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21/11/2012

C'est pour bientôt sur les écrans...

Les déferlantes, pour Arte ; pour en savoir plus clic !517CUhOT-TL._SL500_AA300_.jpg

Les yeux jaunes des crocodiles, au cinéma; pour en savoir plus reclic !

Affaires à suivre !51T0GQEYpML._SL500_AA300_.jpg

20/11/2012

J'ai réussi à rester en vie

"Un récit autobiographique ne rime à rien s'il n'est pas honnête."

Hospitalisé pour une toux trop tenace, Ray Smith, le mari de Joyce Smith, plus connue dans le monde littéraire sous le nom de Joyce Carol Oates, va de manière inattendue, décéder. Le choc est grand pour son épouse qui va devoir tout à la fois affronter les ennuis administratifs inhérents à cette situation et , bien sûr se débattre avec la souffrance  du deuil, si atroce qu 'elle lui a fait envisager le suicide.
Précisons-le d'emblée si le titre français figure bien dans le récit de Joyce Carol Oates, c'est à la toute dernière ligne. Placé en tête de récit, il possède un côté volontariste et triomphaliste , un peu dans l'esprit survivaliste tellement en vogue qui me déplaît beaucoup. Le titre original ,A Widow's Story, (histoire d'une veuve) me paraît mieux convenir car dans ce récit, la question de l'identité est essentielle.joyce carol oates,comment affronter la mort de son mari
En effet, l'auteure ne cache rien de la dichotomie qui s'établit entre l'image de la romancière, Joyce Carol Oates qui semble continuer à écrire de manière imperturbable, mais il s'agit de textes écrits plus tôt et dont la parution est décalée  et celle, totalement opposée de la Veuve, Joyce Smith qui n'arrive plus à écrire une ligne, cherche désespérément le sommeil et se terre dans "son nid", espace de réconfort qu'elle crée dans son lit.
La mort de son époux est aussi l'occasion, par le biais du regard des autres, mais aussi d'un manuscrit inachevé de Ray, de découvrir d'autres facettes de son mari.
 Avec une grande honnêteté quant il s'agit d'elle même et une grande discrétion , tout à son honneur,quand il s'agit de citer les réponses des mails qu'elle a envoyés à ses amis, Joyce Carol Oates nous peint ici le portrait d'une femme dévastée qui ne sombre jamais dans l'autoapitoiement. Un récit où le lecteur ressent beaucoup d'empathie et jamais de voyeurisme. Un récit poignant tout hérissé de marque-pages. à lire absolument.

 

J'ai réussi à rester en vie, Joyce carol oates, Points Seuil 2012, 530 pages jamais pesantes.

 

 

19/11/2012

Le poil et la plume

"Comme était douce cette révélation du pourquoi des cageots dans sa chambre..."

Tu ne vas pas parler de ce livre sur ton blog ? Si, pourquoi ? Parce qu'il n'est pas "littéraire" et alors ? C'est un livre qui est juste fait pour ceux qui aiment les animaux, n'ont pas d'a priori et se régalent 51Vx3100TRL._SL500_AA300_.jpgd'anecdotes tour à tour amusantes, pleines de tendresse et d'émotion.
De surcroît, on y glane au passage plein d'infos sur l'élevage des gallinacées, des races anciennes en particulier, des canards, des pigeons mais aussi des paons car oui, l'actrice a des paons, comme s'exclamera, émerveillé un petit garçon !
Ceux friands d'infos croustillantes sur la comédienne Anny Duperey en seront pour leurs frais ,mais y découvriront en creux le portrait d'une femme qui a coeur à rester discrète, n"hésitant pas à plonger derrière un petit arbuste pour échapper aux quelques curieux à qui sa maison avait servi de but de promenade, ce qu'elle prend plutôt avec philosophie.
Une femme qui avait tiré un Voile noir sur ses souvenirs d'enfance et conservait juste quelques images où des chats et des poules jouaient un rôle. Il avait fallu bien des années pour que Anny Duperey renoue avec les félins : "Ils m'avaient aidée à apprivoiser le traumatisme de la mort des parents. Maintenant les poules m'emmèneraient plus loin vers cette réconciliation avec cette enfance coupée en deux." Mais cet aspect ne concerne qu'un chapitre du livre car l'objectif affirmé est de réhabiliter poules et coqs et l'auteure s'y emploie avec efficacité. Un livre généreux et nature, à l'image de son auteure.

Le poil et la plume, Anny Duperey, Points seuil 2012, 236 pages qui calment, quelques photos en noir et blanc pour cette édition.

06:03 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (7)

18/11/2012

Des textes accessibles...

...pour des adultes qui découvrent le Français (Français Langue Etrangère). Donc, pas trop longs, avec un vocabulaire pas trop compliqué, pas trop déprimants (!) et surtout pas trop enfantins pour les thèmes.

Vous avez des idées ? ça serait vraiment sympa de laisser ici des références, ça rendrait service à Cath, une super formatrice qui se démène comme une belle sorcière qu'elle est !

 Merci pour elle !

Ps: l'illustration n'a rien à voir mais elle me fait trop rire !

fle

06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : fle

17/11/2012

Les éditeurs indépendants...

...tiennent salon.

Pour en savoir plus sur la nécessité de cette indépendance, lire le billet très clair de Martine Laval ( oui, la critique de Télérama !): clic !

16/11/2012

Cinq carillons

"Elle n'était plus qu'une femme composée d'espaces vacants."

Une journée écrasée de soleil à Sydney. Dans cette ville, parmi la foule des touristes, quatre personnes dont les histoires vont se frôler, se croiser parfois, avec toujours en ligne de mire l'opéra de Sydney, comme un repère auquel ils vont tous se référer, chacun en proposant une vison différente.
Trois femmes, un homme, d'horizons différents, mais ayant comme point commun un passé qui continue à peser sur leur vie.gail jones
Parmi eux, deux anciens amants ont rendez-vous. Leur particularité? Ils se sont connus très jeunes et leurs amours adolescentes sont racontées avec une pudeur et une délicatesse extrême. Les autres ?  Une jeune femme  qui vient d'arriver d'Irlande. Tout est pour elle l'occasion de découverte. Quant à la plus âgée des personnages , une Chinoise,  c'est probablement celle qui a connu le passé le plus difficile car elle a connu en Chine la période des gardes rouges. Mais, paradoxalement, elle est certainement celle qui est la moins prisonnière de son passé.
 Quant au cinquième carillon, je vous laisse le soin de découvrir sa tonalité car, Gail Jones, si elle se donne comme contraintes l'unité de temps et de lieu- même si les retours en arrière sont très importants-  sait aussi se libérer de son cadre et réserver bien des surprises à son lecteur.
La langue est poétique et fluide , un grand bravo à la traductrice , l'intrigue parfaitement menée et Gail Jones sait créer des personnages  (en particulier celui de la Chinoise que j'ai préféré) émouvants et denses.
Un roman profond et aérien.

 

Cinq carillons, Gail Jones , traduit avec beaucoup de talent par Josette Chicheportiche, Mercure de France 2012, 315 pages qui résonneront longtemps en moi.

15/11/2012

La fiancée des corbeaux

"Rien que le plaisir d'attraper un souvenir, une lumière, un peu de vie."

 Sa fille vient de partir faire ses études et René Frégni se retrouve seul. Seul ? Pas vraiment car il y a Lili, un vieil homme sans mémoire à qui il va parfois tenir compagnie.Avec lui ,il parcourt un peu cette Provence hivernale , âpre et magnifique, que Lili a planté d'arbres qu'il ne reconnaît plus.
Il y a aussi un truand marseillais, rencontré lors d'un atelier d'écriture en prison, qui écrit ses mémoires et aussi Isabelle, l'institutrice si douce. C'est elle La fiancée des corbeaux , car les corvidés semble la guetter ,en toute amitié.rené fregni
Il y aussi et surtout l'écriture à laquelle l'auteur consacre de superbes pages : " L'écriture est le contraire de cette anxiété, c'est un immense territoire de liberté, une école  buissonnière. On s'en va un beau matin dans son cahier, sans contrainte, sans programme, sans réveil, assoiffé de lumière et de vent, comme Rimbaud , et on rêve au bord des routes à des amours splendides dans des auberges  qui n'existent pas. Une écriture à laquelle on se réchauffe le coeur ! Un seul petit bémol: l'aspect voyeuriste de Frégni, je n'aimerais pas être sa voisine !
Découvert par hasard, une merveilleuse entrée dans l'univers de René Fregni. Un auteur dont je vais de ce pas chercher les romans à la médiathèque !

La fiancée des corbeaux, René Frégni Folio 2012, 186 pages pleines d'une atmosphère à ne pas manquer !


13/11/2012

Nouvelles contemporaines

"Comme elle tenait à son mauvais caractère, elle avait refusé."

Trois auteurs ont été réunis dans ce recueil en principe destiné à la jeunesse. Un seul texte pour Delphine de Vigan, Comptes de Noël, assez prévisible, nouvelle qui accompagne d'ailleurs une édition spéciale en poche de No et moi.delphine de vigan,timothée de fombelle,caroline vermalle
Timothéede Fombelle, lui, fait la part belle à des textes personnel, très courts et dont certains évoquent une réalité contemporaine difficile, mais où il s'arrange (presque) toujours pour "laisser une échappée, un espoir, un trait de lumière." Je compte d'ailleurs utiliser certains de ces textes avec mes élèves très fâchés avec la littérature : leur brièveté et la qualité de l'écriture devrait leur plaire...
Mais c'est avec Caroline Vermalle et ses deux textes que j'ai dégainé le plus de marque-pages ! Deux nouvelles pleines d'émotion retenue, mettant en scène ceux que Pierre Sansot appelait avec tendresse les gens de peu , personnes qui luttent contre l'indifférence, se montrent solidaires, et entretiennent la chaleur humaine, vaille que vaille.  La fille du déménageur a suscité ainsi chez moi le plus d'émotions. Le récit de ce père déménageur qui , aidé de ses amis, va tout mettre en oeuvre pour ramener vers la vie sa fille et renouer avec elle tout en délicatesse et en tendresse  est une petite merveille !

Merci Antigone pour cette belle découverte!

 

Nouvelles contemporaines, regards sur le monde, Livre de poche 2012.

12/11/2012

Un hiver aux canaries

"Ici, tout le monde est aisé, en bonne santé, bronzé et prétentieux."

Passer Un hiver aux Canaries, le rêve réalisé, surtout quand on on vient de quitter l'hiver septentrional !  Sur l'ile de Gran Canaria , l'ancien patron de chantier naval Jori Nyman dirige d'une main de fer son factotum Mikko , tout juste arrivé de Finlande, et sa femme de ménage malienne, Dior. Il pourrait couler une retraite paisible mais son esprit est encore agité par la mort de son épouse. Mikko, quant à lui, rêve de concevoir la chaise idéale, tout en se soumettant aux ordres de son patron. Ecartelée entre son vieux mari, sa famille restée au pays et sa volonté d'apprendre la langue espagnole, Dior tente, bravement,  de s'adapter à ce nouvel environnement.riikka ala-herja,roman finlandais
Trois solitudes pas du tout apaisées qui vont se croiser et exposer, petit à petit, au lecteur leurs pensées les plus secrètes. Révélations surprenantes qui feront varier comme dans un kaléidoscope la vision que nous avons d'eux.
Sous le soleil, les tensions montent, la brutalité se révèle et l'atmosphère idyllique tourne vite à l'aigre. Un roman dérangeant et déroutant, jusqu'au bout.

Un hiver aux Canaries, Riikka  Ala-Harja, traduit du finnois par Paula et  Christian Nabais, Gaïa 2012, 175 pages  troublantes.

Du même auteur, clic !

09/11/2012

La couleur des sentiments...en poche

"Nous connaissons tous ces lois, nous vivons ici, mais nous n'en parlons jamais."

La lutte pour l'égalité des droits est en marche mais le Mississippi des années 60 n'est pas tendre pour les Noirs...Situation paradoxale : tous ces Blancs qui supportent sans broncher ou encouragent la ségrégation ont été élevés par des bonnes Noires. Que pensent ces dernières de cette situation ? Elles qui auraient pu poursuivre des études mais dont l'avenir était déjà tout tracé. Une jeune femme Blanche , en quête d'indépendance et apprentie écrivaine, va leur donner la parole. ce livre sera-til écrit? Sera-t-il publié ? Quelles en seront les conséquences ? Autant de questions qui tiendront en haleine le lecteur (prévoir un endroit isolé et des boules quiès pour laisser le monde frapper à votre porte et finir en toute quiétude ce roman qui vous prend par la main et ne vous lâche pas!).kathryn stockett
Le roman de Kathryn Stockett fourmille de personnages attachants et hauts en couleurs. Je n'oublierai pas de sitôt la pestouille ambitieuse  Blanche, reine des punaises, qu'on adore détester ! " Gertrude, c'est vraiment le cauchemar de la Blanche du Sud. Je l'adore." C'est un roman très visuel (à quand l'adaptation cinématographique ? ), un de ces romans qui procure un très grand plaisir de lecture. A découvrir sans attendre !