15/06/2007
Maison mère
Grâce à la grande gentillesse d'Anne ,ce livre de Catherine Clément
a franchi une frontière et s'est niché dans ma boîte à lettres...
Il fait partie de la collection dans laquelle se sont illustrés Didier Decoin et Philippe Delerm (A Garonne fait partie de mon panier d 'été et m'attend sagement...).
S'il était question d'une quête chez Decoin, la Maison mère de
Catherine Clément est un membre à part entière de la famille. C'est là
que l'auteure vint trouver refuge ,petite fille ,pendant la
seconde guerre mondiale; là que "mes yeux se sont ouverts sur le monde
et savez-vous? Grâce à elle ,il était beau quand même".
Catherine Clément part aussi à le recherche de l'histoire de cette maison et découvre un passé pas toujours glorieux...
Mais
, plus que tout, la maison exerce un véritable
pouvoir sur la famille :
"lLe jour du retour, la maison vous
endort . On est si bien ! La maison autorise, disons, quarante-huit
heures.Au bout de ce délai, l'esprit de Louis revient. On
travaille; idéalement, on découvre et, pour le plaisir, on peint."
Cette
maison, idéalement située en bord de Loire, devient néanmoins
cosmopolite au fil du temps, par le melting pot de ses habitant et de sa
décoration, car la maison est "vivante" et assimile tout ce qu'on lui
offre...
Une écriture qui rappelle parfois Colette par sa sensualité
et une grande générosité de l'auteure qui nous fait entrer dans cette
attachante demeure.
Merci encore ,Anne !
06:10 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
14/06/2007
Help !
Une hirondelle il y a quelques secondes, un moineau il y a deux jours....
La baie vitrée de la cuisine est traître pour les oiseaux...
Auriez-vous une idée ? sachant que je ne veux pas mettre de voilages...
12:56 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (19)
La voix de Robert Desnos
A la demande de Bellesahi...
Si semblable à la fleur et au courant d'air
au cours d'eau aux ombres passagères
au sourire entrevu ce fameux soir à minuit
si semblable à tout au bonheur à la tristesse
c'est le minuit passé dressant son torse nu au dessus des beffrois et des peupliers
j'appelle à moi ceux-là perdus dans les campagnes
les vieux cadavres les jeunes chênes coupés
les lambeaux d'étoffe pourrissant sur la terre et le linge séchant aux alentours des fermes
j'appelle à moi les tornades et les ouragans
les tempêtes les typhons les cyclones
les raz de marée
les tremblements de terre
j'appelle à moi la fumée des volcans et celle des cigarettes
les ronds de fumée des cigares de luxe
j'appelle à moi les amours et les amoureux
j'appelle à moi les vivants et les morts
j'appelle les fossoyeurs j'appelle les assassins
j'appelle les bourreaux j'appelle les pilotes les maçons et les architectes
les assassins
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
le minuit triomphant déploie ses ailes de satin et se pose sur mon lit
les beffrois et les peupliers se plient à mon désir
ceux-là s'écroulent ceux-là s'affaissent
les perdus dans la campagne se retrouvent en me trouvant
les vieux cadavres ressuscitent à ma voix
les jeunes chênes coupés se couvrent de verdure
les lambeaux d'étoffe pourrissant dans la terre et sur la terre
claquent à ma voix comme l'étendard dela révolte
le linge séchant aux alentours des fermes habille d'adorables femmes que je n'adore pas
qui viennet à moi
obéissent à ma voix et m'adorent
les tornades tournent dans ma bouche
les ouragans rougissent s'il est possible mes lèvres
les tempêtes grondent à mes pieds
les typhons s'il est possible me dépeignent
je reçois les baisers d'ivresse des cyclones
les raz de marée viennt mourir à mes pieds
les tremblements de terre ne m'ébranlent pas mais font tout crouler à mon ordre
la fumée des volcans me vêt de ses vapeurs
et celle des cigarettes me parfume
et les ronds de fumée des cigares me couronnent
les amours et l'amour si longtemps poursuivis se réfugient en moi
les amoureux écoutent ma voix
Les vivants et les morts se soumettent et me saluent
les premiers froidement les seconds familièrement
les fossoyeurs abandonnet les tombes à peine creusées et déclarent que moi seul puis commander leurs nocturnes travaux
les assassins me saluent
les bourreuax invoquent la révolution
invoquent ma voix
invoquent mon nom
les pilotes se guidebt sur mes yeux
les maçons ont le vertige en m'écoutant
les architectes partent pour le désert
les assassins me bénissent
la chair palpite à mon appel
celel que j'aime ne m'écoute pas
celle que j'aime ne m'entend pas
calle que j'aime ne me répond pas
Robert Desnos
(14 décembre 1926) in Corps et biens
06:04 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (11)
13/06/2007
Pourvu que ça dure...
Je l'avais repéré il y a quelques temps,Clarabel a signalé sa
sortie en poche et a souligné ses qualités alors j'ai foncé !
Un
chien dans le titre et en couverture, une rue , que même
imaginaire j'incorpore à ma collec': rue de la
Doulce-Belette, et une galerie de personnages plus loufoques les uns
que les autres, Prenez soin du chien a tout pour me plaire.
J.M
.Erre a imaginé deux immeubles face à face et deux personnages
centraux qui se livrent à une sorte de duel visuel, chacun se
croyant épié par l'autre , ce qui va bientôt dégénérer pour notre
plus grand bonheur.
Autour d'eux gravitent des voisins qu'on
ne souhaiterait pas à son pire ennemi mais qui m'ont fait hoqueter et
pleurer de rire (et pourtant je n'avais pas bu mon apéritif
campagnard, je le jure !), ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon
premier Philippe Jaenada !
Je n'en suis qu'à la page 83 mais je tenais à vous faire partager d'urgence ce bonheur de lecture .
La suite,ici !
05:57 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (23)
12/06/2007
La drôle de petite sirène
L'évocation d'Hiroshima ici m'a donné envie de poursuivre mon exploration du monde juste après la seconde Guerre mondiale avec Le grand incendie de l'australienne Shirley Hazzard que je ne connaissais absolument pas auparavant.
Bien
m'en a pris car j'ai découvert un style époustouflant à la fois
poétique, précis et basé sur l'ellipse et le non dit. Déroutant
aussi car il faut parfois tourner la page pour comprendre ce
qui n'a été que suggéré la page précédente. Une fois ce
principe admis, j'ai suivi avec passion les aventures et les
rencontres d'Aldred (pas de faute de frappe !), fils d'écrivain,
il parcourt le monde (et parcuticulièrement l'Asie ) ravagé en cette
année 1947, en électron libre.
L'utilisation del'arme atomique a
choqué mais déjà les affaires et la politique reprennent le dessus, les
petites intrigues aussi.
Aldred fait un epu figure d'exception,héros
presque malgré lui, il veut se détacher du monde de l'armée et va
rencontrer la drôle de petite sirène , que desparents tour à tour
négligents et cruels vont tenter d'éloigner de lui...
D'ordinaire je
me m'intéresse guère aux histoires d'amour mais là,
emportée par le style de l'auteure et l'atmosphère si
particulière , je me suis laissée aller et je ne l'ai pas regretté.
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12)
En passant ...
Trois femmes à l'honneur dans le numéro de juillet de "Marie-France" , trois écrivaines , par ailleurs très belles (photos à l'appui dans le magazine !) :
- Tatiana de Rosnay qui témoigne dans le dossier ""Tout ce que je dois à mon père";
- Nathalie Rheims qui évoque son amour de Paris, en contraste avec
- Marie Rouanet,à la fois délicate, sereine et malicieuse qui nous fait partager sa nécessité de la Province, en accord avec son dernier titre Luxueuse austérité*.
* Dont j'attends avec (im)patience , selon les moments, la sortie en poche...
05:56 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
11/06/2007
Portraits sensibles
Mes meilleures amies est le récit d'une adolecence au féminin aux Etats-Unis.
Récit
qu'on a l'impression d'avoir déjà lu ou vu mille fois mais
qu'Alice Hoffman sait rendre original par son style tout en
délicatesse et très imagé.ainsiq ue par l'irruption soudaine de touches
fantastiques (un chat qui parle,un fantôme qui fait grossir
des gens au régime...).
Seuls les personnages féminins semblent lutter contre l'adversité (divorce,
cancer, stérilité...) et s'en sortent par l'énergie, le humour et
le soutien de leurs meilleurs amies.L'héroïne,Gretel ne
s'apitoie jamais sur son sort.
On glisse d'un chapitre à l'autre,
d'une étape à une autre sans s 'en rendre compte ou presque, tant le
style est fluide et agréable.
Une écriture quasi hypnotique.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9)
10/06/2007
Apéritif campagnard *
Pour accompagner le champagne que nous allons boire pour oublier la fermeture d'un certain blog...
-500 g de fruits rouges mélangés : groseilles, framboises, cassis...
- 1/2 litre d'alcool pour fruits
- 125 g de sucre candi
-1 bocal soigneusement lavé, ébouillanté, séché dans lequel
vous alternerez fruits (lavés, égrenés, séchés) et sucre candi.
Versez
ensuite l'alcool, fermez le bocal, oubliez trois mois (je sais,c'est dur) avant de verser dans un joli flacon en utilisant une
passoire pour récupérer les fruits.
Santé !
* A consommer...vous connaissez la suite !
07:40 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (17)
09/06/2007
Disparition
Françoise Dolto disait que dans une maison il ne peut y avoir de secrets s'il y a des enfants ou des animaux.
Ainsi en est-il dans le roman D'Arnaud Cathrine, Sweet home , au titre évidemment ironique.
Les
faux jumeaux, Lilly et Vincent, plus tard Martin, prennent
tour à tour la parole pour raconter cette famille brisée
par le mensonge et par le suicide de la mère.![]()
Cet acte
résonnera toujours en eux et ils en garderont les séquelles
dans leur difficulté à créer une famille "normale".
Une écriture sèche et précise toute en retenue qui résonne longtemps en nous.
Merci à Clarabel de m'avoir conseillé ce roman pour poursuivre ma découverture de Cathrine.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
08/06/2007
Nuages, merveilleux nuages
Un couturier japonais , au soir de sa vie, embauche une
jeune bibliothécaire, Virginie pour mettre en ordre sa collection de
livres consacrés à la météorologie et en particulier aux nuages.
C'est
l'occasion pour Akiro de nous faire partager sa passion pour le
premiers scientifiques à avoir voulu établir la taxinomie des
nuages.Apparaissent alors des personnages pottoresques qu XIX ème
siècles plus attachants les uns que les autres.![]()
C'est aussi
l'occasion pour le couturier de découvrir que cette passion pour les
nuages n'est pas fortuite mais qu'elle a rapport avec tout un pan
de son passé qu'il avait volontairement occulté...
Quand on médite, il est souvent conseillé de laisser passer les
pensées parasites comme passent les nuages dans le ciel...
Ainsi en est-il d'une certaine façon dans le roman de Stéphane Audeguy, La théorie des nuages, où les personnages semblent glisser sans heurts d'un état à un autre.
Les
ruptures, les séparations, les deuils ne semblent guère les affecter
non par insensibilité, indifférence ou résignation mais par un
certain détachement. Cependant une très grande sensibilté se lit dans
ce premier roman au style très particulier et j'ai hâte de
découvrir le deuxième roman de cet auteur.
Merci à Moustafette de me l'avoir fait découvrir !
La critique de Chiffonnette.
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)


