08/03/2007
Questionnements
Presque simultanément, Irene Beckman, 56 ans, avocate
spécialisée dans les divorces, va découvrir que son mari la trompe et
que son père n'est pas celui qu'elle croyait.
Pourtant sa vie ne s'effondre pas.
Pas de réglement de comptes hystériques comme dans La guerre des Rose, , l'héroïne de Sous un autre jour
de Jens Christian Grondahl va connaître la souffrance mais va
surtout s'interroger sur son moi profond et sur celui de ceux qu'elle
croyait connaître."Quand l'espace d'une seconde, on regarde bêtement
son mari, ses enfants, quand, soudain, on est
incapable de dire d'où l'on vient ,où l'on va et ce que l'on peut
bien ficher là" (p. 228)
L'auteur n'a jamais de parti pris, il
analyse très finement la psychologie des personnages, les éclairant
sous différents angles et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce
roman apparemment désenchanté mais finalement plein d'espoir.
Un très beau portrait de femme.
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22)
07/03/2007
Suspense à la suédoise
Si vous aimez les descriptions à la limite du "gore", les moments forts montés en épingle, ne lisez pas Ombre et soleil de Ake Edwardson.
Ici,
tout est dans le non-dit, l'ellipse. c'est au lecteur de compléter les
pointillés. le rythme est un peu languissant (l'action ne démarre
qu'à la page 145) mais on s'en moque un peu.
Le commissaire Eric
Winter, bientôt 40 ans et bientôt père pour la première fois , va
voyager entre l'Espagne où se meurt un père avec lequl il n'a pu (su? )
communiquer et une Suède où l'on se prépare à fêter Noël et le
millénaire.
Jamais le Mal n'a été aussi proche de lui, mais la
dégradation de la société dans laquelle il évolue semble plus toucher
ses collègues que notre héros, plus centré sur les transformations de
sa vie.
Cette évolution psychologique est très bien dépeinte.
L'aspect "ethonologique" aussi est intéressant, nous apprenons
beaucoup sur la manière de fêter Noël en Suède (cadeaux "mous" et
cadeaux "durs"...), la cuisine est très présente et notre bon vieux
sandwich jambon-beurre sous l'appelation de "parisien" a des allures
follement exotiques!
De quoi passer un bon moment en Suède pour pas cher (recettes d'un bon petit repas concocté par le héros p 342-343 !).
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
06/03/2007
"Je suis une force qui va..."
Avant de devenir Un homme heureux, le héros de Arto
Paasilinna va connaître bien des vicissitudes. Ingénieur
spécialisé dans la construction de ponts, il a des méthodes de
travail particulières qui vont déplaire aux notables du petit villageoù
il travaille, notables qui n'auront de cesse de le faire
renvoyer.
Mais pareil au bulldozer qu'il utilisera pour
construire sa propre ligne de chemoin de fer,l'ingénieur
ingénieux Jatanen va tracer sa propre route avant d'atteindre une
certaine sérénité.
Ce n'est pas un roman sur la vengeance,
certes Jatanen veut prendre sa revanche et il le fera, mais ce
n'est pas un mauvais bougre, c'est plutôt une fable sur la volonté
d'agir et de dépasser les obstacles.
Paasilinna égratigne au
passage toutes les lourdeurs administratives et présente d'une manière
quelque peu idyllique la création de l'entreprise de Jatanen mais ce
n'est pas un manuel d'économie que nous sommes en train de lire.
Vatanen et son lièvre apparaissent même un court instant et l'auteur se met lui même en scène pour augmenter l'effet de réel.
J'ai
eu un peu de mal à entrer dans ce roman dont les
personnages sont sympathiques mais un peu rustauds . L'humour
"campagnard" est parfois un peu lourd à digérer...
06:09 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
05/03/2007
le lutin rose
Dans chaque famille, il y a un mouton noir. Chez les Tuvache ,tenanciers du Magasin de suicides,il y a un lutin rose ,Allan, qui aime la vie, au grand désespoir de ses parents...
Vous
l'aurez compris ,dans le monde créé par Jean Teulé, tout est inversé et
l'anorexie, la dépression sont portées au pinacle. On s'amuse
beaucoup une fois ce parti pris adopté même si aux trois quarts
du livre, j'ai trouvé que l'histoire s'essoufflait un peu et
versait parfois dans la facilité. Les arguments donnés par
Allan pour empêcher une jeune fille au physique quelconque de se
suicider sont assez plats et ne valent pas ceux donnés par le regretté
Pierre Desproges qui constatait qu'entre Paul Newman et lui il n'y
avait que qualques centimètres de différence...
Il n'empêche que
l'on trouve de très jolis passages poétiques (où Baudelaire et Hugo se
glissent en toute discrétion...), ce qui n'étonnera pas les
lecteurs de Rainbow pour Rimbaud du même auteur.
J'avais décidé,suite à la critique de Cuné, d'attendre stoïquement la sortie en poche mais...
Vendredi
dernier, Jean Teulé, le géant souriant, répondait sans se départir de
son sourire ni de son amabilité aux critiques dans "café Piccouly"...
Samedi,
sur France Info, nouvelle interview de Jean Teulé , érudit et souriant
et à chaque fois Noémie (16 ans cet été) qui ne lit plus que des
"gossip girls" et autres mangas, remarquait "ça a l'air bien" .
Lundi,
je trouvais le dit bouquin qui a été dévoré par ma fille en deux jours.
Elle a beaucoup aimé, sauf la fin qui est trop triste...
06:09 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (29)
04/03/2007
Petites galettes
Ayant lâchement succombé à la voix de sirène de Cuné (j'imagine
,évidemment, mais ses mots ont la force des sirènes, ça c'est
sûr!) j'ai évidemment craqué et dévoré séance tenante
A ma bouche de Martin Winckler.
Le
corps est très présent dans ces textes mais aussi évidemment les séries
télé, péché mignon de l'auteur. Moins cuisinier (une bonne recette
pourtant d'omelette), qu'excellent dégustateur, Winckler se
rémémore les recettes maternelles et évoque, lâche tentateur
qu'il est (! ) une recette de galettes dont il a déjà donné le
texte dans Plumes d'anges. Il demande même que chaque lectrice
qui confectionnera les dites galettes lui en envoie une boîte pour
qu'il ne soit pas en manque Nous savons ce qu'il nous reste à faire...
Je vous livre la recette remaniée par la compagne de Winkler, telle qu'elle est donnée.
2 jus d'oranges pressées
mesurer et mettre la même quantité
d'huile
de sucre en poudre
deux jaunes d'oeufs
1 paquet de levure chinmique
1 paquet de sucre vanillé
Faire dissoudre la levure dans le jus d'orange, puis ajouter le
sucre, le sucre vanillé et l'huile. Bien mélanger.Incorporer la
farine en quantité suffisante pour obtenir la consistance d'une pâte à
tarte. Laisser reposer de 20 à 30 minutes au réfrigérateur, puis
l'étaler sur 3 à 4 millimètres en farinant la table ou la planche.
Découper des galettes avec un emporte-pièce, ou simplement en carrés ou rectangles avec la roulette.
Poser
les galettes sur la plaque à pâtisserie saupoudrée de farine en
ayant soin de ne pas les coller les unes aux autres car la pâte
gonfle un peu à la cuisson.Piquer la pâte à la fourchette pour
qu'elle ne gonfle pas trop, dorer les galettes avec le jaune d'un
troisième et éventuellement d'un quatrième oeuf dilué avec une cuiller
à café de lait et faire cuire à four chaud (pas plus de 180 °) pendant
10 à 15 minutes maximum, jusqu'à ce que le dessus des galettes ait
bruni et que ça sente bon.
08:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (17)
03/03/2007
Un concentré d'humour et de causticité !
Lady Cathulu à Lady Cuné
Hé bien ma chère Cuné, j'ai bien lu le livre que vous m'aviez
convaincue de lire grâce àvotre esprit de persuasion incomparable.
"Une veuve spirituelle et jolie",ainsi est décrite sur la 4ème de couverture Lady Susan, l'héroïne de Jane Austen.
Pauvre,
elle en serait réduite à dépendre de ses riches parents si elle
n'était la reine des manipulatrices. Rien ne lui fait obstacle , elle
ose tout, même se plaindre:"Je suis lasse de soumettre ma volonté
au caprice d'autrui [...]J'ai fait trop de concessions, je me
suis trop facilement laissé influencer", elle pour qui les
revirements de ses victimes ne sont que péripéties sans importance...
Veuve
fort peu éplorée, mère totalement indigne, elle rivalise en méchanceté
avec sa meilleure amie, Mme Johnson, chacune d'elle espérant
implicitement ,ou pas, la mort d'éventuels gêneurs en toute
tranquillité !
Quant aux hommes, ils n'ont pas le beau rôle:
jeunes ce ne sont que des proies choisies par des demoiselles décidées;
âgés, ils ne peuvent que résister tant bien que mal à la volonté
de leur épouse...
Jane Austen mène ce court roman épistolaire
tambour battant et j'ai galopé avec bonheur dans ce qui
m'apparaissait encore il y a peu les "buissons" des phrases
de cette auteure.
Merci à vous Cuné d'avoir insisté !
Dans l'espoir de renouveler cette expérience de lecture croisée, je suis,
Fidèlement vôtre
Cathulu
06:42 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (33)
02/03/2007
Présidentielle 2007 mode d'emploi
Même en vacances, même quand ils font leurs courses à l'hyper, les
profs sont toujours à l'affût de ce qui pourrait devenir la base
d'un document pédagogique...
Mais là, ce petit accodéon de
papier épais glacé double face se propose de répondre aux questions que
tout Français en cette période est en droit de se poser : quels
sont les pouvoirs du président de la République? Comment
fonctionne la campagne électorale officielle?
Mais aussi
(pour susciter des vocations ?) quel est le salaire du président
? A savoir 6 627, 45 euros (salaire mensuel brut) contre 30 000
euros pour G. Bush... (ça c'est le genre de questions que me posent mes élèves...)
Pour 2,90 euros Nathan vous donne même la réponse à la question que tout le monde se pose:
Qui sera le prochain président ?
A savoir...
le candidat qui obtiendra la majorité absolue à l'issue d'un scrutin uninominal à deux tours.
Pour cette somme , vous n'en espériez pas plus quand même ? !
06:13 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (24)
01/03/2007
Quand l'entrée devient le plat pricipal ...
Comme Gachucha, j'avais été alléchée par un article de "Télérama"...
Dès le XVI ème siècle, les intellectuels français s'insurgeaient
contre l'invasion de mots d'origine... italienne.Plus près de nous,
régulièrement certains déclenchent une campagne contre les mots
anglais...
Juste retour des choses, même si la France ,
comme le constate Franck Resplandy ,n'est plus "qu'une nation moyenne sur
l'échiquier du monde", les mots français se sont aussi implantés à l'étranger et
témoignent de notre grandeur passée.
Dans My rendez-vous with a femme fatale,avec
beaucoup d'érudition mais aussi d'humour (parfois un peu trop
bridé à mon goût...), Resplandy entreprend de dresser le
catalogue de ces mots déformés (un Dartanian en bulgare est un homme
âgé), ou ayant conservé un sens qu'il n'a plus chez nous.
Il
se limite aux pays non francophones mais cet inventaire est
déjà exaustif et témoigne des domaines dans lesquels la France a laissé
son empreinte : l'art bien sûr, mais aussi les plaisirs de la vie...
Un voyage(un peu moins savoureux que prévu) à déguster à petites gorgées (pour ne pas risquer la surdose) pour les amoureux des mots.
06:06 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (17)
28/02/2007
Pour lutter contre la grisaille...
25 auteurs se sont associés à Christophe André,
spécialiste de la psychologie des émotions pour nous
concocter Le petit livre des plaisirs, supplément au numéro de mars de "Psychologies magazine".
On
pourrait être agacé de cette nouvelle attaque de Delermite mais,
si l'on trouve des plaisirs "classiques" tels, "croquer du
chocolat" par I. Frain, d'autres sont plus originaux: "Suivre une
série télé" (par M Winckler, évidemment !)ou "Marcher dans la
nuit"d'E. Barillé.
Quant à Régine Deforges, elle arrive à associer la broderie aux plaisirs solitaires voire interdits...
Picorer
dans ce recueil de textes courts donne aussi l'occasion de découvrir
des auteurs moins connus (Belinda Cannone, Jacqueline Kelen) et
de saluer le talent de ceux qui creusent leur sillon (Dominique
Mainard et son très réussi "Vivre avec un chat").
Cependant mon
texte préféré est celui de Jean-Louis Fournier : "Jouer avc
les mots" qui se termine ainsi : "Même fauché,
on peut s'offrir le luxe d'utiliser les mêmes mots que Flaubert,
Stendhal ou Proust ...Parce que les bons livres et les mauvais sont
souvent écrits avec les mêmes mots".
06:01 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (27)
27/02/2007
Un si joli petit livre...
Les nouvelles du recueil de Claire Castillon, Insecte, sont à couper le souffle et c'est pourquoi j'ai dû m'y reprendre à deux reprises avant de les terminer.
En
effet, les relations mère/fille qui y sont disséquées sont loin de l'image édulcorée ou idyllique qu'on nous en donne trop
souvent.
Inceste, abandon, trahison...sont traités avec une
cruauté jubilatoire. On se dit qu'elle n'ira pas jusque là, hé
bien, elle y va et avec le sourire encore! Pas de répit pour le
lecteur qui encaisse autant que les personnages et ne sort pas indemne
de cette lecture qui fouette les sangs comme une
brassée d'orties !
Ce livre est sorti chez France Loisirs et devrait donc bientôt sortir en poche.
La critique de Cuné.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (17)