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29/05/2007

Une tragédie quasi ordinaire

Il faut qu'on parle de Kévin est la tentative ,à la fois desespérée et sans concession, d'une mère, Eva,  pour comprendre comment son fils de presque seize ans a pu devenir un assassin méthodique et froid.
C'est aussi le  récit quasi clinique d'une relation mère-fils qui dès la naissance ne s'établit pas alors que le père,  Franklin, se voile la  face et joue de manière caricaturale ce "bon père " que l'on peut voir dans tous les téléfilms américains.9782714441188
Mais plus que tout c'est une vision profondément critique de la société américaine, de ses dérives et de ses dysfonctionnements . En effet, même si  elle incarne le rêve américain (fille de parents Arméniens, Eva a su créer sa propre maison d'édition de guide de voyage et vit très confortablement), elle n'est pas dupe d'un système où les enfants n'ont plus rien à désirer sauf une notoriété éphémère acquise au prix du sang versé...
Séduite de prime abord par le style de LionelShriver  ("ce qui me manque le plus est peut être de pouvoir rentrer à la maison te livrer les  curiosités narratives de ma journée, comme un chat déposerait des souris à tes pieds: menus et humbles tributs que s'offrent les couples après avoir chassé chacun dans son jardin"); j'ai néanmoins rapidement failli arrêter plusieurs fois ma lecture tant l'atmosphère est oppressants et la traduction calamiteuse, rendant quasi incompréhensibles certaines phrases.
J'étais aussi gênée par ce portrait à charge permanent de Kévin, dressé par sa mère et ce depuis  sa naissance  , les interventions du père n'étant qu'indirectes (relatées par Eva).J'en venais presque à douter de  la réalité de la situation.
Malgré tout,  cette plongée dans les abysses est sans complaisance et, heureusement, aux trois quarts du roman, juste avant le récit du drame,la communication parvient enfin à s'établir- de manière cahotique- entre la mère et le fils et le lecteur respire  un peu...pour mieux retomber danq l'abîme...
Lionel Shriver fouille les âmes de ses personnages et nous place  au bord d'un gouffre qui pourrait s'ouvrir sous nos pas...
Un roman riche et magistral.
L'avis de Gambadou .

28/05/2007

La fascination de Virginia

M. Cunningham, dans les Heures mettait en scène les dernières heures de Virginia Woolf ( ce qui ne constituait qu'une partie de son tryptique).
La même année, Laurent Sagalovitsch, publiait La canne de Virginia, fasciné lui aussi par ce "trou noir" (au sens astronomique du terme).9782742744497
Mêlant fiction et réalité (citations du journal de la  romancière anglaise),  il brosse un portrait de Virginia vue par Léonard, son mari, et par Louie, l'employée de maison.
Tous deux ne peuvent que constater la souffrance de l'écrivaine que la médecine ne peut soulager.
En toile de fond, la pluie, les bombes sur la campagne anglaise où Louie ne veut en aucun cas être enterrée,( n'envisageant pas de gaieté de coeur de "papoter avec les taupes" !) la guerre et "pendant que je vous écris  quelque part en Pologne, en Allemagne, des  hommes, des femmes,  des enfants..."
Quant à la canne,elle est le seul signe que Virginia a laissé , fichée sur la rive de l'Ouse où  elle est entrée le  poches pleines de cailloux.
L'auteur a su se couler avec aisance dans l'univers de V. Woolf et se l'approprier, en n'oubliant pas les touches d'humour de l'écrivaine anglaise (que l'on pouvait en particulier voir ici).
A savourer sans modération.

Ps: Christian, je n'avais pas oublié mais je viens juste de trouver ce roman ,que vous m'aviez conseillé, à la  médiathèque !

Pps: Virginia est aussi une des héroïnes d'un autre roman dont Clarabel  nous parle ici.
Perso, j'ai nettement moins apprécié cetexte , le trouvant trop "appliqué" à bien vouloir faire...Néanmoins il  m'a donné envie de découvrir les amies de Virginia.

26/05/2007

Swap (suite)

Doriane, ma swappée est vraiment un ange : pour me remercier elle m'a envoyé une très jolie carte !
J'en profite pour rassurer Bellesahi,  ma swappeuse :  ses marque-pages sont vachement beaux ! ; les  preuves en image :DSC01241

25/05/2007

Comment ranimer la libido des footeux

Ah, comme je regrette que l'ordinateur n'ait pas précisé à ma vendeuse "préférée" (alias Jerisquandjemebrûle"), que Onze nouvelles à lire seule les soirs de match de  foot... n'était pas rangé (comme je le croyais aussi) dans la "littérature de poulette" mais au rayon érotique.J'aurais bien aimé voir sa tête...Me l'aurait-elle tendu comme avec des pincettes ou simplement désigné du doigt ? Le mystère reste entier.
Le titre du recueil d'Emmanuelle  Poinger joue donc sur l'ambiguïté suggérée par les points de suspension.
De l'humour il y en a pourtant que ce soit dans les dédicaces (suggérant au passage de nombreuses aventures...), dans l'avant-propos qui est à lui seul une nouvelle mettant en scène des copines se lamentant sur l'effet désatreux des matchs de foot sur la libido de leurs Hommes.Solution préconisée: acheter le recueil que la lectrice a actuellement entre les mains.
En plus d'être facétieuse,l'auteure a donc le sens du marketing !9782266158756
L'avertissement nous rappelant que nous sommes dans le  monde du fantasme , monde où il n'y a pas de place pour "le poil sur la  langue, le mal de dos, les cheveux qui restent coincés sous le partenaire",j'en passe et des pires m'a bien fait sourire  et c'est donc avec un a priori positif que j'ai attaqué la première de ces onze nouvelles  (une par joueur): "AIMEE ou le livreur de suhis".
Aimée a beaucoup de chance car le livreur étudie en fait la kiné et va donc masser Aimée et lui montrer ce qu'on peut faire avec des baguettes et surtout il va lui apprendre à "LANGUIR".
Alors, là, je dis STOP ! 
D'abord,je sais pas vous mais moi quand un pro me masse, j'ai inévitablement envie de DORMIR .
Ensuite, le premier qui essaie de me faire languir en me retirant mon dîner de la bouche alors que je frôle la crise d'hypoglycémie ne sait pas ce qu'il risque : pire qu'un bouledogue, je suis !
Enfin, la paire de baguettes qui s'approche de ce qui me tient lieu de poitrine ,risque le retour à l'envoyeur et  une paire de baffes en prime.
Alors, désolée mais je ne suis pas entrée dans le monde des fantasmes d'Aimée, j'ai empoché mon carton rouge pour violence physique et verbale et je suis restée  (provisoirement ? ) sur le banc de touche.

24/05/2007

"Pour épater vos voisins..." *

Suite à un pari perdu (je n'étais pas la seule perdante, nous étions des millions...), j'ai adopté un nain de jardin.
Oui, je sais, c'est kitsch, mais je lorgnais dessus dans les années 60 quand j'étais petite, ensuite, on m'aurait mis la tête sur le billot que je n'aurais jamais avoué que je trouvais ça rigolo et maintenant, j'en ai un...DSC01159
Il fait sourire tout le monde et j'espère bien qu'il va horrifier mes très chics nouveaux voisins et qu'ils quitteront vite fait un quartier aussi mal famé !
DSC01164

(Il est presque aussi rigolo que les nains figurant ici, non ? )


* Titre d'une annonce pour nain de jardin, trouvé sur internet...

23/05/2007

Au temps où la télé est apparue...

Quand vos  enfants vous demandent si vous avez connu les dinosaures ou, dans le meilleur  des cas, si vous vous éclairiez à la bougie quand vous étiez petites,il est temps de remettre un peu de chronologie dans tout ça...
La collection "la  vie des enfants" aux éditions de La martinière se propose donc de montrer comment  vivaient les enfants depuis "les origines", "les grandes civilisations", le Moyen Age", le XVII ème,XVIIIème,XIX ème  et XXème siècles (plusieurs volumes  pour chaque grande étape)
Ferdinand a dévoré les volumes consacré aux deux guerres mondiales, j'ai préféré, plus pacifiquement, découvrir comment vivaient  les enfants Dans les années 50.9782732434575
A travers plusieurs épisodes centré chacun sur un enfant de milieu social différent, métropolitain ou martiniquais,nous découvrons l'arrivée de la télévision dans un foyer, la distibution des prix ou les colonies de vacances , pas encore chantées par Pierre Perret.
L'ensemble est intéressant et richement illustré, présenté par une introduction qui situe le  contexte historique.  Il est dommage que le style soit parfois "amidonné " et que le texte se termine de manière abrupte, sans conclusion.
(à  partir de9 ans)

22/05/2007

"écorché mon p'tit coeur tout mou". Olivia Ruiz

Des parents,il n'en sera pas beaucoup question. Escamotés par le destin et par l'auteur qui centre l'attention sur la relation privilégiée qui s'établit entre un grand-père et son petit-fils, narrateur du Café de l'Excelsior.
Un univers aussi que ce café, véritable temple d'un culte qui ne souffre aucune présence féminine (une touriste égarée y laissera un trophée fort original !), un temple où se côtoient des personnages bougons et attendrissants.9782253120810
Pas de pathos cependant et c'est tout en retenue que Philippe Claudel peint l'inéluctable séparation...
Un roman très court (moins de cent pages) mais qui laisse une impression durable.
Merci à Bellesahi de me l'avoir fait découvrir !

21/05/2007

Ceci est une déclaration d'amour *

Qu'est-ce que l'homme ?  Pour répondre à cette question essentielle, Jean-Noël Blanc y va par quatre chemins et plus : les momies ( (récurrentes dans les  différentes chroniques composant ce petit bijou)( mais celles,  bien sûr, de Saint-Bonnet-le  château)),  les pâtes,les mots, les librairies, les chats, les chiens, les  vaches (dans mes bras Jean-Noël!), les jardins et les femmes.9782859207045
Si tous ceux-ci ont sa faveur, l'auteur voue néanmoins une haine féroce aux boulistes auxquels il réserve de savants supplices : "Qu'on le flagelle, qu'on l'ébouillante,qu'on le tenaille, qu'on lui inflige le knout, le chat à neuf queues,  les poucettes, la  poire d'angoisse, qu'on le pende enfin par le cou jusqu'à ce que mort s'en suive, puis qu'on lui plonge dans la panse un couteau de cuisine, et qu'on l'étripe et le dilacère avant de répandre aux quatre vents les restes de sa dépouille. Les corbeaux se  chargeront du nettoyage. ils accompliront une démarche de charognards:  rien ne sortira de la famille". Ecolo en plus ! Ce brin de cruauté verbale  est juste là  pour relever la grande tendresse et l'humour infatigable qui se dégagent de ce Jardin à moustaches et autres définitions de l'homme.
Nous y apprenons par exemple que le chat possède trois noms  et la manière, toute en délicatesse,  pour approcher le nom secret du chat..., qu'"écrire est une activité de jardinier amoureux" ou bien encore que "le métier de libraire consiste à fabriquer des rencontres amoureuses:  les libraires sont des tantes marieuses. Tous nos voeux aux époux".
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ces chroniques savoureuses tout au long desquelles j'ai souri , pour le plus grand étonnement des "patients"  de la salle d'attente de l'ophtalmo où je n'ai pas vu le temps passer. Un seul regret : je suis restée sur ma faim la dernière page tournée... A quand un nouveau volume de ces délicieuses chroniques ?

*  Platonique, bien sûr ! 

20/05/2007

A prendre ou à laisser

Ce premier roman commence comme un conte de fées mais, à la suite d'un quiproquo,l'eau de rose tourne très vite au vinaigre et la machine s'emballe.
On se  sent à la fois un peu chez Boris Vian et un peu dans l'univers de M.  et Mme Bonhomme (sans que cela soit péjoratif) tant les personnages apparaissent naïfs (au sens de la peinture du même nom).
Dans ,(on prends sa  respiration) ,N'allez pas croire qu'ailleurs l'herbe soit plus verte...Elle  est plus loin et puis c'est tout. , Murielle Levraud s'est visiblement beaucoup amusée en jouant avec son lecteur (différant tout en annonçant à moitié des événements, donnant à ses  chapitres des titres complètement loufoques " Si femme soûle frappe à ta porte,  n'ouvre pas, fais la  morte", "Hérisson ? Ecrase!*", ".h l'.mour".
Elle a su créer un univers riche et personnel mais il  est dommage que trop souvent les personnages semblent s'agiter dans le vide car ils manquent un peu d'épaisseur . L'histoire en elle même n'a pas grande importance car c'est plus son aspect folledingue  qui séduit ou agace.9782266160148
J'ai bien cru dans un premier temps que je n'irai pas jusqu'au bout de ma lecture mais je me  suis laissée séduire par ce monde fou,fou,fou...

* Celle qui applique ce conseil s'en repentira bien évidemment dans le roman !

19/05/2007

Un livre dérangeant

Aleille  accumule  les  conneries car "les conneries c'est magique".
Aleille voit des choses et des gens qui n'existent pas( ou plus ). Aleille se coltine le réel à travers le prisme  de son esprit dérangé mais parfois très aiguisé.
Aleille  nous trouble dans sa vision à la fois si juste et si folle et si détachée...
les catastrophes s'enchaînenent comme si Aleilel contaminait son entourage, mais la folie n'est-elle  pas présente un peu partout ? image_upload
Valérie Sigward avec ce premier roman, Comme un chien,  (publié en 2000),  trouve d'emblée une langue et un ton très justes. Son univers est à la fois rugueux et très dense.Un texte original et fort .
(A trouver en médiathèque ou d'occasion car il  n'est plus donné comme disponible)