26/01/2007
Laissez infuser
Avec un auteur que l'on découvre, la tentation est grande de se
raccrocher à des figures connues. Quand j'ai commencé ma lecture des
nouvelles composant le recueil comme tous les après-midis de
Zoya Pirzad, c'est le nom de Colette qui m'est aussitôt venu à
l'esprit. La nature est en effet très présente dans ces textes, parfois
très courts ,mettant en scène des femmes iraniennes dans leur
quotidien. 
Mais j'ai dû réviser mon jugement car plus que la
nature c'est le rapport au temps qui court en filigrane tout le long de
ses 18 nouvelles dépaysantes et en même temps universelles. Ces
portraits de femmes, ce pourrait être nous, nos amies, nos voisines...
Pas
de nouvelles à chutes, l'auteure évite ainsi le piège de la mécanique
trop bien huilée, ce sont de petits faits, qui basculent parfois à la
limite du fantastique, des faits anodins mais qui minent de rien
frappent nos esprits tant le style de l'auteur infuse en nous.
j'ai d'abord eu l'impression d'être traversée par ces nouvelles mais elles sont en fait restées longtemps en moi...
La critique de Clarabel.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (16)
25/01/2007
200ème billet (déjà !)
200 fois déjà que je scribouille un p'tit billet au p'tit matin , alors je vous invite à faire un p'tit tour chez un ami pour donner votre avis ...
Bisous à tous et à toutes et merci de passer "chez moi"
06:34 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (23)
24/01/2007
Allons à la campagne...
Comment traire une poule ? est , espérons-le , une question que ne se poseront pas vraiment les nouveaux campagnards évoqués par Marie et Hubert Deveaux.
L'éleveur
de chèvres (en voie de disparition), le résident secondaire, l'invité,
le rurbain (ou navetteur car, s'il habite un de ces nouveaux villages
installé à la périphérie des villes, il travaille en ville ), le
néorural ( qui habite une bâtisse ancienne qu'il retape), l'hôte qui
fréquente des "chambres d'hôte" et enfin le campagnard étranger sont
ainsi croqués par les auteurs, eux-même anciens éditeurs ayant tenu des
chambres d'hôtes. Ils savent donc de quoi ils parlent et nous leur
ferons donc confiance quant aux travers de ces nouveaux habitants des
campagnes. Le regard est gentiment moqueur mais sans condescendance en
ce qui concerne les ruraux " de souche".
Les auteurs recommandent
évidemment leur propre ouvrage en guise de cadeau à faire à la
maîtresse de maison quand vous êtes invités à la campagne, en lieu et
place des trop banals pots-pourris ou livres d'or, mais il y manque une
touche de je ne sais quoi, de l'humour anglais sans doute, pour
leur emboîter le pas.
06:02 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16)
22/01/2007
la vieille dame pas si digne que cela
En refermant le roman de Michel Arrivé, Une très vieille petite fille,
j'ai repensé à ce qu'une de mes amies du yoga nous avait dit tout à
l'heure: "On est adulte quand on ne recherche plus l'approbation des
autres", citation de Jacques Salomé .
Hé bien c'est exactement ça,
la très vieille dame qu'est Geneviève recherche l'immortalité mais elle
se retrouve coincée entre l'obeissance à deux consignes contradictoires
: écrire chaque jour, comme son défunt père le lui avait enjoint ou désécrire comme le lui conseille fortement sa professeure de graphologie et d'astrologie transcendantale.
Finalement
, elle obéit à sa professeure et commence à détruire partiellement ou
pas ses journaux. C'est pour nous l'occasion de revenir sur le
passé de Geneviève et de la découvrir fille obéissante mais peut être
pas si soumise que cela...Mais bon, les apparences sont sauves et l'on
glisse avec légèreté sur les passages les plus amoraux.
Manipulée
par son entourage mais elle aussi manipulatrice, Geneviève va
finalement secouer le joug et peut être devenir adulte ...
Ce roman
est étrange, rien n'est dit clairement , tout est suggéré par petites
touches et l'on se prend à s'attacher à cette vieille dame en apparence
si soumise..
La critique de Cuné
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (20)
20/01/2007
J'aime bien mon chien parce que...
- le chien est toujours d'accord pour aller se promener, même s'il y a la finale de la coupe du monde de la ligue du monde des coupdebouleux (essayez, même en temps ordinaire de décider des ados et/ou un gamin de 7 ans de mettre leurs pieds au bout de leurs jambes pour se bouger, vous m'en direz des nouvelles...)
-le chien est l'accessoire nécessaire et indispensable pour se promener seule dans la campagne. Non pas que je craigne d'être attaquée, mais plutôt de passer pour une folledingue (Elle bat la campagne, cathulu, en ce moment !)
- le chien n'a besoin que d'une vaccination par an,en plus,
le véto a la gentillesse de vous prévenir par courrier. Vous
n'encourrez donc pas le risque de passer pour une mère indigne qui
oublie les vaccinations de ses enfants.
(Pourquoi qu'il prévient pas le médecin, hein ? !).
-Quand on est dans la salle d'attente du dit véto, pas le temps de s'ennuyer: il y a toujours quelqu'un qui pose une question sur une bestiole et c'est parti pour une conversation animée. Chez le médecin, chacun s'épie quand quelq'un tousse , se demandant s'il ne va pas nous transmettre la peste ou le choléra.Personne ne parle, on peut donc profiter à fond des magazines vieux de 5 ans et de la radio à fond la caisse.
- le chien n'est jamais rassassié de câlins et ne vous repoussera jamais en disant qu'il est trop grand pour ça.(le chien n'a pas de boutons, lui, quand il est ado, et toc ! :))
- le chien, LUI, apprécie tout ce que vous lui donnez à manger et en plus, il vous remercie.
Et vous pourquoi aimez-vous votre chien ?
06:36 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (28)
19/01/2007
Le chien jaune
Il ne s'agit pas du roman de Simenon mais de celui de la couverture du recueil de nouvelles La théorie du chien
de O.Henry, auteur américain de 19 ème siècle, nouvelliste dans la
lignée de mark Twain, Ambrose Bierce voire Tchekhov , dixit la 4 ème de
couv'. Rien que ça.
Mouais, je ne devais pas être dans le bon
état desprit car j'espèrais en fait trouver des textes aussi hilarants
que ceux de Saki *. Le style m'a paru désuet et les histoires peu
"accrocheuses", elles flirtent parfois avec le "non sense" ou une folle
logique mais tombent souvent à plat...
Quant à "la théorie du chien
", c'est celle d'un shériff et elle lui vaudra d'identifier ,entre deux
suspects, celui qui est en fait un mari assassin ...
06:08 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (9)
17/01/2007
Amoureux des mots
Claude Duneton nous avait enchanté il ya de cela ...un certain temps avec La puce à l'oreille qui nous expliquait l'origine d 'expressions imagées savoreuses.
Avec Les origimots
, il s'adresse cette fois aux enfants (la fnac indique à partie de 3
ans (!) je dirais plutôt à partir de 7 et sans limitation
d'âge).Les mots sont ici classés dans l'ordre chronologique par siècle,
du 20ème siècle au Moyen-Age et chaque chapitre , dans son
introduction, nous resitue le contexte historique.
Il est toujours
agréable d'apprendre l'origine d'un mot et souvent surprenant
d'ailleurs car les mots ont voyagé, ils se sont transformés tant pas
leur graphie que par leur sens . Il m'a pourtant fallu un peu de temps
pour me faire au style un peu trop oral à mon goût, de l'auteur. Il en
fait un peu trop en voulant se mettre à la portée de son jeune public.
Mais peut être est-ce parce que j'ai lu ce livre d'une traite au lieu
de le picorer régulièrement.
La critique de Clarabel.![]()
D'autres livres pour les amoureux des mots: Petite histoire des mots de Géraldine Faes : une présentation très claire, une page pour un ou deux mots, des illustrations pleines de fraîcheur et des mots du quotidien, de arobase à ketchup.
Enfin, Sandwich et compagnie de Lionel Koechlin qui
lui traite des noms propres devenus communs , du classique Poubelle au
plus littéraire Manès qui donna l'adjectif manichéen .![]()
06:12 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (14)
15/01/2007
"et je t'aime, caresse-moi ..."Véronique Samson
Par la caresse nous définissons la géographie du corps de l'Autre,
par le langage nous le faisons entrer dans la communauté de l'humain.
L'humain est pétri de langage et la caresse maternelle lui assure confiance en lui pour le restant de ses jours.
Bébé,
adulte ou vieillard, tous apprécient le contact peau à peau, on
commence à le (re) découvrir et qui mieux que Régine Detambel, à la
fois écrivaine et kinésithérapeute pour faire ce Petit éloge de la peau ?
Sa
langue à la fois riche et précise, charnelle et scientifique nous
invite à une étude eccléctique et cultivée où sont convoqués les
personnages de la Bible, de la mythologie mais aussi de la littérature
(de Flaubert à Sylvia Plath, en passant par la littérature japonaise), sans oublier la peinture contemporaine.
En
petits chapitres, en textes courts, parfois justes quelques notations ,
l'auteure nous invite à une promenade sensuelle au pays de[ nos
]corpscomme le chantait il y a longtemps Catherine Le Forestier.
Je vous souhaite autant de plaisir que j'en ai eu à piocher dans ces textes beaux et poétiques.
06:06 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (12)
13/01/2007
Le questionnaire patate chaude
Melle Ange me l'ayant gentiment demandé...
Cinq choses que vous ne savez pas encore sur moi ? Euh ...
1/J'ai six bras et quatre pieds, non ce n'est pas vrai, mais par contre ce qui est vrai c'est que j'ai vécu deux ans en Côte d'Ivoire où j'ai enseigné 1 an et mis en place une (petite) bibliothèque destinée aux expatriés.
2/ Je suis une hydrophobe confirmée, qui a réussi à désapprendre à nager et qui reste au bord de la mer ou des lacs avec son bouledogue français qui lui non plus ne sait pas nager. Je garde mon chien.
3/ Je préfère me passer de quelqque chose d'indispensable plutôt que d'avoir un objet qui ne me plaît pas à 100%. Du coup, il y a plein d'ampoules nues chez moi ...
4/Je ne peux pas m'endormir si je n'ai pas lu (un soir de
grande disette,en Côte d'Ivoire, j'en ai été réduite à lire une notice de médoc...).
5/J'adore les vaches (un peu moins les Holstein blanches à taches noires qu'on voit partout ...), du coup, bizarrement, j'en trouve dans toutes les pièces chez moi...
Voilà, je passe la patate à qui voudra parce que plein de gens ont déjà répondu à ce questionnaire !
06:34 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (30)
12/01/2007
Nous aurons de ses nouvelles !
Trop souvent les recueils de nouvelles sont une sorte de fourre-tout sans unité. Tel n'est pas le cas dans Court, noir, sans sucre
d'Emmanuelle Urien (un excellent titre et une très jolie couverture ,
de la belle ouvrage pour une maison d'édition que je ne connaissais pas
: "l'être minuscule").
Thèmes récurrents donc dans ces textes
sombres mais pas sordides: la souffrance, le deuil; la faille cachée
dans chacun des personnages fait résonner en nous des échos tus ou
présents.
Traitement différent pourtant car en lisant ces textes les
uns après les autres, j'ai trouvé qu'il y avait une montée dans
l'intensité de l'expression des émotions. Dans les premières histoires,
en effet, l'écriture est presque aseptisée, les narrateurs tiennent
leur douleur à distance et ne la révèlent que dans la chute de la
nouvelle.Plus on avance dans le recueil et plus l'auteure montre sa
compassion , sans mièvrerie aucune (voir le titre !).
"Tristesse
limitée" qui met aux prises un employé d'une administration chargé de
traiter les dossiers des demandeurs d'emploi m'a particulèrement
enthousiasmée par sa double chute jubilatoire ...Quant au texte
intitulé "le chemin à l'envers", vous ne pourrez pas le lire sans
avoir le coeur serré...
Même si comme moi vous n'aimez pas le café, vous vous régalerez !
Merci Cath !
Le site de l'auteure est ici !
06:20 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (13)



