26/11/2015
La citation du jeudi (ça fait un bail !)
"L'auteure Marie-Ange Guillaume* ayant allumé une cigarette en promenant son chien le matin d'un le 31 mai, fut apostrophée par une dame qui lui fit aigrement remarquer que c'était la Journée sans Tabac.
"Ah bon ! répondit-elle ...Et la Journée sans Casse-couilles, c'est demain ? "
Cité par Jacques A. Bertrand in Brève histoire des choses, Julliard 2015, Prix Alexandre-Vialatte 2015.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (4)
20/11/2015
Literary life...en poche
"Reste , Charlotte ! ...Tu ne peux pas me laisser tomber maintenant, je n'ai pas terminé mon roman-j'ai besoin de ton malheur !"
Parues chaque samedi dans The Guardian rewiew, Literary Life (mais pourquoi diable avoir gardé le titre en VO ?), ces chroniques ont comme sujet imposé la vie des lettres. Sujet que connaît bien Posy Simmonds puisqu’elle l'avait déjà abordée, sous des angles différents avec Gemma Bovery (bientôt au cinéma avec Gemma Arterton et Fabrice Luchini) et Tamara Drewe (porté à l'écran par Stephen Frears).
Petites librairies indépendantes, supermarchés du livre, rivalités entre auteurs, ateliers de creative writing, autant de figures imposées dont Posy Simmonds se tire avec brio. On appréciera aussi son art de la satire avec le duo Dr Derek/ Nurse Tozer, graphisme tout droit sorti des sixties, qui soigne avec abnégation les affres des créateurs (le syndrome du deuxième roman) ou débusquent sans pitié les cas de plagiat"Hoquetmingway" ou "toux rgueniev"!
Traquant les petitesses et les faiblesses des écrivains sans méchanceté, Posy Simmonds souligne aussi les a priori concernant les auteurs jeunesse ou montre la "torture" que peuvent être les interventions dans les classes ou les séances de dédicaces sans lecteurs... C'est dessiné avec tendresse et empathie, et ça se lit tout seul ! Une BD à savourer à petites gorgées pour mieux l'apprécier.
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : posy simmonds
03/11/2015
Mon chien est un manipulateur /off the leash
"A l'école du chiot
-Si je comprends bien, M. Leibowitz, l'idée c'est de faire tout le contraire de ce que nous ordonnent nos maîtres, car ils ne nous puniront pas, vu que nous sommes trop mignons ?
-Exact."
Les stratégies mises en place pour obtenir une place dans le lit ou dans le canapé, les réunions organisées pour protester contre les noms de chiens idiots, le snobisme de certains de nos compagnons, mais aussi leur condescendance vis à vis de nos obsessions (les crottes) et de notre comportement, parfois idiot à leurs yeux. Toute leur vie secrète, quoi ! Voilà ce que révèlent les dessins tendres et caustiques de Rupert Fawcett.
Chaque maître se reconnaîtra et gloussera en regardant ces saynètes croquées sur le vif où se révèle la vie trépidante de nos compagnons:
"-T'as prévu quoi cette semaine, Sam ?
-Absolument rien.
-Pareil. D'ailleurs, je devrais m'y mettre.
-Ouais. On a un planning à respecter."
Seul petit bémol: le titre français, bien trop négatif à mon goût.
Un livre, petit par la taille, mais qui m'a bien fait rire dans mon lit, avec ...un chat sur les pieds !
à offrir à tous les amis des chiens, y compris aux éducateurs d’écoles des chiots... !
Un énorme merci à Cath et Laurent ! :)
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : rupert fawcett
16/10/2015
Spectacles
"Je sais, j'ai un gros défaut, je lis beaucoup."
N'ayant jamais eu la chance de voir un spectacle de Valérie Lemercier, je me faisais une joie de découvrir les textes de ses spectacles , jamais enregistré ni filmés.
Hélas, à part les textes concernant "la Renardière" , mettant en scène des hobereaux campagnards gratinés, je suis restée de marbre, ne parvenant pas à imaginer comment elle pouvait les interpréter. Un flop. Pas grave, je lui garde mon capital sympathie intact.
En attendant, je me régale avec cette comique belge aux faux airs de Nadine Morano drôle . Véronique Gallo clic.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : valerie lemercier
06/07/2015
La reine des abeilles
"-Mais Georgie, protesta Heather, je n'ai jamais fait semblant d'être bête."
Nous en connaissons-ou avons connu- toutes une. La reine des abeilles c'est cette mère de famille qui chapeaute tout,de la vente de jacinthes à Noël pour financer un voyage scolaire, à la kermesse de fin d'année. Autour d'elle gravite, à l'heure de la dépose et à la sortie des classes, toute une cour, ravie de se faire tyranniser et exploiter.
Dans le roman de Gill Hornby, la reine des abeilles c'est Bea qui régente la petite communauté des mères de l'école primaire de Saint Ambrose, Il y a là Rachel, en plein divorce, Georgie, un peu foutraque et pleine de vie, Heather la timide et la très chic Bubba qui a mis sa carrière en pause. L'arrivée du nouveau directeur va aussi mettre un peu en émoi ces dames et pas seulement les célibataires !
Entre trahisons et nouvelles alliances, la constellation se réorganise mais Bea n'entend pas céder la place !
Un doigt de romance , une pincée d'humour parfois vachard, beaucoup d'identification à ce microcosme féminin finement observé, le tout dans une ambiance so british, voilà les ingrédients d'un roman léger mais bien troussé ,qui fait passer un très bon moment.Très agréable, juste parfait pour l'été.
La reine des abeilles (the Hive), Gill Hornby, traduit de l'anglais par Denyse Beaulieu, Livre de Poche 2015, 381 pages rafraîchissantes.
06:02 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : gill hornby
03/07/2015
Jackie
"Je suis une grande blonde qui joue du tuba et mon mec est un acteur de théâtre spécialisé dans Shakespeare avec la prononciation de l'époque, s'il vous plait.ça redore mon blason.
En 94 petites pages, Kelly,trentenaire enjouée, réussit le pari de croquer tout à la fois sa vie de joueuse de tuba dans un orchestre symphonique, de mère et d’épouse, le tout avec un humour qui n'hésite pas à mette les pieds dans le plat...
Mais, parfois, Kelly a "les zygomatiques qui grincent", parce que son père est probablement atteint du grand A(lzheimer) et surtout parce qu'elle tient son journal pour comprendre pourquoi c'est si compliqué pour sa grand'ma chérie (101 ans) de mourir. Mais heureusement, il y a les collègues musiciens, les amies et même une éditrice française à qui elle demande: "Vous portez toujours vos tétons comme des bijoux ?", voilà ce que c'est que de porter un tailleurs Saint Laurent sans rien en dessous...La vie, la mort, les cheveux blancs, les copines et leurs amours, on se régale de tout ce quotidien dont Kelly fait son miel !
On sourit, on est ému, on deviebt très vite familier de cet univers et on voudrait une seule chose que Kelly Dowland (qui écrit directement en français !) nous donne bientôt de ses nouvelles dans un nouveau texte !
Une pépite à découvrir de toute urgence !
Jackie, Kelly Dowland, S(abine) W(espieser) poche. 7 euros.
Le billet d'Eimelle.
04:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : kelly dowland, journal
20/06/2015
Le club des pauvres types
"Société d'individualistes incapables de venir en aide à des personnes en délicatesse avec la vie."
Paul, le narrateur, parfait anti-héros,vient enfin de franchir un cap : il s'est installé avec son amoureuse, Claire.Les ajustements ne vont pas sans mal et le trentenaire peine à répondre aux exigences de sa compagne.
Les aléas de la vie vont lui faire rencontrer d’autres hommes, en couple ou non, ayant plus ou moins de difficultés avec l'engagement amoureux, et Le club des pauvres types va naître.
"Ce club est né spontanément, sans préméditation ni mauvaises intentions d'un regroupement d'hommes dans la fleur de l'âge voulant simplement faire connaissance, il s'est progressivement transformé en un lieu de débat, de lutte et de camaraderie militante."
Mesfames, si vous avez déjà rêvé de connaître la vie secrète des trentenaires masculins, précipitez-vous sur le roman de Jonathan Curiel ! Du décryptage des profils sur les sites de rencontres, au récit épique d'un Enterrement de Vie de Jeune Homme , en passant par les affres du choix du cadeau parfait, vous saurez tout sur ces pauvres hommes, accablés par la pression professionnelle et totalement déboussolés par les femmes et leurs requêtes: "Et veut-on des enfants ? Plutôt voudraient-ils de nous ? On a déjà du mal à apprivoiser et à se faire accepter par notre électroménager, est-on programmé pour gérer les caprices et les pleurs d'un enfant ? ".
C'est bourré d'humour, un peu superficiel parfois, mais le narrateur manie l’autodérision et l'hyperbole avec virtuosité. Son application du vocabulaire de l'entreprise au management du couple est un pur régal et l'on sourit sans cesse tout au long de ces 316 pages.
Le club des pauvres types, Jonathan Curiel, Fayard 2015.
06:40 Publié dans Humour, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jonathan curiel
19/06/2015
LOL est aussi un palindrome*
"-Madame, mais en fait, Phèdre, c'est la première cougar, quoi"
Sous-titré, Journal d'une prof au bord de la crise (de rire), ce journal de bord consigne mois par mois les échanges parfois surréalistes, parfois désarmants, entre une prof de français et un vaste échantillon de ses élèves d'un lycée"réputé sensible du 93".
ça se lit très vite (un échange par page), c'est à la fois drôle et révélateur d'une société et de relations prof/élèves en pleine mutation. Le fossé culturel est souvent très profond mais vaille que vaille, parfois de manière surprenante et diablement futée, les élèves assimilent (ou pas ) les notions au programme.
J'ai apprécié la présentation de chaque mois qui recense le nombre d'élèves (fluctuant), l'état des troupes, celui du prof , les événements marquants et confirme bien qu'au mois d'avril le prof doit effectuer une "Tentative de spécialisation en gestion hormonale" (des élèves !).
Un recueil qui parlera forcément aux enseignants , mais pas que. De quoi nous rebooster pour terminer l'année et oublier la mine pleine de compassion d'une de mes élèves qui, m'ayant demandé depuis combien de temps j'enseignais (réponse :trente ans), m'a regardée, l'ai navré ,en disant "Mais alors , madame, vous avez raté votre vie !".
*mot qui peut se lire indifféremment de gauche à droite et de droite à gauche
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (8)
08/06/2015
Enfant terrible
"L'art était une réponse possible aux hurlements, mais la vie se contentait de hausser les épaules et de suivre son cours."
"Cigarettes ,whisky et p'tites pépées" chantait Eddie Constantine (et Annie Cordy !) dans les années soixante. Un programme que pourrait reprendre à son compte en 2013 Kennedy Marr ex-romancier irlandais à succès, devenu spin doctor pour scénarios à Los Angeles.
Entre principe de plaisir et principe de réalité, il a résolument opté pour le premier mais la vie va conspirer pour le ramener à son point de départ , ou presque, car il va devoir enseigner durant une année dans l'université anglaise où travaille son ex-femme. L'occasion de renouer avec sa fille et d'aller enfin voir sa mère, très malade.
Quel régal que ce livre ! Je craignais les pages fleurant bon, au mieux la testostérone, au pire la misogynie la plus crasse,mais j'ai découvert un personnage attachant en diable, ayant le chic pour se compliquer la vie et se fourrer avec un bel entrain dans les ennuis. Certains épisodes sont hilarants (la lecture poétique dans une librairie indépendante, entre autres), d'autres nettement plus émouvants.
Entre considérations sur l'écriture et description au vitriol du microcosme cinématographique , on passe un excellent moment de lecture !
Merci à Cuné qui a su me donner envie !
Enfant terrible, John Niven, traduit de l'anglais par Nathalie Peronny, Sonatine 2015, 415 pages revigorantes !
06:00 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : john niven
13/03/2015
La fin du monde a du retard...en poche
"-Tu peux compter sur moi. Dès que j'ai sauvé le monde, je me lance dans une opération vide-greniers."
Alice et Julius, deux amnésiques, s'échappent de la clinique psychiatrique où il sont traités. Alice est totalement dénuée d'émotions et Julius est persuadé qu'un terrible complot menace l'humanité.Pour le déjouer, il leur faudra s'emparer d'un mystérieux Codex et échapper aux nombreux poursuivants qui sont à leurs trousses. Cette "quête qui tourn[e]à la collection de désaxés", enchaîne les"péripéties d'anthologie alliant surprise épique et burlesque échevelé" contient, au bas mot, une trouvaille humoristique par page ! Mais comment fait-il ?
D'autant que, mine de rien, c'est toute une réflexion enjouée et intéressante qui s'intercale avec bonheur entre les épisodes de cette folle course-poursuite ,sur la nécessité de fictionnaliser nos existences. Clins d’œil en tous genres (les frères Volfoni des Tontons flingueurs !) trouvailles langagières, commentaires sur le récit qui se met en place sous les yeux du lecteur ,font de ces 400 pages un pur bonheur de lecture! Et zou, sur l'étagère des indispensables !
05:55 Publié dans Humour, l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jm erre