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08/10/2012

La muraille de lave

"On lui avait souvent reproché sa froideur et sa distance, mais il ne s'en inquiètait pas beaucoup."

Le commissaire Erlendur est toujours en vacances . C'est bien dommage car cet opus , donnant la vedette à Sigurdur Oli, son jeune collaborateur, est tout sauf intéressant, du fait sans doute des défauts mentionnés plus haut du personnage. arnaldur indridason
Trois intrigues se mêlent paresseusement, dont une par ricochet, sur fond de pratiques bancaires plus que discutables et de problèmes de couple du héros, problèmes dont on se fiche royalement car le personnage est sans épaisseur.
Un roman que j'ai lu jusquà la fin pourtant, mais du bout des yeux, si j'ose dire, en soupirant presque.

Rendez-nous Erlendur!!!

Emprunté à la médiathèque.

05/10/2012

Une vie pleine...en poche

"Concentrée sur la terre, j'étais fondamentalement plus heureuse."

Délaissant sa vie de parfaite citadine , plus Sex and the city que La petite maison dans la prairie donc, Kristin Kimball va devenir une presque parfaite fermière bio, n'ayant parfois même pas la force de se laver (d'où le titre original :The dirty life) et transformant un douillet cachemire noir en pull troué mais confortable pour aller traire une vache au petit matin.kritin kimball
Tout ça parce qu'elle est tombée amoureuse d'un agriculteur de première génération, Mark,et encore plus peut être d'une ferme mais aussi de tout ce que cela implique comme vie bien remplie car cela représente "un challenge infini." Cela n'ira évidemment pas sans mal mais avec beaucoup d'humour, Kristin nous relate ses aventures (qui aurait cru qu'une expérience de pom pom girl pourrait être de quelque utilité face à un taureau furieux ? !), soulignant au passage les difficultés d'ajustement entre elle et son amoureux concernant la gestion de l'exploitation , leurs erreurs mais aussi insistant sur la solidarité dont ils ont bénéficié.
Un portrait qui n'est en rien idyllique mais plein d'optimisme , une écriture fluide et pétillante (l'auteure avait écrit auparavant des guides de voyage) font de ce livre un véritable régal où l'on glanera au passage plein d'infos (j'ai ainsi appris que les premiers AMAP avaient vu le jour au Japon !)

04/10/2012

Tous ensemble , mais sans plus

"Tous ensemble, mais sans plus. Sans les trop vieux, les trop pauvres, les trop colorés, les trop moches. Sans les trop autres."

Fi des élans de fraternité, prônant les mixités sociales, les familles/fratries recomposées de gens de tous âges et de toutes origines ! Les nouvelles rassemblées dans ce recueil corrosif font exploser les faux-semblants et craquer le vernis !georges flipo
 D'emblée le ton est donné car il en faut bien peu pour entraîner une trop sage assemblée à lâcher les chiens et à envisager sans sourciller d'envoyer les ancêtre encombrants  faire un stage au Club de Vie Intense , un zeste de manipulation et "avec entrain et un peu d'autorité" tout le monde s'exécute sans broncher,  quite à se retrouver avec un petit démon sur l'épaule...
Racisme feutré à qui il faut juste un coup de pouce pour qu'il se donne libre cours, cruauté qui se pare des oripeaux de la vertu, tout ce qu'on relègue dans "le marais" des non-dits finit par remonter et éclabousser ceux qui n'appartiennent pas aux mêmes mondes, même s'ils feignaient d'en détenir les clés. Le rejet ne se situe pas d'ailleurs pas forcément là on s'y attendrait car Georpes Flipo est fort madré et nous surprend de biens des façons ! Il faudra attendre la fin du recueil pour qu'enfin quelques lueurs de fraternité se donnent à voir , histoire de ne pas totalement désespérer de l'humanité ?
En tout cas, tous ceux qui aiment la causticité et l'humour féroce, dévoreront comme moi tous ces textes , tout sauf sentencieux et donneurs de leçons, d'une seule traite !

Tous ensemble, mais sans plus, Georges Flipo, Anne Carrière 2012, 282 pages jubilatoires et alertes !

Keisha a été conquise !

Le blog de l'auteur .

02/10/2012

Ils désertent

"Tout a été alors très différent, les livres avaient ouvert une brèche , laissé les portes ouvertes."

Elle vient enfin d'être embauchée à un poste auquel la destinait son diplôme de commerce , diplôme acquis à force de travail. Elle va donc pouvoir acquérir à crédit ce qui aurait fait la fierté de son père: un appartement, en l'occurence trop grand pour elle et désespéremment vide. Très vite, elle va comprendre la vraie raison de son embauche: licencier un vieil employé surnommé l'ancêtre, ou l'Ours, en raison de son caractère.thierry beinstingel,rimbaud voyageur de commerce
Mais les relations entre celui qui vit "dans une sorte d'entre-deux permanent " et celle qui doit le débarquer vont prendre un tournant auquel la direction de l'entreprise ne s'attendait guère. En effet, les mots,entre autres ceux d'un voyageur de commerce nommé Rimbaud dont les lettres accompagnent l'ancêtre, vont changer la donne  et injecter de la poésie et de l'humanité dans des existences qui en semblaient tragiquement dépourvues.
Thierry Beinstingel fait évoluer ses personages, jamais nommés, mais désignés uniquement par des pronoms, Vous pour l'ancêtre, Tu pour la jeune femme dans un univers singulièrement désincarné et peu décrit : celui des grandes zones commerciales,  celui des aires de repos où surnagent quelques îlots de rencontres éphémères. Ce qui pourrait être une succession de clichés devient ici une évocation surprenante de la vie d'un commercial atypique qui transforme une vente de papiers peints en expérience  quasi artistique et fascinante !
Si j'ai été un peu heurtée  au début par la désignation des personnages , je suis pleinement entrée dans cet univers méconnu de ceux qu'on appelait autrefois les voyageurs de commerce. Une évocation réussie même si un tout petit peu moins puissante que dans Retour aux mots sauvages  (clic) car un peu prévisible.

Isa a été conquise,

tout comme Jean-Marc !

01/10/2012

Muléum

"Il est beaucoup plus facile de donner des conseils et des impulsions aux autres que d'avoir des réflexions sensées et ingénieuses sur sa propre vie."

Toute sa famille ayant disparu dans un accident d'avion, Julie, dix-huit ans décide de se suicider. Mais le destin semble s'acharner et Julie survit, voyage autour du monde et , évidemment retrouve goût à la vie.
L'argument est mince, prévisible mais ce qui fait tout le charme de ce roman qu'on ne peut lâcher est la vision particulière des moindres faits de la vie quotidienne de l'héroïne qui constate par exemple : "j'ai exploité sexuellement le meilleur patineur du monde pendant quatre jours.
Ce serait du plus bel effet sur un CV."erlend loe,roman norvégien
Ou s'achète "un puzzle marronnasse et mochissime" et affirme:" Dix euros, j'ai payé. Certainement l'un des enfers les moins chers qu'on puisse avoir pour de l'argent." Un ton original et un humour ravageur du fait du décalage entre ce que Julie écrit dans son journal et la réalité qu'on peut deviner par bribes entre les lignes. Un roman au rythme échevelé et qu'on ne lâche pas !

Le billet tentateur de Clara !



 

29/09/2012

Petit éloge des séries télé

"J'avancerai, par analogie , que les séries ont la même fonction de préparation et de réparation que les films et les romans, mais plus proche de notre manière de vivre : par la durée et le rythme, en décrivant des vies tout en ayant le loisir de retourner sur des événements passés comme nous le faisons nous-mêmes, chaque jour, en pensée ou en paroles. Au lieu de procéder  par brèves  explosions d'émotions comme dans les films, ou lente déambulation  dans les mots, comme les romans, les séries procèdent  par bouffées régulières, intermittentes et répétées; nous avons le temps, entre deux épisodes,  de réfléchir à ce qui s'est dit et de nous préparer à ce qui va se dire.
Dans cette perspective, les séries dramatiques m'apparaissent comme l'équivalent des "expériences de pensée" des philosophes qui, pour examiner les dilemmes moraux , inventent des situations fictives assorties de choix déchirants"martin wincler,petit éloge

Un petit éloge très réussi où Martin Winckler nous transmet son amour et sa grande connaissance des séries télé. Une mine où piocher , soit pour raviver des souvenirs, soit pour découvrir des séries inconnues !

28/09/2012

La tête en friche...en poche

”et je me dis que tenir à une grand-mère, c'est pas plus reposant que tomber amoureux.”

marie sabine roger

La peste (Camus), La promesse de l’aube (Gary) , Le vieux qui lisait des romans d’amour (Sepulveda), c’est en partageant la lecture de ces trois romans que Germain, le balourd, l’abruti quasi analphabète et Margueritte, la vieille dame fluette et cultivée, vont tisser des liens sur un banc de jardin public.
Germain qui a La tête en friche, va peu à peu évoluer grâce aux livres , dans ses relations avec les autres mais aussi en réfléchissant sur lui-même.
Le joli roman de Marie-Sabine Roger nous montre que le vocabulaire nous permet d’affiner nos pensées et par là même nos actes.L’auteure peint avec tendresse les relations quasi filiales qui s’établissent entre ces personnages en apparence si dissemblables
De jolies trouvailles linguistiques quand Germain malmène la langue mais aussi un sentiment de facilité et de fatigue dû ce torrent de langage grossier qui se déverse sur nous. Une réussite en demi-teinte.

27/09/2012

Reste l'été

"Comme chaque été, Mylène et moi sommes pressés de rejpindre l'île pour nous y retrouver, laisser agir le charme. Je ne sens plus rien."

nicolas le golvan

Crise de la quarantaine à l'île de Ré. Sa femme et ses enfants rentrent à Paris, lui reste sur place et entreprend de faire le point sur sa place dans la constellation famiale en tant que fils abandonné, frère négligent ,père et amoureux fatigué.
Le détachement avec lequel le héros/narrateur décrit ce qu'il a cessé de ressentir, l'acuité avec laquelle il observe son entourage ,sont à proprement parler à la limite de l'insupportable et m'ont mise franchement mal à l'aise. Il n'en reste pas moins que le style, précis et acéré confère à ce court roman au thème rebattu une qualité indéniable.

Merci Sylvie pour cetet découverte !

26/09/2012

Oublie-moi un peu , papa !

Quand ses parents lui annoncent leur séparation, Naomi va constater , au début, un peu cruellement: "Les parents devraient se séparer plus souvent, on les connaîtrait mieux."
En effet, d'un peu lunaire et très occupé, son père va se rendre disponible le mercredi et le consacrer uniquement à sa fille. Réjouie d'abord, Noémie va très vite étouffer dans cette bulle où elle évolue seule avec son père.brigitte smadja,relations pèrefille
Comment trouver son autonomie, son espace de liberté, faire admettre à son père que l'on a grandi, sans pour autant le blesser, voilà le défi que devra relever Naomi, dix ans.
Avec humour et délicatesse, Brigitte Smadja traite ce problème des réajustements nécessaires entre un papa poule frais éclos et sa fille qui rêve de prendre un peu son envol. Un livre réussi , à laisser traîner pour que les papas y jettent un oeil?

25/09/2012

Papa was not a rolling stone

"C'est ce qu'il y a de bien avec la littérature: elle envisage le réel avant qu'il n'advienne."

sylvie ohayon

Sylvie Ohayon semble être née sous le signe du tiraillement: juive par sa mère, kabyle par son père, père très vite disparu dans la nature, elle reçoit beaucoup d'amour de la part de ses grands-parents , ce qui compense l'attitude immature de sa mère.
Cette dernière se mariant avec un Daniel, cent pour cent français,  la petite fille ne parviendra jamais à appeler "papa", cet homme qui l'adoptera et lui vouera une haine féroce, bien réciproque. Malgré les coups, les sarcasmes, la petite Sylvie travaille comme une forcenée à l'école, faisant même la classe à ses petits camarades de la cité des 4000 de la Courneuve. Car oui, Sylvie est une banlieusarde, mais la vision qu'elle nous propose de cette cité n'a pas grand chose à voir avec celle propagée par les média. Certes la violence est présente, surtout envers les filles,  mais aussi la solidarité.Notre héroïne, passant de l'autre côté du périph , grâce à  des études de lettres, intègrera un univers tout aussi étrange: celui des bourgeois parisiens.
Autobiographie survoltée, Papa was not a rolling stone possède les défauts de ses qualités : une belle énergie, beaucoup d'humour, un sens de la formule qui a fait ses preuves en publicité (domaine où Sylvie Ohayon a excellé) ,mais aussi un récit cahotique car non maîtrisé. On sent que l'auteur a voulu tout raconter, nous transmettre ses émotions mais sans vraiment prendre le temps d'organiser son récit. J'avoue aussi avoir été agacée par les répétitives leçons de vie que l'auteure tient à nous transmettre à toutes forces et par le style parfois trop relâché. Un bilan en demi-teintes donc mais un roman qui ne se lâche pas malgré tout. Vient de sortir en poche.