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17/09/2015

Ma mère, le crabe et moi

"Depuis la maladie de maman, je n'avais plus peur de me faire mal."

La mère tient un blog où elle dépeint une vie quasi idyllique, remplie de lectures et de petits plats,mitonnés avec amour pour une famille parfaite. La réalité est toute autre: elle est divorcée et vit seule avec sa fille, Tania, quatorze ans ,férue de "trucs un peu glauques, un peu sombres, voire carrément gothiques", Tania qui rue un peu dans les brancards face à cet enjolivement maternel de la réalité. Rien que de très normal donc.anne percin,cancer du sein
La  découverte du cancer du sein de la mère va changer la donne et transformer radicalement les deux femmes et les relations qu’elles entretiennent.
Tania, adolescente pleine d'humour, parfois vachard,n'hésite pas à tarabuster sa "mammouthe" et par là même à lui insuffler de l'énergie pour se battre contre la maladie. La solidarité qui s'instaure entre mère et fille e n'est pas dépeinte dans un but d'édification des masses ou de vidages de boîtes de mouchoirs en papier. Tania ne devient pas une adulte en miniature mais demeure bien une adolescente avec les réactions parfois excessives et les soucis de son âge: échapper au cours de sports, aux regards inquisiteurs des autres, mais aussi à cette fichue habitude de rougir quand Zlatan "le balourd des Balkans, alias le Yéti soviétique, alias La Patate qui venait du froid" lui adresse la parole...Et c'est ce qui fait toute la force de ce roman plein de vie, d'énergie et d'humour mais, qui ne nous voilons pas la face, m'a parfois mis les larmes aux yeux. Une description sensible et pleine de justesse .

Le joli marque-pages accompagnant ce roman rappelle qu'il est partenaire de la campagne officielle de sensibilisation de l'association " le cancer du sein Parlons en ! "dont acte.

Ma mère, le crabe et moi, Anne Percin, le Rouergue 2015, 127 pages juste parfaites.

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

26/08/2015

J'ai vu un homme

"Aucun de leurs choix n'avait été malintentionné. Et cependant, leur combinaison avait engendré plus d'obscurité que de lumière."

Pourquoi Michael Turner explore-t-il la maison de ses voisins en leur absence ? Voilà à peine sept mois qu'il s'est installé à Londres et très vite, il est entré dans l'intimité des Nelson, une sympathique petite famille.owen sheers
Différant la réponse à cette question, le récit remonte le temps ...
Michael peine à se remettre du décès de sa femme, Caroline, journaliste tuée au Pakistan. Il n'est pas le seul : le commandant Mc Cullen ,responsable de cette mort, semble lui aussi perturbé par ce cadavre de trop et l'américain qui ne supporte plus d'être "dissocié de ses actes" , a bien l'intention d'agir et d'assumer les conséquences ,par-delà les frontières ,d'une décision prise sans états d'âme.
Owen Sheers , dès la première phrase de son roman, instaure un malaise qui ira s'amplifiant et perdurera même quand sera identifié "l'événement qui bouleversa leur existence". En effet, les liens , bien plus complexes qu'il n'y paraît à première vue, entre les différents personnages, vont les entraîner dans des chemins très tortueux .
Remords, conflits de loyauté, culpabilité sont analysés avec finesse et sensibilité. La narration est extrêmement efficace, le lecteur se perd en conjectures sur la nature de cet événement avant de rester le souffle coupé.Le récit,ponctué de réflexions sur l'écriture (Michael est écrivain), gagne encore en profondeur et crée même peut être une mise en abyme, comme semble le suggérer la dédicace...
Un roman qui nous ferre d'emblée et qu'on ne lâche pas car il allie , et c'est rare, qualité de l'écriture et subtilité de la narration. Du grand art !
Il y avait la page 51 de David Vann il y aura maintenant celle d' Owen Sheers (je me garderai bien de vous donner sa numérotation !)

J'ai vu un homme, Owen Sheers, traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Rivages 2015, 351 pages insidieusement addictives.

Et zou, sur l'étagère des indispensables! Nuits blanches en perspective !

Une dernière citation pour la route :" Une histoire qui n'est pas racontée , dit-elle en le pointant d'un doigt accusateur, c'est comme une décharge. Enfouis-la tant que tu veux , elle finira toujours par refaire surface."

19/08/2015

La maladroite

"...et je me souviens que je me suis dit, Diana aura quand même eu droit à ce que maman pleure pour elle."

"Quand j'ai vu l’avis de recherche, j'ai su qu'il était trop tard." . Ainsi s'exprime dès la première ligne l'une des institutrices de Diana, celle qui avait donné l'alerte, dressant la liste des meurtrissures, blessures diverses que la petite fille expliquait à chaque fois soigneusement.
Tous ceux qui ont côtoyé Diana, huit ans, ont tenté ou non d'intervenir, prennent ici la parole, à l'exception notable de ses parents, et ces paroles distillent un profond malaise.alexandre seurat
En effet, si chacun, professionnel, ou non, sent bien que les récits des parents et celui de Diana concordent trop bien, s'il y a suspicion de maltraitance, la rigidité du cadre institutionnel, le fait que les parents soient "soudés comme les mécanismes d'une machine, et la machine marchait toute seule", sans oublier "le nœud d'énergie, de résistance, dans ce petit corps sur cette chaise", rien ne  peut  freiner la tragédie qui se met en marche , quasiment dès la naissance de l'enfant.
La grande force du premier roman d'Alexandre Seurat est de ne jamais tomber dans le pathos, de ne jamais accuser qui que ce soit et surtout de donner la parole d'une manière qui sonne très juste à des personnes extrêmement différentes. La situation n'est jamais envisagée de manière sordide, voire méprisante. Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté  que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe.
On lit ce roman d'une traite, la gorge serrée,car, même si on en devine l'issue, on ne peut s'empêcher d'espérer, et il entre en nous "par petits éclats, comme une multitude d'échardes dans la peau" avant de nous laisser groggy.

à lire et relire, un premier roman qui file droit sur l'étagère des indispensables.

La maladroite, Alexandre Seurat, Éditions du Rouergue 2015, 122 pages qui résonnent longtemps en nous.

23/06/2015

Sucré, salé, poivré

"Les vipères font de très bonnes mères."

Paru en Grande Bretagne en 1985, sorti pour la première fois en France en 1993, Sucré salé, poivré fait partie  depuis cette date de mes romans chouchous de Mary Wesley .mary wesley
Hébé, mère célibataire, un sacré défi à l'époque, choisit d'assurer sa subsistance de manière originale et audacieuse, faisant fi des convenances . De quelle manière ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir dans ce roman  délicieusement amoral !
Un pur délice british qui envoie valser avec jubilation les codes de la bonne société !

Les éditions Héloïse d'Ormesson font œuvre de salubrité publique en rééditant ce roman !

10/06/2015

L'art de voyager léger et autres nouvelles

"Elle s'habillait toujours au lever du soleil, chaudement et avec enthousiasme. Elle boutonnait soigneusement ses pulls et son pantalon de moleskine autour de sa taille généreuse et une fois ses bottes enfilées et ses cache-oreilles baissés, elle s'installait devant l'âtre dans un état de bien-être que rien n'aurait pu perturber , parfaitement immobile et l'esprit libre de toute pensée, tandis que les flammes réchauffaient ses genoux. Elle accueillait chaque nouveau jour de la même manière et attendait l'hiver avec la même constance."(p.96-97)

Quel bonheur que ces textes célébrant le rituel, le chez soi, le sentiment de "sécurité absolue" et ceci de l' enfance d'une narratrice , qu'on peut supposer être l'auteure , au dernier été sur une île qu'on pourrait identifier comme celle évoquée dans Le livre d'un été (clic).tove jansson
Seul le dernier texte, donnant son titre au recueil (le seul titre relativement original par rapport aux autres, nettement plus ternes) met en scène un personnage masculin, mais les thèmes restent les mêmes.
En quelques pages, Tova Jansson crée un univers où l'enfance se déroule dans une grande liberté, au sein de la nature, où l'on est attentif aux sensations, aux sentiments. Des textes en apparence anodins mais où l'on ressent une grande intensité , une grande attention à ce qui fait la vie même.
Un huis-cos sur une île entre une femme et un écureuil, les sentiments exacerbés d'une enfant qui "courtise" un adulte , un Noël dans une famille à la fois bohème et soucieuse des traditions, une "expédition" qui pourrait mal tourner , autant de petits moments dont se dégage le plus souvent "un grand sentiment de quiétude". Et zou, sur l'étagère des indispensables !

L'art de voyager léger, Tove Jansson, traduit du suédois par Carine Bruy, livre de poche 2015, 165 pages qui résonnent en nous.

 

Ps: parfois les livres se prolongent de manière involontaire et opportune : Moan Chollet évoquait les Mommins  (imaginés par Tove Jansson)et le chez soi, j'ai enchaîné avec ces textes dont je guettais  fébrilement la parution...

21/05/2015

Dieu me déteste...en poche

"Être mourant, si on regarde bien, c'est plutôt lassant.ce qui est vraiment intéressant, c'est de vivre ici, beaucoup plus intéressant que je l'aurais cru , quand on m'a amené ici de force et que je jurais  et me débattais tout ce que je pouvais."

Celui qui s'exprime ainsi c'est Richard Casey, dix-huit ans dans quelques jours. Bien qu"otage des soins palliatifs" d'un hôpital New-yorkais, lui et son amoureuse Sylvie, quinze ans, malgré la maladie, la perte des cheveux, le corps qui lâche dans tous les  sens,  ont une furieuse envie de faire des conneries, de s'aimer malgré tout, de vivre quoi !hollis seamon
Halloween et l'intervention d'un oncle hors-normes vont précipiter les événements et entraîner nos héros dans un tourbillon joyeux, souvent émouvant, plein d'une féroce rage de vivre malgré tout. Roméo luttant contre le dragon qui veille sur sa bien-aimée, Richard nous fait vibrer et allume plein d’étoiles dans nos yeux.
Jamais de sensiblerie ni de pathos, le monde hospitalier est peint de manière très juste et la fin est juste époustouflante. Un livre bourré d'énergie , d'empathie et de pudeur qui glisse , zou, sur l'étagère des indispensables. On n’est pas prêts d'oublier cette galerie de personnages et cet amour ardent ! Un grand et beau coup de cœur !

07/05/2015

L'amour, en théorie

"C'est pour ça qu'en tant qu'enfant qui avait grandi dans ce Minnesota triste et sinistre, elle avait eu la santé fragile, avait-elle déclaré à ses amis de la fac de la côte est: elle avait souffert d'une carence en ironie."

Dès la première phrase de la première nouvelle, j'ai été ferrée : "Depuis que son compagnon l'a quittée pour un ashram situé dans les Catskills, Renee Kirschbaum cherche la bagarre avec des inconnus." Voici une manière bien énergique (et bien peu orthodoxe !) d'empoigner la réalité car comme le rappelle en exergue la citation de Swami Sivanada (rappelée régulièrement dans mon cours de yoga quand je le fréquentais encore): "Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie ".
Le problème étant pour tous les héros /héroïne des nouvelles de E. J. Levy que la théorie de l’amour , ils connaissent mais  se fracassent régulièrement contre le mur de la réalité de ce même sentiment.
Quel que soit leur âge, trentenaires ou septuagénaires, leur orientation sexuelle,  tous peinent à concilier pratique et théorie. e.j.levy
Il est vrai que le destin se montre souvent bien cruel , accumulant sur leurs têtes mini tragédies matérielles et mauvais tour du destin: comment lutter quand votre ami se fait nonne car elle veut des sentiments qui durent ?
Sur un thème déjà bien exploité, par son humour, sa bienveillance , son grand sens de l'observation et de la psychologie , sans oublier  un style très imagé  délectable, E. J. Levy nous entraîne à sa suite à la rencontre de personnages qui deviennent aussitôt nos amis . Un livre bruissant de marque-pages qui m'a rappelé l’univers de Lorrie Moore. Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Cuné a aussi été séduite !

06/05/2015

Le paradis des animaux

"C'était un mensonge. J'étais un homme qui tissait des promesses sur la trame de la tristesse, le genre de promesses que la vie avait bien peu de chances de vous permettre de tenir."

Les personnages des douze nouvelles composant ce recueil sont des gens ordinaires. Ils ne sont pas "stupides" mais, pour certains d'entre eux" simplement sous-performants, des gens qui ,après l'université , avaient opté pour la sécurité d'un travail facile."
Leurs narrateurs, à une exception près, sont des hommes qui ne savent pas forcément maîtriser leurs émotions et que la vie a pas mal malmenés, sans que forcément ils réagissent de la manière adéquate, sans jamais être tout à fait à la hauteur des attentes de leurs compagnes..
David James Poissant, dans un style extrêmement évocateur, nous les peint avec beaucoup de délicatesse, sans jamais les juger. De petites touches d'humour émaillent ces textes extrêmement touchants mais sans pathos, où l'on sent une grande maitrise de l'écriture et un grand sens de l'observation.david james poissant
Des situations sur le fil du rasoir (le groupe de paroles où les participants se livrent, de manière implicite, à un concours de malheurs ), les regrets, les remords, les rancunes, sont toujours éclairés de lueurs d'espoir, parfois malicieuses comme la fin de "James Dean et moi", mettant en scène un Beagle jaloux.
Quant au père du texte inaugurant ce recueil qui balance littéralement par la fenêtre son fils quand il découvre l'homosexualité de ce dernier, une chance de rédemption lui sera peut être offerte  le temps d'un road-trip cathartique , empli de souvenirs ,dans la nouvelle qui clôt le livre.
Une découverte qui file directement sur l'étagère des indispensables !

Le paradis des animaux, David James Poissant, traduit de l'anglais (E-U)  avec beaucoup de sensibilité par Michel Lederer Albin Michel  2015 , 333 pages qui font battre le cœur .

11/04/2015

Elle

"Je ne lui dis pas que je l'ai lu et beaucoup aimé, même si le rebondissement final n'est pas très satisfaisant, les résolutions d'intrigue le sont rarement: rien à voir avec la vie réelle , qui-selon moi- tourne moins autour de grands chocs ou coups de théâtre qu'autour de petits moments calmes, de quiproquos et de déceptions, des choses qu'il est facile de ne pas voir."

Deux femmes que tout semble opposer, aussi bien physiquement que psychologiquement. L'une ,Nina, est une peintre reconnue, raffinée et attentive aux moindres détails, parfaitement maîtresse d'elle même; l'autre, Emma, a mis sa carrière professionnelle entre parenthèses et mène une vie harassante , brouillonne et insatisfaite entre son mari et ses deux jeunes enfants.harriet lane
Leurs chemins se sont déjà croisés, mais seule Nina s'en souvient, et cela avec l'acuité qui la caractérise. Quand Nina s'immisce, par  touches chirurgicales, dans la vie d'Emma, qui ne peut qu'admirer l'image que l'artiste accomplie donne de sa vie, est-ce vraiment pour lui venir en aide ?
"Une seule pierre et toutes ces fichues ondulations.", sur le thème d'une action en apparence infime qui peut entraîner des conséquences dramatiques, Harriet Lane nous donne un roman tout en finesse et en subtilité. Alternant les points de vue, elle éclaire d'un jour nouveau des actions qui en apparence étaient anodines et instille un suspense psychologique efficace et élégant.
Pas de révélations fracassantes mais des personnages qui nous deviennent très vite proches. L'auteure a le chic pour croquer en quelques lignes caustiques une personne "Si je joue vraiment de malchance, je tombe sur Trudy et son intonation enlevée, sa solennité antipathique, sa compétence pétillante et implacable." ou nous faire entrer dans l'intimité d'un intérieur chic ou plus négligé. Les sensations sont également très présentes, rendues de manière impeccable par le style précis de l'auteure.
On ne peut qu'admirer, malgré soi ,l'impeccable maîtrise apparente de Nina qui pèse le moindre de ses mots et actions et avance de manière diffuse mais efficace vers son objectif. La fin du roman, comme au ralenti, est juste oppressante au possible !
Bref, c'est une merveille de roman tout à la fois douillet, par le côté thé et sympathie,et empoisonné ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Elle, Harriet Lane, Plon 2015, 262 pages à savourer d'une traite ! oui, je sais c'est contradictoire ! :)

Du même auteur, et qui sortira bientôt en poche: clic !

19/03/2015

Corps variables

" D'aussi loin qu'il se souvenait, il était fasciné par la répétition, par la façon qu'ont les êtres humains de raconter les mêmes histoires sur leur propre compte, encore et encore. [...]La personnalité humaine telle qu'il l'imaginait était une construction en état de siège : assaillie du dehors par une gamme infinie de données perceptuelles, attaquée de l'intérieur par une collection  de besoins et de pulsions centripètes et contradictoires.Elle a constamment besoin de panser et de rétablir sons sens de l'intégrité. La répétition, dit-il, est une version simple et non invasive de la Procédure."

Un homme, enfermé dans un hôpital psychiatrique, affirme être le professeur Nicholas Slopen, spécialiste de l'auteur du XVIIIème siècle, Samuel Johnson.
L'ennui, c'est que Slopen est mort depuis des mois. Avant son décès, il avait été chargé d’authentifier des écrits de son auteur favori et s'était laissé fasciner par un personnage d'idiot savant qui allait l’emmener dans une bien étrange Procédure.marcel theroux
Mêlant thèmes classiques de la littérature fantastique et problématiques contemporaines, vivifiés par un style tonique , "...mon russe, parfaitement adapté à tout un tas de situations du quotidien, ressemblait à une vieille locomotive roulant bien au-delà de ses capacités ; les rivets sautaient de la chaudière, tout était en surchauffe, et pourtant elle poursuivait sa course avec une sensation enivrante de vitesse."  ,et un récit riche en rebondissements, Corps étranges  nous fait vivre de l'intérieur une expérience troublante où corps, esprits et mots sont étroitement imbriqués.
Les personnages sont denses et attachants et les changements de points de vue permettent des revirements qui ne perdent jamais le lecteur en route.
On est captivé par un récit à la fois émouvant et intelligent , au final  magistral, qui m'a fait revivre le coup de foudre que 'javais eu pour Au Nord du monde ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Corps variables , Stranges Bodies, traduit avec maestria de l’anglais par Stéphane Roques, Plon 2015 ,313 pages constellées de marque-pages.

PS: la 4ème de couv' en dit beaucoup trop à mon goût.

Du même auteur: clic et reclic  , tous deux parus au format poche.marcel theroux

 marcel theroux