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23/06/2012

les vacances d'un serial killer...en poche

"Rien que lui et les méduses. Ces bestioles, ça pique, mais au moins ça ne cause pas."

Veules, veilléitaires et vachement humains , tels sont les membres de la famille Destrooper que nous allons suivre en villégiature sur les bords de la Mer du Nord à Blankenberge, en Belgique. Dès le départ les catastrophes s'enchaînent et ils ont tôt fait de perdre en route leur porte-feuille et la grand-mère, "vieille carne" increvable. Mais la mamie n'a rien d'une chiffe molle et elle va bientôt entraîner toute sa petite famille dans une spirale de violence désinhibée et folledingue. Nous sommes ici à la croisée des Bidochon et des Simpson dans une farce qui flirte avec le grand guignol (une main gêne pour fermer un couvercle, adieu la main !). On aime ou on déteste , pas de demi-mesure !nadine monfils
Sur des airs d'Annie Cordy, Nadine Monfils nous entraîne dans une cavalcade effrénée, croquant le détail qui tue (les chaussettes blanches, soigneusement remontées) mais peignant aussi ,entre deux enterrements dans le sable ,une Mer du Nord pleine de poésie. On sent la jubilation de cette écriture qui s'emballe et on sort de là un peu étourdi mais ravi !

22/06/2012

Les sortilèges du Cape Cod...en poche

"Il ne leur faisait pas assez confiance- au monde à elle, à lui-même et à leur belle vie-, ce qui l'amenait à comprendre les choses de travers."

Deux mariages comme autant de bornes entre lesquelles nous suivrons le parcours à la fois géographique (entre côte Est et côte Ouest des Etats-Unis), introspectif et temporel (retours dans le passé)de ce  sympathique quinquagénaire, Jack, qui fait le bilan de sa vie , de son mariage  qui commence à battre de l'aile) et de ses relations avec ses parents et beaux-parents. 
Il apparaît perpétuellement écartelé entre deux visions de la vie , deux emplois (prof de fac ou scénariste) et deux familles (la sienne qu'il fuit et celle de sa femme qu'il snobe consciencieusement). Mais  possède-t-il une juste vision des faits ? richard russoIl pourrait être exaspérant ce cher Jack mais il est juste humain et ô miracle, il est même capable de reconnaître- du moins in petto -ses torts !
Echappe-t-on jamais aux automatismes familiaux? C'est bien difficile , surtout si comme notre héros on est doté d'une mère à la fort personnalité : "La mère de Griffin était en très grande forme. Si on relevait une de ses vacheries, elle rebondissait sur une autre. Vouloir lui rabattre son caquet revenait à tenter d'enfermer un chat dans un sac : il restait toujours une patte dehors et on n'en sort jamais indemne."
Le roman prend plus son temps dans la seconde partie, la mélancolie pointe le bout de son nez, mais on n'abandonne pas  pour autant l'humour vachard, marque de famille des Griffin quoi qu'il lui en coûte de l'admettre, et on en redemande ! La répétition du dîner de mariage est un spectacle à ne pas manquer, de quoi donner des sueurs froides aux futures mariées !
Un roman tendre sans être mièvre, qu'on a du mal à quitter .

21/06/2012

Les pieds sur terre

Pour les dix ans de son émission Les pieds sur terre , Sonia Kronlund a choisi de regrouper certaines de ces histoires qui disent la France d'aujourd'hui et ses manières souvent infimes de résister à l'oppression . "Un hommage à l'intelligence et au courage des gens simples que l'on dit ordinaires mais qui sont les personnes les plus surprenantes qui soient...". Une sélection passionnate et riche qui sonia kronlundpropose une autre vision de ceux qu'on n'ose plus appeler de manière méprisante "La France d'en bas."

Les pieds sur terre, Sonia Krollund, Actes Sud 2012,359 pages qui donnent illico envie d'écouter cette émission sur France Culture.

06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : sonia kronlund

20/06/2012

Mine d'art en sentier

Dimanche après-midi, il a fait beau (étonnant, non ? ) et nous sommes partis nous promener à la croisée des communes de Vieux-Condé, Condé-sur-l'Ecaut, Fresnes sur Escaut et Hergnies (59). Nous n'avons fait land art,mine,parc naturelqu'une partie du circuit (8 km en tout) mais nous nous sommes régalés , tant les paysages étaient beaux .

Quant aux œuvres, au plaisir de la découverte (certaines sont juste repérées par un tas de palettes au bord du chemin), s'ajoute la variété des visions du patrimoine minier. Un aperçu ici (clic) et ici

Une promenade à faire en famille, à pied ou en vélo.

Le plan ici

19/06/2012

Le bar parfait

"-Ah ! Je vois. Quand il ya marqué modération, en général, ça dégénère."

A la recherche du Bar parfait, un marathonien du blanc parcourt les rues de Paris avec comme trame le plateau de jeu d'un Monopoly: "Un sacré jeu de pistes. Ce tracé de capitalisme immobilier allait devenir un jeu de l'oie bourré, alcoolisé." Jeu de pistes donc, entrecoupé par des dialogues de malfrats qui semblent préparer un coup.Prétexte à un vagabondage amoureux des bars pour dénicher "l'ultime " et l'occasion de profiter du verbe goûtu de Jean-Bernard Pouy !jean-bernard pouy,troquet,bistrot,rade

Le bar parfait, jean-Bernard Pouy, Lés éditions Atelier n°8 2011, 66 pages gouleyantes !

Déniché à la médiathèque.

18/06/2012

Héritage

"Le bonheur que l'on n'a pas gagné n'est pas le bonheur."

Apprenti éditeur, Andy Larkman, parce qu'il s'est trompé de salon funéraire, hérite de 17 millions de livres sterling de la part du défunt, Christopher Madigan, dont il ignore tout.
L'argent va évidemment modifier son rapport aux autres  mais simultanément le rendre débiteur , comme il mettra du temps à s'en rendre compte.41cXWtrVj0L._SL500_AA300_.jpg
Il lui faut en effet comprendre qui était cet homme, comment ce réfugié arménien est devenu un nabab du minerai de fer en Australie avant de devenir un parfait Anglais et de déshériter sa fille.
Andy deviendra ainsi le dépositaire de récits qu'il lui faudra agencer pour profiter pleinement de son Héritage.
Mêlant récit d'apprentissage, d'aventures et ne négligeant pas le poids de l'Histoire, le roman de Nicholas Shakespeare est un pur plaisir. On ne le lâche pas une seconde, savourant les pointes d'humour : "Il la soupçonnait d'être la réincarnation d'un guerrier barbare. Une grimace pareille , ça ne s'apprenait pas en une seule vie." , retrouvant avec plaisir les figures imposées du récit à rebondissements. Un roman confortable, comme on les aime et qu'il m'a absolument fallu finir hier soir, d'où mes yeux de panda !

Héritage, (Inheritance) Nicolas Shakespeare, traduit de l'anglais par Karine Lalechère, Grasset 2012, 421 pages à dévorer.

Déniché à la médiathèque.

L'avis de Clara !

Celui de Gwenaëlle

16/06/2012

La mauvaise habitude d'être soi...en poche

"Il s'attribuait son quotidien pour en faire de la bouillie."

Un homme voit débarquer chez lui un inspecteur persuadé que l'occupant de cet appartement est décédé. Qui a raison , qui a tort ? Le narrateur , comme le lecteur, est d'abord fort de ses certitudes et tente de se raccrocher à des faits qui se font de plus en plus fluctuants sous la logique imparable du représentant de la loi. " Vous ne vous remettez jamais en cause, hein ? ", ce reproche ne pourra être fait au héros de la deuxième nouvelle qui est fatigué d'être lui,ou à celui qui choisit d'habiter dans un endroit, ô combien singulier, où "pour la première fois [il a] le sentiment d'être chez [lui]..."martin page
Sentiment de singularité, identité pesante, perte de contrôle de son existence, inversion cyniquement réjouissante des valeurs, tels sont les thèmes qui courent tout au long de ces sept nouvelles qui échappent, ô miracle, aux pièges de la chute et de la mécanique bien rodée. Il s'en dégage d'abord un mal être bizarrement joyeux car à plonger dans l'absurde, à se frotter à la fausse logique, le lecteur ne peut qu'être séduit par ce réel à la fois si proche et si  délicieusement excentrique.Les deux dernières nouvelles ont une tonalité plus noire et plus tragique, puisqu'un personnage va même jusqu'à "s'expuls[er] de sa propre vie." et la paranoïa gagne du terrain sous une forme à la fois fantastique et faussement banale. Le malaise  envahit le lecteur et témoigne d'un monde où cohabitent principe de sécurité à tout crin et la violence contre les individus hors-normes.Un crescendo très efficace  .
Les illustrations de Quentin Faucompré se fondent totalement dans l'univers si particulier de Martin Page et en soulignent le non-sense .

Quel bonheur de commencer un recueil de nouvelles dont on sait dès les premiers mots qu'il va vous mettre le sourire aux lèvres ! On  a le coeur qui bat un peu en se demandant si le livre va tenir toutes ses promesses et ... oui !

15/06/2012

La commissaire n'aime pas les vers...en poche

"Un autre meurtre ? Pire encore, c'était sa mère."

Un clochard surnommé Victor Hugo assassiné alors qu'il voulait confier aux Académiciens un poème inédit (et sulfureux) de Baudelaire, même si La commissaire n'aime point les vers, il lui faudra élucider cette affaire dont vont très vite s'emparer les médias.georges  flipo
Assistée du très craquant lieutenant Augustin, Viviane Lancier, entre deux régimes et quelques cadavres, mène l'enquête et nous devient de plus en plus sympathique, volant même parfois la vedette à l'intrigue ,au demeurant fort bien troussée et documentée.
On regrettera juste l'ultime suggestion de la commissaire à l'assassin-pas vraiment justifiée- ainsi qu'une volonté un peu trop affichée de finir à tout prix sur une minute d'émotion.
Nonobstant ces quelques réserves, j'ai passé un excellent moment avec ce polar bon enfant et je me réjouis d'avance d'en lire la suite !

14/06/2012

Le corail de Darwin

"Cette île, c'est un coeur qui bat."

Vigdis est pleine d'énergie, "franche du collier" et vit en Islande, un pays en perpétuelle création, une île est d'ailleurs née en même temps que la jeune femme . Livia , plus secrète, habite Rome, une ville plus tournée vers les vestiges de son passé que vers l'avenir. Toutes deux, grâce à un site d'échange de maisons, vont découvrir ce qu'elles ignoraient désirer.brigitte allègre,rome,islande,communication
Il est beaucoup question de communication dans ce roman. En effet, d'une part,  par l'intermédiaire des mails, les jeunes femmes vont tisser une relation qui les amènera à se livrer davantage que si elles s'étaient rencontrées. D'autre part, Livia entretient des "conversations à bouche close" avec son mari, éloigné par son travail et avec lequel elle communique par l'intermédiaire de listes de livres enregistrés sur une liseuse électronique. Quant au père de la jeune italienne, ressassant un événement culpabilisant du passé, il rédige des feuillets chaotiques d'où émergera peut être une vérité.
 L'analyse de cette appropriation des lieux de l'autre, de cette incursion dans l'intimité d'étrangers que l'on ne croisera pas,  en particulier de l'espace romain par Vigdis est  aussi menée de manière subtile.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce texte , mais ensuite plus moyen de le lâcher ! Le style de Brigitte Allègre est précis, riche, sans être précieux et son roman très bien structuré. Elle arrive à créer des atmosphères et des personnages qui captivent, et on a vraiment l'impression de partager leurs vies et leurs sentiments. L'analyse est fine, le style superbe, un pur régal !

Le corail de Darwin, Brigitte Allègre, Actes Sud 2012, 390 pages (hérissées de marque-pages) pour trouver sa demeure. Et zou, sur l'étagère des indispensables  ! Et zou, dans la foulée, j'ai commandé son premier roman !

13/06/2012

Jardin pour les jours de pluie

"Chaque jour, patiemment,
 Le thé attend son heure."

Il y a d'abord ce titre. Intriguant. Poétique. Et ce format , 140 x 160 mm, qui vient juste se loger dans la main, solide et compact.jean zeboulon,jardin
Il y a ensuite les planches botaniques (101), comme échappées d'un herbier ancien , accompagnées en vis à vis de textes poétiques , humoristiques, jouant parfois du calembour ou de la référence littéraire (dûment répertoriées en fin d'ouvrage). Textes parfois plus sombres: "  Vert sapin, vert sombre
                                                                  Futur hôte de nos vers"

 et c'est un régal !
Un livre qui va aller se loger illico dans un endroit où pourra le consulter souvent et s'en régaler ! Un viatique pour les jours de pluie !

Jardin pour les jours de pluie, Jean Zéboulon, la Table Ronde 2012

Livre lu dans le cadre de Babelio, que je remercie, ainsi que La table Ronde.