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12/03/2012

True grit

"Il avait confondu les méchants avec les hommes."

Du cran  il en a fallu à Mattie Ross , 14 ans, pour se lancer sur les traces du meurtrier de son père en cet hiver 1870 ! Accompagnée du quadragénaire borgne , bourru( et très expéditif))! )marshall Rooster Cogburn et de l'exaspérant Texas Ranger LaBoeuf, la jeune fille devra tenir tête aux adultes qui veulent la maintenir à l'écart et affronter les dangers de la traque. Un  western-récit d'initiation original et très visuel, adapté deux fois au cinéma, le film le plus récent (et le plus réussi à mon avis ) étant celui des frères Coen  , très fidèle au texte de Portis et  lui apportant des touches poétiques.charles portis,western
La postface de Donna Tartt tépoigne de l'engouement sucité par ce roman à sa sortie aux États-Unis en 1968. Bientôt étudié dans les écoles, le livre traversera ensuite une traversée du désert et il sera bien difficile de se le procurer . Au grand dam de la parentèle féminine de Donna Tartt qui l'avait offert à tour de bras pour, je cite ,"évangéliser" leurs amis !
Un roman sympathique et bien fichu.

True Grit, Charles Portis, traduit de l'anglais (E-U) par John Doucette, J'ai lu 2012.242 pages d'aventures.

Ps: j'ai adoré Jeff Bridges dans le film des frères Coen !

11/03/2012

Mon doudou divin

 "Quid de La Béatitude ? Une version low-cost pour losers ? "

katarina mazetti


"Essayer de trouver-ou de créer ta propre foi en toute liberté", voici ce que propose une affichette à la caisse d'un supermarché. Bien décidée à tourner ce stage (et ses participants) en dérision pour rédiger un article à succès, la journaliste -pigiste Wera passe trois semaines à La Béatitude. Là elle rencontre un apprenti-gourou et sa compagne la très maternelle et efficace Annette, un musulman iranien, une femme grise qui semble s'évaporer à loisir, un médecin radié et Madeleine ,une bureaucrate qui ploie sous le poids d'un sac  symbolisant sa culpabilité.
Commencé comme une parodie des stages spirituels  (pas de décoration zen mais un bâtiment pour le moins rustique ayant abrité des générations de scouts), le récit ,qui alterne le point de vue cynique de Wera et celui, plus mesuré ,de Madeleine, ne tourne pas à la farce mais gagne (un peu) en profondeur quand les personnages commencent à se révéler les uns après les autres. Il n'en reste pas moins que je suis restée plutôt hermétique aux différents exposés spirituels , plutôt superficiels. Une pirouette, une sorte de deus ex machina (ironique?) vient harmoniser de manière un peu forcée la situation finale.
On retrouve parfois le style imagé et mordant de Katarina Mazetti mais l'ensemble reste quelque peu trop léger à mon goût. Aurais-je défintivement atteint un âge canonique m'empêchant de goûter les comédies ?

09/03/2012

Désaccords imparfaits

"Il est important que certaines choses demeurent perdues."

"Ce recueil représente toute ma production de nouvelles au cours de ces quinze dernières années, ce qui relève un peu de la plaisanterie. j'avais pensé l'intituler Toute la prose courte, mais c'eût été pousser la plaisanterie un peu loin. Car il ne m'est pas facile de faire court, justement." Dixit Jonathan Coe dans la préface de ces 99 pages.jonathan coe
Trois nouvelles donc et un article , jamais paru en anglais car destiné aux Cahiers du cinéma, sur l'étrange passion que déclencha chez l'auteur le film "La vie privée de Sherlock Holmes " de Billy Wilder.
Thème commun aux trois nouvelles ? Les occasions manquées, les rétropédalages mélancoliques, contrebalancés par un humour pince sans rire: "Je priai mon Dieu d'acquisition récente  que l'homme s'abstienne désormais de toute visite chez nous."
Le style est élégant et  je me suis régalée avec "Ivy et ses bêtises" qui excelle à recréer le monde de l'enfance, ses peurs, ses cruautés délicieuses . Quant à "Version originale", elle offre un expérience très troublante et dérangeante de traduction simultanée... Seule "9e et 13e" m'a laissée indifférente car trop convenue mais peut être la version musicale, dont l'auteur donne les références possède-t-elle une autre dimension.
Quant à la quête éperdue de passages disparus du film de Wilder, cette obsession est joliment décrite et finement analysée. Il plane sur tout cela une atmosphère gentiment mélancolique mais qui ne tombe jamais dans la facilité.

Désaccords imparfaits (9th and 13th), Jonathan Coe, traduit (brillamment) de l'anglais par Josée Kamoun, Gallimard 2012, 199 pages 8.90 euros.

 

08/03/2012

En passant...

Pour les fans de Virginie Despentes, à l'occasion de la sortie de son film Bye bye Blondie un très joli reportage photo sur "[son ]petit monde " et une interview dans "Marie Claire "d'avril.
On la sent apaisée et c'est bien !
à noter: la photo de [sa] copine Pepa, une émouvante chienne bulldogue française , au museau blanchi par les ans.

Réjouissez-vous !

véronique ovaldé

 Avec Réjouissez-vous !, titre  au format gigantesque sur fond rose schoking et évident clin d'oeil à l'opuscule phénomène de Stéphane Hessel, les éditions Albin Michel nous proposent le premier ouvrage d'une nouvelle collection thématique sur des sujets de notre quotidien (vaste programme).Une anthologie de citations accompagnée d'une carte blanche donnée à des écrivains de talent (je cite la quatrième de couv').
Ici, après une série de citations sur l'optimisme et la joie de vivre( sans grande originalité mais ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir) , c'est Véronique Ovaldé qui s'y colle avec une nouvelle offerte précédemment dans un magazine féminin et qui avait suscité la polémique sur la blogosphère car, comme le rappelle très discrétement la décidément prolixe quatrième de couv  : "en partenariat avec Renault en clin d'oeil au lancement de Nouvelle Tw*ngo" (sic). On se demande bien pourquoi ils n'ont pas fait appel, au hasard, à Dany Boon.
Etant de nature curieuse et n'ayant pu mettre la main sur le magazine en question, j'ai donc dû débourser 5 euros pour m'enquérir de l'objet du délit.
Verdict : non, Véronique Ovaldé ,qui fait pourtant preuve de beaucoup de créativité , n'a réussi à rédiger ici une apologie de la voiture précédemment citée (n'étant moi même pas sponsorisée j'ai pris le parti de ne pas citer in extenso le produit mis en cause).
Son héroïne, une sorte d'Amélie Poulain devenue gourou à l'échelle mondiale, l'a choisie rose et arrive à caser à l'intérieur de l'habitacle tout un bric à brac des plus sympathiques pour la transformer en "terrier", preuve que finalement si, l'auteure possède une imagination fertile. La marque doit être mentionnée deux ou trois fois et Ovaldé s'amuse même de la contrainte en évoquant en bas de page les solutions envisagées pour se tirer d'affaire. Les notes valent d'ailleurs à elles seules le détour et confèrent une dimension pleine d'humour à cette fable gaie, pleine d'allant et de clins d'yeux à des auteurs évoqués de manière allusive.
De quoi donner envie de relire le texte  ! Allez hop , je m'y colle !

Un produit hybride donc qui ne me satisfait pas totalement.

07/03/2012

Une poétesse contemporaine...

...en couverture , un événement rare ! j'ai hâte de me procurer ce numéro !

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06/03/2012

à la trace

"-J'aurai peut être à choisir entre information et satisfaction: pas facile."

Une quadragénaire , bafouée par son mari et méprisée par son ado de fils, décide de prendre (enfin) sa vie en mains. Récit de l' émancipation d'une femme donc, femme qui va croiser, de manière détournée,  le chemin d'une bande de musulmans extrémistes, visiblement fort affairés et prudents.
Changement de programme dans la deuxième partie où nous retrouvons notre ami Lemmer, chargé de convoyer un couple de rhinocéros blancs, en compagnie d'une pisteuse chevronnée, du Zimbabwe jusqu'en Afrique du Sud. Évidemment, la balade sera plus proche du "Salaire de la peur "que de la promenade de santé ! Fin du second acte.deon meyer
Dernière partie, plus classique , celle où une femme , travailleuse et déterminée, charge un ancien flic à la retraite d'enquêter sur la disparition subite de son mari.
Trois tonalités différentes et des liens subtils qui s'établissent progressivement entre les différentes intrigues, récits qui font la part belle aux femmes et ménagent de multiples surprises au lecteur. Le complot politique est parfois un peu embrouillé mais se termine par un vrai coup de théâtre ! Les grains de sable- nous ne sommes pas en Afrique du Sud où tout peut basculer pour rien !- viennent perturber les ordonnancements les plus rigoureux et semer un peu plus de panique ,mais Don Meyer maîtrise totalement sa partition.
La fin est un peu précipitée mais j'y ai vu la promesse de nouvelles aventures de Lemmer, donc tout va bien ! Une pointe d'humour, un soupçon d'histoire d'amour et beaucoup de péripéties font que ces 722 pages deviennent vite addictives ! Prévoir un long week-end ou de courtes vacances pour ne pas être en manque !

Malgré mes bonnes résolutions , j'ai craqué pour ce roman à la librairie Ravy de Quimper (une librairie avec un spectaculaire escalier rouge !)
 

Première apparition de Lemmer ici.

02/03/2012

La vie très privée de Mr Sim

"On ne vous donne que l'illusion du choix, c'est tout."

C'est à un double voyage que nous convie Mr Sim : une épopée moderne et dérisoire (aller à l'extrémité la plus septentrionale de la Grand-Bretagne pour vendre des brosses à dents écologiques) où l'aventure est totalement balisée par les satellites et autres objets de communication qui nous situent dans l'espace et un voyage dans le temps qui va l'amener à revisiter son passé.jonathan coe
Pélerinage ? Pas tout à fait car à chaque étape , des vérités dérangeantes se font jour sur ses proches (pas si proches d''ailleurs) et sur lui même.
Alors , il se raccroche à la voix de féminine de son GPS, seul bouée de secours dans un monde en plein changement, où règne une uniformisation qu'il juge réconfortante et où la solitude est de plus en plus aiguë.
Looser magnifique Mr Sim ,et attachant par dessus le marché, qui n'hésite pas à reconnaître ses faiblesses dans un univers où l'artifice est de mise, un monde qui repose sur du vent.
Les pirouettes sont nombreuses dans ce roman qui brosse un portrait juste et acide de notre époque et qui ne sacrifie pas l'art du récit à la démonstration virulente. Une parfaite réussite !

Un autre amour

"Certains soirs elle allait se coucher sans savoir qui elle serait en se levant le lendemain."

Un séjour à Rome en amoureux pour Connie et Matt Wilson. Pendant ce temps, leurs trois garçons sont gardés par la meilleure amie du couple, Mary. De cette escapade, Connie rentrera seule : son époux a décidé de rester en Italie.
Commence alors une longue évolution de Connie qui n'accepte pas sans souffrance de voir remis en question sa vie de famille et un amour qui dure depuis ses quinze ans.
Sur un sujet des plus rebattus, Kate o'Riordan réussit un tour de force: contourner tous les clichés et tenir l'attention de son lecteur perpétuellement en éveil , ménageant des révélations jusqu'à la toute dernière minute.
Je dois avouer que même si j'aime beaucoup cette auteure, j'y allais en faisant un peu la grimace car le thème n'a rien de confortable (qui peut affirmer que son couple durera jusqu'à ce que la mort sépare les amoureux ? ) mais tant le style , très imagé, de Kate o' Riordan que sa peinture toute en finesse tant des rapports amoureux, familiaux (pas d'hypocrisie dans la manière de Connie de parler de ses trois garçons si différents) voire même amicaux (ah le portrait de Mary qui prie à toutes force Saint Antoine, le morigène avant de se tourner vers Saint Jude, peut être plus efficace !) ont su emporter ma totale adhésion et je freinais des quatre fers pour retarder au maximum de découvrir la fin...On sourit, on frémit, on s'identifie à l'une puis à l'autre et on retrouve ici tout le talent de cette auteure qui n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal.

01/03/2012

Le creux des maths

"-Un pays de matheux, c'est forcément pourri. On ne doit avoir que ça à faire en Finlande, tu parles."

Au lieu de recevoir l'invitation pour aller rejoindre Pouddlard, où on pourrait enfin lui découvrir un don,  Abel découvre qu'il a gagné une semaine en Finlande avec un génie des mathématiques ! Cette invitation aurait réjoui n'importe quel autre membre de sa famille, tous dotés de la bosse des maths (et d'une grande incapacité à gérer le quotidien ! ), mais pas lui, l'exception qui confirme la règle !christine avel,le problème avec les mats,comme écrivait catherine leblanc...
Craignant de se faire démasquer, mais ayant envie de voyager, Abel, onze ans va partir à la découverte d'un pays et d'un drôle de professeur ...
Humour, aventures sont les ingrédients de ce roman qui ravira tous ceux qui sont fâchés avec les maths et réjouira tous ceux qui se désespérent de ne pas avoir de don !

Un petit régal à dévorer avant de l'offrir !

Le creux des maths, Christine Avel, Neuf de l'Ecole des Loisirs 2012, 79 pages pleines d'entrain !