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06/01/2021

Le bonheur est au fond du couloir à gauche

"Depuis l'enfance, on nous répète que nous sommes libres de réaliser nos rêves. On nous oblige à faire nos propres choix, à suivre la filière correspondant à nos vœux, et donc à assumer seuls nos erreurs et nos échecs.On nous a retiré la bouée de sauvetage de la faute à autrui. Merci du cadeau."

Le narrateur de ce nouveau roman de J.M. Erre est l’illustration parfaite de  cette citation de Jean-Louis Fournier : "C'était un angoissé pour qui tout allait bien, jusqu'au jour où il est né."
Et angoissé Michel H. l'est d'autant plus que Bérénice vient de le quitter, lui laissant en cadeau une flopée de livres de développement personnel, traitant tous de l'art d'être heureux.
"Velléitaire", "timoré", "dépressif suicidaire", les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier cet individu encore jeune , qui peine à trouver sa place dans une société où l'injonction au bonheur est devenue une véritable tyrannie , individu que son voisin peu amène, M. Patusse traite simplement de "raté".j.m. erre
Michel H. est persuadé que Bérénice reviendra  s'il devient heureux et se lance donc dans une série  de tentatives éperdues , loufoques, marquées par le déni le plus total de la réalité, déni qui le fera tomber de Charybde en Scylla.
L'occasion pour J M. Erre de dégommer tous les travers de notre société, en une série de raisonnements biaisés, de fausse logique , le tout assaisonné d'une bonne dose d'humour noir. Le récit file à toute allure et il faut prendre le temps de le relire pour mieux  en apprécier toute la saveur. Un festival de citations à collecter et une mécanique imparable dans la construction font de ces 183 pages de la dynamite ! Un indispensable, bien évidemment  !

 

Buchet-Chastel 2021

05/01/2021

Les grandes occasions

"Dans la famille, il n'y a pas d'affection. On ne sait pas se toucher. Le corps est absent. Aussi absent que les espoirs. La même peur de décevoir. La même peur du rejet, de l'énervement formidable si on s'approche trop. Chacun doit rester en soi. Se maîtriser. Ne pas donner aux autres la responsabilité de s'aimer. "

Esther, par cette journée caniculaire , veut à tout prix réunir cette fratrie qui se délite autour d'elle et de son mari Reza. Deux garçons, deux filles , leurs enfants aussi, qui, comme d'habitude, sont en retard, voire trouveront des prétextes pour ne pas se retrouver autour de celle qui, patiemment a noué, métaphoriquement, les fils d'un tapis qu'elle espère solide et durable.
L'attente est aussi le prétexte pour revenir sur le passé, les mille et une histoires de cet amour empêché au sein de cette famille.
Je l'avoue, j'ai bien failli abandonner ce récit majoritairement composé de phrases juxtaposées (pour mieux rendre l'absence de liens entre les protagonistes ?) qui ressassait trop à mon goût cette métaphore du tapis.
Mais J'aurais eu tort de me laisser gêner par ce défaut mineur qui disparaît ensuite au premier tiers du livre , pour mieux fouiller les portraits des différents protagonistes, leur donner de l'épaisseur et davantage faire confiance au lecteur, en ne lui donnant pas forcément toutes les réponses. alexandra matine,famille
Un roman qui fouille les plaies, procure parfois une sensation d'étouffement ,mais brosse un portrait de groupe criant de vérité. Un premier roman  non exempt de défauts ,et c'est normal ,mais qui augure bien de l'avenir de cette romancière.

Les Avrils 2020 , 249 pages écrasées de soleil.

 

Merci à l'éditeur et à Babelio.alexandra matine,famille

04/01/2021

Dictionnaire amoureux de l'inutile

La subjectivité de cet ouvrage est doublement garantie. D'abord par le qualificatif d"amoureux" et par son objet même : l'inutile, concept malléable à l'envi.
Mais qu'un tel dictionnaire pratique la mise en abyme en se consacrant à lui-même une entrée, révélant, entre autres, le mode de fabrication de l'ouvrage, ne peut être que loué !françois morel,valentin morel
Chacun, au fil des jours y piochera son bonheur,  s'amusant peut être aussi à deviner qui du père ou du fils est l'auteur de l'article, découvrant plein d'informations inutiles mais ô combien précieuses pour les amateurs de miscellanées, ou les amateurs de curiosités.
On y croisera la carte d'identité d'Yves Montand qui apparaît (avec son vrai patronyme) dans un film, Jean Carmet, au gré des souvenirs du Grand Blond, mais aussi des objets, des signes de ponctuation (tout un article sur les parenthèses rédigé par Jaenada), les blagues Carambar...
Tout un joyeux fatras ,  au fil de 270 entrées ! Un plaisir à (s') offrir de toute urgence !

Plon 2020

02/01/2021

la suite

Les livres, il connaît.
Les horloges ? La seule, très précise, est celle qu'il a dans le ventre. Alors normal qu'il soit intrigué par ce livre-horloge créé par une amie-artiste !

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01/01/2021

Bonne année !

Qu'est-ce qui intrigue tant M. Luther ?

Réponse demain, mais en attendant que 2021 vous soit douce ! Des bises.

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31/12/2020

Pour faire la fête...

...on a fait péter les paillettes !

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22/12/2020

Bon pour un jour de légèreté

"La Provence, 25 avril 2020 "Confinement: deux coiffeurs clandestins découverts dans des caves en Allemagne."

Au fil du premier confinement, la plasticienne et membre de l'Oulipo, Clémentine Mélois  a tenu l'angoisse à distance en  collectant des titres de presse et surtout en détournant avec tendresse, humour, irrévérence parfois, des images qu'elle nous livrait sur les réseaux sociaux.clémentine mélois
Elles sont ici rassemblées en un
parfait petit album qui déridera les plus ronchons.

Mention spéciale aux pochettes de disques détournées !

Grasset 2020, 10 euros.

 

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : clémentine mélois

21/12/2020

Cher Père Noël Vraies lettres inventées

"Non ! Rien de rien
Non ! Je ne commande rien...
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous de Noël[...]

 Édith P."

Lipogramme (texte d'où une lettre est bannie) , en hommage à Georges Perec , pastiches de différents auteurs (Prévert, Madame de Sévigné...) , lettres de Sherlock Holmes ou d'Ulysse  et autres fantaisies littéraires plairont aux amoureux des mots qui pourront s'amuser à les imiter.oulipo
Mais les membres de  L'Ouvroir de Littérature Potentielle  ont pioché également dans d'autres registres, plus ancrés dans la vie quotidienne : lettre de la Reudoute, lettre de refus (signée par la stagiaire du comité éditorial), lettres de réclamation, lettre d'amour (coquine , la lettre), chanson, textes utilisant des  jargons divers , tout ceci brosse aussi, mine de rien, un panorama de notre société et de ses usages linguistiques.

Une mine de plaisirs  à (s') offrir pour 5 euros.

Éditions Librio 2020

06:00 Publié dans Humour, l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : oulipo

05/12/2020

Passe-moi le champagne, j'ai un chat dans la gorge...en poche

"Bernard Arnault c'est le A de LVMH."

Les revoilà, encore plus riches, encore plus déconnectés de la réalité, la langue encore plus acérée et peut être encore plus drôles: les gens du monde de la mode, dont certains travers sont certes spécifiques, mais dont les réflexions, glanées par Loïc Prigent, pourraient très bien concerner d'autres milieux.
On sourit, on rit franchement, on grince des dents parfois devant tant d'arrogance décomplexée mais on surligne à tour de bras ces réflexions dont on ne sait parfois si c'est elles sont l'expression d'une méchanceté assumée ou d'une bêtise irrémédiable.41dN4CI+baL._SX195_.jpg

un petit florilège: "Je suis un fou de la santé. Je fais de la respiration jusqu'à six heures par jour quand je peux."

"Elle est passionnante comme la photocopie d'une feuille blanche."

"C'est quoi sa formation ?
- Piston +4."

"Me regarde pas j'ai mon mauvais profil aujourd'hui."

"Je déteste les fleurs. Envoie moi un sac à la place."

 

"Elle est de quelle origine ?
- Conne."

"J'étais à un mariage où personne n'allait à la gym c'était affreux."

"Pour être heureux il faut jamais penser. Elle est hyper heureuse."

"J'ai deux rendez-vous dont deux ennuyeux."

 

02/12/2020

Coquelicot et autres mots que j'aime

Elle nous laisse ses chansons mais aussi ses mots :

« Je suis une nomade empêchée. »

Les mots, elle les chante, elle les enchante pour les petits et pour les grands, mais c’est la première fois (merci, Philippe Delerm !) qu’elle nous les offre sous forme de livre. Un recueil savoureux où Anne Sylvestre , tout à la fois évoque , par petites touches, des souvenirs, des sentiments, des sensations mais aussi se montre malicieuse voire délicieusement critique quand elle personnifie et croque le portrait de « Baliverne et Billevesée », deux commères comme nous en connaissons tous !anne sylvestre
Les mots, elle en savoure les sonorités et les couleurs, voire les odeurs (cf « Frangipane ») dans des textes jubilatoires où l’on sent le plaisir de  les prononcer, de jouer avec eux, avec le rythme qu’elle leur imprime. Et les textes en prose de flirter avec la poésie…
Des textes qui célèbrent aussi la nécessité des petits mensonges, la lenteur des lectures et relectures de l’enfance, la chaleur de l’édredon, « cette caverne, ce terrier de marmotte pour survivre à la nuit. », la « doublure légère » des mots mal compris, détournés.
On sent l’âme à la fois légère et bien trempée de l’artiste qui a su tracer son chemin à l’écart des sentiers battus. 192 pages à déguster , bien au chaud, sous un édredon.

« En attendant la fin du monde et de nous, mentons mais avec délectation. »

Coquelicot et autres mots que j'aime, Anne Sylvestre, Points Seuil 2014.