15/06/2012
La commissaire n'aime pas les vers...en poche
"Un autre meurtre ? Pire encore, c'était sa mère."
Un clochard surnommé Victor Hugo assassiné alors qu'il voulait confier aux Académiciens un poème inédit (et sulfureux) de Baudelaire, même si La commissaire n'aime point les vers, il lui faudra élucider cette affaire dont vont très vite s'emparer les médias.
Assistée du très craquant lieutenant Augustin, Viviane Lancier, entre deux régimes et quelques cadavres, mène l'enquête et nous devient de plus en plus sympathique, volant même parfois la vedette à l'intrigue ,au demeurant fort bien troussée et documentée.
On regrettera juste l'ultime suggestion de la commissaire à l'assassin-pas vraiment justifiée- ainsi qu'une volonté un peu trop affichée de finir à tout prix sur une minute d'émotion.
Nonobstant ces quelques réserves, j'ai passé un excellent moment avec ce polar bon enfant et je me réjouis d'avance d'en lire la suite !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : georges flipo
14/06/2012
Le corail de Darwin
"Cette île, c'est un coeur qui bat."
Vigdis est pleine d'énergie, "franche du collier" et vit en Islande, un pays en perpétuelle création, une île est d'ailleurs née en même temps que la jeune femme . Livia , plus secrète, habite Rome, une ville plus tournée vers les vestiges de son passé que vers l'avenir. Toutes deux, grâce à un site d'échange de maisons, vont découvrir ce qu'elles ignoraient désirer.
Il est beaucoup question de communication dans ce roman. En effet, d'une part, par l'intermédiaire des mails, les jeunes femmes vont tisser une relation qui les amènera à se livrer davantage que si elles s'étaient rencontrées. D'autre part, Livia entretient des "conversations à bouche close" avec son mari, éloigné par son travail et avec lequel elle communique par l'intermédiaire de listes de livres enregistrés sur une liseuse électronique. Quant au père de la jeune italienne, ressassant un événement culpabilisant du passé, il rédige des feuillets chaotiques d'où émergera peut être une vérité.
L'analyse de cette appropriation des lieux de l'autre, de cette incursion dans l'intimité d'étrangers que l'on ne croisera pas, en particulier de l'espace romain par Vigdis est aussi menée de manière subtile.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce texte , mais ensuite plus moyen de le lâcher ! Le style de Brigitte Allègre est précis, riche, sans être précieux et son roman très bien structuré. Elle arrive à créer des atmosphères et des personnages qui captivent, et on a vraiment l'impression de partager leurs vies et leurs sentiments. L'analyse est fine, le style superbe, un pur régal !
Le corail de Darwin, Brigitte Allègre, Actes Sud 2012, 390 pages (hérissées de marque-pages) pour trouver sa demeure. Et zou, sur l'étagère des indispensables ! Et zou, dans la foulée, j'ai commandé son premier roman !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : brigitte allègre, rome, islande, communication
13/06/2012
Jardin pour les jours de pluie
"Chaque jour, patiemment,
Le thé attend son heure."
Il y a d'abord ce titre. Intriguant. Poétique. Et ce format , 140 x 160 mm, qui vient juste se loger dans la main, solide et compact.
Il y a ensuite les planches botaniques (101), comme échappées d'un herbier ancien , accompagnées en vis à vis de textes poétiques , humoristiques, jouant parfois du calembour ou de la référence littéraire (dûment répertoriées en fin d'ouvrage). Textes parfois plus sombres: " Vert sapin, vert sombre
Futur hôte de nos vers"
et c'est un régal !
Un livre qui va aller se loger illico dans un endroit où pourra le consulter souvent et s'en régaler ! Un viatique pour les jours de pluie !
Jardin pour les jours de pluie, Jean Zéboulon, la Table Ronde 2012
Livre lu dans le cadre de Babelio, que je remercie, ainsi que La table Ronde.
07:50 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jean zeboulon, jardin
12/06/2012
Un éléphant dans ma salle d'attente
"Pas de doutes, j'ai gravi un échelon par rapport à bergère de tortues."
Oui, elle en a gravi des échelons Florence Ollivet-Courtois et soigné bien des animaux ! Seule vétérinaire libérale en France à exercer exclusivement sur la faune sauvage et les animaux de parcs zoologiques , elle en a des anecdotes à raconter et c'est un régal !
On sourit, on est ému, mais on apprend aussi beaucoup d'informations sur l'évolution des techniques et sur les moyens , souvent très surprenants, de soigner les animaux. Qui croirait qu'un insecte peut remplacer , et ce de manière beaucoup plus précise, les fameuses flèches (souvent erratiques) des fusils hypodermiques ?
Promis, on ira faire une visite au grand dans tous les sens du terme) éléphant , Siam ,exposé au premier étage de la Grande galerie du Jardin des Plantes, pour voir celui qui a si profondément marqué l'auteure.
Que tous ceux qui, gavés d'épisodes de Daktari ,se sont rêvés vétérinaires se précipitent sur ce récit au rythme enlevé et qui évite le côté "enfilage d'anecdotes" !
Un éléphantt dans ma salle d'attente, aventures d'une vétérinaire, Florence Ollivet-Courtois,Sylvie Overnois, Belin 325 pages pour les amis des animaux.
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : florence ollivet-courtois, sylvie overnoy, vétérinaire, faune sauvage, parcs zoologiques
11/06/2012
Enfants de poussière
"-Je me demande parfois si tu n'es pas en train d'essayer de résoudre du même coup deux mystères qui se sont produits à presque quarante ans d'intervalle."
Le cadavre d'une jeune Asiatique vient d'être trouvé en bordure de route dans le comté d'Absaroka, Wyoming.Le coupable, un géant Indien frappé de mutisme, paraît tout désigné mais notre shérif préféré Walt Longmire, n'est pas du genre à bâcler une enquête. D'autant que dans le sac à main de la victime, une photo va le replonger dans sa première enquête durant la guerre du Vietnam.
Alternant passé et présent, ce nouveau roman de Craig Johnson a le mérite de nous replacer en territoire connu, avec, entre autres, une superbe description de ville fantôme . L'humour est toujours aussi présent, Longmire oberve ainsi avec attention le nouvel amoureux de sa fille : "Michael prit la dernière huître des Rocheuses*. il n'avait pas remarqué qu'il était le seul à en manger."mais les retours en arrière m'ont paru assez confus et Longmire m'a souvent donné l'impression de me retrouver dans une atmposhère à la Rambo (seul contre tous, impossible de s'en sortir mais si).
Bilan mitigé donc aggravé par tous ses Ouaip qui ponctuent régiulièrement les paroles du shérif.
Enfants de poussière,( Another Man's Moccasin), traduit de l'américain par Sophie Aslanides, Gallmeister 2012, 323 pages qui font passer un bon moment , sans plus.
Déniché en médiathèque.
L'avis de Keisha
Celui de Kathel
*alias la friandise des Hautes Plaines, autrement dit un testicule de bouvillon pané, bon appétit !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : craig johnson
10/06/2012
Ma vie pour un oscar
"Juste le temps nécessaire à Bogus pour retrouver sa forme inhumaine."
En devenant l'assistante d'une star hollywoodienne, John Bogus, La jeune Camille, autocentrée et mégalo (elle rêve d'un Oscar) va découvrir l'envers du décor . De l'organisation de la participation de son patron à la cérémonie des oscars à celle d'un voyage humanitaire, nous connaîtrons tout de l'autre face de cet acteur obsédé par son apparence et entouré par une cour de parasites. Mais Camille , en manière d'ego est de taille à se défendre ! :"Ses cousins se demandent pourquoi je ne suis pas mariée et ce que je fabrique à 6 h 15 du matin, assise à l'arrière de leur camionnette à attendre le livreur de journaux avec ma gueule de fille à papa et mes diplômes qui dépassent de mes leggings de yoga. Un cliché ambulant assumé dans une ville désinhibée par la banalité de l'outrance." L'héroïne n'a rien d'une Bécassine et c'est ce qui fait tout le sel de l'histoire.
Dans sa présentation (clic) l'auteure, qui a elle même été l'assistante d'un acteur américain ,assure avoir voulu écrire un roman qui ne se lâche pas. Mission accomplie de ce point de vue. La satire est amusante, même si un peu superficielle, et qui se plaindrait de pénétrer dans les coulisses du rêve hollywoodien ?
Mais j'ai surtout été séduite par l'aplomb (qui peut parfois être agaçant) de cette jeune femme qui a tout pour elle, le sait et en joue parfaitement. Un roman d'été qui remplit parfaitement son contrat.
Ma vie pour un Oscar, Aurélie Lévy, Plon 2012, 151 pages tout sauf naïves.
Quant aux curieuses qui se demande quelle est l'identité de ce mystérieux acteur, quelques secondes de recherche sur le net devraient suffire...:)
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7)
09/06/2012
Que font les rennes après Noël...en poche
"Vous vous êtes trop longtemps oubliée."
Vous avez toujours rêvé d'avoir un animal mais le Père noël et ses rennes ont apporté une horrible poupée géante . Vous fantasmez à propos de la grossesse de votre mère et du film Rosemary's baby. Vous vous demandez à qui vous vous identifiez dans King Kong. Vous poursuivez une lente évolution et finissez par vous rendre compte que les rennes vivent dans un paysage bien moins féérique que prévu. Tout comme les autres animaux, du loup aux cochons, en passant par les rats de laboratoire dont viendront nous parler des dresseurs, des scientifiques ou des bouchers, entre autres. Et ce discours presque clinique s'intercalera entre chaque paragraphe de votre récit, mettant ainsi en parallèle éducation des enfants et exploitation des animaux.
Récit d'une émancipation, Que font les rennes après Noël ? réussit le pari de varier les discours, sans jamais identifier les locuteurs , sans que cela nuise à la fluidité ou à la compréhension du récit ,et en nous les donnant à entendre dans leur jus. Quant à la narratrice, elle joue des codes de l'autobiographie, le pronom "Vous" instaurant à la fois distance et proximité avec le lecteur. L'humour, parfois noir, est souvent présent. Quelques passages trash (que j'ai passés vite fait, âme sensible que je suis ) mais une vision très juste et passionnante pour tous ceux qui sont curieux du monde en général. Un roman original à la fois par la forme et par le fond, ce qui est ma foi fort rare, et qui se lit d'une traite.
06:04 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : olivia rosenthal
08/06/2012
Dérive sanglante...en poche
"Tire sur le premier intrus qui se présente, l'ami."
Stoney Cahloun travaille pour la somptueuse Kate (et plus car affinités) comme guide de pêche et mène une vie des plus tranquilles et retirée avec son chien, le très craquant et philosophe, Ralph, épagneul breton de son état. Mais son meilleur ami disparaît et Calhoun va se rendre compte que son passé, dont il n'a que de vagues souvenirs, va le rattraper en mettant à jour des capacités que jusque là il ignorait...
William G. Tapply a le chic pour mettre en scène ses personnages en quelques lignes, du plus important jusqu'aux seconds rôles, il les croque et tout de suite ils nous sont familiers. Son héros est un homme comme on en rêve : calme et tendre, patient et délicat avec une virilité de bon aloi accompagné d'un chien à la fois placide et vif, doté d'une réelle personnalité.
L'intrigue mêle savamment l'enquête personnelle de Calhoun et ses découvertes sur ses capacités insoupçonnées. La lumière ne sera d'ailleurs pas entièrement faite sur le passé du héros, ce qui nous donnera bien évidemment envie de découvrir la suite de ses aventures ! Un bain de verdure et de fraîcheur malgré le titre : Dérive sanglante !
Un petit extrait pour le plaisir : "Il laissa la cabane à la garde de Ralph en lui rappelant ses devoirs: mordre au derrière tous les intrus sans exception, faire la vaisselle et couper un peu de bois de chauffage.
-Et pas question d'aller nager dans la rivière, ajouta-t-il.
Ralph, vautré sur la terrasse ensoleillée agita son moignon de queue sans rouvrir les yeux."
Dans l'ordre :
Casco Bay (en poche)
Dérive sanglante
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : william g tapply
07/06/2012
Désaccords mineurs
"Les attentes des autres, il y a de quoi vous donner mal à la tête."
Chrissie, mère de trois filles dont la benjamine a dix-huit ans, appartient à "...cette espèce de femmes exaspérantes qui, quand on les interviewait dans leur maison impeccable sur leur aptitude à ne pas devenir folle alors qu'elles géraient l'existence de quatre ou cinq personnes en plus de la leur et en plus d'un boulot, souriaient avec sérénité et répondaient qu'en réalité, il suffisait de faire des pense-bêtes." Ou plutôt appartenait car le décès de celui qui ne l'a jamais épousée, Richie, la laisse dans un désarroi total. D'autant plus que, les dispositions de l'héritage font revenir à la surface la première famille de son compagnon, famille qu'elle aurait préféré continuer à ignorer.
Alors que Chrissie et ses deux premières filles restent bloquées sur le drame qui a bouleversé émotionnellement et économiquement leurs vies, Amy , la plus jeune, faisant fi des accusations de déloyauté ,va de l'avant et établit même un lien avec son demi-frère.
Les univers brossés par Joanna Trollope, que ce soit le Londres coquet ou le Newcastle plus rustique, sont tous empreints de ce confort douillet qu'elle sait si bien décrire. On s'y réconforte à grands coups de mugs de thé, on y croise un chat lourd comme "un hippopotame à fourrure", on déjeune dans un restaurant compassé et on se régale de la finesse des notations psychologiques. Seul bémol, les choses s'arrangent un peu trop bien mais c'est la loi de ces bons gros romans réconfortants, n'est-ce pas ?
Désaccords mineurs, (The Other Family), Joanna Trollope, traduit de l'anglais par Johan-Frédérick Hel Guedj, Editions des deux terres 2012, 332 pages si délicieusement british !
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : joanna trollope
05/06/2012
Prix du livre Inter 2012...
06:43 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (11)