22/05/2012
Au coeur des maisons
"Si rentrer à la maison est revenir à soi, quand pourrons-nous prendre possession de notre espace si nous ne nous sommes pas débarrassés des choses qui nous font mal ? "
Toujours en quête de la demeure idéale, la psychanalyste italienne Donatella Caprioglio nous convie à la suivre, au fil de ses rencontres et des espaces qu'elle a habités à une réflexion/méditation sur ces lieux qui disent tant de nous.
Dans des textes courts, à l'écriture lumineuse et poétique, l'auteure analyse ,sans jamais jargonner, les relations que nous entretenons avec nos maisons. Elle se tient au plus près des émotions et n'hésite pas à nous faire partager sa propre expérience. Un livre qu'on s'empresse de cosnteller de marque-page et qu'on conservera à portée de main pour y revenir régulièrement.
Sur l'étagère des indispensables, bien sûr.
276 pages envoûtantes.
Au coeur des maisons, Donatella Caprioglio, traduit d el'italien par Sibylle Tibertelli, Fayard 2012.
06:00 Publié dans Essai | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : donatella caprioglio
21/05/2012
On peut se dire au revoir plusieurs fois
"La santé ne peut se concevoir qu'à l'échelle de l'organisme, voire à celle d ela nature, tant il est vrai que tout est interconnecté."
Un tout petit livre - 156 pages- pour dire la rechute du cancer du cerveau, rechute que l'auteur avait réussi à éviter pendant plusieurs années, mais aussi pour faire le point sur Anticancer, sa "méthode" pour lutter contre cette saloperie de maladie.Aucun traitement n'est infaillible et l'auteur lui-même reconnaît que, pris par la frénésie de vouloir transmettre dans le monde entier ses connaissances, il en a oublié de s'appliquer à lui même certains principes qu'il préconise.
Cet ouvrage est aussi l'occasion de faire le bilan d'une vie et de se laisser un message d'amour à sa famille et en particulier à ses enfants. Un livre très émouvant qui prône une prise en charge globale du cancer et souligne en particulier tous les bienfaits de la méditation.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : david servan-schreiber
18/05/2012
Grandir...en poche
Bien sûr, il y eut des fêlures , mais quand la mère, âgée, devient fragile, que la relation de "dépendance" commence à s'inverser, c'est l'occasion pour chacune d'elle de Grandir d'une manière différente et d'apprivoiser le temps qui passe .
Avec beaucoup de pudeur et d'élégance Sophie Fontanel nous livre ce beau récit entremêlant souvenirs heureux et découverte d'un tout autre univers, celui de la vieillesse et de ses aléas, en complet décalage avec le monde futile de la monde dans lequel évolue la narratrice.
Des chapitres courts, comme autant de vignettes, pour dire la tendresse et les jolies choses dont il faut se souvenir, pour s'en servir comme d'un viatique.
A mille lieues de l'univers habituel (chichiponpon )de l'auteure.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sophie fontanel
16/05/2012
Les joies éphémères de Percy darling
"Le milieu, c'est là qu'il y a la garniture, la confiture, la crème anglaise, la farce de la dinde."
"Vieux et sclérosé", pétri de culture classique, Percy Darling, accepte de louer sa grange pour y installer une très huppée école maternelle . S'il y perd un peu de son intimité, il va y gagner au change en acceptant de s'ouvrir davantage aux autres et en laissant davantage libre cours à ses émotions.
C'est non seulement toute la constellation familiale qui va être changée mais aussi la manière de Percy d'envisager le monde.
Un bon gros roman familial comme on les aime: un personnage central, ses relations avec ses filles, ses voisins délicieusement croqués, son petit-fils un peu trop parfait , mais aussi l'instituteur gay, le sans- papier sud américain, tout un microcosme finement observé auquel on s'attache immédiatement. On prend beaucoup de plaisir à voir évoluer Percy et on savoure le style précis et riche enmétaphores de Julia Glass. Un pur régal !
Les joies éphémères de Percy Darling, (The Widower's tale), traduit de l'anglais (E-U)par Sabine Porte, Editions des Deux terres 2012, 649 pages à savourer et à marquer au passage .
Du même auteur, en poche clic et reclic !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : julia glass
15/05/2012
Moi, j'attends de voir passer un pingouin
"Moi, j'attends de voir passer un pingouin, cette phrase qui m'habite et semble dépourvue de sens est un mantra pour desserrer l'étau. Entendant ou lisant ces syllabes absurdes, les hommes épris de sérieux, les représentants de l'ordre et de la loi, leurs amis, leurs alliés, les rédacteurs en chef, les directeurs financiers, les responsables de tout acabit haussent les épaules et passent leur chemin.
Nous voici tranquilles."
Une narratrice (serait-ce Nouk, une héroïne déjà rencontrée chez Genviève Brisac ?) non identifiée, qui "gagne sa vie en racontant des fariboles de petite ampleur", dans 13 petits textes nous livre des moments de sa vie. Une vie animée par une ribambelle d'animaux, par des dialogues avec son fils, Nelson, ou sa concierge, Céleste. Par des cours d'éducation populaire où elle exprime sa passion pour Rosa Luxembourg, cette révolutionnaire un peu trop oubliée.
Car c'est bien de révolte qu'il s'agit. Geneviève Brisac a choisi en effet d'illustrer ce thème, fondamental pour Pablo Picasso pour la collection Tabloïd de chez Alma éditeur.
Mais pas de révolte flamboyante. non,il faut comme elle l'indique dans son autoportrait "Noter le passage du temps sur les êtres, observer une voile qui se gonfle, décrire les déceptions et les malentendus, la beauté des ciels et des amitiés, l'omniprésente bêtise , les injustices et les insoumissions Rendre réelle cette seconde vie cachée sous la vie officielle."
Il n'en reste pas moins que je suis restée un peu perplexe, accrochant ça et là quelques marque-page, séduite par le style lumineux et enjoué de Geneviève Brisac mais pas tout à fait rassasiée...
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : geneviève brisac, révolution dit-elle
14/05/2012
Le carnet de la mathématicienne
"Parfois, il semble que les livres et la vie composent un étrange origami dont les plis complexes et les ombres secrètes sont si inextricablement imbriqués qu'il est impossible de les distinguer l'un de l'autre."
Vingt ans après l'assassinat inexpliqué de sa soeur Lila, brillante et jeune mathématicienne, Ellie Enderlin se trouve face à face avec celui qu'un livre à succès avait désigné comme étant le meurtrier, Peter McConnell. Cette rencontre et le carnet que lui remet celui qu'elle avait cru coupable pendant toutes ces années vont tout remettre en question.
Commence alors une (en) quête qui amènera la jeune femme à adopter la démarche de sa mathématicienne de soeur: envisager les faits sous un nouvel angle, le passé bien sûr, mais aussi sa propre vie actuelle.
Ce nouveau roman de Michelle Richmond est bien plus que la traque d'un assassin. C'est une réflexion sur le pouvoir des histoires et la manière dont celles-ci sont agencées par leurs auteurs. Il est d'ailleurs amusant de constater la mise en abyme à laquelle s'adonne l'auteure, évoquant un de ces précédents romans, L'année brouillard, sans le nommer, en ces termes : "...une sorte de polar littéraire sur un enlèvement à San Francisco. Le livre m'avait intéressée même s'il était un peu longuet."On retrouve dans celui-ci la finesse de l'analyse psychologique et la fascination omniprésente de "la Baie [qui]exerçait le même effet qu'un papier tue-mouches géant."Un roman qu'il faut prendre le temps de savourer (et de hérisser de marque-page !).
Le carnet de la mathématicienne (No One You Know), traduit de l'américain par Sophie Aslanides, Buchet-Chastel 2012, 416 pages envoûtantes et très riches.J'ai laissé plein d'aspects de côté pour vous en laisser la surprise !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : michelle richmond
13/05/2012
Un énorme coup de coeur !
Entendu hier soir sur France Inter par hasard, j'ai stoppé net pour mieux apprécier... Bon dimanche !
Découvert ici (Ouvert la nuit, sur France Inter)
06:00 Publié dans je l'ai entendu ! | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : peter van poehl, un suédois !
12/05/2012
Rû ... en poche
Alors, j'essaie le plus possible de n'acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps."
Une forme éclatée - des textes courts- pour dire l'exil forcé dans le ventre dun bateau ,l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les souvenirs du Viet-Nam mais aussi l'arrivée au Québec et la vie actuelle de la narratrice, autant de fragments ténus mais d'une force incroyable pour dire la volonté de survivre, de cueillir quelques fragments de bonheur dans les situations les plus difficiles.
Pas de continuité narrative ou temporelle possibles dans un monde qui n'est jamais vécu comme sûr et/ou stable mais une vie marquée par cette volonté de rêve auquel se fier pour avancer. L'adaptation tragi-comique aux coutumes québécoises, l'attachement à l'odeur d'un assouplissant, autant de manières sensibles de se maintenir en équilibre et d'aller de l'avant, vers l'épure.
Un texte qui évite tout pathos -ce que je craignais le plus-et qui en 143 petites pages nous dit tout à la fois "l'écoulement de larmes , de sang, d'argent" et la berceuse que signifie son titre en vietnamien. Un petit ruisseau qui a coulé dans le coeur de nombreux lecteurs et qui vient de ressortir en poche
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
11/05/2012
Eté...en poche
"L'été rince la douleur de nos corps."
Après un Hiver particulièrement rigoureux, le choc thermique est rude pour le lecteur qui va accompagner Malin Fors dans une nouvelle enquête au coeur d'un Eté caniculaire !
Un tueur en série s'en prend cette fois à de très jeunes filles qu'il appelle "Mes anges d'été". En effet, comme dans son précédent opus Mons Kallenfort nous fait partager les pensées des victimes décédées mais aussi celles de l'assassin.
Le lecteur retrouve avec plaisir les personnages rencontrés précédemment et même si l'enquête semble au début un peu languissante, pâtissant de la chaleur accablante, les rebondissements ne manquent pas, y compris dans la vie personnelle de Malin qui gagne ici en densité.
L'auteur rend palpable l'opposition entre l'eau et la chaleur caniculaire qui court tout au long du texte et cette atmosphère jugée dantesque par les enquêteurs mais salvatrice par le tueur.
Un roman qui confirme pleinement le talent de cet auteur suédois
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : mons kallentoft
10/05/2012
L'année en pente douce
"Fais confiance au creux a-t-il dit, et la vague te passera par dessus."
Une quatrième de couverture alléchante (clic), une démarche qui pourrait être la notre et un titre tout en douceur, il n'en fallait pas plus pour m'attirer.
Si la lecture est agréable, si je me suis parfois reconnue (en même temps c'était le but du jeu), j'ai regretté d'avoir souvent la fâcheuse impression que l'auteure, qui part ici de sa propre expérince , jetait régulièrement des regards par dessus son épaule , comme si elle craignait le regard de ses proches . Il est pourtant bien mentionné en début d'ouvrage que (pour des raisons de confidentialité des situations, des prénoms ont été modifiés).
J'ai en outre trouvé la réflexion plutôt superficielle et j'avais souvent plus l'impression de me trouver dans Wisteria Lane à papoter de problèmes futiles (le choix d'un matelas à prix prohibitif par exemple) qu'à réfléchir sur mon existence.
Bilan en demi-teinte donc. Une lecture qui promet trop et ne tient pas ses promesses si l'on s'en tient à la 4ème de couv, un bon moment si l'on souhaite une lecture-miroir facile.
L'année en pente douce, The Slippery year, Melanie Gideon, traduit de l'anglais (E-U) par Séverine Quelet, Fleuve noir 2010, vient de sortir en poche.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : melanie gideon