16/03/2007
De l'air, del'air !
Comme Didier Daeninckx dans Meurtres pour mémoire ,
l'anglaise Mo Hayder utilise le genre du roman policier pour
revenir sur un épisode tabou de l'Histoire, en l'occurence ici
les massacres perpétrés par les Japonais à Nankin.
La
forme est très classique (plongée abrupte dans le passé, suspense,
divulgation progressive et alternée concernant le passé
des deux principaux protagonistes), mais les personnages le sont
nettement moins.
Grey, la jeune anglaise au passé pour le
moins particulier, s'est littéralement construite autour d'un épisode
partuiculèrement barbare de ces massacres. En quête du seul film
témoigant de cet épisode sanglant, elle va trouver à Tokyo un vieil universitaire chinois qui lui veut découvrir une information capitale pour lui liée à ce massacre.
J'avoue
avoir lu en diagonale les passages évoquant Nankin, pour établir
une certaine distance avec cette barbarie et aussi pour trouver des
bouffées d'air dans ce huis-clos étouffant que devient sous
la plume acérée de Mo Hayder la ville de Tokyo. Cette velle
je l'ai ressentie comme étant le véritable personnage central de
ceroman, le seul auquel on puisse s'attacher.J'ai
particulèrement aimé les descriptions nourries visiblement de
l'expérience de l'auteure des paysages nocturnes. Le seul hâvre de paix
dans cette jungle urbaine est la maison, gigantesque et vouée à
la démolition ,où se réfugie Grey. La maison et son jardin
où la végétation pousse férocement...
Impression de malaise
donc ,non seulement par les faits historiques évoqués mais aussi par
les personnages tous troubles et dont la quête n'est pas
dépourvue d'ambiguïté ...
Je ne pensais pas aller au bout de ce roman mais Mo Hayder écrit d'une manière efficace et prenante.
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9)
15/03/2007
Long comme un jour sans pluie...
Martin Page nous parle De la pluie et non pas du beau temps
car, comme Victor hugo qui aimait l'araignée et l'ortie, ces
délaissées, la pluie a souvent mauvaise presse (Il suffit
d'écouter les bulletins météorologiques...).
Avec lui, la
pluie fait des claquettes, elle est dotée de vertus
poétiques et sensuelles qui nous la rendent éminemment
sympathique.
Dans cet opuscule élégant pleuvent les phrases qui nous
accrochent l'oeil et le coeur, l'on se prend à guetter
la bonne drache qui viendra lessiver ce ciel monotone et bleu.
Ainsi rejoindrons nous l'auteur dans le cercle fermé des adorateurs du
déluge, de l'ondée, de l'averse.
Un livre pétillant...comme la pluie !
Pour trouver une autre critique et des citations, allez faire un tour dans le Souk de Moustafette !
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (19)
14/03/2007
Amours adolescentes
Sur la 4 ème de couv' de La fille du docteur Baudoin, est juste évoqué un mystère: que fait la fille du dit docteur dans la salle d'attente de son cabinet ?
Sous
prétexte de préserver un suspense qui dans le livre ne dure guère,il
est dommage de ne pas avoir évoqué clairement d'entrée de jeu la
problématique de ce roman destiné aux ados : les grossessses
adolescentes.
Marie-Aude Murail semble s'être bien documentée sur la
question et les précisions tant psychologiques que pratiques sont très
intéressantes.
Pour ne pas paraître "coincée", trop de
jeunes filles cèdent sans passion à un garçon manipulateur et doivent
ensuite faire face seule à une grossesse non désirée.
Pas de
discours moralisateur pas plus que lénifiant d'ailleurs, l'héroïne,
Violaine,aura autant affaire à des gens qui sauront l'écouter et la
comprendre qu'à des gens débordés ou vaguement brutaux.
Le roman
évite toute pesanteur et présente en contre-point la famille de
Violaine; un père médecin devenu un prescripteur qui ne supporte
plus ses patients devenus ses clients , une mère qui a elle aussi
souffert et saura comprendre sa fille , des frères et soeurs plus vrais
que nature et un jeune associé idéaliste .
Beaucoup d'humour et une
narration qui permet aux lecteurs de s'identifier aux personnages ,
voilà un livre qu'on devrait trouver dans toutes les chambres des
ados...
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)
13/03/2007
L'écriture pour lutter contre l'insupportable
Vincent court rejoindre Geneviève qui va mourir. Vincent et
Geneviève qui se sont séparés il y a quinze ans, leur
couple n'ayant pas résisté à l'insupportable : la disparition de
leur petite fille.
Chacun d'eux a fait face de manière différente
mais même si la vie les a séparés, un lien indéfectible les
unit toujours...
Je reste indécise quant aux émotions que ce roman
m'a procurées. Certes il y a des passages qui broient le coeur
,et en particulier celui-ci :
"Si jamais tu ne revenais pas,
t'aurais-je donné assez d'amour ? Aurai-je pris le temps de te
regarder, de t'écouter, de te voir grandir, de m'émerveiller de toi?
Auras-tu reçu assez de caresses, de baisers ? Aurons-nous suffisamment
ri ensemble?
Qu'au moins personne ne t'ai fait de mal".
Nul ne
peut rester indifférent face au drame qui est évoqué mais j'aurais aimé
que certains thèmes, justes effleurés, soient approfondis, le lien
entre les deux soeurs en particulier, mais sans doute cela
aurait-il nui à l'économie du roman qui ne s'apitoie jamais, qui va à l'essentiel, dont
les personnages restent dignes même s'ils sont détruits.
L'avis d'Anne
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
12/03/2007
Femme très belle rech. homme falot
Dans le jeu test inédit qu'elle propose en fin de Un couple ordinaire
, Isabelle Minière recommande ,quel que soit le résultat obtenu
(négatif, forcément négatif !), d'offrir à tout le monde son
propre ouvrage. Certes. Mais il faut néanmoins s'assurer que les
récipiendaires aient suffisamment d'humour ou manquent de lucidité au
cas où ils seraient susceptibles de s'identifier au couple mis en scène
dans ce roman !
Pas de quartier ! On suit en riant ( parfois jaune )
l'analyse sans concession des rapports de pouvoir entre cet homme trop
gentil qui rêve de douceur et de tendresse et cette très belle femme
qui régente tout et tout le monde sous de faux airs conventionnels.
Finalement ce héros malgré lui trouvera le salut grâce à l'ouvrage de Plutarque Le vice et la vertu ...
Un
roman au style acéré où pour une fois la femme n'a pas le beau rôle et
qui en plus incite à découvrir un autre livre, tout ce que j'aime !
La critique de Clarabel
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21)
11/03/2007
Parce que...
06:07 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (53)
Un souffle de Colette ?
Fosca a aimé les hommes. Beaucoup. Fosca aime la vie. Enormément Et
même âgée, Fosca est pleine d'une gourmandise de la vie qu'elle va
faire partager à la jeune Constance, l'entraînant dans une folle
épiquée tant géographique que sensuelle.
Constance va découvrir
aussi l'histoire de Fosca , histoire aussi d'une lignée de femmes où
les hommes ne font que passer, sans avoir le temps ou l'opportunité de
s'attarder...histoire d'une souffrance librement acceptée mais toujours
sans haine puique Fosca apprécie La douceur des hommes.
Une seule restriction : le rebondissement final qui ne m'a pas paru nécessaire à l'économie de la narration.
Un
livre lumineux où l'on perçoit parfois des échos de la
grande Colette...Une réussite que ce premier roman de Simonetta
Greggio.
La critique de Florinette
06:06 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
10/03/2007
Mais où sont les sangliers?
Ne pas se fier à la 4 ème de couv' qui présente un extrait de la
première nouvelle. Hors contexte, j'ai d'abord eu l'impression de
tomber sur une ressucée de "Nouveau Roman", ce qui aurait
eu tendance à me faire fuir...
Les sangliers, premier
recueil de nouvelles de Véronique Bizot est un livre vraiment
particulier qui arrive d'emblée à créer son propre univers, univers où
rôdent souvent des sangliers (aucune nouvelle ne porte ce
titre, ce qui est pour le moins surprenant), où l'on se demande souvent
si l'on est vraiment dans le monde actuel où dans celui qui lui
succèdera bientôt...
Peu de certitudes donc mais des
personnages parfois cocasses (la première nouvelle est un régal !)
,toujours troublants, souvent neurasthéniques qui peuvent laisser
perplexes.
L'écriture seule assure les bases d'un monde fluctuant et sensible.
L'avis de Clarabel
06:03 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (12)
09/03/2007
J'arrête de loucher ... sur cette vache !
Grâce à Bellesahi,
j'ai retrouvé un regard normal !
Merci, Isabelle !
En
plus, il y avait une carte ressemblant aux affiches décorant
autrefois les murs de mon école (au siècle dernier !)
13:23 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (16)
Peur de tout...sauf du ridicule !
"Il n'y a que lorsque je tourne que n'ai pas peur.
Le reste du temps, je suis une pelote embrouillée. Une pelote de nerfs. Une pelote de trouille."
On ne sait pas si on doit rire ou s'énerver en lisant Le ciel t'aidera
de Sylvie Testud. Au bout d'un moment, j'ai trouvé qu'elle en
faisait trop( quand elle se retrouve coincée sur le toit) et je suis
passée de la compassion à l'agacement.
Quelques scènes bien
croquées, quelques jolis passages (avec le chien évidemment, mais je
suis partiale , je le reconnais volontiers) et puis... je reste
perplexe car j'ai eu l'impression de rester à la surface des événements.
La critique de Cuné
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)