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25/07/2012

Premier chagrin

"Le pire mensonge, c'est celui qu'on se fait à soi-même."

Pour la première fois, Sophie va faire du baby-sitting. Mais très vite, la très jeune fille va se rendre compte que les petits-enfants de la vieille dame, Mouche , qui l'a engagée ne viennent en fait pas la voir. Or, celle-ci est gravement malade et Sophie va l'aider en s'impliquant bien plus que prévu.
Pas de chagrin d'amour adolescent comme le titre pourrait le donner à penser mais un chagrin plus profond quand une adolescente va se trouver confrontée à des situations graves . eva kavian,fin de vie,relation intergénérationnelle
On suit avec plaisir l'évolution de Sophie, ses relations avec sa mère divorcée, ses récits plein d'humour de ses cours au collège et l'on ne peut qu'admirer la manière pleine de maturité dont elle va traiter les différents problèmes qu'elle va rencontrer.
Abordant avec délicatesse les thèmes de la fin de vie et du pardon, Premier chagrin est un texte chaleureux , sensible et pas du tout pesant. Un petit moment de bonheur à ne rater sous aucun prétexte !

Premier chagrin, Eva kavian, Mijade 2011, 189 pages  pleines de vie et de tendresse.

Déniché à la médiathèque.

23/07/2012

Clair de loups

"- C''est une habitude dans votre famille ?
- Quoi donc ?
- De faire lire des manuscrits..."

Un écrivain déchiqueté par les lions du zoo de Maubeuge (Nord), voilà qui est pour le moins surprenant ! La police mène l'enquête, aidée en cela par Solange Kieffer, une amie du défunt et maubeugeoise de surcroît, qui a décidé de faire lire son journal intime au policier chargé de l'enquête.
Il aura fallu les challenges de Liliba et de Lystig, plus un courriel de Sylvie enthousiaste au sujet d'un autre roman  de l'auteure, pour que je me décide à lire un des Polars en Nord !514ZdBH3stL._SL500_AA300_.jpg
Grand bien m'en a pris ! On s'attache à tous ces personnages qui entretiennent des liens plus complexes qu'il n'y paraît à première vue et on prend beaucoup de plaisir à identifier des lieux que l'on a déjà fréquentés. L 'évo77158740_p.jpgcation de la construction de l'université de Lille III dans des champs, qui ont aujourd'hui disparus, paraît follement rétro !
Un seul regret : le zoo reste un décor autour duquel on tourne, sans jamais y entrer, l'enquête se préoccupant davantage des personnages et de leurs parcours. Un roman des plus sympathiques !

Clair de loups, J(osette). Wouters, Ravet-Anceau 2008, 253 pages made in Nord !

Déniché à la médiathèque.

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20/07/2012

Supplément à la vie de barbara Loden

"Barbara ne fait des films que pour ça. Apaiser. Réparer les douleurs, traiter l'humiliation, traiter la peur."

Barbara Loden, actrice des sixties mais aussi réalisatrice d'un unique film Wanda, dont elle incarne le personnage éponyme (car "Tout ce que je fais c'est moi." ) est le sujet de la notice que doit rédiger la narratrice du roman.nathalie léger,prix du livre inter 2012
Mais, très rapidement, à force d'accumuler la documentation , cette dernière qu'on devine très proche de l'auteure, prend sa mission de plus en plus à coeur et laisse aller son texte vers l'autobiographie, quoi qu'en dise son éditeur. Elle approfondit son enquête, n'hésitant pas à contacter l'entourage de Barbara Loden, se laissant fasciner par la personnalité de cette femme troublante.
De la même manière que la notice se détourne de sa direction initiale, entrelaçant la biographie de Barbara, le film Wanda et les réactions de la narratrice et de sa mère, Nathalie Léger nous offre le portrait de femmes à la dérive. Son écriture est à la fois précise et hypnotique, elle tisse son texte avec maestria et envoûte le lecteur. Un texte qui reste longtemps en mémoire et résonne en nous.

Un extrait :

"A quoi puis-je reconnaître ce qui me lie à Wanda ? Je n'ai jamais erré sans domicile, je n'ai pas abandonné d'enfants, je n'ai jamais remis le cours de mon existence  ou simplement celui de mes affaires à un homme, le cours quotidien de ma vie, je ne l'ai jamais confié à quiconque, me semble-t-il, j'ai abandonné des hommes, et parfois brutalement, avec la joie vibrante qu'o éprouve à bifurquer, à s'évanouir dans une foule, à sauter sans prévenir dans un train, à faire faux bond, le plaisir aigu et rare de se dérober, de se soustraire, de disparaître dans le paysage-mais pas celui de se soumettre. [...] mais il m'est arrivé surtout de me laisser faire, d'attendre que ça passe, de préférer le malentendu à l'affrontement-impossible dans ces moments de penser  que la défense et l'illustration de mon corps  puisse en valoir la, peine, et d'ailleurs qu'est ce que ça signifie "mon corps" , à quinze ans, seul signifie  ne pas être seule, ne pas être abandonnée."

Merci à Clara pour le prêt !

Supplément à la vie de Barbara Loden, Nathalie Léger, POL 2012, 150 pages denses.n livre qui mérite d'aller, zou sur l'étagère des indispensables !

18/07/2012

Plan B pour l'été

hélène vignal"C'est compliqué, c'est réversible, c'est tordu, c'est flou ...en un mot, c'est bon !"

Comment convaincre une mamie sympa mais un tantinet psychorigide de faire du camping ? C'est Le plan B pour l'été de Louise , 15 ans,  qui veut passer un semaine de vacances avec son meilleur ami Théo, homo dont la famille ne veut admettre l'orientation sexuelle.
Gageons que l'ado saura se montrer persuasive et qu'elle y gagnera en outre de connaître enfin de nouveaux aspects du passé de sa grand-mère.
Une écriture vive et enjouée pour un roman en apparence léger mais qui brosse un très joli portrait des relations intergénérationnelles, sans mièvrerie, et évoque des sujets graves au passage.

Merci Clara pour cette découverte !

Plan B pour l'été, Hélène Vignal, Le Rouergue 2012, 217 pages hérissées de marque-pages !

17/07/2012

Les visage écrasés

"Les victimes ne sont jamais celles que l'on croit."

Carole Matthieu, médecin du travail , recueille dans son cabinet la souffrance des salariés qui subissent en vrac restructurations, menaces, mises au placard, bref l'ordinaire du management actuel dans certaines entreprises.marin ledun,médecin du travail
Mais un jour , c'est la goutte de trop et le docteur Matthieu va redonner sa dignité d'une manière radicale à un salarié à deux pas du suicide.
Commencé sur les chapeaux de roues, Les visages écrasés est un rouleau compresseur inexorable, une descente aux enfers, une spirale de violence racontée sans pathos, une tragédie en marche. Jamais manichéiste, l'intrigue s'avère bien plus subtile qu'il n'y paraît et l'on ne peut lâcher ce texte qui témoigne de la souffrance à tous les étages de l'entreprise, de la femme de ménage harcelée au petit chef chargé de faire le sale boulot:
"La souffrance naît de la disparition progressive de tous ces minuscules espaces de liberté nécessaires et vitaux sur lesquels le top management rogne pour accroître les marges de productivité  : la minute de pause en moins, les réponses à formuler au client chronométrées à la seconde,-pas une de plus-, la pause cigarette réduite de moitié, le téléphone directement branché sur celui du supérieur, le script standardisé au mot près à servir à chaque client ou le sourire programmé." Un texte implacable et nécessaire.

Les visages écrasés, Marin Ledun, Points seuil 2012, 397 pages à lire absolument.

Grand prix du roman noir au festival policier de Beaune, Trophe 813. Sélection 2012 pour le prix du meilleur polar points seuil.marin ledun,médecin du travail

Et de un pour le challenge de  Liliba !

Saxasoul a adoré !

16/07/2012

American rigolos

"...j'ai pris le livre et je me suis installé dans ces espaces de lecture que les bibliothèques offrent aux gens qui ne savent pas où passer leurs après-midis mais ne sont pas prêts pour autant à se laisser interner dans une institution."

De retour aux Etats-Unis  après 20 ans passés en Grande-Bretagne, Byll Bryson porte un regard aiguisé sur ses compatriotes et leurs comportements. Ne croyez pas pour autant qu'il passe son temps à les critiquer et à regretter les charmes de la campagne anglaise, non, loin s'en faut !
Mais voyager et vivre à l'étranger lui permet de prendre de la distance et de souligner, e,tre autres,  le gaspillage éhonté des sources d'énergie, le fait que les villes américaines sont uniquement pensées pour les automobilistes et que l'expérience de l'air frais se limite à certaines grandes occasions, qu'il ne peut s'empêcher d'ailleurs de brocarder au passage !bill bryson,chroniques
Le tout avec un humour jouissif et une écriture totalement maîtrisée. Notons au passage que l'auteur se met lui-même en scène dans des situations de la vie quotidienne, des morceaux de bravoure où il se dénigre avec une belle ardeur ! Des chroniques à savourer quand dehors (ou dedans) tout est gris !

American rigolos, chroniques d'un grand pays, Bill Bryson, Payot 2001, édition de poche 2003, 364 pages à déguster avec jubilation !

Déniché à la médiathèque.

Le billet de Kathel qui vous mènera vers plein d'autres !

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : bill bryson, chroniques

15/07/2012

Chasse spleen chocolaté mode d'emploi

Répartissez votre pâte à brownies préférée* dans six ramequins de taille identique.* Glissez au centre de chaque ramequin un carré de chocolat. Mettez au réfrigérateur et oubliez quelques heures, le temps de faire une balade entre deux averses, prendre un bain et/ou lire ce recueil de chroniques rigolotes que tout le monde a lu et qui vous a fait signe à la médiathèque l'autre jour.
Préchauffez le four. Enfournez le(s) ramequin(s). Surveillez comme le lait sur le feu : il ne faut surtout pas que ce soit trop cuit. Sortez du four. Dégustez en vous brûlant (un peu ) les doigts, ça fait partie du plaisir et si vraiment il fait trop moche, allumez quelques bougies ! Enjoy !

* à défaut regarder ici ou ailleurs !

**Mission impossible chez moi ! J'en ai donc déniché à un euro pièce chez C*s*.775387524.jpg

14/07/2012

Jolie libraire dans la lumière

"La vie l'a rattrapée où elle s'y attendait le moins : dans les livres."

Parce qu'une Jolie libraire dans la lumière de sa boutique attire son regard, Laurent, employé des chemins de fer va entrer pour découvrir le titre du roman qui semble tant absorber la lectrice. Ce qu'il ne sait pas encore c'est que ce roman va bouleverser sa vie et celle de Maryline , la libraire.
En effet, dans cet ouvrage d'un écrivain qui n'a pas droit aux feux de la célébrité, la jeune femme retrouve un épisode décisif de son existence, relaté de manière extrêmement précise. Un épisode qui avait bouleversé sa vie et va la chambouler à nouveau, grâce au pouvoir des mots.
Ce roman de Frank Audriat est un hymne aux livres et à tous ceux qui les aime ( j'y ai recueilli plein de citations (livre tout hérissé de marque-pages bien évidemment) , mais aussi un petit conte de fées plein de tendresse et de douceur, baignant dans la lumière, essentielle dans ce texte. Un texte qui dit l'importance des mots et des petits moments , des éclaircies, où l'on éprouve le besoin de se confier, où l'on établit une complicité fugitive, par l'intermédiaire des mots.41kL7NDv5PL._SL500_AA300_.jpg
La pragmatique en moi regrette une pointe de joliesse dans l'écriture mais l'amoureuse des livres y trouve largement son compte alors précipitez-vous sur cette pépite !

Jolie libraire dans la lumière, Frank Andriat, Desclée de Brouwer 2012, 146 pages délicieuses.

13/07/2012

Dark shadows

Une salle bien remplie au ciné-club de ma petite ville est un événement ! En plus, la salle est aux trois quarts composée de jeunes (moyenne d'âge 11 ans), voici qui est encore plus étonnant ! La raison de cette affluence ? Le nouveau Tim Burton ! tim burton
Pas de bol, ce ne sera pas en VO ! Tant pis ! C'est parti pour l'histoire de ce vampire malgré lui , Barnabas ,(Johnny Depp) qui revient 196 ans plus tard -soit en 1972-chez lui venger sa famille qu'une très jolie sorcière portant le doux nom d'Angélique (interprétée par Eva Green) a décimée et réduite à la pauvreté ou presque. Tout ça parce qu'à la sulfureuse Angélique ce benêt de Barnabas a préféré l'éthérée Josette (sic !) qui revient elle aussi, sous les traits d'une gouvernante.
Le choc des époques, des cultures, tout ceci est traité paresseusement par un Tim Burton qui réussit même à rendre fadasse ma chouchoute Helena Bonham Carter dans un rôle de psychiatre  toujours entre deux gueules de bois des plus ratés. Johnny Depp a un visage poupin, son jeu est aussi emplâtré que son visage et il se contente de répéter à l'envi que la seule vraie richesse est la famille tout en laissant un orphelin de sa descendance se dépatouiller seul ou presque ! Il en oublierait presque de sauver sa bien -aimée !
J'ai vérifié la date de naissance de Michelle Pfeiffer (1958), qui incarne ici la mère d'une ado de 15 ans, tant son visage lisse la rend peu crédible dans ce rôle. à trop vouloir se rajeunir, on en obtient presque l'effet inverse. Quant à la scène de sexe entre Depp et Green, elle rappelle ,en moins réussi ,celle entre Mireille Darc et Jean Yanne dans Laisse aller,c'est une valse. Tout ceci sent le réchauffé et une seule scène a réussi à m'arracher un sourire: celle de cette très vielle dame, lisant ,imperturbable, à deux pas d'un concert d'Alice Cooper* !
Bref, tout au long du film je me suis demandée où Burton voulait en arriver et je n'ai toujours pas trouvé la réponse !

*qui fait très attention à ne pas se casser le col du fémur durant sa prestation sur un escalier casse-gueule.

06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : tim burton

11/07/2012

Le chapeau de Mitterrand

"Il avait triomphé de tous les obstacles, à la manière des héros de contes , qui traversent  royaumes, rivières, forêts et montagnes à la recherche d'une pomme d'or ou d'une pierre magique qui leur apportera la puissance et la gloire, ou tout simplement le sentiment du défi relevé."

Daniel Mercier, comptable,  s'approprie le chapeau du Président de la République que ce dernier a oublié dans un restaurant où leurs tables étaient voisines. Dès lors, hasard ou puissance de la projection qu'il fait sur cet emblème de pouvoir, la vie de ce français modeste va être transformée. Mais comme dans tout conte qui se respecte, l'objet magique va passer de propriétaire en propriétaire, influant sur leurs existences et permettant de brosser au passage une réjouissante rétrospective des années 80. à noter d'ailleurs que seul le premier "utilisateur" du couvre-chef est au courant de l'identité du propriétaire réel, ce qui donne encore plus de saveur à la projection qu'ils vont faire sur cet objet, l'utilisant comme un déclencheur, un levier providentiel qui vient donner une nouvelle impulsion à leurs vies.antoine laurain,années 80
Ah on peut dire que j'ai pris mon temps pour me décider à lire  ce roman ! J'ai traîné des pieds mais, une fois commencé, je n'ai plus lâché ce Chapeau de Mitterrand ! Une vraie fontaine de jouvence qui m'a ramenée trente ans en arrière , m'a fait sourire jusqu'à la pirouette finale qui remet en perspective tout le roman !  Une fable réjouissante et un style enlevé, que demander de plus? !

Merci Sylvie !

Le chapeau de Mitterrand, Antoine Laurain, Flammarion 2011.

Ce roman vient d'obtenir le prix relay SNCF.

L'avis d'Ys

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Mango

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