07/05/2012
ça nous apprendra à vivre dans le nord
"Les livres, c'est un peu comme les chiens qu'on ne connaît pas, faut pas leur montrer qu'on a peur, après ils en profitent."
Au fil de rencontres dans des cafés, de discussions à bâtons rompus, les deux auteures tentent d'avancer dans leur commande d'écriture à quatre mains sur un quartier lillois, autrefois ouvrier, celui de Fives. Entrecoupé de témoignages d'habitants, ce work in progress plein d'humour nous livre, mine de rien plein d'infos sur le passé de ce Nord ouvrier et nous montre les repentirs, les hésitations, les appréhensions, voire les révoltes de nos écrivaines qui hésitent à trouver leur place , quelque part entre Lucien Suel et Marie-Paule Armand (auteure régionale, du terroir) !
Stimulant et plein d'entrain !
Quelques citations au passage : "Quand t'es née dans le Nord, t'as forcément des ouvriers qui se raccrochent désespérément aux branches de ton arbre généalogique, un sandwich à l'omelette à la main."
"-Très important la dignité ouvrière . mais je t'avoue que ça me crée des angoisses. Dès que j'écris sur le passé, j'entends les gros sabots des besogneux d'avant qui s'agitent dans mon dos. ça renifle, ça toussote, ça joue les humbles . Non, pas besoin de chaises, vous embêtez pas...mais je sais qu'ils partiront pas."
Editions la Contre-alée 2011, 85 pages à découvrir même si on n'est pas du Nord !
L'avis de Mirontaine
06:00 Publié dans Objet Littéraire Non Identifié | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : amandine dhée, carole fives
05/05/2012
Les neuf dragons...en poche
"S'il ne la revoyait plus, il ne pourrait plus y avoir de rédemption."
Meurtre dans le quartier chinois; Harry Bosch soupçonne vite des acitvités de racket des Triades chinois. la routine, quoi. Mais le récit va s'emballer quand Bosch découvre que sa fille, Madeline, vient d'être enlevée à Hong-Kong, où elle réside avec sa mère.
Commence alors une journée de 39 heures qui verra Bosch aux prises avec les Triades dans une course haletante et sans temps morts.
Connelly choisit clairement (voir le texte en postface) de creuser la faille que représente sa fille pour Harry Bosch et il redonne ainsi du souffle à une série qui en manquait cruellement. J'ai néanmoins eu l'impression à plusieurs reprises que ce roman avait été écrit en prévision d'une adaptation cinématographique et ce côté un tantinet formaté a un peu gâché mon plaisir.
404 pages à lire d'une traite pour éviter tout manque ou risquer la nuit blanche.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : michael connelly
04/05/2012
L'échappée belle...en poche
(La première version de ce texte était paru chez Fr*nce L*isirs , il y a quelques années)
Ce "rab de bonheur" que vont s'octroyer, en se faisant la belle d'un mariage ,une fratrie de frères et soeurs que la vie a quelque peu malmenés, n'a rien perdu de son charme. Si les francs ont cédé la place aux euros, si meetic est apparu dans le monde de la célibattante, rien que de très normal. Mais je n'ai pas supporté le langage que se croit parfois obligée d'employer Gavalda. Et là, je suis allée dénicher la version 2001 où l'on trouve, entre autres, : "Sitôt la guitoune du péage franchie, j'ai enfoncé ma cassette dans l'autoradio", devenu en 2009, "Sitôt la guitoune du péage franchie, j'ai enquillé la zique dans l'autoradio."Et je vous passe l'écriture phonétique de lexique à la mode qui a le don de m'énerver. Franchement, je n'en vois pas l'utilité. Les bornes, style "mille bornes" imprimées pour séparer les étapes du récit ne m'ont pas paru absolument indispensables non plus.
Par contre, ne pas louper , comme dans les génériques de films, la dernière intervention d'un personnage, après la fin du roman, clin d'oeil facétieux qui m'a permis de relativiser mes agacements précédents. Quelques péchés véniels donc qui n'empêcheront pas les lecteurs moins pointilleux que moi de se régaler.
Existe aussi en livre-audio (non testé)
Dans son chat avec des internautes, Anna Gavalda nous apprend même que dans des chapitres supplémentaires, elle nous donne des nouvelles des personnages. Affaire à suivre...
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : anna gavalda
03/05/2012
Samedi 14
"J'y suis à perpète dans le paysage."
Pas de bol ! Alors qu'il était retiré des affaires et vivait tranquillement à la campagne, un ancien terroriste voit soudain débarquer chez lui des CRS . Le motif ? Ses voisins, des gens très tranquilles et modestes, ont eu la mauvaise idée d'engendrer il y a quelques années celui qui est maintenant devenu le nouveau ministre de l'intérieur.
Et tout ça un vendredi 13 ! La moutarde va monter au nez chatouilleux de Maxime et le revoilà parti en cavale, en profitant au passage pour ridiculiser les forces de l'ordre et multiplier les rebondissements. De la belle ouvrage !
Samedi 14, Jean-Bernard Pouy, Editions La Branche 2011 ,175 pages gouleyantes.
Merci Cuné !
Mous a été séduite aussi !
06:02 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-bernard pouy
02/05/2012
Marilyn, Elvis, le prince William et moi
« -OK, Lady Pas-De-Chance, tu vas te remettre en selle , et plus vite que ça. »
Gracie »petite excitée rigolote » tient fermement les rênes de sa vie, sous forme d'un plan en cinq ans qui lui permet de se fixer des objectifs et de s'y tenir. Jusqu'à présent sa méthode était efficace mais tout va commencer à se dérégler à partir du jour où la promotion qu'elle espérait lui passe sous le nez. Commence alors une série de catastrophes qui n'arrivera pourtant à déstabiliser notre chère Gracie et la mènera sur des chemins qu'elle avait feint d'oublier, ceux de la musique et du chant.
Humour, bonne humeur, tendresse, héroïne au caractère bien trempé qui évolue dans le monde de l'immobilier (et non dans un milieu bien plus glamour), tels sont les ingrédients de ce roman sympathique en diable qui se dévore d'une traite, . On aurait peut être aimé que l'éditeur se fende d'un titre plus en rapport avec le contenu mais bon ...
Marilyn, Elvis, le prince William et moi, (Un)Like a Virgin, traduit de l'anglais par Odile Carton, Plon 2012, 399 pages et une héroïne, péché véniel ,qui change plusieurs fois de taille à l'intérieur du roman et sur la 4ème de couv'.
06:00 | Lien permanent | Commentaires (8)
01/05/2012
L'album de Milo
"Il faut une surface dure pour poser sa feuille de papier. Autrement on finit par écrire sur l'air."
En route pour déposer son nouveau manuscrit chez son éditrice, réécriture optimiste des fins de ses précédents romans, Octavia Frost découvre soudain que son fils vient d'être accusé du meurtre de sa petite amie.
Elle se rend donc sur la côte Ouest pour tout à la fois tenter de maîtriser ce "récit" que pour une fois elle n'écrit pas et pour renouer avec un fils qu'elle n'a pas vu depuis plusieurs années.
Mêlant réflexions sur les liens entre l'écriture et le vécu de l'écrivain mais aussi sur les bouleversements qu'engendre le malheur dans une famille, ce roman de Carolyn Parkhurst diffère les révélations pour maintenir l'intérêt du lecteur .Mais surtout il prend son temps pour nous offrir une réflexion posée et très intéressante sur la création littéraire. Un texte qui confirme tout le bien que j'avais pensé du Silence de Lorelei, il y a quelques années déjà.
L'album de Milo, Carolyn Parkhurst, traduit de l'anglais (E-U) par Florence Colombani, Philippe Rey 2011, 380 pages à savourer.
Le billet de Cuné (Merci !!)
Celui de Lucie, qui vous mènera vers d'autres.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : carolyne parkhurst
30/04/2012
Le blues du braqueur de banque
"Quand on aime la saucisse rouge et qu'on respecte la loi, mieux vaut ne pas savoir comment l'une et l'autre sont élaborées."
Max, spin doctor du premier ministre danois, a assassiné son employeur. Peut être parce que ce dernier ne souhaitait plus être seulement une marionnette ...
C'est à un fameux challenge que va devoir s'atteler l'homme de l'ombre : se tirer d'une situation politique compliquée et rejeter la responsabilté du crime sur un autre. Tout irait pour le mieux, car Max est un petit génie,si une scoute un peu cruche ne venait jouer les mouches du coche .Max aura donc fort à faire en vue de la manipuler.
Commencé comme un épisode de Columbo, nous connaissons déjà le coupable, le roman de Flemming Jensen va se révéler plus roué que prévu ,même si l'intrigue policiere n'est qu'accessoire ici.
Le meurtre est en effet le prétexte à une double manipulation: celle du lecteur qui ne découvrira qu'à la toute fin la signifiacation du titre et celle de Signe, la scoute, à qui Max inflige une rhétorique iconoclaste et faussée. C'est donc à une joyeuse satire de la politique, parfois un tantinet trop bavarde , que nous invite Flemming Jensen , un auteur découvert grâce à cette couverture joliment mélancolique.
Un choix conforté par le billet d'Hélène.
Le blues du braqueur de banque, Flemming Jensen, traduit du danois par Andréas saint Bonnet, Gaïa 2012, 190 pages malines et bon enfant.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : flemming jensen
26/04/2012
London Boulevard, le film
Il sort de prison, où il a sans doute suivi un stage de mannequina car il arbore un visage impassible (une expression et demi à son actif) et des costards taillés sur mesure.
Elle est censée être au crépuscule de sa vie et de sa carrière , elle est interprétée par la frêle, fraîche et diaphane Keira Knightley (je file acheter des bas de contention pour me pendre), dont les portraits s'affichent en 4 par 3 sur les murs de la ville.
Lissé, aseptisé, vidé de tout son charme et de son énergie le roman de Ken Bruen. Le réalisateur n'en a gardé que la violence crue . Insupportable. J'ai tenu dix minutes.
07:20 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : hormis le titre, je n'ai rien retrouvé du roman
25/04/2012
Luther
Voilà bien longtemps que je ne suis devenue accro à une série, surtout policière ! Et pourtant c'est le cas avec Luther ! Dès le premier épisode, j'étais cuite !
Nos amis Grands-Bretons sont vraiment des as ! Alliant psychologie, violence, personnage principal en proie à ses démons et jouant au chat et à la souris avec une tueuse( surdouée et insensible ), le tout dans une Ville théâtralisée, tour à tour crasseuse et hyper clean, cette série ne peut être qu'addictive !
Remarquons au passage que le héros est un Black absolument craquant, époux d'une femme blanche (et même pas blonde !, bye bye clichés!), ce qui montre bien que les anglais sont moins frileux quant aux minorités visibles, comme on dit si bien par chez nous.
Le silence c'est fait dans le salon alors qu'auparavant l'ambiance était plutôt agitée...La preuve, s'il en était besoin que cette série est véritablement captivante !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : luther
24/04/2012
La main droite du diable
"Un état mental que l'on ne peut décrire que comme reflétant la violence pure, dans les textes sur la guérison que l'on utilise pour parler de l'alcoolique sobre. Triste, mais vrai."
A peine sorti de l'hôpital psychiatrique, Jack Taylor peine à se réadapter à une Irlande en pleine mutation , à la fois économique et culturelle. Pas facile en outre de rester sobre dans un pays où les pubs et les ennuis pullulent pour celui dont les amis ont une fâcheuse tendance à se retrouver au cimetière.
La preuve qu'il va mal : au début du roman, il ne pense même pas à ouvrir un livre pour se remettre en selle.
Mais une enquête sur les victimes d'un prêtre pédophile retrouvé décapité va lui permettre de renouer avec son ancien travail et même de se trouver un fils spirituel. Bienvenue en enfer, Jack !
On se replonge toujours avec bonheur dans un roman de Ken Bruen, la preuve la multitude de marque-page qui hérissent les 376 pages de ce roman qui a obtenu le Grand prix de Littérature policière 2009 ! à consommer sans modération !
La main droite du diable, Ken Bruen, traduit de l'anglais (Iranlde) par le talentueux Pierre Bondil, folio policier 2011.
06:10 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ken bruen


