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26/10/2012

Tori Amos sur France 5...

...un moment magique ! La preuve, le silence s'est fait dans le salon hier et ça n'arrive quasiment jamais!:)

25/10/2012

Bien connu des services de police

Appuyé sur une solide documentation, Bien connu des services de police met en scène la vie d'un commissariat de banlieue imaginaire, Panteuil.
L'entrée de jeu est brutale, sans fioritures et nous plonge d'emblée chez des flics aguerris et ripoux. Un monde auquel vont heurter deux "bleus "  leur enlevant, vite fait, mal fait, pas mal de leurs illusions. Les portraits sont esquissés à grands traits mais efficaces , le style réduit à sa plus simple expression mais l'intrigue cavale à fond la caisse, brassant des thèmes toujours d'actualité : policiers proxénètes ,incendie de squat, volonté de faire baisser artificiellement le nombre de plaintes et, au contraire de "faire du chiffre".dominique manotti,polar
Le constat est accablant et Dominique Manotti souligne ici le fosse séparant deux conceptions de la police:
"Elle a des convictions, ou des certitudes, et cela lui suffit pour monter un dossier, elle se fout des preuves, elle fait du travail de police un instrument de lutte idéologique, elle remplace la recherche de la preuve par une habile politique de communication, et c'est elle qui gagne."
Trophée 813 du meilleur roman noir francophone 2010, ce roman se déroulant en 2005, demeure par certains aspects toujours d'actualité.

Pour tous ceux qui voudraient aller plus loin, voir ici sur le site de l'auteure.

Bien commu des services de police, Dominique Manotti, folio policier 2011.238 pages décapantes.

Et un de plus pour le challenge de Liliba !

dominique manotti,polar

23/10/2012

Garonne

"Elle aime fredonner qu'elle "n'a pas la vertu des femmes de marins", sans vouloir l'offenser, tout le monde avait deviné."

Garonne, la cinquantaine venant, a besoin de se poser un peu et de quitter les petit boulots provisoires et la vie de nomade qu'elle avait menée jusqu'à présent.Une opportunité se présente: travailler dans l'agence de placement de jeunes filles au pair que vient d'acheter la fort brouillonne Manu.
Ne pas se laisser décourager par le début du roman et par l'agaçante Manu dont le vocabulaire de charretier et les négations incomplètes ont bien failli me faire lâcher prise . L'arrivée de la pimpante et efficace ancienne propriétaire de l'agence, Mme Debarre, survient à point nommé pour redresser la barre de l'agence et du récit ! fanny brucker
Si la vie de la petite entreprise est décrite de manière à la fois pleine d'humour et de réalisme, si j'ai beaucoup apprécié de partager la vie chaleureuse et gaie de ces femmes, j'ai néanmoins regretté la rupture de rythme et le changement de tonalité de la dernière partie du roman. Pourquoi donc opter à toutes forces pour une fin "conte de fées" ?
Un roman apaisé où l'on retrouve toute la sensibilité de Fanny Brucker. Clic !

Garonne, Fanny Brucker, Jean-Claude Lattès 2012, 329 pages à déguster  !

22/10/2012

Fantômette...

...Ficelle et Boulotte sont orphelines: Georges Chaulet vient de mourir... Tout un pan de mon enfance qui s'effondre.

Crédit photo : RTL.fr

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Fantaisies gourmandes

"...je peux vous assurer que même les Cromagnons avaient plus de savoir-vivre que vous, Modernes !"

Quatorze courtes saynètes aux tonalités différentes pour célébrer la gourmandise ont été rassemblées dans Fantaisies gourmandes.pièces courtes
Chroniqueur gastronomique, (Jean-Pierre Coffe), romancières (Murielle Magellan, Carole Martinez) mais aussi et surtout comédiens et metteurs en scène se sont lancé dans l'entreprise avec enthousiasme.
Si l'on n'évite pas le processus un peu éculé et trop facile à mon goût des aliments qui prennent la parole, on découvre aussi un superbe texte n'hésitant pas à prendre à partie le public, pour mieux l'inclure dans un monologue savoureux mêlant amour des mots et des fromages (Tous sur le plateau), ou la harangue de la Muse Gastéréa qui nous prédit un avenir gastronomique plutôt effrayant (Avalez la pilule !). On sourira de l'entretien qui dérape très vite entre La jeune femme et le diététicien et on goûtera les arguments du diable pour changer le statut de la gourmandise.
On regrettera juste de ne pas avoir pu assister aux spectacles promenades dans Le Potager du Roi de Versailles mettant en scène ces textes  en juin 2012 et on guettera le prochain spectacle de Phénomènes et Cie !

Un grand merci aux Editions Quatre vents et à Libfly !pièces courtes

Lu dans le cadre de La voie des Indés (lisez hors pistes !)

06:00 Publié dans théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pièces courtes

19/10/2012

ça m'agace !

"Jean-Louis, tu n'es jamais content et tu te plains toujours." Bonne-maman d'Arras

jean-louis fournier

Il n'a pas changé , jean-Louis Fournier, et il le reconnaît lui-même: Tout [l]'agace ! En vrac: la mite qui a boulotté son pull préféré, les messages des campagnes de dépistage, le principe de précaution appliqué à tout , les chiens qu'on abandonne, la thalassothérapie où "L'ambiance est calme, à mi-chemin entre  la maison de retraite , l'établissement de soins palliatifs et la morgue.", sans oublier le comique qui rit à ses propres blagues.
Jean-Louis Fournier fouraille, vitupère, peste et fustige entre autres les tics de langage, (ha, ce fichu improbable !) car "Quand je pense à tous les jolis mots qui veulent dire quelque chose, qu'on ne sort jamais, à qui on ne fait pas prendre l'air, qui s'ennuient et finissent par moisir dans les dictionnaires, simplement parce qu'ils ne sont pas à la mode.
Je pense à ineffable."
Comme il aime l'humour noir, il pousse parfois le bouchon un peu loin mais on lui pardonne volontiers car derrière ces airs de ronchon on sait bien que Jean-Louis Fournier est un grand tendre...

ça m'agace, Jean-Louis Fournier ,Editions Anne Carrière 2012, 185 pages de chroniques dont la phrase finale en gras et avec une  taille de police qui saute aux yeux  est un peu... agaçante !

18/10/2012

Le beau monde

"J'aurai gagné en lumière et en ombre. En mystère."

"Terne, insipide", Frances Thorpes ? Cette obscure correctrice d'un prestigieux journal contemple de loin Le beau monde  des lettres où elle officie à une très modeste place.harriet lane,manipulation,écrivainLe hasard va lui permettre de recueillir les dernières paroles de l'épouse d'un grand écrivain, et, en côtoyant, même brièvement ce monde fascinant, Frances ne va pas résister à la tentation.
Petit à petit , elle va s'immiscer dans un univers où elle n'a pas sa place...
Tout le récit est vu du point de vue de Frances, qui ne se livre jamais totalement, même au lecteur qui découvre, petit à petit, toutes les étapes d'une intrusion ourdie de main de maître. Il serait vraiment dommageable de donner trop de détails mais la peinture de cette ambition souterraine et implacable sous des dehors insignifiants est à proprement parler époustouflante !
La description des parents de l'héroïne, en particulier de sa mère ,totalement névrosée, ainsi que celle des coulisses du journal sont des régals et on ne peut lâcher cette héroïne qui observe implacablement le monde qui l'entoure, en assimile les règles souterraines, les mensonges, et en tire le meilleur profit. Un roman qui tient du thriller, de la peinture psychologique acérée et du tableau de moeurs. Un premier roman qui fait preuve d'une parfaite maîtrise tant dans l'écriture que dans le rythme du récit.

Le beau monde, Harriet Lane, traduit de l'anglais par Amélie de Maupeou, Plon 2012.236 pages et une forêt de marque-pages !


16/10/2012

à travers les champs bleus

"La plupart du temps, chacun, esprit sensé ou esprit fêlé, trébuchait dans le noir, tendait ses mains vers quelque chose qu'il voulait sans même le soupçonner."

Entrer dans l'univers de Claire Keegan, c'est pénétrer dans un monde où les failles, les blessures se devinent à demi-mots, où les ellipses surprennent le lecteur, où la tendresse est souvent absente, voire dévoyée, où l'amour se fraye difficilement un chemin.claire keegan,irlande
La vie de ses personnages est souvent aussi rude que le climat irlandais et même quand l'auteure situe l'action d'une nouvelle sous le soleil texan, dans un milieu privilégié , les relations familiales n'en sont pas pour autant apaisées.
Tout tient à peu de choses, un changement de vie auquel on ne peut se résoudre, le poids des traditions qui fait qu'une femme va gâcher sa vie  à cause d'un mauvais choix: "Puis elle est montée et a passé le reste de son existence avec un homme qui serait rentré sans elle." . Tout est dit avec une grande économie de moyens.
Parfois pourtant les secrets sont révélés et même s'ils mènent apparemment à la destruction, le soulagement et la renaissance sont à portée de mains. L'humour, trouve aussi sa place, à travers le pouvoir des mots ,que souligne malicieusement la première nouvelle , La mort lente et douloureuse. Il faut prendre le temps de savourer les descriptions de Claire Keegan , de s'imprégner de l'atmosphère créée dans chaque texte et l'on y trouvera un plaisir sans pareil, un peu mélancolique et doux.
Et zou, à côté des autres livres de l 'auteure,clic, reclic, sur l'étagère des indispensables !

Le billet tentateur de Clara

15/10/2012

70 % acrylique 30% laine

"Maintenant que tout est à l'envers , comme un pull aux coutures apparentes."

Depuis le décès brutal du père, Camelia et sa mère vivent recluses à Leeds, ville figée dans un éternel hiver. Elles ne communiquent que par des regards que chacune décrypte. La mère délaisse la musique et photographie des trous tandis que sa fille récupère dans les poubelles des vêtements neufs monstrueux qu'elle hybride avec les siens, créant ainsi d'étranges associations. Cet accoutrement bizarre va lui permettre de rencontrer un jeune chinois, Wen, qui va la persuader de reprendre ses études de chinois. Camelia, par l'intermédiaire des idéogrammes chinois va peu à peu reprendre goût  aux mots et à la vie.
Récit d'une renaissance, 70 % acrylique 30 % laine est un premier roman qui réussit le pari de créer un univers , une atmosphère qui rendent palpable la souffrance de ses deux femmes sans jamais tomber dans le pathos. Le climat, le calendrier semblent doués d'une vie propre , en osmose avec le sentiments de Camelia, la narratrice : "Mon chinois s'améliorant, avril se présenta."viola di grado
Les relations entre les langues, Camelia a été arrachée à l'Italie et entretient des rapports particuliers avec l'anglais et le chinois ,sont aussi au coeur de ce roman qui fait la part belle à l'humour, souvent noir  et à la poésie. On regrettera juste quelques longueurs dans la fin du roman mais on appréciera la capacité d'invention et l'originalité de l'écriture. Un très bon moment de lecture !

70 % acrylique 30 %laine, Viola Di Grado, traduit de l'italien par Nathalie Bauer, Seuil 2012, 235 pages captivantes.



12/10/2012

La belle adèle...en poche

"Qui aurait parié un sou sur sa capacité cataclysmique ? "

marie desplechin,adolescence

Pour s'intégrer , se fondre dans la masse et mieux supporter "la dictature du collège", Adèle et Frédéric, qui sont juste amis depuis la maternelle décident de faire semblant d'être un couple. Cette stratégie fonctionne au delà de  leurs espérances jusqu'à ce qu'Adèle se fasse rattraper par le battement d'ailes d'un papillon, enfin par les conséquences du cadeau d'anniversaire de sa tante.

La belle Adèle , d'abord édité en épisodes à lire sur téléphone portable , ce qui lui donne un rythme trépidant fort plaisant, aborde les thèmes de l'éveil de la féminité, de la célébrité passagère (subie) et insiste sur la disproportion pouvant exister entre un acte apparemment anodin et ses conséquences.

Mais à force de cavaler  à toute allure les personnages , tout plaisants qu'ils soient, n'ont pas le temps d'être approfondis . Quant à la fin, plutôt télescopée ,elle résoud en un tour de main un problème grave et du coup perd toute crédibilité. Un roman qui possède donc les défauts de ses qualités .