cache le sens de nos vies."
La mère et la tante d'Amy font tout pour oublier leur passé de survivantes d'une famille assassinée dans les camps nazis. Mais Amy, par le biais de cauchemars et d'hallucinations, revit continuellement ces horreurs que personne ne lui a racontées. 
Elle a également développé une fixation sur Le ciel de Bay City dont le mauve, signe de pollution chimique, ne peut lui cacher "les cendres et les âmes des morts." à la veille de ses dix-huit ans, Amy, tout en révolte et à fleur de peau, décide de mettre un terme à cette malédiction familiale...
Difficile de rendre compte de ce texte obsessionnel qui nous offre des visions faussées d'une réalité multifaces. Amy est à la fois une adolescente fan d'Alice Cooper, qui , dénigrée par sa mère, ne semble pas lui en tenir rigueur, obervant le comportement maternel de manière quasi détachée et développant des stratégies qui lui permettront d'échapper à un destin mortifère. C'est aussi une adulte qui aura un parcours pour le moins surprenant, toujours en équilibre entre la vie et sa fascination pour la mort. Un roman surprenant qui suscitera soit la fascination (mon cas) ou le rejet viscéral.
Le ciel de Bay City, Catherine Mavrikakis, 10/18 2011, 250 pages qui, bizarrement , m'ont revigorée !
Une lecture électrochoc pour Clara !
Papillon n'a pas réussi à l'aimer !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : catherine mavrikakis, shoah, mémoire transgénérationnelle


