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19/09/2008

"et je me dis que tenir à une grand-mère, c'est pas plus reposant que tomber amoureux."

La peste (Camus), La promesse de l’aube (Gary) , Le vieux qui lisait des romans d’amour (Sepulveda), c’est en partageant la lecture de ces trois romans que Germain, le balourd, l’abruti quasi analphabète et Margueritte, la vieille dame fluette et cultivée, vont tisser des liens sur un banc de jardin public.

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Germain qui a La tête en friche, va peu à peu évoluer grâce aux livres , dans ses relations avec les autres mais aussi en réfléchissant sur lui-même.
Le joli roman de Marie-Sabine Roger nous montre que le vocabulaire nous permet d’affiner nos pensées et par là même nos actes.L’auteure peint avec tendresse les relations quasi filiales qui s’établissent entre ces personnages en apparence si dissemblables
De jolies trouvailles linguistiques quand Germain malmène la langue mais aussi un sentiment de facilité et de fatigue dû ce torrent de langage grossier qui se déverse sur nous. Une réussite en demi-teinte.

 

Les avis  de Clarabel , de Leiloona

18/09/2008

« si se sentir bien signifie chanter de cette façon, je préfère peut être rester comme je suis. »

Si tu manges un citron sans faire de grimaces , le narrateur d’une des nouvelles de Sergi Pàmies l’a entendu à la radio, tous tes désirs seront accomplis. Mais de peur de grimacer et que plus un de ses désirs ne s’accomplisse, il s’abstiendra de tenter l’expérience.

Ouvrir un recueil de Sergi Pàmies c’est entrer dès la première phrase de chaque texte dans un monde que nous connaissons mais où tout est faussé, cintré, dès l’entrée. Je vous en livre un florilège : « Il a fallu que je meure pour savoir si on m’aimait. », « Assis sur un banc des Ramblas, je compte les femmes avec lesquelles j’aimerais coucher. », Ensuite tout se déglingue et l’écriture imagée De Pàmies nous emporte dans un univers qui s’interroge aussi sur la fiction, « J’écris l’histoire d’un personnage de fiction qui , à l’heure prévue, atterrit dans un aéroport. », un univers souvent grinçant où les héros ont disparu, jettent des bouteilles sans espoir à la mer : « J’envoie des enveloppes vides à des gens que je ne connais pas. », s’efforcent de gommer leurs sentiments : « Je me réveille avec une très forte envie de pleurer, mais comme aujourd’hui j’ai beaucoup de travail, je décide que je pleurerai plus tard. ». Mais ces non-héros ne sont-ils pas nos frères ?41QATTwDSRL._SL160_AA115_.jpg

 

Une vingtaine de textes à la longueur maîtrisée ,où des personnages empesés dans leur vie s’agitent en essayant de conserver leur dignité. Un auteur à découvrir sans plus attendre.

Un grand merci à  Cuné pour  cet envoi réjouissant !

 

Ps:  il me tarde de m'identifier totalement à la couverture...

17/09/2008

"Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né."

Surtout ne pas lire la  quatrième de couverture du roman  de Leena Lander, Vienne la  tempête: il s'en  dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui  en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.41Wd0rmcWSL._SL500_AA240_.jpg
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui  remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement  palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les  histoires  cruelles  et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de  noirs appâts, de fils d'amorce peut être  reliés à des explosifs, ont  jeté sur moi des  hommes  noirs  avec des  voitures noires et des coffres  noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent  aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une  certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations  de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.

Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques  années La maison des papillons noirs (pas  de billet)

16/09/2008

Immobilisme triomphant

Frank Horvat, a parcouru plus de  cent mille kilomètres pour photographier les arbres que l'on retrouve dans A hauteur d'arbres.
N'ayant au départ pas de passion pour ce sujet, comme il s'en explique dans une  très belle préface, il a rapidement  découvert que les "arbres ont pour [lui]une signification particulière.", et  a vécu cette expérience   "Comme si  l'arbre, à la fois passif et tout puissant, se servait de ma  recherche de photographe pour étendre ses ramifications  dans l'espace de notre imaginaire". Après le vent, les oiseaux et les  hommes qui font voyager les graines des arbres, un autre "parasite": le photographe !51ZV-o+xoLL._SL500_AA240_.jpg
Arbres des villes  qui se  jouent  des grilles, arbres des champs ou des forêts, tous attirent notre attention et sont accompagnés de textes poétiques ou philosophiques qui soulignent  la spécificité des arbres et celle des liens que l'homme entretient avec eux car "L'homme, comme l'arbre, est un être où des forces confuses viennent  se tenir debout." De quoi se ressourcer .

Un livre adopté immédiatement  et devenu un de mes livres de chevet.

Merci, Cath!

 

 

15/09/2008

"les nouvelles , c'est comme les empanadas...

En tronquant le vers de Joachim  Dubellay qui donne son titre au recueil, Georges Flipo donne le ton. Il n'est pas forcément heureux Ulysse  et il n'a pas  forcément fait un beau voyage.Dans ces quatorze nouvelles aux tonalités  très différentes, l'auteur, plus que des pays ou des paysages, explore l'âme humaine, ses petitesses, ses noirceurs encore exacerbées par l'éloignement du pays natal. Comme si loin de chez soi, nos plus viles passions ou nos mensonges  se donnaient  libre-cours... Certains voyageurs  se dépasseront pourtant en choisissant d'aller jusqu'au sacrifice pour connaître la  rédemption...Mais tout n'est pas noir pour autant et de jolies bulles de nostalgie ou de tendresse viennent  réconforter le lecteur embarqué dans un périple qui nous conduit  en Amérique Latine, en Asie, à Venise ou bien plus près de chez nous...41ETs5Pg60L._SL500_AA240_.jpg
On se dit que Georges Flipo possède le don , comme un de ses héros de susciter (et d'exploiter? ) les confidences, (comment autrement se glisser dans la peau de  sept femmes quadragénaires? ), mais comme il a beaucoup de talent, il  lui sera beaucoup pardonné...
Heureux Qui comme Ulysse , et beaucoup d'autres déjà, a lu, ce recueil .

Pour écouter une nouvelle, toute en sensibilité et en émotion, lue par Cuné, c'est ici !

 

Le  blog  de l'auteur.

L'avis de Cuné

Celui  de Laure

Papillon

Fashion

Amanda

Kathel

 

 

N'hésitez pas  à vous signaler pour que je mette votre article en lien !

13/09/2008

"Tant que coule l'encre il ya de l 'espoir."

Petites phrases  pour traverser la vie en cas de tempête ...et par beau temps aussi,  de  Christine Orban ne vaut que par son titre,  tout le  reste étant d'une banalité affligeante et de surcroît maladroitement exprimé." J'avais découvert que certaines phrases  avaient le pouvoir  de calmer la mélancolie, la tristesse ou le chagrin", affirme-telle en 4 ème de couv.41XZJ2PSRPL._SL500_AA240_.jpg
Pour s'assurer du pouvoir des mots,  lire plutôt le très joli livre de  Françoise Lefevre, Consigne des minutes heureuses , qui n'a  pas  du tout le même but que Madame Orban et possède de surcroît un vrai style, poétique et prenant. "Les mots sont des anges-gardiens.", affirme Françoise  Lefevre. Nous sommes tout à fait d'accord avec elle...

12/09/2008

"Parfois on peut faire pour les autres ce qu'on ne peut pas faire pour soi même."

Le schéma est somme toute classique:  un homme riche qui  s'est volontairement coupé  du monde et des autres connaît un jour la fameuse crise du milieu de vie .Celle-ci se manifeste intérieurement  par une douleur  physique d'une extrême intensité,  douleur bien sûr inexplicable,  et  extérieurement par une dépression de terrain , tout aussi inexpliquée qui se creuse devant sa luxueuse  villa de Los  Angeles.Ces deux 9782742777662.gifévénements vont le contraindre à sortir de chez lui dans tous les sens du terme et à rencontrer des  gens très disparates, un vendeur  de doughnuts ,une  femme  au foyer désespérée, une  star d'hollywood...mais aussi à renouer avec son fils pour qui il est devenu un étranger.
J'ai plongé avec enthousiasme dans ce livre, cet homme convaincu qu'une  hygiène de vie irréprochable  le  préservera le plus longtemps de "ça",  c'est à dire de la mort et qui redécouvre  avec une jubilation teintée de culpabilité les plaisirs d'une vie ordinaire. Cependant, dans une deuxième  temps, à la moitié du livre, quand il se transforme en bon samaritain d'une manière un peu excessive et systématique, distribuant son argent pour faire le bonheur de  ceux qui sont devenus ses proches, j'ai trouvé que le "rêve américain"  avait un goût un peu artificiel.
De beaux portraits néanmoins , une histoire fluide  qui explore les différents moyens de se retrouver (stages à la mode entre autres). Ce livre ne vous sauvera pas la vie mais vous procurera néanmoins un bon moment  de lecture.

Ce livre va vous  sauver la vie. E.A Homes.

11/09/2008

"Les arcs-en ciel sont sourds et les trésors ont disparu."

Pour empêcher la jeune L.  de commettre le  pire, l'ange (son ange gardien ? ), utilisant une régie particulière projette devant elle des  moments clés de sont existence, qu'ils  soient joyeux ou pénibles. Simultanément s'instaure un dialogue très animé entre les  deux personnages , dialogue d'autant plus important que pour l'ange "les mots sont des tiroirs, ils dissimulent des trésors aigres et doux. Je  voudrais juste que tu apprennes à les comprendre , à déjouer leurs pièges, à passer à travers leurs apparences. Un mot  de haine, parfois c'est un cri."
Mais qu'ils sont durs  les mots  pour qualifier cette jeune  fille . Ceux de ses camarades de  classe: "La mère fait des ménages, la fille fait des saletés."ou ceux de la  mère justement "qui  n'étaient pas  des gros  mots , mais  des  mots épais. Impossible  à digérer." Toute tentative pour les utiliser avec plaisir ces mots est bientôt réprimée, ainsi pour l'institutrice de son enfance : "On ne pouvait pas parler de tout  en poésie. Le dernier poème s'appelait La Bouteille de papa."9782848652405.jpg
Les mots de tendresse, ils  sont pour l'ange "Mon ange" car "C'était peut être l'amour qui manquait. La  possibilité de croire qu'il existe."
Beaucoup  d'ellipses  et d'implicite dans Il n'y a pas  d'ange.  Anne Mulpass  laisse au lecteur le soin  de combler les  trous  du récit, de formuler clairement  ce qui est suggéré, conférant ainsi  une  forte densité à ce roman parfois oppressant.  Cependant la prose  poétique de  l'auteure nous offre quelques échappées bienvenues, quelques bouffées d'air  frais pour  échapper à ce mal être de l'adolescence si  bien dépeint. On pourrait reprocher à  ce roman son déterminisme mais  tous les  membres  de  la même fratrie ne réagissent pas  de la même manière à  ce qu'ils vivent  au sein  du huis-clos  familial. D'ailleurs les différents points devue  des protagonistes qui sont proposés permettent de relativiser ou d'éclairer d'un jour nouveau les événements.
Une oeuvre puissante et émouvante mais que je ne proposerai pas à un ado en plein désarroi.

10/09/2008

"Souvenirs doux et frais"

Pour coller à  l'actualité, j'ai offert à  Ferdinand La  rentrée  du petit Nicolas.*
Bien évidemment, je  me suis  aussi plongée  dedans et bien évidemment  j'ai adoré retrouver Nicolas, qui  répète à l'envi  "Terrible", Eudes qui donne des  coups  de poing sur le nez,  pour rire (mais pas toujours pour rire), Alceste qui mange tout le temps, Agnan, le binoclard intello  chouchou de la maîtresse , sans oublier le chien -saucisse et tous les autres.51PtrhWDVdL._SL500_AA240_.jpg
La tendresse des histoires aux chutes astucieuses de Goscinny, les dessins délicieux de Sempé, l'aspect délicatement rétro  (le petit Nicolas met de la brillantine pour dompter ses cheveux, l'arrivée de la  télévision à la maison est un événement  considérable...) font de ce volume  une réussite.

Ferdinand a tout aimé  et cette lecture a déclenché une visite à la médiathèque et à la librairie pour continuer la série !

 

 

 

 

 

*( Le seul petit Nicolas sympa que je connaisse, d'ailleurs tous les Nicolas que je connais  sont petits,est-ce un hasard ou une malédiction ?  )

 

09/09/2008

Bande de vieilles taupes

"Vestiaire de rugby",ring de boxe ? Non , Cabine commune d'essayage dans une boutique de luxe.
Sous forme de dialogues enlevés, sans une ligne  de description, Delphine  Bertholon réussit le pari de croquer sur le vif, les clientes (ou clients) et le personnel  de ce magasin de vêtements féminins.41rbCTpsPmL._SL500_AA240_.jpg
De bizarres tribus s'y croisent  le temps d'un essayage:  "Celle-qui-veut-tout-pareil-que-la- voisine", les "Princesses", celles qui ont un problème avec leur corps : elles vont perdre  deux kilos, elles n'ont jamais mis  de 40  de leur vie... Elles mettent les nerfs des vendeuses à rude épreuve , vendeuses  qui prédisent  que "Bientôt les meurtres en boutique par des vendeurs excédés vont se  généraliser(...) Un mal nécessaire, quoi !".
Unité de temps, une  semaine,  unité de lieu, la cabine, ce cadre bien précis  donne toute leur force à ces mini-drames qui  se donnent à voir.
Beaucoup d'humour (et de patience) sont nécessaire au personnel du magasin pour faire face à ces clientes , telle celle-ci  qui affirme tout de  go:"-Le mohair ça grattouille l'angora  ça  peluche la soie  c'est fragile le cachemire ça  fait des bourres et le mérinos ça rétrécit.
- Vous êtes  sûre  que vous voulez de la laine?  "
.
Néanmoins  ces cabines  ont un avantage pour certaines:  "Je  ne viens pas pour acheter. mais voir  tous ces corps  défraîchis à  côté du mien, ça me remonte le moral ! Vos  cabines communes, c'est ma cure  de jouvence!". On peut quasiment  en dire autant du roman de  Delphine Bertholon  : on en sort le  sourire aux lèvres,  toute ragaillardie !