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12/05/2016

Poulets grillés...en poche

"-Y a du corgi, le chien de la reine d'Angleterre, un peu de teckel, du bâtard, du corniaud, du clébard. Ce n'est plus un croisement, c'est un échangeur d'autoroute, gloussa-t-elle, contente de sa blague ou de son chien. Il s'appelle Pilote, mais vous pouvez Pilou.
-C'est vrai, je peux ? Il ne se vexera pas ? "

 On ne peut pas les virer ? Qu' à cela ne tienne ! Le nouveau patron du 36 quai des Orfèvres crée une nouvelle brigade composée de tous les indésirables de la police. ll y a là un ancien négociateur du raid,  une écrivaine s’inspirant un peu trop de ses collègues, un alcoolo, un porte-poisse, un ou deux crétins, le tout chapeauté par Anne Capestan, étoile vite montée, vite déchue de la judiciaire.sophie hénaff
Réussissant à dénicher deux affaire à deux doigts d'être classées, cette belle bande de bras peut être pas si cassés que cela , va se mettre en branle et donner son maximum pour révéler la vérité.
Un grand sens du rythme, de l'humour et des personnages bien croqués font de ces 342 pages endiablées un petit plaisir de lecture à dénicher, comme moi en médiathèque, ou à s’offrir en poche.

Sophie Hénaff

09/05/2016

Le grand n'importe quoi

"-Si possible, il faudrait éviter le centre. Il y a des culturistes à mes trousses, des policiers à ma recherche, des extraterrestres sur mes talons, et le père Cadick qui patrouille avec sa carabine."

Bienvenue (ou pas) à Gourdiflot-le-Bombé, sa rue du Poney myope, son impasse du Marcassin Boiteux et ses habitants tous plus frappadingues les uns que les autres. Arthur aurait sans doute mieux fait de refuser l'invitation de Framboise, cela lui aurait éviter de se retrouver coincé dans une boucle temporelle, "pour vivre des situations toujours plus humiliantes" en compagnie de lémuriens et de quelques extraterrestres. L'occasion pour lui de trouver un sens à sa vie et accessoirement à la nôtre. Oui, rien que ça.
Il faut pas mal de culot pour oser intituler son roman Le grand n'importe quoi car si le contenu n'est pas à la hauteur des objectifs,le titre risque de se retourner contre son auteur !j.m. erre
Et pourtant , le pari est tenu: J.M.Erre s'en prend cette fois à l'univers des romans et films de science-fiction qu'il passe à la moulinette et secoue dans son shaker déjanté , y ajoutant quelques zeugmas "puis il prit en même temps une bouteille et un air menaçant", un soupçon de virelangue "un grand gras à gros goitre", force personnifications et autres ingrédients pleins d'humour dont il a le secret.
On pourra regretter une petite baisse de forme vers la fin ,qu'une pirouette de dernière minute ne parvient pas  vraiment à sauver, mais c'est un bon moment de lecture déjantée dont on aurait tort de se priver.

Le grand n’importe quoi, J.M.ERRE Buchet-Chastel 2016, 296 pages folles ,folles, folles .

 Le billet de Clara !

 

26/01/2016

La vie devant moi

"Trop tard ne fait pas partie de mon vocabulaire."

Appartenant à une longue lignée de femmes de caractère n'ayant jamais abdiqué face au temps qui passe et  restées féminines jusqu'au bout des ongles, (fille de Flora Groult, nièce de Benoîte Groult, entre autres), Colombe Pringle a hérité aussi  d'une grande pudeur du côté de son anglais de père.
Ce qui nous vaut de grands écarts entre les moments où elle nous explique par le détail comment se teindre la chatte (sic) mais se montre très pudique en évoquant la mort de son mari.colombe pringle
Évoluant dans un univers privilégié, elle reste néanmoins accessible par les thèmes abordés et l'humour dont elle fait preuve. On a l'impression de partager un bon moment avec une copine charmante avec qui papoter du vieillissement devient non pas un pensum mais une occasion de se réjouir !
Une vision pleine d énergie et d'optimisme et ça fait du bien !

Cuné m'avait donné envie !

La vie devant moi, Colombe Pringle, Editions JC Lattès 2015.colombe pringle

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : colombe pringle

01/12/2015

Brève histoire des choses

 "tout le malheur de l'Homme vient de ce qu'il n'a jamais su se contenter de s’asseoir par terre."

Pierre Dac, Alexandre Vialatte,voire Raymond Devos (pour son habileté  à jongler avec les mots et à nous mener parfois en Absurdie, le tout avec un sérieux imperturbable), voilà quelques-uns des auteurs sous les patronages desquels on peut placer Jacques Alain Bertrand.jacques a. bertrand
Dans Brève histoire des choses, il mêle vraie et fausse érudition, interrogeant notre engouement pour les ronds-points, notre addiction à la météo, remettant tout en perspective avec un flegme tout britannique.Mais l'exercice, tout stylistique qu'il soit, ne tourne pas à vide, bien au contraire, c'est notre époque qu'il égratigne ainsi mine de rien, ou presque.

Déniché à la médiathèque.

Prix  Alexandre Vialatte 2015

Brève histoire des choses, jacques A. Bertrand Julliard 2015. à découvrir sans plus attendre.

Du même auteur: clic et reclic

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jacques a. bertrand

26/11/2015

La citation du jeudi (ça fait un bail !)

"L'auteure Marie-Ange Guillaume* ayant allumé une cigarette en promenant son chien le matin d'un le 31 mai, fut apostrophée par une dame qui lui fit aigrement remarquer que c'était la Journée sans Tabac.
"Ah bon ! répondit-elle ...Et la Journée sans Casse-couilles, c'est demain ? "

Cité par Jacques A. Bertrand in Brève histoire des choses, Julliard 2015, Prix Alexandre-Vialatte 2015.

* Clic ! clic ! et reclic !

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06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (4)

20/11/2015

Literary life...en poche

"Reste , Charlotte ! ...Tu ne peux pas me laisser tomber maintenant, je n'ai pas terminé mon roman-j'ai besoin de ton malheur !"

Parues chaque samedi dans The Guardian rewiew, Literary Life (mais pourquoi diable avoir gardé le titre en VO ?), ces chroniques ont comme sujet imposé la vie des lettres. Sujet que connaît bien Posy Simmonds puisqu’elle l'avait déjà abordée, sous des angles différents avec Gemma Bovery (bientôt au cinéma avec Gemma Arterton et Fabrice Luchini) et Tamara Drewe (porté à l'écran par Stephen Frears).posy simmonds
Petites librairies indépendantes, supermarchés du livre, rivalités entre auteurs, ateliers de creative writing, autant de figures imposées dont Posy Simmonds se tire avec brio. On appréciera aussi son art de la satire avec le duo Dr Derek/ Nurse Tozer, graphisme tout droit sorti des sixties, qui soigne avec abnégation les affres des créateurs (le syndrome du deuxième roman) ou débusquent sans pitié les cas de plagiat"Hoquetmingway" ou "toux rgueniev"!
Traquant les petitesses et les faiblesses des écrivains sans méchanceté, Posy Simmonds souligne aussi les a priori concernant les auteurs jeunesse ou montre  la "torture" que peuvent être les interventions dans les classes ou les séances de dédicaces sans lecteurs... C'est dessiné avec tendresse et empathie, et ça se lit tout seul ! Une BD à savourer à petites gorgées pour mieux l'apprécier.

03/11/2015

Mon chien est un manipulateur /off the leash

"A l'école du chiot

-Si je comprends bien, M. Leibowitz, l'idée c'est de faire tout le contraire de ce que nous ordonnent nos maîtres, car ils ne nous puniront pas, vu que nous sommes trop mignons ?

-Exact."

Les stratégies mises en place pour obtenir une place dans le lit ou dans le canapé, les réunions organisées pour protester contre les noms de chiens idiots, le snobisme de certains de nos compagnons, mais aussi leur condescendance  vis à vis de nos obsessions (les crottes) et de notre comportement, parfois idiot à leurs yeux. Toute leur vie secrète, quoi ! Voilà ce que révèlent les dessins tendres et caustiques de Rupert Fawcett.rupert fawcettrupert fawcett

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque maître se reconnaîtra et gloussera en regardant ces saynètes croquées sur le vif où se révèle la vie trépidante de nos compagnons:

"-T'as prévu quoi cette semaine, Sam ?
-Absolument rien.
-Pareil. D'ailleurs, je devrais m'y mettre.
-Ouais. On a un planning à respecter."

Seul petit bémol: le titre français, bien trop négatif à mon goût.

Un livre, petit par la taille, mais qui m'a bien fait rire dans mon lit, avec ...un chat sur les pieds !
à offrir à tous les amis des chiens, y compris aux éducateurs d’écoles des chiots... !

Un énorme merci à Cath et Laurent ! :)

rupert fawcett

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : rupert fawcett

16/10/2015

Spectacles

"Je sais, j'ai un gros défaut, je lis beaucoup."

N'ayant jamais eu la chance de voir un spectacle de Valérie Lemercier, je me faisais une joie de découvrir les textes de ses spectacles , jamais enregistré ni filmés.valerie Lemercier
Hélas, à part les textes concernant "la Renardière" , mettant en scène des hobereaux campagnards gratinés, je suis restée de marbre, ne parvenant pas à imaginer comment elle pouvait les interpréter. Un flop. Pas grave, je lui garde mon capital sympathie intact.
En attendant, je me régale avec cette comique belge aux faux airs de Nadine Morano drôle . Véronique Gallo  clic.

valerie lemercier

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : valerie lemercier

06/07/2015

La reine des abeilles

"-Mais Georgie, protesta Heather, je n'ai jamais fait semblant d'être bête."

Nous en connaissons-ou avons connu- toutes une. La reine des abeilles c'est cette mère de famille qui chapeaute tout,de la vente de jacinthes à Noël pour financer un voyage scolaire, à la kermesse de fin d'année. Autour d'elle gravite, à l'heure de la dépose et à la sortie des classes, toute une cour, ravie de se faire tyranniser et exploiter. gill hornby
Dans le roman de Gill Hornby, la reine des abeilles c'est Bea qui régente la petite communauté des mères de l'école primaire de  Saint Ambrose, Il y a là Rachel, en plein divorce, Georgie, un peu foutraque et pleine de vie, Heather la timide et la très chic Bubba qui a mis sa carrière en pause. L'arrivée du nouveau directeur va aussi mettre un peu en émoi ces dames et pas seulement les célibataires !
Entre trahisons et  nouvelles alliances, la constellation se réorganise mais Bea n'entend pas céder la place !
Un doigt de romance , une pincée d'humour parfois vachard, beaucoup d'identification à ce microcosme féminin finement observé, le tout dans une ambiance so british, voilà les ingrédients d'un roman léger mais bien troussé ,qui fait passer un très bon moment.Très agréable, juste parfait pour l'été.

La reine des abeilles (the Hive), Gill Hornby, traduit de l'anglais par Denyse Beaulieu, Livre de Poche 2015, 381 pages rafraîchissantes.

 

03/07/2015

Jackie

"Je suis une grande blonde qui joue du tuba et mon mec est un acteur de théâtre spécialisé dans Shakespeare avec la prononciation de l'époque, s'il vous plait.ça redore mon blason.

En 94 petites pages, Kelly,trentenaire enjouée, réussit le pari de croquer tout à la fois sa vie de joueuse de tuba dans un orchestre symphonique, de mère et d’épouse, le tout avec un humour qui n'hésite pas à mette les pieds dans le plat...kelly dowland,journal
Mais, parfois, Kelly a "les zygomatiques qui grincent", parce que son père  est probablement atteint du grand A(lzheimer) et surtout parce qu'elle tient son journal pour comprendre pourquoi c'est si compliqué pour sa grand'ma chérie (101 ans) de mourir. Mais heureusement, il y a les collègues musiciens, les amies et même une éditrice française à qui elle demande: "Vous portez toujours vos tétons comme des bijoux ?", voilà ce que c'est que de porter un tailleurs Saint Laurent sans rien en dessous...La vie, la mort, les cheveux blancs, les copines et leurs amours, on se régale de tout ce quotidien dont Kelly fait son miel !
On sourit, on est ému, on deviebt très vite familier de cet univers et on voudrait une seule chose que Kelly Dowland (qui écrit directement  en français !) nous donne bientôt de ses nouvelles dans un nouveau texte !

Une pépite à découvrir de toute urgence !

Jackie, Kelly Dowland, S(abine) W(espieser) poche. 7 euros.

Le billet d'Eimelle.

04:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : kelly dowland, journal